Flash sur la recommandation « soins somatiques en psychiatrie »

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 589-590
Author(s):  
I. Secret-Bobolakis

RésuméLes personnes souffrant de schizophrénie ou de trouble bipolaire ont des taux de mortalité deux fois plus élevé que la population générale, tant de cause naturelle que non naturelle (accidentelle, suicide et iatrogénie).L’état de santé physique de ces patients est resté trop longtemps méconnu par les psychiatres et les médecins généralistes. Il est nécessaire de repérer les troubles somatiques chez ces patients et d’améliorer leur prise en charge thérapeutique. La Fédération française de psychiatrie à la demande de l’HAS a élaboré des recommandations de pratique clinique : comment améliorer la prise en charge somatique des patients ayant une pathologie sévère et chronique.Nous allons présenter une synthèse de ces recommandations en développant plus particulièrement les modalités de prise en charge des troubles somatiques concernant essentiellement les facteurs de risques cardiovasculaires et le syndrome métabolique. Nous présenterons l’évaluation globale en cours d’hospitalisation et les préconisations en matière de soins ambulatoires, la place de la famille et des aidants dans l’accompagnement, la prévention des troubles somatiques et le repérage dans le lieu de vie, la coordination des intervenants autour du patient, le repérage, la prise en charge et la prévention des conduites addictives et nous conclurons sur les perspectives en termes de formation.

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 589-589
Author(s):  
J.-J. Laboutière

Les personnes souffrant de schizophrénie ou de trouble bipolaire ont des taux de mortalité plus élevés que la population générale, tant de cause naturelle que non naturelle (accidentelle, suicide et iatrogénie).La Fédération française de psychiatrie à la demande de l’HAS a élaboré des recommandations de pratique clinique : comment améliorer la prise en charge somatique des patients ayant une pathologie sévère et chronique.Nous allons présenter une synthèse de ces recommandations en développant plus particulièrement les modalités de prise en charge des troubles somatiques concernant essentiellement les facteurs de risques cardiovasculaires et le syndrome métabolique.La réhabilitation du corps dans la prise en charge de l’autisme s’impose peu à peu, d’ autant plus que des connaissances nouvelles en psychologie cognitiviste (corpus de Laurent Mottron) et en physio-psychologie (corpus d’André Bullinger) modifient considérablement la compréhension des troubles autistiques dès la petite enfance. La sexualité envahit à l’adolescence un terrain déjà fort troublé. Des lors, la psychiatrie doit progresser dans le diagnostic différentiel des troubles du comportement à cet âge, entre ce qui relève de l’autisme et ce qui appartient à ses comorbidités psychiatrique et somatique.Les pratiques intégratives en pédopsychiatrie pour des enfants prennent en compte le corps et en particulier le domaine sensori-moteur. Nous développerons le processus d’évaluation et les interventions thérapeutiques et éducatives qui en découlent. Nous vous exposerons ces éléments à travers la recherche portant sur l’évaluation de ces pratiques que la FFP-CNPP débute avec le soutien de la DGOS par l’intermédiaire d’un PREPS.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 672-672
Author(s):  
D. Sebbane

Les patients atteints de troubles psychiques sévères sont en moins bonne santé physique et ont une espérance de vie réduite par rapport à la population générale. Les données de la littérature montrent que leur taux de mortalité est deux à trois fois plus élevé et qu’ils présentent un risque de mortalité majoré par la survenue de maladies cardiovasculaires.L’étiologie de cette surmortalité cardiovasculaire associée à la schizophrénie, au trouble unipolaire et au trouble bipolaire est multifactorielle.Elle inclut des facteurs génétiques, des facteurs environnementaux liés aux styles de vie des patients ainsi que des effets spécifiques liés à la maladie : on observe un risque relatif 1,5 fois plus élevé de la présence de facteurs de risque cardiovasculaires modifiables tels que l’obésité, le tabagisme, l’hypertension et la dyslipidémie. Le risque de développer un diabète sucré de type II est également fortement augmenté. L’autre facteur étiologique à considérer est celui des effets secondaires liés au traitement.En effet, le traitement médicamenteux de la majorité de ces troubles psychiatriques repose sur l’utilisation des antipsychotiques. Bien que ces médicaments aient une efficacité démontrée, ils sont malheureusement associés à des effets secondaires majeurs comme la somnolence et la sédation, mais aussi une prise de poids importante et la majoration des facteurs de risque cardiovasculaires.Actuellement, aucune stratégie efficace n’existe pour prévenir ces effets. Pourtant, l’accès au dépistage, aux mesures de prévention du risque cardiovasculaire et aux soins somatiques restent restreints pour ces patients. L’European Psychiatric Association (EPA) a ainsi émis des recommandations européennes afin d’améliorer la prise en charge des patients souffrant de troubles psychiatriques sévères. Elles orientent vers la prise en charge transdisciplinaire de ces effets, ainsi que vers la sensibilisation des psychiatres et des médecins généralistes au dépistage et au traitement des facteurs de risque cardiovasculaires et du diabète chez ces patients.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 628-629
Author(s):  
P. Lascar

Les suicides de salariés et de demandeurs d’emploi ont été les révélateurs d’une souffrance liée au monde du travail. Il est préféré à ce terme, trop subjectif et compassionnel, mal défini car n’apparaissant ni dans le vocabulaire juridique, ni dans la sémiologie médicale, celui de Risques PsychoSociaux (RPS).Nous retiendrons les définitions suivantes qui articuleront les trois communications :– facteurs de risques psychosociaux : éléments organisationnels et relationnels relatifs à l’environnement professionnel du travailleur qui peuvent potentiellement entraîner chez lui des troubles psychiques;– troubles psychosociaux : troubles psychiques chez un travailleur, dont l’origine est directement liée à son milieu professionnel;– risques psychosociaux : probabilité de survenue de troubles psychosociaux relative à une exposition à des facteurs de risques psychosociaux.Selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé, les RPS sont entendus comme risques pour la santé mentale, physique et sociale, engendrés par une exposition à des conditions d’emploi, des facteurs organisationnels et relationnels en milieu professionnel susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental.Diverses dispositions juridiques (art. L 4121-1 et suivants du Code du travail) et accords nationaux interprofessionnels s’imposent aux employeurs. Leur responsabilité sur la sécurité et la protection de la santé physique mais aussi mentale des travailleurs est engagée. Ils doivent inscrire les RPS dans une démarche globale de prévention et d’évaluation des risques.Notre discipline doit s’engager dans la prise en compte du stress au travail, dans l’identification (prévention secondaire) et dans la prise en charge des RPS (prévention tertiaire). Elle doit remédier à l’absence d’inscription de pathologies psychiques dans un tableau de maladies professionnelles. Des réponses sont apportées tant dans le domaine des préventions que dans celui de la reconnaissance de pathologies psychiques d’origine professionnelle.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 44-44
Author(s):  
J.-P. Schuster ◽  
A. Manetti

L’évolution démographique confronte nos pratiques aux spécificités liées au vieillissement de nos patients. Ainsi, par son impact en termes de morbi-mortalité, la dépression du sujet âgé constitue un enjeu majeur de santé publique. Ce trouble est connu pour avoir un fort impact en termes de morbi-mortalité [1]. La prévalence de l’épisode dépressif majeur actuel chez le sujet âgé en population générale est estimée entre 1 et 5 %. En population française, l’étude ESPRIT indique une prévalence de 3,1 % [4]. Des données récentes issues de la plus importante cohorte de sujets âgés en population générale américaine (plus de 8000 sujets de plus de 65 ans) confirment ces chiffres de prévalence [2]. La prévalence sur douze mois en population générale de l’épisode dépressif majeur a été évaluée à 2,6 % (écart type = 0,22) chez les sujets âgés d’au moins 65 ans, avec une forte association avec la dysthymie, la dépendance à l’alcool et au tabac, les troubles anxieux et de personnalité [3]. Plusieurs biais méthodologiques, dont le recours à des instruments d’évaluation peu adaptés aux sujets âgés, sont susceptibles de sous-estimer cette prévalence. Contrairement à l’idée communément admise, l’handicap ressenti par le sujet de l’épisode dépressif majeur n’est pas différent chez le sujet âgé comparativement aux sujets plus jeunes. Ces deux populations diffèrent cependant dans le délai de prise en charge qui demeure plus important chez les sujets âgés [3]. Ces résultats épidémiologiques incitent le praticien et en particulier les médecins généralistes consultés en première ligne à dépister plus systématiquement ce trouble afin d’en améliorer la prise en charge.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 97-97
Author(s):  
P.-A. Geoffroy

IntroductionLe Trouble Bipolaire (TB) est une maladie récurrente sévère affectant 1 à 4 % de la population générale et débutant avant 21 ans pour la moitié des sujets [3]. Le TB est associé à des perturbations profondes des rythmes circadiens pendant et entre les épisodes. En phase de stabilité thymique, les patients apparaîssent hypersensibles aux perturbateurs des rythmes (décalage horaire, travail de nuit, post-partum), ont des cycles veille/sommeil perturbés et des troubles biochimiques (mélatonine, cortisol) [4]. les anomalies du sommeil précèdent fréquemment les rechutes et un caractère saisonnier des récurrences peut exister [2]. Le lithium (Li) est un traitement de référence du TB pour son efficacité dans la prévention des rechutes et du suicide [1]. Son action est mal connue mais il est démontré que le Li présente des effets circadiens stabilisateurs (allongement de la période des rythmes, pic de température maximale retardé, modification de la sensibilité à la lumière, etc.) [4]. Cependant, 70 à 80 % des patients traités présentent une rechute à deux ans après un épisode majeur [1]. Il apparaît donc indispensable d’identifier des marqueurs prédictifs de réponse au Li où les marqueurs circadiens apparaîssent être de bons candidats.MéthodeDeux études rétrospectives chez des patients traités par Li depuis au moins deux ans ont recherché des associations entre la réponse au Li (ALDA) et (1) le caractère saisonnier (DSM-IVTR, n = 128), et (2) des autoquestionnaires circadiens (n  =  32) de somnolence diurne (Epworth), chronotype (Horne) et inventaire du type circadien (CTI).RésultatsLes patients excellent-répondeurs au Li, comparés aux non-répondeurs, présentent moins fréquemment un caractère saisonnier (p  =  0,02), davantage de somnolences diurnes (p = 0,02), sont plus du matin (p  =  0,02) et apparaîssent plus vigoureux dans leurs rythmes (p  =  0,04).ConclusionCes résultats, bien que préliminaires, soulignent l’intérêt d’étudier les marqueurs circadiens de réponse au Li afin d’améliorer la prise en charge thérapeutique des patients.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 571-571
Author(s):  
P.-M. Astorg ◽  
A. Moroy ◽  
S. Lamy ◽  
L. Jehel ◽  
J.-M. Sigward

ContexteLes malades de psychiatrie meurent 25 ans plus tôt que la population générale, en particulier de maladies cardiovasculaires dont un des facteurs de risque est le syndrome métabolique. Les psychiatres sont souvent les seuls médecins à prendre en charge les patients hospitalisés dans des services psychiatriques, avec une approche somatique limitée.MéthodologieNous avons réalisé une étude observationnelle de novembre 2013 à juillet 2014 afin d’établir un profil des sujets pris en charge en psychiatrie au CHU de Martinique (CHUM).ObjectifNotre objectif principal est de décrire le profil des personnes hospitalisées dans le service de Psychiatrie du CHUM : comorbidités somatiques (dont syndrome métabolique) et psychiatrique, niveau socio-économique, histoire de vie (avec recherche de traumatisme).RésultatsCent quarante-quatre dossiers ont été documentés ; 62 % de femmes et 38 % d’homme avec une moyenne d’âge de 46 ans [18 ; 79]. 68 % de la population est créoles martiniquais et 17 % métropolitains. 85,7 % présentent des troubles somatiques (moyenne 2,2) et se répartit comme suit : 31 % problème cardiaque, 26 % endocrinologique, 16 % respiratoire, 25 % appareil locomoteur, 17 % maladie du système nerveux, 16 % appareil génito-urinaire et 28 % autres. 18 % présentent un syndrome métabolique. Nous ne retrouvons pas dans cette étude préliminaire de maladies psychiatriques prédisposantes pour développer un syndrome métabolique. Nous ne retrouvons pas non plus de lien entre l’histoire de vie traumatique avec diagnostic d’état de stress post-traumatique et la présence d’un syndrome métabolique (Chi2 et tests exact de Ficher).ConclusionsCes résultats soulignent la nécessité de sensibiliser les professionnels en psychiatrie sur la nécessité d’identifier les facteurs de risque de pathologie somatique (notamment métabolique et cardio-vasculaire) et de développer un réseau de prise en charge multidisciplinaire pour les patients hospitalisés en psychiatrie.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S7-S7 ◽  
Author(s):  
D. Saravane

Depuis de nombreuses années, la santé physique des patients atteints d’une pathologie mentale a été négligée. Des études s’accordent pour conclure à une surmortalité et une comorbidité importantes chez ces patients. Le taux de mortalité (toutes causes confondues) est 4,5 fois plus élevé que pour la population générale. Ainsi un patient schizophrène a une espérance de vie diminuée de 20 % par rapport à la population générale. Les principales causes de décès sont les maladies cardiovasculaires. D’autres études ont mis en évidence des anomalies métaboliques telles que le diabète, les troubles lipidiques qui tendent à favoriser les maladies cardiovasculaires. Cette augmentation de la mortalité s’explique par des causes multifactorielles : environnement défavorable, conditions socioéconomiques précaires, conduites addictives, mauvaise hygiène alimentaire sans oublier les effets secondaires de certains traitements psychotropes. Rendre plus accessible la prévention, le dépistage, lutter contre les facteurs de risque, réaliser de façon systématique des évaluations somatiques et biologiques, et permettre à ces patients de bénéficier des mêmes stratégies de soins que celles proposées à l’ensemble de la population, constituent des priorités que nous devons intégrer à nos pratiques. Des recommandations viennent aider à cette évaluation et le suivi et permettent une alliance collaborative entre psychiatres et somaticiens.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 49-49
Author(s):  
L. Christen ◽  
D. Detue ◽  
Y. Yeuillaz

Le syndrome métabolique est défini par une obésité abdominale et la présence d’au moins deux facteurs de risque parmi une hypertriglycéridémie, une diminution des HDL-cholestérol, une hypertension artérielle ou une augmentation de la glycémie à jeun (ou un diabète traité). Le syndrome métabolique augmente le risque cardiovasculaire par 1,76 [1] et le risque de voir apparaître un diabète par deux [2]. Nous avons inclus dans notre modeste étude cinquante patients qui bénéficient d’un neuroleptique d’action prolongée. Les résultats sont proches de ceux de l’étude CATIE [3]. Le syndrome métabolique est plus fréquent chez nos patients qu’en population générale. La fréquence du syndrome métabolique chez la femme de 51,6 % contre 25,1 % en population générale et chez l’homme respectivement de 36,0 % contre 19,7 %. Notre étude a permis un dépistage systématique de l’hypertension artérielle, du diabète, d’une dyslipidémie souvent asymptomatiques et surtout de proposer un traitement adéquat grâce à la participation des endocrinologues et cardiologues. Un CATTP de psychoéducation à la santé a été mis en place en complément d’un atelier de rééducation par le sport pour lutter durablement contre la sédentarité. En conclusion, le suivi somatique de nos patients est indispensable pour rapprocher leur espérance de vie à celle de la population générale. Nous constatons que l’échantillon des cas est petit, que cette étude n’apporte pas d’hypothèse à la sur-représentation du syndrome métabolique chez les patients souffrant d’une maladie psychiatrique. Par ailleurs nous observons que certains patients ont de grosses difficultés à accepter un régime alimentaire et un traitement médicamenteux supplémentaire à visée cardio protectrice. Enfin, notre étude devrait s’élargir aux nombreux patients qui bénéficient d’un antipsychotique per os.


2021 ◽  
Vol 8 (1) ◽  
pp. 66-71
Author(s):  
Jihane Ifezouane ◽  
◽  
Fadoua Berdi ◽  
Yasmina Tadlaoui ◽  
Soufiane EL Marrakchi ◽  
...  

L’ostéoporose est une maladie fréquente, liée à l’âge. Elle touche préférentiellement les femmes notamment après la ménopause. Près d’une femme ménopausée sur deux sera victime d’une fracture liée à l’ostéoporose, C’est une pathologie qui est largement sous-estimée dans la population générale. L'ostéoporose rend les os poreux et plus fragiles et augmente ainsi le risque de fracture à la moindre chute ou choc. Elle peut évoluer en l’absence de prise en charge adéquate vers des fractures qui peuvent être graves pouvant entraîner une grande perte d’autonomie voire le décès. La prise en charge de cette pathologie comporte 3 axes, des mesures hygiéno-diététiques, une correction d’un déficit vitamino-D-calcique, et des traitements médicamenteux spécifiques de l’ostéoporose. L’objet de notre travail est de compiler à travers une revue de la littérature les connaissances actuelles les plus pertinentes concernant l’ostéoporose, que ce soit en ce qui concerne ses facteurs de risques, que ses conséquences cliniques en termes de morbimortalité, son coût socio-économique. Il est aussi question ici de faire une revue des traitements efficaces, et de sensibiliser sur l’ostéoporose et ses conséquences auprès de la population et des professionnels de santé. Mots clés : Ostéoporose, Fracture, Densitométrie osseuse, Recommandations, Anti-ostéoporotiques


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