Harcèlement 2.0 : nouvelles technologies (réseaux sociaux, smartphones…), nouvelles formes de (cyber)harcèlement

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 606-606
Author(s):  
M. Arsene

Les enfants et adolescents de notre époque vivent désormais dans une réalité hyper connectée. La plupart d’entre eux possède un téléphone portable dés le collège, et pratiquement tous ont un accès Internet quotidien. En parallèle de cette révolution technologique, une nouvelle forme de harcèlement entre pairs a vu le jour et prend une place prépondérante : le cyberbullying, ou cyber harcèlement. Un nombre croissant d’auteurs dans la littérature médicale étudie la psychopathologie des jeunes qui y sont confrontés, constatant qu’ils présentaient des manifestations de souffrance psychique parfois graves, et dont les issues pouvaient être dramatiques.Une revue systématique analysant les données de la littérature médicale permet de présenter l’état actuel des connaissances sur la psychopathologie des jeunes impliqués dans le cyber harcèlement, et déterminer les points de ressemblance et de dissemblance avec le harcèlement scolaire. Cette revue systématique a permis de retenir 24 articles et revues, publiés entre 2004 et 2013.RésultatsEntre 20 et 40 % en moyenne des jeunes sont confrontés au cyberbullying au moins une fois dans leur vie. Victimes comme agresseurs présentent significativement de sérieux troubles notamment thymiques, relationnels, comportementaux et scolaires. S’il est difficile d’établir des profils types de ces jeunes, certains facteurs de risque semblent se dégager, ainsi que des populations vulnérables et à risque de développer une détresse psychologique au décours. Les profils types de ces jeunes sont ressemblants bien que non transposables à ceux des jeunes impliqués dans du harcèlement scolaire dit classique.ConclusionLe cyber harcèlement est relié significativement à des manifestations psychopathologiques. Certaines pistes préventives et indications pour la pratique clinique sont proposées. D’autres études notamment longitudinales pourraient contribuer à dégager des facteurs de risque identifiés et établir des rapports de causalité.

2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S20-S20
Author(s):  
A. Dervaux

Comment le numérique peut aider le psychiatre dans sa pratique clinique : résultats des recherches récentes, informations utiles en pratique clinique ? De nombreuses ressources sont aujourd’hui disponibles sur Internet : revues de psychiatrie : toutes les revues nationales et internationales sont accessibles sur Internet . De nombreuses sont accessibles gratuitement 6 mois ou un an après parution. Leurs tables des matières peuvent être envoyées régulièrement sur abonnement gratuit. Sites d’informations spécialisés : certains abordent des sujets d’actualité, tels que Medscape Psychiatry (http://www.medscape.org/psychiatry), d’autres sont spécialisés, par exemple sur le cerveau (http://lecerveau.mcgill.ca/), la CIM-10 (http://www.icd10.ch/index.asp), les médicaments allongeant le QT (http://www.qtdrugs.org/), ou utilisés lors de la grossesse (http://www.lecrat.org/). Congrès : beaucoup mettent à disposition des comptes rendus ou des interventions filmées, en podcast ou en streaming, par exemple les congrès de l’ECNP (http://www.ecnp-congress.eu/), de l’EPA (http://www.epa-congress.org/), du Congrès français de psychiatrie (CFP) (http://www.congresfrancaispsychiatrie.org/), du Congrès de l’encéphale (http://www.encephale.com). Sites institutionnels : http://www.inserm.fr/, http://www.has-sante.fr/ ou des bibliothèques de l’université Paris Descartes (http://www.bium.univ-paris5.fr) ou du CHU de Rouen (http://www.cismef.org/). Sites d’associations professionnelles : certaines mettent à disposition des guidelines ou des conférences de consensus, par exemple, l’Association française de psychiatrie biologique et neuropsychopharmacologie (http://www.afpbn.org/), l’Association française fédérative des étudiants en psychiatrie (http://www.affep.fr/), la World Psychiatric Association (http://www.wpanet.org/). Réseaux sociaux : ils permettent d’interagir avec d’autres professionnels, par exemple sur LinkedIn ou avec d’autres chercheurs sur Research Gate (http://www.researchgate.net/). Blogs : ils sont maintenant un moyen de communication très répandu, par exemple les blogs d’actualités médicales de Jean Yves Nau, ancien chroniqueur santé du Monde pendant 30 ans (jeanyvesnau.com), celui d’Hervé Maisonneuve (http://www.h2mw.eu/redactionmedicale) sur la rédaction médicale et scientifique. Sites destinés aux patients : 80 % d’entre eux ont consulté Internet à la recherche d’informations sur la santé . Certains sites peuvent être conseillés aux patients et leurs familles, par exemple celui de PSYCOM, d’information sur la santé mentale (http://www.psycom75.org/) .


2006 ◽  
Vol 5 (1) ◽  
pp. 9-44 ◽  
Author(s):  
Karine Bertrand ◽  
Louise Nadeau

RésuméDes femmes présentant des problèmes graves d’inadaptation sociale concomitants à des troubles liés aux substances ont été interviewées de 5 à 8 ans après un traitement de référence. Au cours de ces entretiens, des mesures quantitatives ont été recueillies.Objectifs. Cette recherche vise à : 1) décrire, au cours de l’histoire de vie, l’initiation et la progression de la consommation d’alcool et de drogues ; 2) décrire la perspective subjective de ces femmes quant aux facteurs associés au développement de leur trajectoire de consommation d’alcool et de drogues au cours de leur vie.Méthode. Dans le cadre d’un projet de recherche plus large, 219 femmes ont été retenues sur la base de leurs résultats à l’Indice de gravité d’une toxicomanie (IGT), et ce, parmi les 2 667 clients admis en traitement dans un centre public de traitement de la toxicomanie à Montréal entre 1991 et 1995. À partir de ce sous-groupe sélectionné, 21 femmes ont été interviewées dans le cadre d’une entrevue de type histoire de vie. L’IGT complète les données. Une analyse qualitative thématique du compte rendu des entrevues a été réalisée à l’aide du logiciel QSR NUD*IST.Résultats : Les récits de la toute première expérience de consommation d’alcool ou de drogues illicites sont caractérisés, à un âge précoce, par une expérience de soulagement de la tension dans un contexte familial marqué par une multiplicité de facteurs de risque, telles différentes formes de maltraitance. Le rôle de mère, l’influence d’un partenaire amoureux et la détresse psychologique constituent des éléments importants évoqués par ces femmes pour expliquer la progression de leur consommation. L’étude se termine par des recommandations cliniques.


Author(s):  
M. Gabrielle Pagé ◽  
Anaïs Lacasse ◽  
Lise Dassieu ◽  
Maria Hudspith ◽  
Gregg Moor ◽  
...  

Introduction La pandémie de COVID-19 a eu un impact disproportionné sur les populations vulnérables, notamment les personnes atteintes de douleur chronique. Nous avons examiné les associations entre les variations géographiques des taux d’infection par le coronavirus, le stress et l’intensité de la douleur et nous avons étudié les facteurs associés à l’évolution de la douleur et à la détresse psychologique chez les personnes atteintes de douleur chronique pendant la pandémie. Méthodes Cette analyse s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus vaste, l’étude pancanadienne « Douleur chronique et COVID-19 », qui emploie une méthode de recherche transversale observationnelle. Au total, 3 159 personnes atteintes de douleur chronique ont répondu à une enquête quantitative entre le 16 avril et le 31 mai 2020. Résultats Les deux tiers (68,1 %) des participants avaient entre 40 et 69 ans, et 83,5 % étaient des femmes. Les deux tiers (68,9 %) des répondants ont signalé une aggravation de leur douleur depuis le début de la pandémie. Un niveau élevé de risques perçus liés à la pandémie (rapport de cotes ajusté : 1,27 %; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,03 à 1,56), un niveau élevé de stress (1,21; IC à 95 % : 1,05 à 1,41), la modification des traitements de la douleur pharmacologiques (3,17; IC à 95 % : 2,49 à 4,05) et physiques/psychologiques (2,04; IC à 95 % : 1,62 à 2,58) et enfin le fait d’occuper un emploi au début de la pandémie (1,42; IC à 95 % : 1,09 à 1,86) étaient associés à une probabilité accrue de déclarer une aggravation de la douleur. La perte d’emploi (34,9 % des personnes travaillaient avant la pandémie) a été associée à une probabilité inférieure (0,67; IC à 95 % : 0,48 à 0,94) de déclarer une aggravation de la douleur. Près de la moitié (43,2 %) des personnes ont indiqué une détresse psychologique d’intensité modérée ou grave. Les émotions négatives à l’égard de la pandémie (2,14; IC à 95 % : 1,78 à 2,57) et le stress global (1,43; IC à 95 % : 1,36 à 1,50) ont été associés à une détresse psychologique modérée ou grave. Conclusion Les résultats de l’étude ont permis de cerner, outre les facteurs biomédicaux, plusieurs facteurs psychosociaux à prendre en compte pour surveiller l’état des patients atteints de douleur chronique et faciliter leur accès aux traitements pendant une pandémie.


2010 ◽  
Vol 30 (3) ◽  
pp. 86-97
Author(s):  
J. Caron ◽  
A. Liu

Objectif Cette étude descriptive compare la prévalence de la détresse psychologique élevée et des troubles mentaux dans la population à faible revenu à celle de la population à revenu plus élevé du Canada. Méthodes Les données ont été recueillies dans le cadre de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Santé mentale et bien-être (ESCC cycle 1.2), réalisée auprès de 36 984 Canadiens âgés de 15 ans et plus. La population à faible revenu (définie par la Mesure de faible revenu) a constitué 17,9 % (n = 6 620) de cet échantillon. On a utilisé l’échelle de Kessler K-10 pour mesurer la détresse psychologique, et l’entrevue CIDI pour évaluer les troubles mentaux. Résultats Un Canadien sur 5 a déclaré éprouver une grande détresse psychologique, et 1 sur 10, souffrir d’au moins un des cinq troubles mentaux étudiés ou de dépendance à une substance. Les femmes, les célibataires, les personnes séparées ou divorcées, les non-immigrants et les Autochtones ont été plus nombreux à déclarer souffrir de détresse psychologique, de troubles mentaux ou d’abus de substances. Les taux déclarés de détresse psychologique, de troubles mentaux ou d’abus de substances ont été beaucoup plus élevés chez les populations à faible revenu, et les différences mesurées étaient statistiquement cohérentes dans la plupart des catégories sociodémographiques. Conclusion Cette étude permet de mieux cerner les populations vulnérables en matière de santé mentale, susceptibles de bénéficier des programmes de prévention de la maladie et de promotion de la santé.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 638-638
Author(s):  
R. Bocher ◽  
M. Grohens

Les précédents symposia sur la psychiatrie en 2030 ont suscité de nombreuses questions. Les patients risquent d’avoir de plus grandes exigences, sur un mode vraisemblablement plus consumériste, avec, par exemple, l’exigence que les thérapeutes soient plus facilement accessibles. La relation médecin-malade risque d’en être profondément modifiée. Les nouvelles technologies et les nouveaux moyens de communication vont certainement jouer aussi un rôle crucial. Les réseaux sociaux de patients risquent d’influencer la relation médecin-malade et la qualité des soins, en raison notamment de l’abondance des informations médicales sur Internet. La qualité et la pertinence de ces informations, très variables, vont vraisemblablement amener les médecins à développer leurs compétences en psychoéducation. Les psychiatres risquent de n’avoir pas d’autres choix que d’apprendre à canaliser le flot d’informations, à identifier les sources fiables et utiles pour apprendre aux patients à utiliser à bon escient les connaissances illimitées fournies par Internet. Il leur faudra faire preuve d’autorité sans être autoritaire.Ces évolutions seront particulièrement nettes chez les plus jeunes, issus de la génération Z, celle qui a grandi avec ces outils et les maîtrisent parfaitement. Les relations seront plus marquées par l’immédiateté, avec son corollaire, la dispersion et une plus faible vision de l’avenir à long terme. Le stockage des informations sur support informatique, la gestion des e-mails envoyés par les patients poseront aussi des problèmes spécifiques éthiques, juridiques, qui ne pourront être éludés, notamment des problèmes de confidentialité et de protection des données.


2021 ◽  
Vol 47 (11) ◽  
pp. 531-537
Author(s):  
Nnamdi Ndubuka ◽  
Braeden Klaver ◽  
Sabyasachi Gupta ◽  
Shree Lamichhane ◽  
Leslie Brooks ◽  
...  

Contexte : Le taux d’incidence de la tuberculose chez les Premières Nations du nord de la Saskatchewan vivant dans les réserves est 1,5 fois plus élevé que la moyenne nationale. En décembre 2018, un membre de l’une de ces communautés a été diagnostiqué avec une tuberculose avec un frottis positif 4+, ce qui a déclenché une enquête sur l’éclosion. Objectifs : Décrire la réponse de la santé publique à l’enquête sur l’éclosion de tuberculose et mettre en évidence les facteurs de risque associés à la transmission de la tuberculose dans le nord de la Saskatchewan; et souligner la pertinence de l’outil de recherche des contacts basée sur les réseaux sociaux dans la gestion des éclosions. Méthodes : L’analyse descriptive comprenait les cas de tuberculose active et les cas d’infection tuberculeuse latente (ITL) liés au cas index par une recherche des contacts. Les données ont été recueillies à partir des cas de tuberculose active. Des analyses statistiques ont été effectuées et une analyse des réseaux sociaux a été réalisée en utilisant les lieux de résidence comme points de contact entre les cas. Résultats : Au total, huit cas de tuberculose active et 41 cas d’ITL ont été identifiés dans le cadre de cette éclosion entre décembre 2018 et mai 2019. La moitié des cas (4/8) étaient âgés de 25 à 34 ans, et cinq d’entre eux avaient un frottis négatif. Un tiers des personnes atteintes d’ITL étaient âgées de 15 à 24 ans, et environ la moitié d’entre elles ont obtenu un résultat positif au nouveau test cutané à la tuberculine (TCT). Les facteurs de risque couramment rapportés pour les cas de tuberculose et d’ITL étaient : la consommation d’alcool, le tabagisme, la consommation de marijuana, une infection tuberculeuse antérieure et être en situation d’itinérance. L’analyse des réseaux sociaux a indiqué une relation entre l’augmentation de la centralité du nœud et le fait de devenir un cas actif. Conclusion : La recherche en temps réel de contacts basée sur les réseaux sociaux, utilisée dans le cadre de la recherche active de cas, a été très efficace pour identifier les cas, et le soutien infirmier renforcé, les cliniques mobiles et la radiographie mobile ont bien fonctionné comme moyen de confirmer les cas et de proposer un traitement. Les éclosions de tuberculose dans les communautés des Premières Nations du nord de la Saskatchewan vivant dans les réserves sont favorisées par des facteurs propres à la population. Les efforts visant à mettre en œuvre des interventions adaptées au contexte sont primordiaux pour gérer les éclosions de tuberculose et prévenir leur transmission future.


2018 ◽  
Author(s):  
Vincent Wagner ◽  
Didier Acier

ContexteLe terme de natifs numériques désigne à l’origine de jeunes adultes particulièrement adroits avec les nouvelles technologies. Sujet à débat, la question de l’identité des natifs numériques reste posée. L’objectif de cette étude est d’identifier les différents profils de natifs numériques, à l’aide d’un outil nouvellement traduit, et de les comparer sur la base de variables psychologiques.MéthodesUn échantillon de 590 participants a été constitué parmi les inscrits à un Massive Open Online Course sur le numérique ainsi que les utilisateurs de sites Internet, réseaux sociaux et forums communautaires. Afin d’obtenir des sous-groupes homogènes, un partitionnement des données via la méthode TwoStep a été réalisée.RésultatsDeux sous-groupes ont été mis en évidence : les natifs numériques et les novices numériques. Les natifs numériques se distinguent notamment des novices numériques par leur âge, leur niveau d’études, leur niveau d’investissement dans les activités numériques, d’urgence positive et négative et de recherche de sensations. DiscussionCette étude met en lumière à quel point les individus sont imprégnés psychiquement dans et par leurs usages du numérique. Ces éléments sont pertinents pour les professionnels désormais amenés à fréquemment être en contact avec des populations immergées dans les nouvelles technologies et vulnérables à leurs dérives.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 605-605
Author(s):  
M. Wawrzyniak

Pour Peter Smith, un enfant ou une jeune personne est victime de bullying (harcèlement) « lorsqu’un autre enfant ou jeune ou groupe de jeunes se moquent de lui ou l’insultent, lorsqu’il est menacé, battu, bousculé, enfermé dans une pièce, lorsqu’il reçoit des messages injurieux ou méchants. Ces situations peuvent durer et il est difficile pour l’enfant ou la jeune personne en question de se défendre ». Le nombre de victimes de harcèlement verbal ou symbolique peut être estimé à environ 14 % des élèves. Le phénomène est désormais bien identifié et les travaux sur ce thème se multiplient à travers le monde et en France. La SFPEADA (Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et disciplines associées) a souhaité proposer une session thématique consacrée au harcèlement entre pairs en milieu scolaire. Nicole Catheline (Poitiers) présentera un état des lieux de ce phénomène et ce que l’on sait aujourd’hui de son impact psychologique et psychopathologique. Elle nous fera part de l’avancée des actions menées en France et interrogera notamment la question de l’échec de la dynamique des groupes. Jean-Philippe Raynaud (Toulouse) abordera la question des adolescents avec trouble du spectre autistique : s’ils bénéficient de plus en plus souvent d’une scolarisation en milieu ordinaire, ils sont particulièrement exposés aux brimades. Un programme d’entraînement aux habiletés sociales, intégrant des stratégies pour aider ces jeunes à reconnaître le harcèlement et à mieux y faire face sera présenté. Enfin, Mathilde Arsène (Aubervilliers) présentera un état des connaissances sur les nouvelles formes de harcèlement, que l’on regroupe sous l’appellation « cyber harcèlement » et qui s’appuient sur les nouvelles technologies : smartphones, réseaux sociaux, photos et vidéos numériques… La session sera présidée par Michel Wawrzyniak, professeur de psychologie à Amiens et président de la SFPEADA.


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