scholarly journals Tétanos de l'enfant dans quatre hôpitaux publics périphériques de Dakar : Aspects épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques évolutifs et facteurs associés

2020 ◽  
Vol 15 (2) ◽  
pp. 16-20
Author(s):  
ATD Lawson ◽  
K Diallo Mbaye ◽  
D Thioub ◽  
EM Turkit ◽  
SA Diop Nyafouna

Introduction : Le tétanos est une toxi-infection aigue grave, due à une neurotoxine produite par le Clostridium tetani. Sa fréquence reste élevée dans les hôpitaux des pays en développement. L'insuffisance de données sur le tétanos juvénile en zone périphérique au Sénégal a motivé la réalisation de cette étude qui avait pour objectifs de décrire les aspects épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques, évolutifs et facteurs associés du tétanos de l'enfant dans quatre hôpitaux publics périphériques. Méthodes: Etude multicentrique, rétrospective, descriptive et analytique menée dans les quatre hôpitaux publics périphériques au Sénégal à partir des dossiers des patients [0-15ans] hospitalisés pour tétanos de 2014 à 2019. Le diagnostic de tétanos est purement clinique, La saisie et l'exploitation des données ont été réalisées à partir du logiciel Excel. Résultats : Au total 37 patients ont été colligés, soit une prévalence hospitalière globale de 0.31% sur l'ensemble des enfants hospitalisés. La majorité des patients (51%) provenaient de la zone rurale. La moyenne d'âge des patients était de 88 mois ± 37 [15mois et 15 ans], et le sex-ratio était de 2,3. Dix-neuf (19) patients, soit 51% ont bénéficié d'une vaccination anti tétanique contre 15 patients, soit 41% qui n'ont pas reçu de vaccin antitétanique. La porte d'entrée tégumentaire était la plus représentée (46%). Le tétanos sévère, classé au stade III de Mollaret représentait 24 % des cas. La quasi-totalité des patients avaient présenté une forme généralisée (89%). Près de 65% des patients ont présenté des complications métaboliques et nutritionnelles. Le taux de létalité était de 5% avec comme facteurs associés à la survenue de décès, la sévérité de la symptomatologie et la survenue des complications. Conclusion : Le tétanos juvénile demeure un problème de santé publique en zone périphérique au Sénégal, du fait de sa forte prévalence, sa sévérité et la survenue de multiples complications.

2021 ◽  
Vol 16 (2) ◽  
pp. 32-35
Author(s):  
M Savadogo ◽  
I Diallo ◽  
AE Diendéré ◽  
KA Sondo ◽  
A Sawadogo

Les sepsis constituent un problème de santé publique dans le monde, particulièrement dans les pays en développement. Cette étude a pour objectif de décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, et évolutives des sepsis observés au service des maladies infectieuses du CHU Yalgado Ouédraogo. Patients et méthode : il s’agit d’une étude transversale descriptive à collecte rétrospective portant sur les patients souffrant de sepsis hospitalisés dans le service des maladies infectieuses du CHU Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou du 1er janvier 2015 à 31 décembre 2019. Résultats : Un total de 81 dossiers a été colligé. Les patients provenaient majoritairement de la ville de Ouagadougou (96%). L’âge moyen était de 32 ans±9. Quarante-sept patients étaient de sexe masculin contre 34 de sexe féminin soit un sex ratio =1,4. Douze pour cent des patients étaient infectés par le VIH. Sur le plan clinique, la fièvre était retrouvée chez 63% de nos patients. La fréquence cardiaque était supérieure à 90 cycles/mn chez 73% des patients ; la fréquence respiratoire était supérieure à 20 cycles/mn chez 80% des patients ; une leucopénie (300 à 3 300/mm3) a été retrouvée chez 17%. L’hyperleucocytose (12 000 à 31 480/mm3) a été retrouvée chez 10%. Les signes de sévérité du sepsis étaient retrouvés chez 29,6% des patients. Les signes de gravité étaient dominés par les défaillances des fonctions supérieures (obnubilation ou coma) et les défaillances de la coagulation (thrombopénie inférieure à 100 000/mm3). Les causes de sepsis étaient dominées par la dengue (42%), le paludisme (23%), et les infections bactériennes (14%). Les bactéries isolées à l’hémoculture étaient dominées par les entérobactéries (41,6%) dont la moitié était productrice de Bétalactamase à spectre élargi (BLSE). Une souche productrice de carbapénèmase a été observée parmi les souches d’Escherichia coli. Seize pour cent des souches bactériennes étaient des souches de Staphylococcus aureus dont une souche méticillinorésistante (SARM). Vingt-deux décès ont été enregistrés soit une létalité de 27%.  Conclusion : la dengue, le paludisme et les infections bactériennes étaient les causes les plus fréquentes de sepsis dans le service des maladies infectieuses. La prévalence élevée de souches productrices BLSE, et l’émergence de souche résistantes aux carbapénèmes sont préoccupantes et imposent la prise de mesure visant à améliorer l’hygiène hospitalière et la prescription des antibiotiques. Aussi la gravité des sepsis commande la mise en place d’unités de soins intensifs dans les services de maladies infectieuses pour leur prise en charge.


Author(s):  
Eric Cardinale ◽  
Jacques-Albert Dromigny ◽  
F. Tall ◽  
Mamadou Ndiaye ◽  
M. Konté ◽  
...  

La résistance de Campylobacter aux antibiotiques constitue aujourd’hui un problème émergent de santé publique dans les pays industrialisés, mais, en revanche, peu d’informations sont disponibles sur le sujet dans les pays en développement. Pour évaluer la sensibilité des souches de Campylobacter au Sénégal, des prélèvements de peau ont été réalisés sur 250 carcasses de poulet entre janvier 2001 et octobre 2002. Parmi les 204 souches de Campylobacter isolées, deux espèces ont été identifiées : C. jejuni (59 p. 100) et C. coli (41 p. 100). La sensibilité in vitro à cinq antibiotiques (amoxicilline, amoxicilline et acide clavulanique, erythromycine, acide nalidixique et ciprofloxacine) a été déterminée par la méthode du E-test. L’étude des concentrations minimales inhibitrices (CMI) a montré que 34 p. 100 des isolats étaient résistants à la ciprofloxacine avec un haut niveau de résistance (CMI ≥ 32 mg/l) dans 25 p. 100 des deux espèces. Une résistance croisée entre l’acide nalidixique et la ciprofloxacine a été constatée dans 96 p. 100 des souches résistantes aux quinolones. Le niveau de résistance à l’amoxicilline a été statistiquement plus important pour C. coli que pour C. jejuni (20,2 p. 100 contre 10,8 p. 100) mais toutes les souches ont été sensibles à l’association amoxicilline-acide clavulanique. Les deux espèces ont présenté une faible résistance à l’érythromycine. Un phénotype de multirésistance à trois des antibiotiques testés a été identifié dans 9,8 p. 100 des souches : 15,5 p. 100 pour C. coli et 5,8 p. 100 pour C. jejuni. Aucune souche ne s’est avérée résistante à quatre antibiotiques ou plus. Des études complémentaires apparaissent nécessaires pour évaluer la résistance aux antibiotiques des Campylobacter isolés chez l’homme et chez l’animal afin de contrôler l’émergence de nouvelles souches multirésistantes au Sénégal.


Author(s):  
S.S. Baba

Des tissus post mortem (du cortex cérébral, de l’hippocampe, du cervelet, des ganglions trigéminaux et des glandes salivaires), fixés dans du formaldéhyde et inclus dans de la paraffine, de 25 chiens ont été obtenus dans un laboratoire de diagnostic vétérinaire du Nigeria et soumis à des tests de recherche de l’ARN et de l’antigène du virus de la rage. L’ARN génomique et l’ARN messager (ARNm) du virus de la rage codant pour la glycoprotéine ont été détectés dans les tissus par la technique d’hybridation in situ (HIS) en utilisant des sondes d’ARN à simple brin marquées au 3H. L’antigène du virus de la rage a été mis en évidence par immuno-marquage avec de la peroxydase et le complexe avidine-biotine. L’ARNm viral a été détecté dans les tissus en utilisant des sondes d’ARN marquées à la digoxigénine. Le diagnostic histopathologique par coloration à l’hématoxyline-éosine a révélé des corps de Negri dans les tissus de 8 (32 p. 100) chiens ; 5 (20 p. 100) autres chiens ont présenté des modifications inflammatoires dues à des encéphalites virales sans corps de Negri. L’antigène a été détecté chez 11 (44 p. 100) des chiens examinés, soit dans les tissus des 8 chiens chez lesquels des corps de Negri ont été observés, de 2 des 5 chiens ayant présenté des modifications inflammatoires et d’un chien sur les 12 dont l’histopathologie était négative. L’ARN génomique et l’ARNm ont été détectés dans les tissus de tous les chiens où se trouvait l’antigène, et la distribution des signaux colorant pour les deux méthodes dans les neurones et dans les acini des glandes salivaires a été similaire. L’ARNm était plus abondant que l’ARN génomique et les signaux radioactifs étaient distribués de manière diffuse dans les périkaryons et les processus dendritiques des neurones, et dans les acini et les canaux salivaires. L’ARNm a également été trouvé en abondance dans les neurones et dans les acini avec des sondes marquées à la digoxigénine ; la méthode était plus simple. Par ordre décroissant de quantités, les marqueurs de l’antigène et de l’ARNm étaient les plus nombreux, venaient ensuite ceux de l’ARN génomique et enfin ceux des corps de Negri et d’histopathologie. La méthode de coloration par immunoperoxydase et la technique HIS utilisant des sondes marquées à la digoxigénine peuvent permettre d’effectuer des recherches sur la rage et d’en établir le diagnostic, en particulier dans les pays en développement où cette maladie continue de poser un problème de santé publique de grande importance.


Author(s):  
Harentsoaniaina Rasamoelina-Andriamanivo ◽  
E. O. Rasamoelina ◽  
Vincent Porphyre

La cysticercose est une maladie parasitaire largement répan­due dans les pays en développement d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie. Cette maladie tropicale négligée représente une contrainte économique forte pour la filière porcine et un grave problème de santé publique à Madagascar. Plusieurs cen­taines de cas humains sont enregistrés chaque année dans les hôpitaux de la capitale malgache. Les éleveurs ruraux classent la cysticercose à la première place, devant les pestes porcines du fait de sa fréquence et de la perte économique qu’elle engendre. Cependant aucune donnée fiable sur l’importance réelle de la maladie chez le porc n’est disponible actuellement.Dans cette étude, les objectifs ont été, d’une part, d’évaluer l’importance de la cysticercose porcine dans les abattoirs qui approvisionnent les marchés d’Antananarivo et, d’autre part, d’identifier ses facteurs de variation. Un suivi d’abattoirs a été mis en place à partir de mars 2013 pour une durée d’un an. Deux principaux lieux d’abattage à Antananarivo ont été choi­sis. Une inspection de tous les porcs abattus et la collecte des données sur les facteurs de variation (race, origine, sexe, date) ont été effectuées.Après six mois de suivi, les résultats intermédiaires ont concerné l’abattoir d’Ankadindratombo. Sur 2 904 porcs abattus, issus de 12 districts répartis dans toute l’île, la prévalence de la cysti­cercose a été de 3,9 p. 100. L’incidence mensuelle a été de 19 porcs infestés. Parmi les facteurs de variation, la prévalence a varié selon les districts d’origine de 0 à 6 p. 100 (figure 1). Juillet a été le mois le moins à risque (odds ratio = 0,46 ; p = 0,05). La race locale a été plus à risque que les phénotypes exotiques (odds ratio = 2,40 ; p < 0,001). Bien qu’en attente de données complètes, ces résultats confirment dès à présent l’importance de la maladie chez le porc.


2020 ◽  
Vol 7 (2) ◽  
pp. 171-175
Author(s):  
Meriem Abdoun ◽  

La comptabilisation annuelle des décès et la détermination des causes sont essentielles pour évaluer l’efficacité du système de santé d’un pays, que l’on estime aussi en mesurant l’impact des maladies et des traumatismes. Ces chiffres permettent aux autorités sanitaires de déterminer si elles prennent des mesures de santé publique adéquates. Les pays industrialisés disposent de systèmes pour déterminer les causes de décès dans la population. En revanche la plupart des pays en développement dont l’Algérie, n’en disposent pas. L'amélioration des statistiques des causes de décès passe par l’amélioration de la certification des décès, qui est encadrée par le format du certificat de décès et par le concept de la cause initiale du décès. Ainsi, le pivot de l’étude ces statistiques repose sur le certificat médical de décès, sa rédaction doit obéir aux règles et aux instructions édictées par l’organisation mondiale de la santé. Le modèle du certificat de décès doit être conforme à un modèle type préconisé par l’OMS, qui propose à tous les états membres un modèle international de certificat médical de la cause de décès, où figurent, suivant un ordre précis, une cause immédiate, une cause initiale et une ou plusieurs causes associées (intermédiaires) ayant contribués de manière indirecte au phénomène morbide. Ensuite, la codification des causes de décès s’appuie sur la classification internationale des maladies de l’organisation mondiale de la santé. Ce cadre garantit un certain niveau de qualité et de comparabilité nationale et internationale des données de mortalité.


2015 ◽  
Vol 2 (1) ◽  
pp. 30-35
Author(s):  
Amina Aggabi ◽  
◽  
Hocine Gacem ◽  
Hafid Bahri ◽  
Boualem Talha ◽  
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Introduction : L’automédication est un phénomène universel menaçant la santé publique surtout en ce qui concerne les antibiotiques car c’est l’un des facteurs favorisant l’apparition de résistance. L’objectif de l’étude était de pré-estimer la prévalence de l’automédication par les antibiotiques (ATBs) et d’en rechercher les motivations poussant à cette pratique ainsi que les ATBs les plus demandés dans cinq villes Algériennes. Matériel et méthode : C’est une étude multicentrique, descriptive, exhaustive et observationnelle de la pratique de l’automédication par les ATBs au niveau de cinq officines pharmaceutiques réparties sur cinq villes algériennes (Batna, M’sila, Mascara, Tiaret et Sidi-Bel-Abbès) durant une période de 15 jours à raison de 3 heures par jour (de 10h00 à 13h00) par le biais d’un autoquestionnaire anonyme. Résultats : Le sex-ratio moyen était de 1,92 ce qui représente une prédominance masculine avec un âge compris pour la plupart entre 30 et 44 ans. L’antibiotique demandé était le plus souvent pour le demandeur lui-même, poussé par leur expérience antérieure avec des pourcentages allant de 51,4% à 85,7% pour les cinq villes. La famille des bétalactamines constitue la principale classe d’antibiotiques demandée. En ce qui concerne les motivations de l’automédication, à Batna et Tiaret le motif principal était la banalisation de la maladie, alors qu’à Mascara s’était surtout pour des raisons économiques. A Sidi-Bel-Abbès d’autres motifs étaient responsables. Enfin, la ville de M’sila a fait l’exception en donnant les différents motifs à parts égales (25% chacune).


Author(s):  
Khalid Tinasti

Alors que la politique internationale en matière de drogues sera discutée lors de la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies en avril 2016, les politiques antidrogues des vingt dernières années n’atteignent pas les objectifs annoncés de réduction significative des drogues illicites dans le monde, voire de leur élimination. La production des drogues n’a pas baissé et s’étend à de nouvelles régions, la consommation s’est stabilisée dans les pays à haut revenu et augmente dans les pays en développement, tandis que les organisations criminelles qui détiennent le marché des drogues illicites sont plus prospères que jamais. Cet article se concentre sur les effets des politiques antidrogues répressives et prohibitives sur la santé publique, leur dommage collatéral le plus important, qui engendre de nombreuses autres conséquences sur les droits humains, la dignité et la réduction de la pauvreté. Il traite en particulier de la priorité à donner aux mesures de santé publique dans les politiques relatives aux drogues, afin de mettre fin aux épidémies infectieuses, de développer l’accès aux médicaments essentiels contre la douleur et les dépendances, mais aussi de changer la nature des politiques publiques actuelles et de contenir leurs conséquences, à la fois sur la société en général et sur les populations concernées en particulier.


2015 ◽  
Vol 44 (1) ◽  
pp. 35-64
Author(s):  
Franklin Bouba Djourdebbé ◽  
Stéphanie dos Santos ◽  
Thomas K. Legrand ◽  
Abdramane Bassiahi Soura

La cooccurrence des symptômes est un problème de santé publique dans plusieurs pays en développement. Faute de données appropriées, on dispose de très peu de preuves entre cooccurrence des symptômes, environnement et facteurs démographiques. Dans cet article, on recourt aux données sur cinq quartiers de l’Observatoire de population de Ouagadougou pour examiner l’influence des facteurs environnementaux et démographiques dans la cooccurrence de la diarrhée et de la fièvre. Les analyses multivariées basées sur des modèles logit ordonnés montrent que les effets de l’environnement et des facteurs démographiques sont plus importants sur la diarrhée ou la fièvre simple que sur la diarrhée et la fièvre combinées. Les analyses révèlent également que l’insalubrité du ménage, la nature du sol extérieur et l’âge de l’enfant sont des facteurs importants de cooccurrence de la diarrhée et de la fièvre chez les enfants.


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