scholarly journals Modélisation statistique de la détresse psychologique chez les personnes âgées vivant en milieu rural et urbain

2009 ◽  
Vol 29 (3) ◽  
pp. 132-142
Author(s):  
C.P. Karunanayake ◽  
P. Pahwa

L’augmentation rapide du nombre de personnes âgées au Canada entraînera une augmentation de la demande de soins de santé chez les aînés qui souffrent de troubles mentaux. Comme les personnes âgées sont plus nombreuses à vivre en zone rurale que les plus jeunes, il est important de cerner les différences entre les personnes âgées vivant en milieu rural et celles vivant en milieu urbain afin de concevoir et de fournir des soins de santé mentale appropriés. L’objectif principal de cette étude était d’utiliser l’Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP) afin d’examiner les différences à l’égard de la détresse psychologique entre les personnes âgées vivant en milieu rural et celles vivant en milieu urbain (il s’agit des personnes de plus de 55 ans). Les autres objectifs consistaient à examiner l’association à long terme entre l’usage du tabac et la santé mentale et l’association à long terme entre les besoins de soins de santé non satisfaits et la santé mentale des personnes âgées vivant en milieu rural et en milieu urbain. La mesure de la détresse psychologique a été examinée comme un résultat binaire. L’analyse a été menée selon le modèle de l’équation d’estimation généralisée qui a pris en compte la complexité d’un plan de sondage à plusieurs degrés. Les personnes âgées vivant en milieu rural étaient proportionnellement plus nombreuses à déclarer une détresse psychologique que les personnes âgées vivant en milieu urbain. Cette incidence était toutefois à la limite de la signification statistique [RC = 1,16; IC à 95 % : 0,98, 1,37]. Cette conclusion s’est fondée sur un modèle final à variables multiples qui avait pour objet de déterminer s’il existe un lien entre la détresse psychologique et le lieu de résidence (rural ou urbain) de même qu’entre l’usage du tabac et l’autodéclaration de besoins de soins de santé non satisfaits. Ce modèle a été ajusté afin de prendre en compte d’autres covariables importantes et le manque de données relatives à la variable étudiée. Une corrélation significative a été notée entre l’usage du tabac et les problèmes de santé mentale chez les personnes âgées après que l’on a effectué des ajustements pour prendre en compte d’autres covariables [RC = 1,26; IC à 95 % : 1,00, 1,60]. Les participants ayant déclaré des besoins de soins de santé non satisfaits étaient proportionnellement plus nombreux à déclarer une détresse psychologique [RC = 1,72; IC à 95 % : 1,38, 2,13] que ceux qui se disaient satisfaits de leurs soins de santé.

2007 ◽  
Vol 19 (2) ◽  
pp. 76-91 ◽  
Author(s):  
Mario Poirier

Les itinérants sont nombreux à vivre une grande détresse psychologique et la littérature scientifique fait état d’une forte prévalence de troubles mentaux dans cette population. Toutefois, la pertinence des outils nosologiques utilisés tant dans la recherche que dans la pratique avec des clientèles aussi défavorisées et marginalisées que les itinérants ne fait pas l’unanimité. La prévalence présumée des troubles mentaux dans la rue doit faire l’objet d’un examen plus approfondi et la validité même des diagnostics attribués aux itinérants doit être questionnée. La clinique doit aussi tenir compte davantage des conséquences sociales de la pauvreté et de l’exclusion.


2010 ◽  
Vol 30 (3) ◽  
pp. 86-97
Author(s):  
J. Caron ◽  
A. Liu

Objectif Cette étude descriptive compare la prévalence de la détresse psychologique élevée et des troubles mentaux dans la population à faible revenu à celle de la population à revenu plus élevé du Canada. Méthodes Les données ont été recueillies dans le cadre de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Santé mentale et bien-être (ESCC cycle 1.2), réalisée auprès de 36 984 Canadiens âgés de 15 ans et plus. La population à faible revenu (définie par la Mesure de faible revenu) a constitué 17,9 % (n = 6 620) de cet échantillon. On a utilisé l’échelle de Kessler K-10 pour mesurer la détresse psychologique, et l’entrevue CIDI pour évaluer les troubles mentaux. Résultats Un Canadien sur 5 a déclaré éprouver une grande détresse psychologique, et 1 sur 10, souffrir d’au moins un des cinq troubles mentaux étudiés ou de dépendance à une substance. Les femmes, les célibataires, les personnes séparées ou divorcées, les non-immigrants et les Autochtones ont été plus nombreux à déclarer souffrir de détresse psychologique, de troubles mentaux ou d’abus de substances. Les taux déclarés de détresse psychologique, de troubles mentaux ou d’abus de substances ont été beaucoup plus élevés chez les populations à faible revenu, et les différences mesurées étaient statistiquement cohérentes dans la plupart des catégories sociodémographiques. Conclusion Cette étude permet de mieux cerner les populations vulnérables en matière de santé mentale, susceptibles de bénéficier des programmes de prévention de la maladie et de promotion de la santé.


2012 ◽  
Vol 32 (3) ◽  
pp. 182-195
Author(s):  
P. Pahwa ◽  
C.P. Karunanayake ◽  
J. McCrosky ◽  
L. Thorpe

Introduction L’immigration continue à transformer la composition ethnique de la population canadienne. Nous avons mené une enquête afin de déterminer si les tendances longitudinales en matière de détresse psychologique variaient entre sept groupes culturels et ethniques, et si la détresse psychologique au sein d’un même groupe ethnique variait en fonction de facteurs démographiques (statut d’immigrant, sexe, âge, état matrimonial, lieu et durée de la résidence), socioéconomiques (éducation, revenu), de soutien social et de style de vie. Methods La population étudiée était composée de 14 713 répondants de 15 ans et plus issus des six premiers cycles de l’Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP); 20 % ont déclaré au moment du cycle 1 (1994-1995) être immigrants. Le modèle de régression logistique a été ajusté par la modification de la méthode de quasi-vraisemblance multivariée, et des estimations de variance robustes ont été obtenues à l’aide de méthodes de rééchantillonnage à répliques équilibrées. Results En nous fondant sur le modèle multivarié et les données autodéclarées, nous avons observé que les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de déclarer une détresse psychologique modérée/élevée; il en était de même des répondants les plus jeunes par rapport aux répondants les plus vieux, des répondants célibataires par rapport aux répondants en couple, des citadins par rapport aux ruraux, des répondants moins éduqués par rapport aux répondants plus éduqués, des fumeurs – anciens et actuels – par rapport aux non-fumeurs et des personnes vivant dans un ménage fumeur par rapport à celles vivant dans un ménage non-fumeur. Le statut d’immigrant, le sexe, le score pour la participation à la vie sociale et l’éducation avaient une incidence sur la relation entre l’ethnicité et la détresse psychologique. Nous avons constaté – ce qui étaye d’autres études – une relation en U inversé entre la durée du séjour et la détresse psychologique : les répondants qui vivaient au Canada depuis moins de 2 ans étaient moins susceptibles de déclarer une détresse psychologique modérée/élevée, tandis que les répondants qui vivaient au Canada depuis 2 à 20 ans étaient beaucoup plus susceptibles de déclarer une détresse psychologique modérée/élevée que ceux y résidant depuis plus de 20 ans. Conclusion Il faut élaborer des programmes de santé mentale spécifiques en fonction de l’ethnicité et ciblant les personnes avec un niveau de scolarité peu élevé et participant peu à la vie sociale. En outre, les politiques et les programmes devraient cibler les femmes, les plus jeunes (groupe des 15 à 24 ans) et les personnes relevant des catégories de faible adéquation du revenu.


2014 ◽  
Vol 39 (1) ◽  
pp. 243-272 ◽  
Author(s):  
Michel Préville ◽  
Samantha Gontijo-Guerra ◽  
Samia-Djemaâ Mechakra-Tahiri ◽  
Helen-Maria Vasiliadis ◽  
Catherine Lamoureux-Lamarche ◽  
...  

Objectifs : L’objectif de cette étude était, premièrement, de documenter les propriétés psychométriques d’une mesure du statut socioéconomique des personnes âgées et, deuxièmement, de documenter l’effet du statut socioéconomique sur l’association entre le besoin ressenti d’améliorer sa santé mentale et l’utilisation des services de médecine générale par les personnes âgées en tenant compte de l’effet de l’âge et du genre. Méthode : Les données utilisées pour cette étude proviennent de l’étude ESA (Enquête sur la santé des aînés) sur la santé mentale et le vieillissement, réalisée en 2005-2008 auprès d’un échantillon probabiliste (n = 2811) de la population âgée de 65 ans et plus vivant à domicile au Québec. Résultats : Nos résultats ont montré qu’un modèle de mesure du statut socioéconomique des personnes âgées, incluant une dimension individuelle (SSE_I) et contextuelle (SSE_C) de défavorisation, était plausible. La fiabilité de la mesure du statut socioéconomique utilisée dans le cadre du programme de recherche ESA était de ,92. Nos résultats ont montré que les femmes (b = -,43) ainsi que les personnes plus âgées (b = -,16) avaient un statut socioéconomique plus défavorisé. Cependant, nos résultats n’ont montré aucune association significative entre le statut socioéconomique, la perception du besoin d’améliorer sa santé mentale et l’utilisation des services de médecine générale chez les personnes âgées au Québec. Nos résultats ne confirment pas l’idée avancée dans d’autres études selon lesquelles le statut socioéconomique a un effet sur l’utilisation des services de médecine générale par les personnes âgées et suggèrent que, dans un contexte où les services de santé sont donnés dans le cadre d’un programme d’assurance public, le statut socioéconomique n’influence pas l’accès aux services de médecine générale chez les personnes âgées.


2009 ◽  
Vol 34 (1) ◽  
pp. 55-76 ◽  
Author(s):  
Armelle Imboua ◽  
Marie-Josée Fleury

Résumé Cet article examine le profil sociodémographique des médecins omnipraticiens (MO), leur rôle dans la prise en charge des troubles mentaux (transitoires/modérés, graves/persistants) dans les différents territoires (urbain, semi-urbain ou rural) du Québec, et si la pratique clinique et de collaboration de ces derniers est orientée vers une intégration des services de santé mentale. Cette étude transversale est basée sur 398 MO représentatifs de l’ensemble des MO du Québec qui répondaient à un questionnaire. L’étude révèle que les MO jouent un rôle central en santé mentale. Le profil sociodémographique et de pratique diffère selon les territoires. Les types de territoire et le degré de gravité du trouble mental influencent la propension des MO à intégrer les soins de santé mentale. Enfin, les MO pratiquent majoritairement en silo, mais soutiennent un renforcement de l’intégration des services de santé mentale. Les auteurs concluent que pour favoriser l’intégration des services de santé mentale, des incitatifs plus proactifs devraient être soutenus par les élites politiques et adaptés en fonction de la gravité des cas et des milieux. La pénurie des ressources, particulièrement frappante en milieu rural et l’insuffisance de mécanismes d’aide à la décision clinique, réduisent néanmoins les relations interprofessionnelles et limitent sérieusement l’intégration du dispositif de soins.


2008 ◽  
Vol 17 (1) ◽  
pp. 73-95 ◽  
Author(s):  
Donna L. Lamping ◽  
Lawrence Joseph ◽  
Bill Ryan ◽  
Norbert Gilmore

RÉSUMÉ Le présent article décrit les préoccupations psychologiques reliées au VIH dans un échantillon montréalais de 128 personnes atteintes du virus, qui ont participé à une enquête nationale plus large sur les besoins et les services en santé mentale en rapport avec cette infection au Canada. Nous avons examiné les problèmes psychologiques causés par le VIH à Montréal, en comparaison d'autres villes du Canada, et dans divers sous-groupes définis selon le sexe, l'âge, le diagnostic et le facteur de risque. Les résultats montrent que même si l'infection au VIH a de fortes et profondes incidences sur la santé mentale, il existe des différences dans les genres de préoccupations et de problèmes qui affligent des groupes particuliers de répondants montréalais. L'incertitude de l'avenir et l'incapacité de réaliser ses buts dans la vie, ainsi que des sentiments d'impuissance et de peur face aux conséquences neurologiques virtuelles du VIH, étaient des sources majeures de détresse psychologique. Les sentiments de dépression, d'anxiété et de colère, de même que les inquiétudes soulevées par une détérioration physique croissante, la douleur, le danger d'infecter autrui, la confidentialité et la situation financière, étaient des sujets d'angoisse prédominants parmi les sous-groupes étudiés. Les différences entre les répondants en termes de sources de revenu, d'âge et de sexe et, dans une moindre mesure, de diagnostic et de facteur de risque, étaient associées à des niveaux variables de détresse psychologique. Bien que les répondants de Montréal (et de Vancouver) étaient moins angoissés que ceux de Toronto et de Halifax, cette divergence semblait tenir principalement à des différences d'âge et de revenu. Les données de l'enquête pourront servir aux décideurs et aux planificateurs du domaine de la santé à mettre au point les services nécessaires pour répondre aux besoins psychologiques des adultes atteints du VIH.


2012 ◽  
Vol 37 (1) ◽  
pp. 47-63

Certaines personnes atteintes de troubles mentaux présentent des problèmes d’itinérance, de toxicomanie ou de prostitution, surtout en milieu urbain. Le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont établi un protocole d’entente afin de mieux intervenir auprès de cette clientèle et d’éviter des conséquences malheureuses liées à la violence. Les défis sont toutefois nombreux. Santé mentale au Québec a rencontré M- Sandra D’Auteuil, adjointe au directeur des services professionnels et directeur adjoint aux affaires médicales et académiques du CHUM et Geneviève Gonthier, agente sociocommunautaire du SPVM.


2016 ◽  
Vol 40 (3) ◽  
pp. 77-92 ◽  
Author(s):  
Guillaume Raymond ◽  
Martin Blais ◽  
Félix-Antoine Bergeron ◽  
Martine Hébert

Les normes traditionnelles de genre prescrivent l’adéquation de l’expression de la masculinité et de la féminité au sexe anatomique de naissance. Les personnes qui présentent des variations dans l’expression de genre sont sujettes à diverses formes de réactions sociales suggérant la réprobation (des regards désapprobateurs aux violences physiques) susceptibles d’influencer négativement leur santé mentale. Trente-sept jeunes se décrivant comme trans ou en questionnement sur leur identité de genre ont été recrutés dans le cadre de l’enquête sur les Parcours amoureux des jeunes de minorités sexuelles du Québec. Leurs expériences de victimisation parentale et de victimisation basée sur la non-conformité de genre ainsi que des indicateurs de santé mentale (détresse psychologique, estime de soi) ont été mesurés. Afin de comparer les expériences de victimisation et l’état de santé mentale des jeunes trans, ils ont été appariés à 37 garçons et 37 filles cisgenres sur la base de leurs caractéristiques sociodémographiques. Des analyses de prévalence et un modèle acheminatoire ont été réalisés. Les résultats mettent en évidence que les jeunes trans sont plus susceptibles de présenter des scores cliniques de détresse psychologique et de faible estime d’eux-mêmes que leurs pairs cisgenres. La violence verbale parentale et la victimisation basée sur la non-conformité de genre influencent négativement l’estime de soi, ce qui en retour augmente la probabilité de vivre de la détresse psychologique. Les résultats appuient l’importance des interventions de soutien à la diversité sexuelle et de genre.


Author(s):  
Salinda Horgan ◽  
Ken LeClair ◽  
Martha Donnelly ◽  
Geri Hinton ◽  
Penny MacCourt ◽  
...  

RÉSUMÉLe Canada fait face à un défi important, soit de répondre aux besoins en soins de santé des personnes âgées manifestant des problèmes physiques et mentaux complexes. Les études montrent que les services de santé mentale en collaboration sont efficaces en ce qui concerne les divers besoins de santé de ce groupe. Cependant, un aspect négligé, néanmoins important, de la planification de la prestation de services pour cette population est de s’assurer que les personnes âgées ont suffisamment accès aux services de pratiques d’excellence offerts. Cet article présente un exercice national de réalisation de consensus mené par l’Initiative canadienne de collaboration en santé mentale – Seniors Working Group. L’objectif de la réalisation de consensus est de développer, à l’aide de renseignements provenant de tout le paysQ1: Ok, oui c bon je comprends. si ton cadre conceptuel est nationally informed, c’est que forcément il reçoit de l'info de partout dans le pays. C’est pourquoi je l’ai traduit comme ça. Pour rester plus proche de l'anglais, on pourrait mettre kekchose comme obtenant des renseignements sur le plan national..?, un cadre conceptuel sur les besoins d’accessibilité des personnes âgées relatifs aux soins de santé mentale en collaboration. Le cadre conceptuel a pour but de fournir aux planificateurs, administrateurs et fournisseurs les éléments nécessaires pour comprendre les besoins uniques des personnes âgées en matière d’accessibilité, en fonction de trois priorités (l’élément personnel, systémique, et les prestataires de soins), et de leur permettre d’implanter des stratégies pour résoudre ces problèmes, à l’intérieur d’initiatives collaboratives de santé mentale mises en place sur le terrain.


2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 243-271
Author(s):  
Matthew Menear ◽  
Michel Gilbert ◽  
Marie-Josée Fleury

L’intégration des soins de santé mentale dans les soins primaires est une stratégie importante pour améliorer la santé mentale et le bien-être des populations. Dans la dernière décennie, le Québec a adopté plusieurs mesures pour renforcer les soins de santé mentale primaires, mais certains problèmes d’intégration persistent. Cette synthèse a été réalisée afin d’identifier et comparer les grandes initiatives internationales liées à l’intégration des soins de santé mentale aux soins primaires et de résumer les leçons tirées de ces initiatives qui sont pertinentes pour le Québec. Vingt initiatives ont été sélectionnées, décrites dans 153 articles et rapports. Trois initiatives portaient sur la santé mentale des jeunes, quatorze portaient principalement sur les adultes et trois autres initiatives portaient sur la santé mentale des aînés. La majorité des initiatives ont visé à implanter des modèles de soins de collaboration pour améliorer la gestion des troubles mentaux courants par les intervenants en soins primaires. Les initiatives ont été comparées sur les stratégies d’intégration adoptées, leurs effets, et les enjeux d’implantation rencontrés. Les leçons pour le Québec incluent le besoin de consolider davantage les soins en collaboration en santé mentale, de promouvoir des services informés par des processus d’amélioration continue de la qualité et de favoriser une plus grande utilisation des technologies qui soutiennent l’intégration.


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