scholarly journals Isolement et vulnérabilité des travailleurs accidentés

Author(s):  
Jean-Claude Martin ◽  
Raymond Baril

Une recherche exploratoire sur les principaux facteurs qui facilitent ou retardent le retour au travail a permis d’aborder l’expérience vécue par les travailleurs et les travailleuses qui, suite à une lésion professionnelle laissant des séquelles permanentes, sont passés par un processus de réadaptation physique, sociale et professionnelle dans le cadre de la loi québécoise sur les accidents de travail et les maladies professionnelles. Au cours du processus et à l’issue de celui-ci, les travailleurs sont confrontés à des conditions difficiles de retour au travail ou encore à des rejets répétés du marché du travail, à des contestations, à l’épuisement de leurs réseaux de support ou encore à des conflits conjuguaux. Cette situation de précarité et de marginalisation les expose à un vide identitaire et les rend vulnérables à la solitude et à l’isolement social.

2021 ◽  
Vol 3 (1) ◽  
pp. 01-10
Author(s):  
Ilunga Kalombo Fifi ◽  
Sem Mbimbi Pascal

La République démocratique du Congo en général et la ville de Lubumbashi en particulier enregistrent une croissance démographique rapide accompagnée d’énormes défis socio-économiques. Alors que le chômage ainsi que les inégalités sociales sont largement documentés, cette situation touche malheureusement plus des femmes malgré leurs niveaux d’étude universitaire. À Lubumbashi, l’enquête conduite dans les entreprises publiques et privées renseigne que seulement 9% des femmes universitaires y travaillent dans l’administration malgré le nombre important de femmes diplômées ces dernières années. L’objectif de cette étude était d’identifier les facteurs d’insertion professionnelle ainsi que des défis à relever pour capitaliser, au profit du pays, les compétences des femmes universitaires pour une croissance plus inclusive. Les données utilisées dans le cadre de cette étude proviennent d’une enquête conduite à Lubumbashi auprès de 384 femmes diplômées d’universités choisies de manière aléatoire en 2019. Les résultats indiquent 76% de femmes interrogées ont obtenu leurs licences mais celles qui ont fait leurs études dans des filières spécialisées (par exemple : médecine, accouchement) et des filières techniques (par exemple : géologie, chimie) se sont vite insérées dans le monde professionnel. En outre, la matrice de corrélation montre que la position du mari dans une entreprise et sa rémunération, le statut des parents, la connaissance de la langue anglaise ainsi que de l’informatique sont des éléments supplémentaires positivement corrélées à l’insertion professionnelle des femmes diplômées à Lubumbashi. Ces résultats nous motivent d’inviter et d’encourager les filles à s’inscrire dans les filières techniques et apprendre l’outil informatique et l’anglais pour augmenter les chances de trouver de l’emploi. Cette étude constitue aussi une source d’informations fiables pour le pouvoir public qui cherche à améliorer les conditions d’accès des femmes au marché du travail.


2019 ◽  
Vol 19 (2) ◽  
pp. 76-79
Author(s):  
Ginette Gauthier ◽  
Monique Parent ◽  
Lise Lachance ◽  
Denis Plante

Les auteurs font une analyse de la situation actuelle du bibliotechnicien sur le marché du travail au Québec. En première partie, ils tracent l’historique des premières promotions en tenant compte des facteurs conflictuels, sans oublier les conditions salariales. La seconde partie se veut, avant tout, une description des plus objective des tâches actuelles remplies par les bibliotechniciens et des conditions de travail inhérentes à cette situation.


2013 ◽  
Vol 43 (3) ◽  
pp. 77-91 ◽  
Author(s):  
Stéphanie Loncle

Résumé Chatterton (1835) et Ruy Blas (1838) proposent une réflexion sur la marchandisation des valeurs de l’art et de la politique au moment même où l’organisation marchande des activités théâtrales crée des tensions dans le monde des théâtres. Dans ces deux pièces, les personnages sont pris dans une relation marchande qui contraint leur action ou leur travail. Leurs discours produisent une compréhension (plus ou moins critique, plus ou moins cohérente) de cette situation qui concerne, en fait, une grande partie de la société de l’époque. Ces pièces offrent ainsi aux acteurs la possibilité de faire dialoguer leur personnage avec leur propre situation de travail (une performance scénique rémunérée dans un système théâtral en cours de libéralisation) et aux spectateurs, celle de s’interroger sur ce nouveau fait de société que constitue l’institutionnalisation du marché du travail.


Author(s):  
Sarah Nogues ◽  
Diane-Gabrielle Tremblay

S’il peut être satisfaisant de prendre soin d’un proche en perte d’autonomie, le rôle de proche-aidant engendre un certain nombre de tensions et des difficultés à se maintenir en emploi. Face à cette situation, les acteurs communautaires ont été désignés comme une source de soutien importante pour les proches-aidants. Il n’existe toutefois à notre connaissance aucune étude qualitative se penchant sur la relation de soutien entre organismes communautaires et proches-aidants en emploi. Suite à notre recherche comprenant 33 entrevues semi-directives auprès de proches-aidants actifs sur le marché du travail et d’organismes communautaires québécois, menée entre septembre 2014 et juin 2015 au Québec, nous constatons deux faits majeurs : 1) les acteurs communautaires ont le potentiel de constituer une réelle ressource pour concilier emploi et soins à un proche; 2) par contre, leurs services tendent à être méconnus et difficilement accessibles par la majorité des employés proches-aidants. However rewarding taking care of a relative can be, to be a caregiver causes multiple tensions and difficulties in remaining employed. In view of this issue, community organizations have been referred to as a great source of support for caregivers. However, to our knowledge, no qualitative study has ever focussed on the supportive relationship between the community sector and employed caregivers. Our study involved 33 semi-directive interviews with working caregivers and community organizations in Quebec between September 2014 and June 2015. It revealed two main facts: 1) community organizations have the potential to be a real source of support for work-care balance; 2) however, their services remain unknown and hard to access by the majority of employed caregivers.


2009 ◽  
Vol 18 (3) ◽  
pp. 389-407 ◽  
Author(s):  
Fernand Serre ◽  
Bernard Desjardins ◽  
Marc Tardif

Le nombre de jeunes qui abandonnent l’école secondaire grandit chaque année : auQuébec, le pourcentage dépasse 30 %. Les conséquences de cette situation sontnombreuses : échecs personnels des jeunes, problèmes sociaux, chômage, etc. Enparticulier, le manque de préparation à la vie active de ces jeunes adultes leurcrée des difficultés. Une des pistes prometteuses de solution à ce problème résidedans l’utilisation du modèle d’alternance école-travail. Cependant, dansl’application de ce modèle, l’entreprise semble être la grande oubliée. Lesreprésentants d’entreprises, au cours d’une récente recherche, affirment que lesjeunes apprennent beaucoup plus en entreprises que partout ailleurs, y compris àl’école. Ils proposent une meilleure collaboration entreprise-école-famille pouraider les jeunes à se préparer à entrer sur le marché du travail.


2009 ◽  
Vol 10 (2) ◽  
pp. 199-216 ◽  
Author(s):  
Claude Laflamme

Après avoir présenté quelques facteurs qui influencent l’insertion professionnelle des jeunes travailleurs, nous examinons quelques théories économiques (capital humain, quête d’emploi, double marché du travail) qui nous éclairent sur cette situation d’insertion professionnelle. L’examen critique de ces facteurs et de ces théories permet, dans une certaine mesure, de montrer la complexité de la situation et d’inciter à adopter une approche sociologique de l’insertion professionnelle. À ce titre, les facteurs d’insertion professionnelle sont interprétés comme des faits de socialisation quand ils relèvent du système d’enseignement et comme des faits d’organisation quand ils font rapport au marché du travail.


2017 ◽  
Vol 7 (1) ◽  
pp. 21-38 ◽  
Author(s):  
Sylvie Gravel ◽  
Jessica Dubé ◽  
Daniel Côté ◽  
Bob W. White ◽  
Danielle Gratton

Cet article rapporte une partie des résultats d'une étude exploratoire sur le processus de réadaptation et de retour au travail en contexte de relations interculturelles. Cette étude avait deux objectifs : identifier les stratégies mises de l'avant par les différents acteurs pour faciliter le processus de réadaptation et de retour au travail des travailleurs immigrants et décrire les contraintes, les obstacles et les aides au processus selon la perspective des différents acteurs. Des entrevues semi-dirigées ont ainsi été menées auprès de 47 répondants : cliniciens, agents d'indemnisation et conseillers en réadaptation de la CNESST, employeurs et travailleurs immigrants victimes d'une lésion reconnue et indemnisée. Au-delà des barrières linguistiques et culturelles, deux facteurs nuisent au retour en emploi des travailleurs immigrants : d'une part, la précarité du lien d'emploi freine leurs efforts et mine leur volonté de consolider leur état de santé et, d'autre part, la menace ou la perte réelle du lien d'emploi amène une rupture symbolique dans leur processus d'intégration. Cette rupture est importante pour ceux qui sont surqualifiés pour leur poste, surtout si leur emploi est un passage obligé pour acquérir une expérience de travail au Canada et viser ensuite un emploi à la hauteur de leurs compétences. Le processus de réadaptation peut soit se transformer en un « parcours déshonorant », soit fournir une occasion d'améliorer sa situation sur un marché du travail discriminant. Adapter les programmes à la réalité de ces travailleurs immigrants est possible, mais pose un dilemme moral et éthique : comment motiver les travailleurs à se rétablir tout en explorant un autre créneau d'emploi si leur lien d'emploi risque d'être rompu, alors que les règles relatives au droit de retour au travail prévoient la réintégration de l'emploi prélésionnel ou tout autre poste jugé équivalent?


2014 ◽  
Vol 69 (3) ◽  
pp. 477-500 ◽  
Author(s):  
Aziz Rhnima ◽  
Thierry Wils ◽  
Claudio E. Pousa ◽  
Mélanie Frigon

La conciliation entre la vie professionnelle et la vie de famille cristallise un défi majeur aussi bien pour les travailleurs, les organisations que pour la société. De nombreux changements et mutations survenus dans le marché du travail et dans la vie familiale participent de l’avènement de cette situation (c.-à-d. les exigences accrues au niveau de la charge de travail suite aux restructurations, les changements fréquents d’affectation, la nécessité d’accorder des soins particuliers à des membres de la famille, etc.). Plusieurs facteurs nocifs à la performance des entreprises découlent de cette situation dont, entre autres, la recrudescence actuelle des comportements de retrait, des intentions de quitter et du roulement volontaire des travailleurs. Ce contexte s’avère particulièrement préoccupant dans le secteur de la santé, notamment chez le personnel infirmier. L’objectif général de la présente recherche est d’étudier l’influence de différents conflits travail-famille à l’endroit de l’intention de quitter l’organisation au niveau du personnel infirmier. Deux modèles théoriques rivaux, soit le modèle du stress organisationnel et le modèle d’effets d’entraînement, prétendent expliquer l’influence des conflits travail-famille sur l’intention de quitter l’organisation. Le but de cette étude est de vérifier lequel de ces deux modèles théoriques explique le mieux l’influence de la conceptualisation multidimensionnelle de ce conflit (deux directions de ce conflit, soit travail→famille et famille→travail exprimées chacune en termes de temps, d’effort et de comportement) à l’endroit de l’intention de quitter. À partir d’un échantillon de 404 sujets provenant du personnel infirmier d’un centre hospitalier, l’analyse de régression hiérarchique montre que le modèle du stress organisationnel explique davantage l’intention de quitter l’organisation que le modèle d’effets d’entraînement. En outre, les résultats indiquent que ce sont les ingérences de la vie d’emploi, en termes de temps et surtout d’effort, qui intensifient l’intention de quitter. Des avenues de recherche et des implications managériales sont déduites à la lumière des résultats enregistrés.


Author(s):  
Henri Delasi

Quelles ont été vis-à-vis de la question urbaine les positions et les attitudes du mouvement ouvrier à Bruxelles au cours des dix dernières années (1968-1978) ? La question urbaine renvoie, selon l’auteur, à deux séries de problèmes : ceux qui concernent l’aménagement du territoire, sa division sociale et technique; ceux qui découlent de la production, la distribution et la gestion des moyens collectifs de consommation : logement, éducation, transports, santé, équipements collectifs. En ce qui concerne la problématique de l’aménagement du territoire et de la politique foncière, l’auteur constate que le mouvement ouvrier a pris en charge ces domaines principalement à travers ses revendications et ses actions à l’égard du logement. À propos des stratégies déployées par les organisations ouvrières, on précise quelles attitudes elles adoptèrent vis-à-vis des organisations extérieures au mouvement ouvrier : groupes de pression spécialisés (professionnels de l’urbanisme ou de l’environnement en lutte contre un aménagement et une gestion technocratiques de la ville), associations de locataires, groupements d’habitants, comités de quartier, etc. En ce qui concerne la problématique des moyens collectifs de consommation, l’auteur relève qu’en Belgique la politique extra-entreprise et, notamment, celle des transports, de la santé, etc. est relativement autonomisée par rapport à la politique de l’entreprise; il n’y aurait donc pas de conjonction des problèmes liés à la consommation collective et de ceux liés au marché du travail. Cette situation résulterait du fait que, dès leur origine, les mouvements ouvriers belges se sont toujours préoccupés de la consommation collective en mettant en place des coopératives d’achat, des « maisons du peuple », etc. De plus, le mouvement ouvrier a évolué vers une particularisation et une spécialisation des tâches aboutissant parfois à de véritables cloisonnements. Un effort de reglobalisation des problèmes et de l’action pourrait toutefois se dessiner par le biais de la régionalisation du territoire et d’une problématique du développement régional.


Author(s):  
Diane Tremblay ◽  
Vincent Van Schendel

Le chômage qui se développe depuis plus de 10 ans et qui atteint des sommets effarants touche particulièrement les jeunes. Premiers mis à pied et premiers à attendre que des emplois soient créés (avec les femmes...), les jeunes occupent en outre la plupart du temps des emplois précaires et mal payés. Ce n’est ni la « paresse » des jeunes ni leur trop grand nombre sur le marché du travail qui est responsable de cette situation mais bien l’incapacité de l’économie de créer et maintenir les emplois. Les conséquences sociales de ce phénomène sont très graves. Or, les gouvernements n’adoptent que des mesures partielles et temporaires. La lutte au chômage des jeunes et au chômage tout court devra passer par des mesures telles que la réduction du temps de travail, le maintien des services publics, des programmes de création d’emploi, etc., mais nécessitera aussi — et surtout — la volonté politique d’éliminer le chômage.


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