scholarly journals Le rapport au travail chez les hommes abusés sexuellement à l’enfance et à l’adolescence

2021 ◽  
Vol 20 (2) ◽  
pp. 17-29
Author(s):  
André Samson ◽  
Marie-Pier Bastien ◽  
Natasha Chénier-Ayotte ◽  
Jean-Martin Deslauriers ◽  
Natacha Godbout ◽  
...  

La recension des écrits scientifiques démontre que les hommes abusés sexuellement à l’enfance et à l’adolescence (HASE) doivent composer avec des impacts négatifs qui se répercutent tout au long de leur vie adulte. Ces impacts peuvent être multiples (p. ex., détresse psychologique sévère, estime de soi pauvre, difficultés relationnelles) et ne sont pas sans conséquence sur le rapport au travail. Du moins, c’est ce que cette recherche mixte, conduite auprès de 28 HASE, semble indiquer. En effet, les participants vivent un rapport au travail qui est perturbé et perturbateur. Le rapport au travail est perturbé, car il est un exutoire. C’est-à-dire une manière de taire leurs souffrances psychologiques causées par les abus sexuels. Ce rapport est aussi perturbateur, car il ne contribue pas à leur réalisation personnelle. Les données quantitatives corroborent les données produites par l’analyse qualitative. Par exemple, seulement 40% occupent un emploi et près du tiers des répondants (28,6 %) déclare recevoir des prestations d’aide sociale (PAS), au moment de la collecte des données. Ces pourcentages sont relativement élevés, comparativement à la population générale masculine (PGM), 5,6% de la PGM reçoivent des PAS et 74% sont des salariés.

2016 ◽  
Vol 40 (3) ◽  
pp. 77-92 ◽  
Author(s):  
Guillaume Raymond ◽  
Martin Blais ◽  
Félix-Antoine Bergeron ◽  
Martine Hébert

Les normes traditionnelles de genre prescrivent l’adéquation de l’expression de la masculinité et de la féminité au sexe anatomique de naissance. Les personnes qui présentent des variations dans l’expression de genre sont sujettes à diverses formes de réactions sociales suggérant la réprobation (des regards désapprobateurs aux violences physiques) susceptibles d’influencer négativement leur santé mentale. Trente-sept jeunes se décrivant comme trans ou en questionnement sur leur identité de genre ont été recrutés dans le cadre de l’enquête sur les Parcours amoureux des jeunes de minorités sexuelles du Québec. Leurs expériences de victimisation parentale et de victimisation basée sur la non-conformité de genre ainsi que des indicateurs de santé mentale (détresse psychologique, estime de soi) ont été mesurés. Afin de comparer les expériences de victimisation et l’état de santé mentale des jeunes trans, ils ont été appariés à 37 garçons et 37 filles cisgenres sur la base de leurs caractéristiques sociodémographiques. Des analyses de prévalence et un modèle acheminatoire ont été réalisés. Les résultats mettent en évidence que les jeunes trans sont plus susceptibles de présenter des scores cliniques de détresse psychologique et de faible estime d’eux-mêmes que leurs pairs cisgenres. La violence verbale parentale et la victimisation basée sur la non-conformité de genre influencent négativement l’estime de soi, ce qui en retour augmente la probabilité de vivre de la détresse psychologique. Les résultats appuient l’importance des interventions de soutien à la diversité sexuelle et de genre.


2013 ◽  
Vol 38 (1) ◽  
pp. 297-318 ◽  
Author(s):  
Jean Caron

L’Échelle de provisions sociales-10 items (ÉPS-10) est une version abrégée de l’Échelle de provisions sociales (Social Provisions Scale) (Cutrona et Russell, 1987) validée en langue française sur une population québécoise (Caron, 1996) et qui permet de mesurer la disponibilité du soutien social. L’ÉPS-10 conserve cinq des six sous-échelles de l’ÉPS (l’attachement ; l’intégration sociale ; la confirmation de sa valeur ; l’aide matérielle et l’orientation), le besoin de se sentir utile et nécessaire ayant été exclu, et ne garde que les items formulés positivement, soit deux items par dimension du soutien. L’article présente la validation de l’EPS-10 sur un échantillon représentatif de 2433 personnes provenant de la population générale du sud-ouest de Montréal. Elle a une forte validité concomitante avec l’Échelle originelle de 24 items (ÉPS). Tous ces items sont fortement corrélés au score total et sa consistance interne est excellente. Des analyses de corrélation entre les sous-échelles et le score global et une analyse factorielle indiquent que l’ÉPS-10 conserve sa validité de construit. L’ÉPS-10 explique 14,1 % de la variance de la détresse psychologique et 25,4 % de la variance de la qualité de vie et conserve un pouvoir prédictif équivalent à l’ÉPS à 24 items. L’ensemble des analyses suggère que l’ÉPS-10 est un instrument fiable et valide pour mesurer la disponibilité du soutien social avec un temps d’administration réduit de moitié. Il s’avère un excellent choix pour les enquêtes épidémiologiques.


2007 ◽  
Vol 19 (1) ◽  
pp. 157-173 ◽  
Author(s):  
Johanne Langlois ◽  
Daniel Fortin

RÉSUMÉ Cet article présente les résultats d'une revue de la documentation couvrant les années 1968 à 1993 et portant sur les liens entre la monoparentalité, la pauvreté et la santé mentale. A partir des banques de données courantes, 56 articles ont été retenus. Les mères monoparentales sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus pauvres. Sur six variables de santé mentale répertoriées, quatre (détresse psychologique, estime de soi, sentiments de compétence et isolement psychologique) démontrent que ces mères sont en moins bonne santé mentale que les mères biparentales. L'estime de soi, la détresse et le bien-être psychologique des mères sont affectés par les variables économiques. Les résultats varient donc en fonction de la variable mesurée. Les mères monoparentales vivent plus de malaises psychologiques que les biparentales, mais elles ne semblent pas vivre plus de troubles sévères de santé mentale. Les recherches éventuelles devraient tenir compte d'un certain nombre d'aspects afin de rendre compte des liens entre la monoparentalité, la pauvreté et de la santé mentale.


Author(s):  
Osnat C. Melamed ◽  
Laurie Zawertailo ◽  
Robert Schwartz ◽  
Leslie Buckley ◽  
Peter Selby

Les groupes marginalisés sont touchés de manière disproportionnée par la pandémie actuelle. Parmi les effets directs, notons des taux d’infection supérieurs associés à une morbidité et à une mortalité accrues, les effets indirects découlant quant à eux de la réponse sociétale visant à limiter la propagation du virus. Ces groupes présentent également des taux de tabagisme nettement plus élevés que ceux de la population générale. Dans cet article, nous examinons, au moyen du cadre syndémique, la façon dont la pandémie a contribué à exacerber les méfaits du tabac chez ces groupes. Cette approche nous permet d’étudier les facteurs qui favorisent le cumul des méfaits du tabac et des méfaits de la COVID 19, en particulier une aggravation de la détresse psychologique, une augmentation potentielle du tabagisme, une exposition accrue à la fumée secondaire et un accès réduit aux services d’arrêt du tabac. Nous proposons ensuite des stratégies d’atténuation destinées à protéger les groupes défavorisés contre les méfaits du tabac, pendant et après la pandémie de COVID-19 : des services d’arrêt du tabac abordables, une approche proactive du traitement du tabagisme à l’aide des technologies de l’information, un dépistage et un traitement de la dépendance au tabac au moment où les personnes vont se faire vacciner contre la COVID-19, la prise de mesures pour instaurer une couverture universelle de la pharmacothérapie de sevrage du tabac, des politiques d’interdiction totale de fumer et une réglementation de la densité des points de vente au détail de tabac. Aujourd’hui plus que jamais, les cliniciens, les systèmes de soins de santé, les organismes de santé publique et les responsables des politiques de santé doivent agir de manière coordonnée pour protéger les groupes vulnérables contre les méfaits du tabac.


2014 ◽  
Vol 39 (2) ◽  
pp. 149-168 ◽  
Author(s):  
Magali Dufour ◽  
Louise Nadeau ◽  
Sylvie R. Gagnon

À ce jour, il n’existe aucun consensus quant aux critères diagnostiques d’une dépendance à Internet (Hinic, 2011 ; Tonioni et al., 2012 ; Weinstein et Lejoyeux, 2010). Pourtant, des personnes s’autodéclarent cyberdépendantes et réclament des soins dans les centres de réadaptation en dépendance (CRD) au Québec. Ces admissions ont amené l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal à demander la réalisation d’une étude descriptive sur la cyberdépendance. Objectifs : Décrire les caractéristiques sociodémographiques des cyberdépendants en traitement dans les CRD ; et 2) Documenter leurs problématiques associées telles les problèmes de consommation d’alcool, de drogues, pratiques de jeux, estime de soi, symptômes de dépression et d’anxiété. Méthode : L’étude a été menée dans huit CRD au Québec. Un échantillon de convenance de 57 personnes a été recruté sur une période de 24 mois de 2010 à 2012. Pour participer à cette étude, il fallait être âgé d’au moins 18 ans, s’identifier comme étant cyberdépendant, demander de l’aide pour un problème de cyberdépendance dans un CRD public. L’Internet addiction test (IAT) (Young, 1998), dans sa version française validée (Khazaal et al., 2008), a servi à évaluer la gravité des habitudes d’utilisation d’Internet. Les problèmes associés ont été évalués à l’aide des questionnaires suivants : l’inventaire d’anxiété de Beck (Beck, Epstein, Brown et Steer, 1988) ; l’inventaire de dépression de Beck (Bourque et Beaudette, 1982) ; le DÉBA-Alcool/Drogues/Jeu (Tremblay et Blanchette-Martin, 2009) et le questionnaire de l’échelle d’estime de soi (Rosenberg, 1965). Résultats. Cinquante-sept personnes ont accepté de participer à l’étude. La très grande majorité des participants était des hommes (88 %), âgés en moyenne de 30 ans, vivant chez leurs parents et ayant un faible revenu. Ils consultaient à la suite des recommandations de leurs proches et rapportaient de nombreuses conséquences reliées à leur utilisation d’Internet. Ils passaient en moyenne 65 heures par semaine sur Internet et rapportaient avoir plusieurs applications problématiques. Les applications problématiques les plus fréquemment rapportées étaient les jeux de rôles multijoueurs (57,8 %), les sites de divertissement streaming (35,1 %) et les bavardoirs communément appelés chat rooms (29,8 %). À l’échelle d’estime de soi, 66,6 % des participants présentaient une estime de soi très faible, ou faible, alors que 21,1 % rapportaient une estime supérieure à la moyenne. L’inventaire de dépression de Beck a évalué que 3,5 % (n = 2) de l’échantillon atteignait le seuil clinique tandis que 7,5 %, (n = 4) vivait de l’anxiété atteignant le seuil clinique. Presque la moitié (45,6 %) prenait une médication psychotrope pour un problème de santé mentale et 33,3 % présentait un problème de santé physique chronique. Conclusion : Cette étude a permis de mettre en lumière les caractéristiques d’un groupe encore méconnu dans la population, soit les personnes cyberdépendantes. Ces cyberdépendants vivent des conséquences significatives à la suite de la perte de contrôle de l’utilisation d’Internet. Par ailleurs, à leur admission en traitement, bien que la détresse psychologique subjective ne soit pas toujours élevée, les participants présentent un tableau clinique complexe où la comorbidité est la règle plutôt que l’exception. Il nous semble que les données actuelles comportent suffisamment de similarités avec les autres troubles addictifs pour permettre aux cliniciens de travailler en prenant assise sur leur expérience avec d’autres dépendances.


2016 ◽  
Vol 20 (6-7) ◽  
pp. 722
Author(s):  
S. Berhili ◽  
S. Kadiri ◽  
M. Benoulaid ◽  
A. Aissa ◽  
E. Ogandaga ◽  
...  

2021 ◽  
Vol 69 ◽  
pp. S107
Author(s):  
Benjamin Chaix ◽  
Guillaume Delamon ◽  
Arthur Guillemassé ◽  
Benoît Brouard ◽  
Jean-Emmanuel Bibault

Author(s):  
Annie Robitaille ◽  
Heather Orpana ◽  
Cameron N. McIntosh

RÉSUMÉDans cette étude, nous avons examiné les relations longitudinales entre les cinq dimensions de soutien social et la détresse psychologique afin de déterminer si (1) le soutien social est lié à niveaux subséquentes de la détresse psychologique ; ou (2) si les niveaux de détresse psychologique ont été liés à des niveaux ultérieurs de soutien social ; ou (3) si la détresse et le soutien avaient une relation réciproque (bi-directionnel) à travers le temps. L’étude a examiné le rapport bidirectionnel longitudinal entre les dimensions différentes du soutien social et la détresse psychologique, en utilisant un modèle autorégressif de corrélation avec décalage pour cinq périodes de données. Nous avons trouvé des preuves (d’appui) de la relation réciproque entre le soutien affectueux et la détresse. L’augmentation de la détresse psychologique etait liée à des niveaux élevés de la suite des interactions sociales positives et significativement liée a un soutien par la suite plus émotionnel et informationnel. Aucune relation significative n’a été trouvée entre un soutien tangible et structurelle et la détresse psychologique. Cette étude démontre que les différents types de soutien sont associés avec la détresse psychologique d’une manière correspondante et que la détresse psychologique peut être important, deux ans plus tard, pour prévoir des niveaux de soutien social.


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