scholarly journals Le bibliotechnicien sur le marché du travail

2019 ◽  
Vol 19 (2) ◽  
pp. 76-79
Author(s):  
Ginette Gauthier ◽  
Monique Parent ◽  
Lise Lachance ◽  
Denis Plante

Les auteurs font une analyse de la situation actuelle du bibliotechnicien sur le marché du travail au Québec. En première partie, ils tracent l’historique des premières promotions en tenant compte des facteurs conflictuels, sans oublier les conditions salariales. La seconde partie se veut, avant tout, une description des plus objective des tâches actuelles remplies par les bibliotechniciens et des conditions de travail inhérentes à cette situation.

2009 ◽  
Vol 52 (4) ◽  
pp. 619-634 ◽  
Author(s):  
Morris Silver

AbstractThe first part of this paper considers why small funerary figures called shabtis, were willing to slave in the Beyond for deceased Egyptians. The proposed answer is that they agreed in return for being given "life" by the craftsman. It is well understood that ancient Egyptians were willing to utilize standard legal forms to mediate between the earthly and supernatural dimensions. However, consideration of the "contract" between craftsmen and shabtis casts new light on the nature of ancient Egypt's labor market and, more specifically, on the prevalence of resorting to contractual slavery. The second part of the paper uses economic analysis to reinforce the suggestion that temple ateliers probably earned a substantial profit by marketing shabtis. La première partie de cet article envisage les raisons pour lesquelles les figurines funéraires appelées oushebtis consentaient à servir les Egyptiens comme esclaves dans l'au-delà. Nous proposons que ces figurines acceptaient ce rôle en échange de la « vie » que leur insufflaient les artisans. Il est bien connu que les anciens Egyptiens employaient des formulaires juridiques comme mode de médiation entre le domaine terrestre et celui du surnaturel. L'examen du « contrat » passé entre artisans et oushebtis éclaire néanmoins d'un jour nouveau la nature du marché du travail dans l'Egypte ancienne, notamment le recours répandu à l'esclavage contractuel. Dans la seconde partie de l'article, une analyse économique confirme que la vente des oushebtis assurait vraisemblablement des profits substantiels aux ateliers des temples.


2013 ◽  
Vol 88 (2) ◽  
pp. 197-229 ◽  
Author(s):  
Benjamin Fomba Kamga

L’objectif de cet article est d’étudier les différentiels de salaires entre les différents contrats de travail observés dans les entreprises formelles du secteur manufacturier camerounais en utilisant une technique économétrique qui traite les statuts contractuels comme une variable endogène, discrète et multinomiale. La particularité du marché du travail camerounais est prise en compte à travers le caractère écrit ou verbal du contrat de travail. Les données utilisées ont été collectées dans le cadre du projet sur « Les conditions de travail dans le secteur manufacturier camerounais » réalisée en 2006. Les analyses économétriques basées sur un échantillon de 1809 employés permettent de montrer que : (i) les contrats de travail constituent une base de la segmentation du marché du travail, (ii) le différentiel salarial entre les employés sous contrat verbal et ceux sous contrat à durée déterminée est expliqué par la différence des caractéristiques entre les deux groupes d’employés alors que le différentiel salarial entre les employés sous contrat à durée indéterminée et ceux sous contrat à durée déterminée est mieux expliqué par la précarité de l’emploi c’est-à-dire le fait d’être sur le marché secondaire.


2002 ◽  
Vol 45 (2) ◽  
pp. 383-392 ◽  
Author(s):  
Jungwha Choi ◽  
Hyang-Ok Lim

Résumé Cet article a pour objectif de passer en revue le marché coréen de la traduction. La première partie étudie la traduction à la pige en se concentrant sur la Korean Society of Conference Interpretation.On traite des conditions de travail, des tarifs de traduction en vigueur et des problèmes qui en découlent. On explique également ce phénomène unique à la Corée qu'est la « draft translation ». La deuxième partie examine le marché des traducteurs salariés. La dernière partie, quant à elle, divise le marché en catégories en s'appuyant sur les divers types de textes. On ne tient pas compte des textes littéraires, car les cabinets ont principalement à travailler sur des textes techniques et le contrôle de la qualité est relativement sévère. Un autre type de texte pour lequel il y a un marché est le matériel audio-visuel. Finalement, sont émises des recommandations sur la façon de corriger la situation dans quelques domaines.


2015 ◽  
Vol 70 (2) ◽  
pp. 353-380 ◽  
Author(s):  
Jacques Rouillard ◽  
Jean-François Rouillard

Notre article évalue la croissance des salaires réels des travailleurs au Canada du début du 20e siècle jusqu’à 2013, en considérant à la fois les salaires des travailleurs syndiqués et non syndiqués. Cette évolution est mise en relation avec la hausse de la productivité du travail afin de vérifier la théorie de l’économiste Robert Solow voulant que la croissance des salaires réels progresse au même rythme que la productivité du travail. Nous relevons l’évolution des salaires en trois temps selon les modes dominants de régulation des relations de travail : 1900-1939, 1940-1979 et 1980-2013. La première phase, celle du libéralisme, est marquée par la négociation individuelle des conditions de travail et l’amorce de la syndicalisation. La deuxième se situe dans la mouvance keynésienne et est caractérisée par le militantisme syndical et l’aide de l’État. La troisième, qui s’inscrit dans l’affirmation du néolibéralisme, voit le recul du syndicalisme et de l’appui apporté par les gouvernements. De notre analyse, il ressort que trois importants facteurs influencent la détermination des salaires : 1-la croissance économique ; 2-l’action de l’État ; et 3- le militantisme syndical. Notre recherche montre que les salaires réels moyens des travailleurs au Canada n’ont guère augmenté au-delà de l’inflation depuis les trois dernières décennies malgré un accroissement de la productivité du travail. Ce quasi-gel du pouvoir d’achat des travailleurs est notamment attribuable à des transformations du marché du travail, à l’érosion du rapport de force des salariés dans les entreprises et aux valeurs néolibérales qui s’imposent auprès des gouvernements. En revanche, les années antérieures se présentent sous un tout autre jour puisque les salariés profitent de la croissance économique et de la hausse de la productivité du travail. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, leur pouvoir d’achat fait plus que doubler, en même temps qu’ils peuvent bénéficier d’une réduction de leurs heures de travail et de nombreux autres avantages sociaux. Cet avancement est le résultat de la forte croissance économique, de la hausse du taux de syndicalisation et de politiques gouvernementales keynésiennes axées sur la stimulation de la consommation. De 1901 à 1940, les salariés profitèrent également du développement industriel, même si les rapports qui déterminent l’embauche et les conditions de travail sont surtout de nature individuelle basés sur les lois du marché. Au cours de cette période, l’action de l’État demeure marginale, mais des syndicats réussissent à imposer la négociation collective.


2002 ◽  
pp. 51-61
Author(s):  
Hélène David

RÉSUMÉ Ce bilan synthèse souligne la place marginale qu'occupent les travaux sur le vieillissement au travail et en emploi, malgré la centrante du travail dans les sociétés industrielles avancées et les conséquences importantes des conditions de travail et des itinéraires professionnels antérieurs pour la vie à la retraite. Le champ de la vieillesse et du vieillissement étant délimité à partir de critères d'âge et d'exclusion du marché du travail, le rôle du travail et de l'emploi en tant que facteurs structurants du processus de vieillissement est occulté. Les travaux sur cette question sont relativement peu nombreux, bien qu'en croissance depuis la dernière décennie. On peut les partager en trois grandes catégories, selon leurs objets d'analyse: 1) les analyses des statistiques sur la population active, 2) les études des politiques et pratiques des entreprises et de leurs effets sur la main-d'œuvre vieillissante et 3) les études sur différentes catégories de travailleuses et de travailleurs vieillissants. En conclusion, le peu d'influence de ces travaux de recherche sur les acteurs sociaux concernés est attribuée à la faible intervention de l'État dans la vie économique et dans les activités des entreprises privées.


Author(s):  
Jean-Claude Martin ◽  
Raymond Baril

Une recherche exploratoire sur les principaux facteurs qui facilitent ou retardent le retour au travail a permis d’aborder l’expérience vécue par les travailleurs et les travailleuses qui, suite à une lésion professionnelle laissant des séquelles permanentes, sont passés par un processus de réadaptation physique, sociale et professionnelle dans le cadre de la loi québécoise sur les accidents de travail et les maladies professionnelles. Au cours du processus et à l’issue de celui-ci, les travailleurs sont confrontés à des conditions difficiles de retour au travail ou encore à des rejets répétés du marché du travail, à des contestations, à l’épuisement de leurs réseaux de support ou encore à des conflits conjuguaux. Cette situation de précarité et de marginalisation les expose à un vide identitaire et les rend vulnérables à la solitude et à l’isolement social.


2021 ◽  
Vol 3 (1) ◽  
pp. 01-10
Author(s):  
Ilunga Kalombo Fifi ◽  
Sem Mbimbi Pascal

La République démocratique du Congo en général et la ville de Lubumbashi en particulier enregistrent une croissance démographique rapide accompagnée d’énormes défis socio-économiques. Alors que le chômage ainsi que les inégalités sociales sont largement documentés, cette situation touche malheureusement plus des femmes malgré leurs niveaux d’étude universitaire. À Lubumbashi, l’enquête conduite dans les entreprises publiques et privées renseigne que seulement 9% des femmes universitaires y travaillent dans l’administration malgré le nombre important de femmes diplômées ces dernières années. L’objectif de cette étude était d’identifier les facteurs d’insertion professionnelle ainsi que des défis à relever pour capitaliser, au profit du pays, les compétences des femmes universitaires pour une croissance plus inclusive. Les données utilisées dans le cadre de cette étude proviennent d’une enquête conduite à Lubumbashi auprès de 384 femmes diplômées d’universités choisies de manière aléatoire en 2019. Les résultats indiquent 76% de femmes interrogées ont obtenu leurs licences mais celles qui ont fait leurs études dans des filières spécialisées (par exemple : médecine, accouchement) et des filières techniques (par exemple : géologie, chimie) se sont vite insérées dans le monde professionnel. En outre, la matrice de corrélation montre que la position du mari dans une entreprise et sa rémunération, le statut des parents, la connaissance de la langue anglaise ainsi que de l’informatique sont des éléments supplémentaires positivement corrélées à l’insertion professionnelle des femmes diplômées à Lubumbashi. Ces résultats nous motivent d’inviter et d’encourager les filles à s’inscrire dans les filières techniques et apprendre l’outil informatique et l’anglais pour augmenter les chances de trouver de l’emploi. Cette étude constitue aussi une source d’informations fiables pour le pouvoir public qui cherche à améliorer les conditions d’accès des femmes au marché du travail.


Author(s):  
Vincent Bodart ◽  
Laurence Jacquet ◽  
Bruno Van der Linden

Les négociations salariales dans le cadre de l’accord interprofessionnel 2003-2004 vont prochainement débuter. Ce numéro de Regards Economiques se penche sur les enjeux, les raisons et les modalités de la modération salariale en Belgique. 1.   Les enjeux Face à l’arbitrage entre salaire et emploi étayé ci-dessous, notre point de vue est qu’il faut davantage mettre l’accent sur le développement de l’emploi que sur la croissance des salaires. Cette priorité à l’emploi s’explique par le rôle de celui-ci dans l’insertion sociale et par le souci de sauvegarder une sécurité sociale efficace face au choc du vieillissement de la population et en présence de notre fort endettement public. Nous sommes bien conscients que l’emploi doit vérifier certaines caractéristiques pour être un vecteur d’insertion sociale. Même si nous n’abordons pas ces aspects ici, la négociation collective et la législation relatives aux conditions de travail sont donc essentielles elles aussi. 2.   Les raisons L’analyse d’un éventail de données statistiques livrent plusieurs enseignements. Primo, ils rappellent que le niveau du coût salarial en Belgique est parmi les plus élevés en Europe. Secundo, il semble bien que la croissance du coût salarial en Belgique ait pu effectivement être maîtrisée depuis l’entrée en vigueur de la loi de 1996 relative à la promotion de l’emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité. Les coûts salariaux unitaires ont cependant progressé plus rapidement que dans les pays voisins, provoquant ainsi une détérioration de la compétitivité de l’économie belge. Tertio, les performances d’emploi de la Belgique s’améliorent mais demeurent extrêmement préoccupantes pour une série de groupes de la population (travailleurs moins qualifiés, travailleurs de nationalité non européenne, travailleurs âgés). Toutes les études disponibles pour la Belgique aboutissent à la même conclusion : le niveau macroéconomique de l’emploi varie négativement avec celui des coûts salariaux. Cette relation est la résultante d’effets tantôt positifs, tantôt négatifs. Cette conclusion pourrait donc s’inverser si les coûts salariaux baissaient fortement. On n’en est cependant pas là. La modération du coût salarial n’est certainement pas la panacée pour répondre à la situation préoccupante des groupes de population mentionnés à l’instant. La stimulation de l’offre d’emploi que cette modération favorise est cependant un complément indispensable à un ensemble de mesures structurelles bien coordonnées (relèvement des qualifications les plus basses, poursuite des actions ciblées sur des sous-régions particulièrement meurtries, abandon des freins à la mobilité des travailleurs, révision du profil salarial en fonction de l’âge ou de l’ancienneté, accroissement de l’écart entre revenu en emploi et revenu d’allocation en jouant sur la (para-)fiscalité, etc.). Les perspectives conjoncturelles peu brillantes pour le futur immédiat renforcent la nécessité d’une modération salariale. On sait en effet qu’en ces périodes assez déprimées sur le plan de l’embauche, les plus qualifiés vont davantage prospecter les marchés du travail où ils sont en quelque sorte "sur-qualifiés". Promouvoir une offre d’emplois dynamique dans tout l’éventail des qualifications est alors une manière de limiter ce phénomène dont seuls les plus qualifiés tirent un parti clair. 3.   Les modalités Depuis l’accord interprofessionnel de 1999-2000, la norme salariale est avant tout devenue "indicative". Elle est une recommandation des partenaires sociaux réunis au niveau national à l’égard des partenaires des négociations sectorielles et d’entreprise. Compte tenu des faits observés en Belgique depuis le premier choc pétrolier et des analyses réalisées depuis, il est fort plausible que se coordonner sur une norme, même fruste, est préférable à une absence de coordination. Pour que la modération salariale contribue le plus largement possible au développement de l’emploi, des aménagements complémentaires au système actuel nous semblent nécessaires. Ceux-ci se situent à trois niveaux. Pour favoriser la création d’emploi, il est primordial que les importants allégements structurels de cotisations sociales contribuent pleinement à la réduction du coût du travail. On recommande donc de maîtriser la croissance des salaires bruts afin que les baisses de cotisation structurelles allègent le coût salarial et stimule l’emploi. Cette maîtrise aurait une réciproque en ce sens que la réforme fiscale et les allégements de cotisations personnelles au bas de l’échelle salariale ne devraient pas être récupérées par les employeurs lors de la négociation du niveau des salaires bruts. Ces réformes pourraient alors pleinement jouer leurs rôles de soutien aux bas revenus et d’incitation à la recherche d’emploi et à la participation au marché du travail. L’indexation automatique assure tous les salariés contre le risque généré par des mouvements de prix et constitue à ce titre un mécanisme à préserver. Il faut toutefois souligner qu’en cas de hausse de prix des produits importés, l’appauvrissement collectif qui en résulte risque d’être aggravé par l’indexation automatique. Lorsque des biens importés qui ont un poids significatif dans l’"indice-santé" connaissent des hausses substantielles et durables de prix, il faudrait veiller à la suspension de l’indexation automatique des salaires sur ces prix et trouver d’autres modalités pour répondre à la dégradation de la situation socio-économique de certains groupes en présence de tels chocs. Tant la modération salariale que les allègements de la parafiscalité doivent faire l’objet d’une coordination au niveau européen. Sans une coordination forte au sein de l’UE, les dispositions prises au niveau de chaque Etat seront sous-optimales.


2013 ◽  
Vol 317 (317) ◽  
pp. 51 ◽  
Author(s):  
Aurélien Masson ◽  
Jean-Marc Julien ◽  
Luc Boedt

L'importance de l'hévéa (caoutchouc), Hevea brasiliensis, en tant que culture de rente ne cesse d'augmenter justifiant de s'intéresser à de nouvelles techniques de clonage plus efficaces que le greffage (écussonnage) traditionnellement utilisé pour la production industrielle de matériel de plantation de qualité supérieure. Les bonnes performances sur le terrain (croissance rapide, haut rendement) des hévéas produits par embryogenèse somatique n'ont été constatées jusqu'à présent qu'à l'échelle expérimentale. La propagation de masse in vitro par embryogenèse somatique ou microbouturage de clones d'hévéas sur leurs propres racines reste pénalisée par un manque de réactivité de la plupart des génotypes sélectionnés et par des coûts de production prohibitifs. Face à cette situation, la propagation par bouturage de clones matures sélectionnés issus de micropropagation in vitro a été tentée par la SoGB en Côte d'Ivoire comme une alternative possible à l'utilisation exclusive des techniques in vitro. Les deux clones matures industriels, A (70 ans) et B (53 ans), ont d'abord été rajeunis in vitro par embryogenèse somatique puis micropropagés en plus grand nombre par microbouturage. Après acclimatation, les microboutures enracinées in vitro ont été rempotées dans des pots individuels pour être gérées de manière intensive comme pieds-mères destinés au bouturage. Après 3 semaines en conditions horticoles adéquates, les taux d'enracinement obtenus pour les boutures des clones A et B ont été respectivement de 74,6 % (1203/1613) et 76,5 % (198/259). Les racines adventices néoformées étaient généralement vigoureuses. A l'issue d'une phase d'acclimatation réussie, les boutures se sont développées de façon conforme pour atteindre 4 mois plus tard une hauteur de 25-30 cm suffisante pour être plantées au champ. En sus d'une plus grande vigueur et conformité sur le terrain, les clones issus de bouturage peuvent être produits plus rapidement, sur des surfaces plus réduites à moindre coût et dans des conditions de travail plus faciles par rapport aux plantes issus d'écussonnage. Des analyses en cours devraient permettre d'établir les avantages comparatifs des boutures par rapport aux plants écussonnés en ce qui concerne d'autres caractères à fort impact économique tels que le rendement de latex.


2018 ◽  
Vol 73 (2) ◽  
pp. 252-273
Author(s):  
Bernard Dugué ◽  
Johann Petit

Le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) s’avère, en France, une pièce maitresse des dispositifs de prévention des risques et d’amélioration des conditions de travail dans les entreprises. Bien que son rôle soit de plus en plus reconnu, il a souvent des difficultés à fonctionner et à trouver sa place dans le paysage des relations professionnelles. Cette situation est liée, d’une part, à la nature même du comité — à la fois institution de représentation du personnel et instance chargée de la prévention des risques de manière coordonnée avec les services de l’entreprise — et, d’autre part, aux caractéristiques de son champ d’intervention. La conduite des actions et leur efficience sont directement en lien avec la capacité du CHSCT à mettre en discussion des conceptions différentes, et parfois opposées, en matière de conditions de travail, de santé, de risques professionnels et d’exercice du mandat représentatif. Les représentations qu’ont les différents acteurs de ces questions contribuent à la définition des choix stratégiques et des actions à entreprendre. Notre travail de recherche s’est appuyé sur deux types de données. D’abord celles recueillies, au moyen d’entretiens et d’observations participantes, auprès de 27 CHSCT dans des entreprises de tailles et de secteurs d’activité très variés. Ensuite, des données collectées au moyen d’une grille de questionnement auprès de plus de 100 CHSCT lors de sessions de formation ou d’interventions dans des entreprises sur une période de cinq ans, et de la consultation de procès-verbaux de réunion ou de documents d’information remis aux membres de l’instance. L’objectif de cet article est de montrer que si les tensions qui traversent l’activité du CHSCT sont, en grande partie, inhérentes aux caractéristiques de cette instance et si elles sont fréquemment à l’origine de conflits, elles sont aussi une source de débats féconds qui constituent un espace de créativité pour le développement de l’action collective. Au-delà des CHSCT en France, nous sommes convaincus que les conclusions de cette recherche concernent toute instance chargée de la prévention et de l’amélioration des conditions de travail dans les entreprises à travers le monde.


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