scholarly journals Au-delà de l’IMC : étude de faisabilité de la mise en oeuvre de NutriSTEP dans les établissements de soins primaires au moyen des dossiers médicaux électroniques (DME)

Author(s):  
Lesley Andrade ◽  
Kathy Moran ◽  
Susan J. Snelling ◽  
Darshaka Malaviarachchi ◽  
Joanne Beyers ◽  
...  

Introduction Les fournisseurs de soins primaires ont un rôle à jouer dans l’acquisition de saines habitudes alimentaires, en particulier au cours des premières années de vie. Cette étude porte sur la faisabilité de l’intégration de NutriSTEP® – un outil valide de dépistage des risques nutritionnels en 17 points chez les tout‑petits et les enfants d’âge préscolaire – au dossier médical électronique (DME) dans les établissements de soins primaires de l’Ontario (Canada), afin d’éclairer la prise de décisions en matière de soins primaires et la surveillance en santé publique. Méthodologie Cinq établissements de soins primaires ont intégré, au moyen d’un questionnaire normalisé, le programme de dépistage NutriSTEP au DME. Afin de comprendre les expériences vécues par les professionnels en la matière et d’évaluer les facteurs associés à la réussite de l’implantation de NutriSTEP, nous avons mené des entrevues semi‑dirigées de nature qualitative auprès des fournisseurs de soins primaires connaissant le mieux les détails de sa mise en oeuvre dans leur établissement. Nous avons évalué la qualité des données extraites des DME en déterminant le nombre de questionnaires de dépistage NutriSTEP dûment remplis et avons consigné les mesures de croissance des enfants. Résultats Les établissements de soins primaires ont mis en oeuvre le questionnaire de dépistage NutriSTEP dans le cadre de diverses rencontres cliniques périodiques, avec des processus de collecte de données variables selon l’établissement. Des données de dépistage NutriSTEP valides ont été recueillies dans les DME de 80 % des établissements de soins primaires. Dans près de 90 % de ces dossiers, le questionnaire avait été entièrement rempli et 70 % des dossiers comportaient à la fois un questionnaire de dépistage NutriSTEP valide complet et des mesures de croissance valides. Conclusion Il est possible d’intégrer NutriSTEP dans les établissements de soins primaires sous la forme d’un questionnaire normalisé dans le DME, même si, dans notre étude, la façon dont NutriSTEP avait été mis en oeuvre variait selon les établissements. L’utilisation, dans le cadre d’un système de surveillance global du poids santé des enfants, du questionnaire de dépistage NutriSTEP intégré au DME mérite d’être étudiée davantage.

Author(s):  
Taryn Orava ◽  
Steve Manske ◽  
Rhona Hanning

Introduction Les agences provinciales, nationales et internationales de santé publique reconnaissent l’importance des politiques en matière de nutrition en milieu scolaire, qui contribuent à instaurer des environnements sains respectant les recommandations en matière d’alimentation saine à l’intention des jeunes. Le soutien à l’échelle de l’école d’un mode de vie sain reposant sur les piliers de l’approche globale de la santé en milieu scolaire (milieux social et physique; enseignement et apprentissage; politique de santé en milieu scolaire; partenariats et services) a été positivement associé à des améliorations encourageantes des comportements des élèves en matière de santé. Notre étude a utilisé l’approche globale de la santé en milieu scolaire pour classifier, comparer et décrire le soutien à une alimentation saine lors de la mise en oeuvre de la Politique de l’Ontario concernant les aliments et les boissons dans les écoles (N P/P 150). Méthodologie Nous avons recueilli des données provenant d’écoles élémentaires et secondaires consentantes d’une zone peuplée de l’Ontario à deux reprises, en 2012-2013 (période I) et en 2014 (période II). Des représentants des écoles ont rempli l’enquête Planificateur des écoles en santé ainsi qu’un document d’analyse environnementale de l’alimentation, qui ont fait l’objet d’une attribution de scores et d’analyses de contenu. Le soutien de chaque école en faveur d’une alimentation saine a été classé comme relevant de la phase « lancement », « prise de mesures » ou « maintenance » du continuum des écoles en santé pour les deux périodes, et comme étant « élevé/en hausse », « modéré », « faible/en baisse » entre la période I et la période II par rapport aux piliers de l’approche globale de la santé en milieu scolaire. Résultats Ont pris part à l’enquête 25 représentants scolaires (8 écoles élémentaires et 17 écoles secondaires). La plupart des écoles sont demeurées dans la catégorie « prise de mesures » (n = 20) au cours des deux périodes, avec des niveaux divers de soutien aux piliers de la santé en milieu scolaire. Le milieu physique a fait l’objet du soutien le plus élevé (100% de soutien « élevé/en hausse »), le milieu social a fait l’objet du soutien le plus faible (68 % de soutien « faible/en baisse »). Seules deux écoles ont atteint la plus haute note (maintenance) au cours de la période II. Les soutiens respectant la N P/P 150 semblent avoir été influencés par l’adhésion de l’administration, le soutien des intervenants et la pertinence du contexte local. Conclusion Une aide supplémentaire est nécessaire pour maintenir une alimentation saine dans les environnements alimentaires des écoles ontariennes.


Author(s):  
Kim D. Raine ◽  
Kayla Atkey ◽  
Dana Lee Olstad ◽  
Alexa R. Ferdinands ◽  
Dominique Beaulieu ◽  
...  

Introduction Les aliments malsains sont facilement accessibles dans les lieux publics au Canada, ce qui favorise les maladies chroniques liées au régime alimentaire, comme l’obésité. Cette réalité est préoccupante, car les établissements publics servent souvent une grande quantité d’aliments destinés à des groupes vulnérables, tels que les enfants et les personnes âgées. L’adoption de politiques sur l’approvisionnement en aliments sains, qui soutiennent l’achat, la distribution, la vente ou l’offre d’aliments plus sains, apparaît depuis peu comme une stratégie prometteuse pour contrer ce problème de santé publique, en rendant plus accessibles les aliments sains. De telles politiques n’ont cependant pas encore été adoptées à grande échelle au Canada, malgré les recommandations de nombreuses organisations canadiennes à vocation scientifique et du domaine de la santé. Méthodologie Afin d’étayer la prise de mesures stratégiques qui favoriseront l’approvisionnement en aliments sains au Canada, nous avons, en premier lieu, réalisé une synthèse des données probantes en vue d’évaluer les répercussions des politiques sur l’approvisionnement en aliments du point de vue des résultats sur la santé, ainsi que des ventes, de la consommation et de l’offre d’aliments plus sains. En second lieu, nous avons tenu une conférence de consensus en septembre 2014. Cette conférence, qui a réuni des experts en recherche sur la santé publique et les politiques nutritionnelles, ainsi que des professionnels de la santé et des services alimentaires, a permis l’étude des données probantes, la mise en commun des expériences et l’élaboration d’un énoncé de consensus et de recommandations sur l’approvisionnement en aliments sains au Canada. Résultats Cet article expose les constatations de la synthèse des données probantes et les recommandations consensuelles sur l’approvisionnement en aliments sains au Canada. Plus précisément, nous décrivons les recommandations qui s’adressent aux gouvernements, aux établissements publics, aux décideurs et aux professionnels, aux citoyens et aux chercheurs. Conclusion La mise en oeuvre de politiques sur l’approvisionnement en aliments sains, dans le cadre d'une politique alimentaire globale au Canada, peut accroître l’accès des Canadiens à des aliments plus sains.


2019 ◽  
pp. 46-50
Author(s):  
OB Togola ◽  
Y Ballayira ◽  
B Traoré ◽  
Ken Kayembé ◽  
O Sangho ◽  
...  

Introduction : Au plan mondial, le nombre de cas de rougeole a augmenté de 300% lors des trois premiers mois de 2019 comparativement à la même période pour 2018. Les faibles couvertures vaccinales de l'aire de santé de Tominian Central, la notification de cas suspects par le district en 2018 et les récentes épidémies de rougeole survenue dans la région constituent une préoccupation sanitaire locale. Cette étude a pour but d'évaluer le système de surveillance de la rougeole de l'aire de santé de Tominian Central. Méthodes : Nous avons conduit une étude transversale utilisant les données de surveillance de la rougeole de 2009 à 2018 de l'aire de santé de Tominian Central. Nous avons appréciés les attributs d'organisation et de fonctionnement, utilité, sensibilité, réactivité, simplicité, sensibilité, représentativité et la qualité des données. Les agents chargés de la surveillance de la rougeole ont été interviewés. Résultats : À l'exception du cabinet médical, il existait un système de rapportage des données de la surveillance de la rougeole et la preuve de leurs transmissions au niveau supérieur est vérifiable. Le personnel du CSCom et du cabinet médical chargé de la notification n'ont réalisée aucune action de santé publique dans la surveillance de la rougeole. Un seul cas suspect de rougeole a été notifié par le Centre de santé de référence. Conclusion : Le système de surveillance de la rougeole de Tominian Central apparaît comme étant fonctionnel, moins utile, moins sensible, moins représentatif, moins réactif. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour le dynamiser.


Author(s):  
Mark van der Maas ◽  
Norman Giesbrecht ◽  
Gina Stoduto ◽  
Heather Orpana ◽  
Robert Geneau ◽  
...  

Introduction Nous avons mené une évaluation pilote sur la faisabilité de la mise en œuvre de l’étude internationale sur le contrôle de l’alcool (IAC, pour International Alcohol Control) en Ontario (Canada) afin de pouvoir comparer les répercussions des politiques sur le contrôle de l’alcool dans différents pays. Méthodologie Le questionnaire de l’étude IAC a été adapté pour la province de l’Ontario. Les données ont été recueillies selon une approche par échantillon fractionné, au moyend’entrevues téléphoniques assistées par ordinateur réalisées auprès de 500 participants, chaque moitié de l’échantillon répondant à un sous­ensemble de l’enquête adaptée de l’étude IAC. Résultats Un peu plus de la moitié de l’échantillon (53,6 %) a fait état d’une consommation fréquente d’alcool (une fois par semaine ou plus fréquemment) et 6,5 % des répondants ont fait état d’une consommation excessive occasionelle d’alcool élevée (8 consommations ou plus par occasion). Les taux de méfaits liés à l’alcool dont ont fait état les répondants, qu’il s’agisse de leur propre consommation ou de celle des autres, sont demeurés relativement faibles. Les attitudes à l’égard du contrôle de l’alcool étaient variées. La grande majorité des répondants s’est prononcée en faveur d’une augmentation du nombre de contrôles policiers d’alcoolémie pour détecter les cas de conduite avec facultés affaiblies, alors que les restrictions sur le nombre de points de vente d’alcool et l’augmentation du prix de l’alcool ont été généralement rejetées. Conclusion Cette étude pilote a démontré que l’enquête IAC peut être mise en œuvre au Canada après quelques modifications. Les futurs travaux de recherche auront à explorer des moyens d’améliorer les taux de participation et la faisabilité de la mise en œuvre de l’aspect longitudinal de l’étude IAC. Cette enquête fournit des renseignements supplémentaires sur les comportements liés à l’alcool et sur les attitudes à l’égard des politiques de contrôle de l’alcool utilisables pour élaborer des interventions de santé publique propres au contexte canadien.


Author(s):  
C. D. Willis ◽  
J. K. Greene ◽  
A. Abramowicz ◽  
B. L. Riley

Introduction L’initiative Partenariats plurisectoriels de l’Agence de la santé publique du Canada, gérée par le Centre de prévention et de contrôle des maladies chroniques (CPCMC), réunit différents partenaires en vue de concevoir, de mettre en oeuvre et de faire progresser des approches novatrices visant à améliorer la santé de la population. Cet article décrit l’évolution et les premières priorités d’un projet de recherche-action (stratégie d’apprentissage et d’amélioration) dont l’objectif est de faciliter l’amélioration continue de l’initiative de partenariat du CPCMC et de contribuer aux données probantes sur les partenariats plurisectoriels. Méthodologie La stratégie d’apprentissage et d’amélioration du CPCMC pour les partenariats plurisectoriels repose sur les consultations avec le personnel et la haute direction du CPCMC et sur l’examen de cadres conceptuels liés aux partenariats plurisectoriels. Les consultations ont porté sur l’élaboration de l’initiative plurisectorielle, ses obstacles, ses facteurs de réussite et ses indicateurs d’efficacité. Nous avons fait une revue de littérature et consulté la littérature grise en appliquant une stratégie de recherche systématique puis nous avons résumé nos conclusions sous forme de comptes rendus. Résultats Les consultations et l’examen de la littérature ont souligné l’importance de comprendre l’incidence des partenariats, d’élaborer une vision commune, de mettre en oeuvre un système partagé de mesures et de créer des occasions d’échange de connaissances. C’est dans cette perspective que nous proposons une stratégie d’apprentissage et d’amélioration en six volets : 1) donner la priorité aux besoins en matière d’apprentissage, 2) relier les besoins aux données probantes, 3) utiliser des méthodes de collecte de données pertinentes, 4) analyser et synthétiser ces données, 5) fournir une rétroaction aux membres et aux équipes du CPCMC et 6) agir. Les premiers besoins en matière d’apprentissage concernent la portée des partenariats et les répercussions non anticipées des partenariats plurisectoriels sur les individus, les équipes, les organismes et les communautés. Conclusion Bien que principalement destinée au CPCMC, la stratégie d’apprentissage et d’amélioration pourrait s’avérer tout aussi pertinente pour d’autres publics, notamment d’autres ministères ou organismes externes intéressées à saisir et partager de nouvelles connaissances sur les partenariats plurisectoriels.


Author(s):  
Kelsey A. Speed ◽  
Samantha B. Meyer ◽  
Rhona M. Hanning ◽  
Shannon E. Majowicz

Introduction L’insécurité alimentaire et les maladies d’origine alimentaire constituent des enjeux importants au Canada, et on peut considérer les mesures de santé publique prises pour les résoudre comme des facteurs qui façonnent l’environnement alimentaire. De nouvelles données probantes allant dans le sens d'une interrelation entre ces deux domaines, l’objectif de cette étude était d'explorer comment, en Colombie-Britannique (Canada), les efforts en matière de sécurité alimentaire des collectivités et les pratiques de salubrité des aliments (ainsi que les problèmes de santé de la population associés) peuvent se recouper, puis d’interpréter ces résultats pour concevoir et construire un environnement alimentaire plus sain. Méthodologie Nous avons mené 14 entrevues auprès d’informateurs clés (praticiens des secteurs de la sécurité alimentaire des collectivités et de la salubrité des aliments en Colombie-Britannique) et procédé à une analyse descriptive qualitative pour trouver les points d’intersection entre ces deux secteurs. Résultats Les participants ont fait état de quatre modalités de convergence entre les deux secteurs. Ils ont signalé comment les pratiques quotidiennes de leur secteur visant à promouvoir des aliments sûrs ou sains pouvaient être favorisées ou entravées par les activités de l’autre secteur, en partie car les politiques passées, disparates, ne tenaient pas compte des nombreux effets sur la santé en lien avec l'alimentation et car certains types de produits alimentaires, comme les fruits et légumes frais, peuvent être considérés à la fois comme risqués et bénéfiques. Enfin, ils ont souligné que les deux secteurs travaillent à l’atteinte d’un même but, soit celui d’améliorer la santé de la population, même si leur optique se révèle légèrement différente. Conclusion La sécurité alimentaire et la salubrité des aliments sont connectées de plusieurs façons, ce qui a une incidence sur les spécificités de l'environnement alimentaire canadien et sur son amélioration. La collaboration entre les divers secteurs de la santé publique en lien avec l'alimentation est nécessaire pour concevoir de nouveaux programmes ou de nouvelles politiques visant à transformer les habitudes alimentaires des Canadiens.


Author(s):  
Jennifer Crain ◽  
Steven McFaull ◽  
Deepa Rao ◽  
Minh Do ◽  
Wendy Thompson

Introduction Bien que les taux de mortalité et d’hospitalisation associés à des brûlures au Canada aient diminué avec le temps1,2 des cas moins graves se présentent encore couramment aux services d’urgence. Methods Le Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT), un système de surveillance des blessures et des empoisonnements administré par l’Agence de la santé publique du Canada, est en place dans les services d’urgence de 17 hôpitaux3. Nous avons fait des recherches dans la base de données électronique du SCHIRPT (eSCHIRPT) afin de connaître le nombre de personnes de tous âges s’étant présentées aux urgences après avoir subi des brûlures thermiques ou des échaudures en 2013. Les brûlures causées par la friction, par des agents chimiques ou caustiques ou par un contact direct avec la foudre ont été exclues parce qu’il s’agit de circonstances exceptionnelles. Results Au total, 1 682 cas ont été recensés, soit 1,2 % (1 682 sur 137 245; 1 226 pour 100 000 cas dans l’eSCHIRPT) des blessures déclarées en 2013. La moitié étaient des échaudures (52,3 %; 879 sur 1 682) et 29,9 % (503 sur 1 682) résultaient d’un contact avec un objet brûlant. Les deux principales causes d’échaudures étaient es boissons chaudes et l’eau chaude (excluant celle du robinet), avec respectivement 34,1 % (292 sur 856; information manquante dans 23 cas) et 28,9 % (247 sur 856; information manquante dans 23 cas) des cas. Les deux principales causes directes de brûlures par contact étaient les cuisinières et fours (22,0 %; 109 sur 495; information manquante dans 8 cas) et les foyers et leurs accessoires (19,6 %; 97 sur 495; information manquante dans 8 cas). Dans l’ensemble, 13,0 % des cas (218 sur 1 682) étaient assez graves pour nécessiter une hospitalisation, et la plus forte proportion d’hospitalisations a été enregistrée parmi les personnes exposées à un incendie, à des flammes ou à de la fumée, soit 38,9 % (72 sur 185). Si la proportion globale de brûlures était plus élevée chez les femmes, la proportion de brûlures autres que par échaudures était plus élevée chez les hommes.


Author(s):  
Tim Stockwell ◽  
Samuel Churchill ◽  
Adam Sherk ◽  
Justin Sorge ◽  
Paul Gruenewald

Introduction En 2017, le Canada a augmenté les taxes d’accise sur l’alcool pour la première fois depuis plus de 30 ans. Dans cet article, nous offrons un modèle permettant d’estimer les divers effets de politiques augmentant les taxes et les prix dans le but d’améliorer les résultats en matière de santé. Méthodologie Nous avons obtenu de Statistique Canada les données 2016­2017 sur les ventes de boissons alcoolisées et leur taxation dans l’ensemble des provinces et des territoires au Canada, ainsi que les données sur les ventes par produit en ColombieBritannique. Nous avons modélisé les effets de diverses politiques fiscales et d’établissement des prix ‒ taxes sans incidence sur les recettes gouvernementales, taxes corrigées en fonction de l’inflation et d’un prix unitaire minimum (PUM) ‒ sur la consommation, les revenus et les méfaits. Nous avons utilisé les élasticités de prix publiées pour estimer les effets sur la consommation et les revenus, et le modèle international en matière de méfaits et de politiques liés à l’alcool (InterMAHP) pour estimer les effets sur la mortalité et la morbidité attribuables à l’alcool. Résultats Toutes choses égales par ailleurs, les taxes volumétriques sur l’alcool (TVA) sans incidence sur les recettes gouvernementales auraient eu une influence minime sur la consommation globale d’alcool et les méfaits qui y sont liés. Les TVA corrigées en fonction de l’inflation auraient entraîné une baisse de 3,83 % de la consommation, ce qui se serait accompagné d’une réduction du nombre des décès de 329 et une diminution du nombre d’admissions à l’hôpital de 3762. En 2016, un prix unitaire minimum de 1,75 $ par verre standard (soit 17,05 ml d’éthanol) aurait permis de réduire la consommation de 8,68 %, ce qui aurait conduit à une diminution du nombre de décès de 732 et du nombre d’hospitalisations de 8 329. Indexer les taxes d’accise sur l’alcool entre 1991­ 1992 et 2016­2017 aurait fait gagner au gouvernement fédéral environ 10,97 milliards de dollars supplémentaires. Selon nos estimations, la situation aurait permis d’éviter entre 4000 et 5400 décès de plus et entre 43000 et 56000 hospitalisations supplémentaires. Conclusion L’amélioration des résultats en matière de santé publique aurait été possible grâce à (1) l’augmentation des taux de la taxe d’accise sur l’alcool pour toutes les boissons afin de compenser la non­indexation passée des taux et (2) la fixation d’un PUM d’au moins 1,75 $ par verre standard. La mise en œuvre de ces politiques permettrait aujourd’hui de réduire les méfaits dus à l’alcool tout en augmentant les recettes fédérales.


2014 ◽  
pp. 176-196
Author(s):  
Stéphanie Pernice ◽  
Marie Marquis

Les attitudes et comportements alimentaires développés pendant la petite enfance influencent grandement la relation future du mangeur à l’égard des aliments. Le parent s’avère en ce sens des plus déterminants. Cette étude vise à connaître les pratiques observées et les attitudes adoptées par les parents québécois d’enfants d’âge préscolaire pour favoriser le « bien manger ». La collecte de données a été effectuée à l’aide de cartes postales distribuées dans les centres de la petite enfance du Québec pour ensuite être remises aux parents. L’analyse des réponses à la question ouverte figurant sur la carte postale a été réalisée sur la base du modèle des prises alimentaires de Jean-Pierre Poulain. 1257 cartes postales ont été retenues aux fins d’analyses. Les données recueillies permettent dans un premier temps de connaître la perception des parents quant à la notion de « manger bien ». Les notions de qualité et de quantité, diamétralement opposées, se démarquent. Cette étude permet de constater la variété des stratégies employées par les parents québécois au moment du repas. D’une grande pertinence pour la santé publique, ces données permettront de cibler les messages clés à promouvoir auprès de ces acteurs d’influence dans le développement des habitudes alimentaires des tout-petits.


2021 ◽  
Vol 47 (3) ◽  
pp. 155-161
Author(s):  
Philippe Lagacé-Wiens ◽  
Claire Sevenhuysen ◽  
Liza Lee ◽  
Andrea Nwosu ◽  
Tiffany Smith

Contexte : Le premier cas de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) a été signalé au Canada le 25 janvier 2020. En réponse à l’imminence d’une éclosion, de nombreuses autorités sanitaires provinciales et territoriales ont mis en œuvre des mesures de santé publique non pharmaceutiques pour freiner la propagation de la maladie. Les mesures de « distanciation sociale » comprenaient des restrictions sur les rassemblements de groupes, l’annulation d’événements et de rassemblements sportifs, culturels et religieux, la recommandation du maintien d’une distance physique entre les personnes, la fermeture d’écoles et de garderies, la réduction des services non essentiels et la fermeture d’entreprises. Objectifs : Évaluer l’incidence des interventions non pharmaceutiques combinées imposées en mars 2020 sur l’épidémiologie de l’influenza (grippe) A et B en comparant les données de surveillance des laboratoires nationaux de la période d’intervention avec les données historiques de contrôle de la saison grippale sur 9 ans. Méthodes : Nous avons obtenu des données épidémiologiques sur les détections de l’influenza A et B en laboratoire et les volumes de tests du système national canadien de surveillance de l’influenza pour la période épidémiologique allant du 29 décembre 2019 (semaine épidémiologique 1) au 2 mai 2020 (semaine épidémiologique 18). Des mesures de distanciation sociale liées à la COVID-19 ont été mises en œuvre au Canada à partir de la semaine épidémiologique 10 de cette période. Nous avons comparé les seuils de détection de l’influenza A et B en laboratoire et les volumes de tests et les tendances en matière de détection pendant la saison grippale 2019–2020 avec ceux des neuf saisons grippales précédentes afin de mettre en évidence les changements de tendances épidémiologiques. Résultats : Les détections de l’influenza la semaine précédant la mise en œuvre des mesures de distanciation sociale ne diffèrent pas statistiquement des neuf saisons précédentes; toutefois, une forte baisse de la positivité s’est produite entre les semaines épidémiologiques 10 et 14 (du 8 mars au 4 avril 2020). Le pourcentage de cas positif à la semaine 14 (p ≤ 0,001) et le taux de diminution entre les semaines 10 et 14 (p = 0,003) étaient tous deux significativement différents des données historiques moyennes. Conclusion : Les données montrent une diminution spectaculaire des détections de l’influenza A et B en laboratoire, parallèlement aux mesures de distanciation sociale et aux interventions non pharmaceutiques au Canada. L’incidence de ces mesures sur la transmission de l’influenza peut être généralisable à d’autres maladies virales respiratoires pendant la période d’étude, y compris la COVID-19.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document