Facteurs de risque et facteurs associés au jeu problématique ou pathologique sur Internet : revue de la littérature

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 536-536
Author(s):  
M.-A. Gorsane

La prévalence sur l’année en France du jeu de hasard et d’argent en ligne en population adulte est de l’ordre 3,7 % (Tovar et al., 2013). Se basant sur l’Indice canadien du Jeu Excessif (ICJE) (Ferris et Wynne, 2001) pour l’évaluation des pratiques de jeu, la proportion de joueurs « problématiques » parmi les joueurs dans l’année s’élève à 17 % (Tovar et al., 2013). Ces chiffres sont nettement supérieurs à ceux retrouvés avec l’offre de jeu traditionnelle, majoritairement non-en ligne : 10,8 % de joueurs problématiques parmi les joueurs actifs, c.-à-d., ceux ayant joué plus d’une fois par semaine et/ou dépensé plus de 500 euros dans l’année (Costes et al., 2011). Des résultats comparables ont été retrouvés dans d’autres pays évoquant un niveau de risque plus élevé des jeux sur internet par rapport à l’ensemble des jeux (Tovar et al., 2013). Cela peut être en rapport avec des éléments socio-démographiques ou cliniques associés aux pratiques de jeux en ligne (Kairouz et al., 2011). Des facteurs en rapport avec la pratique du jeu en ligne peuvent intervenir : l’anonymat, l’accessibilité, le côté abordable de ces conduites, ainsi que les caractéristiques structurelles mêmes des jeux (Griffiths, 2003). Nous nous proposons dans ce travail de faire une revue systématique de la littérature sur les bases Medline et PsycINFO au sujet des facteurs de risque et facteurs associés au jeu problématique ou pathologique et de discuter les résultats retrouvés.

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 99-100
Author(s):  
A. Merlot ◽  
J. Nargeot ◽  
M. Buard ◽  
A. Viala ◽  
M.-N. Vacheron

IntroductionL’entérocolite nécrosante est une complication rare des antipsychotiques (un cas/2000 patients traités) ; tous les antipsychotiques peuvent y participer (63 % des patients de la littérature étaient traités par antipsychotique atypique), particulièrement lorsqu’ils sont associés à un traitement anticholinergique (antiparkinsonien, antidépresseur imipraminique) ; elle peut être un effet indésirable souvent méconnu, mais toujours grave car elle conduit au décès du patient dans 40 à 60 % des cas. Elle est peu documentée dans la littérature et essentiellement sous forme de cas cliniques.Cas cliniqueNous rapportons le cas d’un jeune patient âgé de 25 ans, pris en charge pour un trouble schizoaffectif depuis une dizaine d’années, non compliant aux soins et plusieurs fois hospitalisé sous contrainte, résistant à plusieurs séquences thérapeutiques. Ce jeune homme avait été réhospitalisé pour une rechute délirante marquée par un vécu délirant persécutif et hypochondriaque avec de multiples cénesthopathies, associées à des troubles du comportement à type d’agitation psychomotrice. Il a présenté un cas d’entérocolite nécrosante alors qu’il était traité par quétiapine et zuclopenthixol ASP, et a dû bénéficier d’une colectomie totale en urgence du fait d’un retard au diagnostic et au traitement, malgré un suivi somatique régulier assuré par un somaticien dans le service.Discussion et conclusionLe diagnostic est particulièrement difficile du fait de la non spécificité du tableau clinique, d’autant qu’elle est souvent la complication d’une constipation ancienne, que l’évolution peut être rapide, et que le pronostic reste réservé. A partir du cas présenté, nous proposons une revue de la littérature et nous discutons les facteurs de risque, les difficultés du diagnostic, les diagnostics différentiels, la physiopathologie et les préconisations thérapeutiques. Il s’agit d’une urgence médicale qu’il faut apprendre à reconnaître et à anticiper pour éviter une évolution spontanément défavorable.


2019 ◽  
Vol 32 (2) ◽  
pp. 87-94
Author(s):  
G. Mick ◽  
D. Gillet ◽  
S. Heritier ◽  
C. Garcia-Porra ◽  
E. Bochet

Du fait de l’augmentation du nombre de prescription de prégabaline dans le domaine de la douleur chronique et de cas relevés de mésusage récréatif ou toxicomaniaque avec ce médicament dans le monde, dans le contexte de la crise sanitaire en cours avec l’usage des opioïdes aux États-Unis, la crainte d’un risque addictif directement lié à l’usage de cette molécule a incité les autorités de divers pays à une surveillance accrue. Les recueils effectués par les centres de pharmacovigilance concernant la prégabaline relevant avant tout les situations considérées comme anormales, la description de l’usage de cette molécule au quotidien par un ensemble de prescripteurs et d’utilisateurs durant une période prolongée reflète mieux les conditions naturelles d’emploi de cette molécule et permet d’identifier les divers types de comportements des professionnels et usagers de santé à son égard. Une analyse rétrospective des dossiers de patients utilisateurs de prégabaline reçus et suivis dans une structure d’évaluation et prise en charge de la douleur pendant six ans a été réalisée, comprenant des données précises concernant les conditions d’usage et les effets du médicament. Les données issues de la littérature internationale et celles issues de l’étude montrent que le risque de mésusage et addictif est faible dans un contexte de prescription antalgique et de suivi médical adéquat, alors qu’il est élevé et directement lié à un mésusage de type récréatif ou toxicomaniaque en association avec les opioïdes ou l’alcool, en particulier dans la population jeune et en dehors du milieu des soins. Des recommandations d’usage de la prégabaline sont proposées aux professionnels afin de rappeler ces facteurs de risque.


2020 ◽  
pp. 070674372098026
Author(s):  
Roger Godbout ◽  
Julie Carrier ◽  
Célyne Bastien ◽  
Charles M. Morin

Les données recueillies lors de crises et tragédies passées prouvent que les problèmes de sommeil survenant durant ou peu de temps après un événement traumatique sont reliés à une probabilité accrue de développer des symptômes psychiatriques durables. Or la pandémie COVID-19 et ses conséquences à moyen et long-terme combinent plusieurs facteurs de risque pour le sommeil, tant pour les intervenants de la santé que la population générale. Notre relevé mensuel des publications scientifiques qui combinent COVID-19 et sommeil/insomnie entre janvier et juillet 2020 révèle un taux de croissance comparable pour les articles qui portent plus précisément sur la santé mentale mais aucune ne porte sur les résultats d’une intervention. Nous proposons qu’il faille agir rapidement sur les difficultés de sommeil en cette période de pandémie afin de protéger l’équilibre psychologique individuel à moyen et long terme, d’autant plus que les outils nécessaires à la prévention de l’insomnie, sa détection et son traitement sont à la portée de tous les professionnels de la santé mentale.


2018 ◽  
Vol 89 (3) ◽  
pp. 259-277 ◽  
Author(s):  
Gabriel Lietz ◽  
Sarah Gebeile-Chauty

Introduction : L’objectif de cette revue de la littérature est d’évaluer le rapport bénéfice/risque de la distraction osseuse symphysaire. Materiels et methodes : Les essais cliniques randomisés, les séries de cas s’intéressant à la distraction osseuse symphysaire, dont l’échantillon de patients est supérieur ou égal à dix, ont été recherchés sur Pubmed/Medline et Cochrane sur les vingt dernières années. Resultats : Sur les 92 articles trouvés, 25 articles répondaient aux critères d’inclusion. Un essai contrôlé a été retenu, mais aucun essai contrôlé randomisé. Les autres études sont toutes des séries de cas, seize de nature rétrospective, huit de nature prospective. Les distracteurs à ancrage osseux ou hybrids entraîneraient davantage de complications d’ordre parodontal et infectieux, ceci s’expliquant par la position vestibulaire du vérin. Les complications présentent, pour la plupart, un caractère bénin, la plus difficile à gérer restant la fracture du dispositive de distraction. La distraction osseuse symphysaire accroît la dimension transversal de façon efficace, fiable et durable et, paraît-il, sans effets délétères démontrés sur les ATM, et ce pour les trois types de distracteurs. Discussion : Le dispositif à appui dento-porté est à préconiser dans la majorité des cas, compte tenu de son ratio bénéfice/risque. De plus, il ne nécessite pas de seconde intervention chirurgicale pour son retrait. Conclusion : La distraction osseuse symphysaire serait une thérapeutique fiable, dont les limites exactes et la reproductibilité restent encore à définir à la lumière de futures études prospectives.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S151-S151
Author(s):  
B. Jakubowicz ◽  
A.-S. Seigneurie ◽  
F. Limosin

IntroductionLes dyskinésies tardives induites par les antipsychotiques sont des mouvements anormaux pouvant survenir à partir de 3 mois de prise médicamenteuse. Leur incidence, estimée à 29,7 %, semble liée à une hypersensibilité des récepteurs à la dopamine. Des thérapies médicamenteuses permettent de juguler ces effets indésirables. Lorsque ces propositions thérapeutiques échouent à soulager efficacement le patient, l’indication de la stimulation cérébrale profonde se pose alors.ObjectifsÀ la lumière d’un cas clinique exposant la situation d’un jeune homme traité par antipsychotiques chez lequel des dyskinésies tardives invalidantes sont diagnostiquées, nous mettrons en évidence l’intérêt de la stimulation cérébrale profonde bilatérale pallidale interne lorsque les autres alternatives thérapeutiques ne sont pas efficaces.MéthodesUn report de cas complété par une revue de la littérature étayeront nos propos.ConclusionL’identification de facteurs de risque de survenue de ces mouvements anormaux doit davantage être considérée par les prescripteurs, pouvant agir sur un axe préventif. La place de la stimulation cérébrale profonde dans le traitement curatif de ces mouvements anormaux est encore marginale du fait des pathologies psychiatriques dont sont atteints ces sujets. Cette technique est pourtant vectrice d’une amélioration conséquente des dyskinésies tardives induites par les antipsychotiques résistantes aux thérapies médicamenteuses.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 606-606
Author(s):  
M. Arsene

Les enfants et adolescents de notre époque vivent désormais dans une réalité hyper connectée. La plupart d’entre eux possède un téléphone portable dés le collège, et pratiquement tous ont un accès Internet quotidien. En parallèle de cette révolution technologique, une nouvelle forme de harcèlement entre pairs a vu le jour et prend une place prépondérante : le cyberbullying, ou cyber harcèlement. Un nombre croissant d’auteurs dans la littérature médicale étudie la psychopathologie des jeunes qui y sont confrontés, constatant qu’ils présentaient des manifestations de souffrance psychique parfois graves, et dont les issues pouvaient être dramatiques.Une revue systématique analysant les données de la littérature médicale permet de présenter l’état actuel des connaissances sur la psychopathologie des jeunes impliqués dans le cyber harcèlement, et déterminer les points de ressemblance et de dissemblance avec le harcèlement scolaire. Cette revue systématique a permis de retenir 24 articles et revues, publiés entre 2004 et 2013.RésultatsEntre 20 et 40 % en moyenne des jeunes sont confrontés au cyberbullying au moins une fois dans leur vie. Victimes comme agresseurs présentent significativement de sérieux troubles notamment thymiques, relationnels, comportementaux et scolaires. S’il est difficile d’établir des profils types de ces jeunes, certains facteurs de risque semblent se dégager, ainsi que des populations vulnérables et à risque de développer une détresse psychologique au décours. Les profils types de ces jeunes sont ressemblants bien que non transposables à ceux des jeunes impliqués dans du harcèlement scolaire dit classique.ConclusionLe cyber harcèlement est relié significativement à des manifestations psychopathologiques. Certaines pistes préventives et indications pour la pratique clinique sont proposées. D’autres études notamment longitudinales pourraient contribuer à dégager des facteurs de risque identifiés et établir des rapports de causalité.


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