scholarly journals La maternité en milieu de travail ou pourquoi les Québécoises sont-elles si nombreuses à demander un retrait préventif?

2002 ◽  
Vol 18 (2) ◽  
pp. 113-128 ◽  
Author(s):  
Pierre BOUCHARD ◽  
Geneviève TURCOTTE

Résumé On a assisté depuis l'entrée en vigueur du droit au retrait préventif à une croissance rapide et continue de la demande pour ce programme, qui touche aujourd'hui une travailleuse enceinte sur quatre. Les demandes acheminées vers la Commission de la santé et de la sécurité au travail ont par ailleurs beaucoup plus souvent conduit à des arrêts de travail précoces qu'à un processus de réaffectation comme les concepteurs de la mesure l'auraient souhaité. Après avoir passé en revue les enjeux soulevés par cet effet inattendu de la législation, les auteurs dressent un portrait statistique des utilisatrices et proposent quelques hypothèses d'explication sur l'étonnante popularité de la mesure, à partir des premiers résultats d'une recherche (combinant une approche quantitative et qualitative) conduite auprès de travailleuses qui se sont prévalues de ce droit en 1984 et 1985. Ils suggèrent qu'au moment de concevoir la mesure, le législateur a sous-estime la pénibilité des tâches dévolues aux femmes et par conséquent le nombre de travailleuses susceptibles d'invoquer un facteur de risque au poste de travail en plus de se heurter à la résistance des milieux de travail, peu disposés à mettre de l'avant des politiques de réaffectation.

Author(s):  
Catherine Beaudry ◽  
Mélanie Gagnon

Les employeurs se montrent de plus en plus préoccupés par le bien-être au travail du personnel pour diverses raisons. Les conséquences négatives associées au mal-être au travail alimentent cet intérêt pour la question, au nombre desquelles sont recensés l’absentéisme et le présentéisme, la diminution de la performance organisationnelle, une hausse des conflits en milieu de travail ainsi que de mauvaises relations avec la clientèle et une augmentation du taux de roulement. Or, avoir la volonté d’améliorer le bien-être au travail nécessite une réflexion profonde sur les sources de la souffrance au travail. Le présent article propose, sur la base de la littérature existante en la matière, de se doter d’un cadre conceptuel pour mieux cibler et comprendre ces sources de souffrance. Il s’efforce donc de mettre en évidence les facteurs organisationnels contribuant à la souffrance au travail. Bien que non exhaustives, les sources de souffrance variant en fonction des individus, l’analyse de quatre catégories de facteurs se veut féconde : l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations interpersonnelles et le déséquilibre entre les contributions et les rétributions. C’est en décelant les facteurs de souffrance en milieu de travail que les responsables des ressources humaines en organisation pourront déployer des pratiques de gestion favorisant le bien-être.


Author(s):  
Carl-Erik Mattlar

Les décisions que l'on est amené à prendre à partir d'un examen psychologique ont de multiples conséquences sur la vie d'une personne. Dans cet article, j'ai montré que le Rorschach en Systcme intégré (SI), considéré comme une tâche perceptive, cognitive et de prise de décision, est une épreuve valide et fiable. Sa validité et sa fiabilité, y compris la fidélité test/retest et la validité incrémentielle, ont été établies par des études empiriques. J'ai montré aussi que, pour obtenir les résultats les plus valides, il fallait procéder par intégration de différentes méthodes. En outre, il existe suffisamment d'études pour penser que l'utilisation du Système intégré est valable aussi dans un contexte interethnique. Des utilisateurs ignorants et/ou incompétents constituent toutefois un facteur de risque, que ce soit dans le champ psycholégal, en psychologie du travail, de l'enfant, en réhabilitation, tout comme dans le champ clinique proprement dit. Toute personne qui souhaite utiliser le Système intégré doit obligatoirement suivre une formation suffisante. John Exner a souvent répété que les seules techniques d'administration et de cotation des protocoles en Système intégré nécessitent au moins 100 heures de cours, ainsi que beaucoup d'exercices d'entraînement. Il en faut autant pour acquérir la capacité à interpréter et à écrire des rapports. Nous sommes fiers d'avoir, en Finlande et en Suède, un programme de formation structuré de la sorte, ainsi que des séminaires d'approfondissement de grande qualité (Niveau I, II et III). C'est vrai aussi de la plupart des pays européens. Des exigences de formation équivalentes sont vraies aussi, par exemple, pour l'évaluation neuropsychologique. Là comme partout, il est aussi nécessaire de se maintenir au courant des développements les plus récents et de compléter sa formation initiale: la science psychologique progresse rapidement. Nous devrions réfléchir pour savoir comment nous pouvons d'un côté nous défendre contre des critiques infondées, et de l'autre, garantir l'utilisation intégrée de procédures d'évaluation multiples (cf. Le cas de Sami, Small, 1973 ). Des conclusions erronées, des recommandations fallacieuses sont en fin de compte beaucoup plus coûteuses que des évaluations correctes, des conclusions adéquates et des indications pertinentes. On peut se demander pourquoi les psychologues cliniciens ne fondent pas leus raisonnements sur les résultats des recherches. La réponse ( Kubiszyn et al., 2000 ) est probablement que la quantité des recherches disponibles est tellement énorme, et techniquement si complexe, que bien peu de psychologues ont le temps et la possibilité de repérer, se procurer, lire, comprendre et intégrer ces arguments techniques à la fin d'une journée bien remplie. Dans la revue de questions que je présente, j'ai essayé de rassembler quelques éléments de justification. La bibliographie est, il est vrai, assez longue, mais elle représente une bonne introduction à ce domaine. J'ai mis en gras les titres qui me paraissent les plus importants, et tout clinicien qui chercherait à asseoir sa pratique de l'examen psychologique, ou obtenir des financements pour des recherches, est encouragé à lire ces textes de faç on méticuleuse. Enfin, il serait légitime de se demander quelles méthodes les cliniciens devraient utiliser, et particulièrement, qui est responsable de la formation des psychologues à ces méthodes. A cet égard, l'étude de Camara et al. (2000) fournit des renseignements détaillés sur les méthodes employées aujourd'hui par les psychologues cliniciens et les neuropsychologues aux États-Unis, et combien de temps ces méthodes nécessitent. Il est intéressant de voir que le MMPI est le test le plus utilisé en neuropsychologie. Des études similaires devraient être entreprises à travers le monde, mais il faut aussi poser la question de qui est responsable de l'enseignement de ces méthodes. Les universités, les associations de psychologues (syndicats), et/ou les différentes associations professionnelles. A cet égard, le système de formation continue à points des États-Unis est intéressant à étudier.


2006 ◽  
Vol 11 (2) ◽  
pp. 102-107
Author(s):  
Alain Bergeron ◽  
Monique Bessette
Keyword(s):  
De Se ◽  

Résumé L'expérience du Café l'Étoile Bleue (Laval) vise à créer un lieu de passage alternatif où des jeunes psychiatrisé(e)s pourront développer les habiletés nécessaires pour briser Ie cadre d'interprétation négative qu'ils ont d'eux-mêmes, et réussir à se trouver une identité positive propre de même qu'une place dans la communauté. Pour ce faire, un milieu de travail à stress dosé, où les relations sont déprofessionnalisées et décloisonnées, parvient à susciter la participation des jeunes et leur désir de se prendre en charge.


2016 ◽  
Vol 143 (12) ◽  
pp. S373-S374 ◽  
Author(s):  
M. Grau ◽  
C. Cabello ◽  
C.P. Hernandez ◽  
M.D.P. De La Rosa ◽  
N. Santana ◽  
...  
Keyword(s):  

2006 ◽  
Vol 11 (2) ◽  
pp. 175-187
Author(s):  
Dominique Scarfone

Résumé Les réactions individuelles à des facteurs traumatiques pour le psychisme dans le milieu de travail ne se limitent pas à une symptomatologie mentale. Pour rendre compte de façon satisfaisante des questions de santé au travail en relation avec des facteurs d'ordre psychosocial, il convient donc de se référer à un cadre théorique qui dépasse la dichotomie psyché-soma. Dans ce but, l'auteur présente les grandes lignes de la théorie psychosomatique de P. Marty et de son école en les articulant à un modèle général de la pathogénie reliée au travail.


2019 ◽  
Vol 9 (2) ◽  
pp. 604-617
Author(s):  
Khaili Mariem

La santé et la sécurité au travail (SST) est un facteur clé de la protection du salarié dans son milieu de travail.  Le contexte législatif national relatif à la (SST) avait marqué une avancée au niveau de ce domaine, notamment à travers l’entrée en vigueur de la loi    18-12 sur la réparation des accidents de travail, cependant il est pertinent de se poser la question sur l’efficacité du régime juridique et du système d’indemnisation des risques professionnels (RPS), et son aboutissement à préserver la santé des travailleurs ? Ainsi La généralisation de l’assurance obligatoire pour l’ensemble des RPS y compris les maladies professionnelles, et le besoin de réglementer la SST dans sa dimension, à la fois  physique et mentale constituent des problèmes imminents, qui nécessitent des mesures adéquats, afin de relever les défis posés par les risques au travail, qui ne cessent de s’accentuer à cause des mutations profondes que connait le monde du travail au XXIe siècle.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 35-36
Author(s):  
J. Crestin

De nos jours, plus de la moitié des femmes schizophrènes deviennent mères. La maternité entraîne chez toutes les femmes un processus de crise, possiblement maturative. La fragilité psychique rend les schizophrènes plus vulnérables aux difficultés de cette période. La maternité a le plus souvent un impact sur le cours évolutif de la maladie de la mère, et cet impact est variable. La grossesse est une période fréquemment symptomatique pour ces femmes et les rechutes en post-partum sont très fréquentes. À plus long terme, l’impact de la maternité sur l’évolution de la schizophrénie maternelle est parfois positif, souvent négatif, mais on manque d’études permettant de le quantifier et d’en apprécier les facteurs déterminants. La relation mère schizophrène-bébé est à risque de présenter des troubles importants. La fusion avec le bébé est à la fois recherchée par la mère et source d’angoisses massives. Le bébé s’adapte à sa mère pour la protéger, mais cela risque de se faire au détriment de son développement à lui. Les étapes du processus de séparation/individuation seront souvent à l’origine de réactions d’intolérance et d’angoisse de la mère et de rechutes délirantes. L’enfant est à haut risque de présenter des troubles développementaux, des anomalies de l’attachement, et des troubles psychiatriques divers. La plupart de ces femmes ne pourront pas élever leur enfant. Le facteur pronostic le plus important est la présence d’un conjoint étayant, or celui-ci est le plus souvent absent. La mise en place d’un réseau de soins multidisciplinaire cherche à soutenir cette dyade et à prévenir les mises en danger physique et psychique potentielles. Le travail principal se fait sur l’élaboration de la distance tolérable pour chaque partenaire sans qu’il soit désorganisé. L’anticipation précoce des difficultés est primordiale pour aider à la constitution d’une relation satisfaisante entre la mère schizophrène et son enfant, et à prévenir dans tous les cas des conséquences négatives sur l’évolution de la maladie.


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