scholarly journals Traduction et validation du questionnaire de dépistage Borderline Personality Questionnaire

2020 ◽  
pp. 070674372094407
Author(s):  
Nadine Larivière ◽  
Frédéric Pérusse ◽  
Pierre David

Objectif: Disposer d’outils de dépistage valides pour évaluer le trouble de la personnalité limite est essentiel en pratique clinique et en recherche. Parmi les outils existants, le questionnaire sur la personnalité limite (BPQ) présente plusieurs qualités. Cependant, il n’existe pas de version française et il n’a pas été validé avec des adultes dans un échantillon clinique. Les objectifs de cette étude étaient : 1) traduire le BPQ en français; 2) mesurer la validité convergente, prédictive et discriminante, la cohérence interne et la fidélité test-retest. Méthode: Les recommandations de Streiner, Norman et Cairney (2014) sur la traduction d’évaluations ont été suivies. Quarante adultes référés à un programme spécialisé en troubles de la personnalité ont participé à l’étude. Pour évaluer la validité du BPQ français, le questionnaire SCID-II (entrevue et auto-évaluation) fut administré et le diagnostic psychiatrique fut établi par un psychiatre à l’insu. Résultats: Aucune modification majeure n’a été apportée au BPQ français. Les analyses ont montré une cohérence interne élevée (α = 0,84), une bonne fidélité test-retest (r = 0,77), une discrimination significative avec le trouble de la personnalité schizotypique (r = -0,31; p < 0,05), une convergence significative avec le SCID-II (r = 0,72) et une validité prédictive significative du diagnostic psychiatrique (p < 0,01). Conclusions: La version française du BPQ présente des qualités psychométriques prometteuses à un usage auprès des personnes ayant un trouble de la personnalité limite.

Author(s):  
David Ephraim

Bien que les êtres humains aient subi et soufferts des traumatismes à toutes les époques et en tous lieux, l’étude scientifique à grande échelle des personnes traumatisées n’a été entamée que dans les deux dernières décennies. Notre connaissance et compréhension des besoins des personnes traumatisées se sont certainement accrues à la faveur du changement de perspective introduit par la littérature actuelle sur le thème du traumatisme (voir par exemple Herman, 1992 ; van der Kolk, McFarlane & Weisaeth, 1997 ). Les données du Rorschach peuvent être interprétées dans des perspectives différentes. Les recherches actuelles sur le traumatisme aident à nous faire mieux comprendre les réponses au Rorschach des personnes traumatisées. En retour, les données du Rorschach dans les cas de traumatisme peuvent enrichir notre compréhension théorique et clinique de la nature des états post traumatiques. Les spécialistes du Rorschach du monde entier se sont mis à évaluer des personnes traumatisées depuis de nombreuses années. Il est par conséquent pertinent de nous demander si nos présupposés habituels concernant l’évaluation de la personnalité à l’aide du Rorschach sont adéquats à l’évaluation des séquelles des expériences traumatiques. Les diverses contributions assemblées dans cette section thématique de Rorschachiana abordent ces questions en profondeur. Briere (1997 ) parmi d’autres a formulé la question de manière nuancée. D’un côté, il serait erroné d’écarter un trouble schizophrénique, affectif ou de la personnalité au motif que la personne présente une histoire traumatique. D’un autre côté, les approches traditionnelles et actuelles de l’évaluation pourraient interpréter à tort des symptômes post traumatiques intrusifs comme des manifestations psychotiques, et des réactions adaptatives au traumatisme comme de banals troubles de la personnalité. L’évaluation du traumatisme est fréquemment vécue comme une intrusion par la personne évaluée. Il y a donc un risque de la traumatiser à nouveau, ce qui exige que l’examinateur soit prudent et sensible à la souffrance de l’autre. C’est dans ce cadre que la méthode du Rorschach présente certains avantages pour l’évaluation du traumatisme en comparaison avec les entretiens structurés et les autoquestionnaires. Notamment, (a) le Rorschach permet de contourner les défenses par l’évitement et les réticences de la personne traumatisée ( Levin & Reis, 1997 ; van der Kolk & Ducey, 1989 ); (b) les méthodes projectives génèrent des données de type vécu à travers lesquelles “prennent vie” ( Lating, Zeichner & Keane, 1995 ) les symptômes et les altérations post traumatiques de la personnalité; (c) enfin, l’action des mécanismes d’ajustement et de défenses peuvent être détectés dans les réponses au Rorschach, reflétant des différences individuelles essentielles pour la planification du traitement. Les chapitres qui composent cette section thématique de Rorschachiana reflètent la contribution originale du Rorschach à l’évaluation du traumatisme. Ils montrent l’intérêt croissant des spécialistes du Rorschach de divers pays pour cette question. L’article de Judith Armstrong (Etats-Unis) traite des réactions dissociatives au Rorschach que l’on observe chez un grand nombre de patients diversement traumatisés. Sa contribution établit un lien significatif entre des données cliniques et empiriques et la théorie actuelle du traumatisme et de la dissociation. Armstrong passe en revue et illustre par des vignettes cliniques les signes de dissociation qui apparaissent dans l’examen comme dans les comportements et les réactions contre transférentielles. Ce chapitre présente également des façons d’explorer les réactions dissociatives après le test, dans le but de potentialiser les processus diagnostique et thérapeutique. Après une introduction documentée faisant le point sur la littérature actuelle concernant la transmission transgénérationnelle du traumatisme chez les enfants de survivants de l’holocauste, Ety Berant (Israël) présente une étude de cas de deux soeurs qui montre les modalités directes et indirectes de transmission du traumatisme. Tout en tenant compte de la biographie, Berant discute et compare les deux protocoles en se fondant sur les stratégies d’interprétation du Système Intégré. David Ephraim (Venezuela / Canada) discute et illustre par des cas de survivants de tortures et/ou de violences politiques quelques clés diagnostiques de victimisation extrême. Les thèmes abordés sont les suivants: perturbations cognitives associées à la symptomatologie intrusive, distinction entre les stratégies défensives d’évitement et d’anesthésie émotionnelle, changements post traumatiques de la personnalité, ainsi que l’autorégulation et la dissociation dans des cas présentant de manière concurrente des traumatismes précoces. María Cristina Gravenhorst (Argentine) présente quatre cas qui illustrent sa grande expérience dans l’utilisation du Rorschach dans l’expertise judiciaire d’enfants victimes de violences sexuelles. L’auteur propose divers indicateurs d’atteinte psychique au Rorschach, en se basant sur le système d’interprétation développé par l’Ecole Argentine, tels que: contenus symbolisant l’abus, phénomènes particuliers (par exemple, Action subie, MOR, Persévération), dominance des réponses de forme indicatives de sur-adaptation, et incapacité de répondre. Le chapitre de Patrick Sloan, Linda Arsenault et Mark Hilsenroth (Etats-Unis) présente un panorama exhaustif des résultats décrits dans la littérature portant sur les Rorschach des anciens combattants et de la population civile des Etats-Unis. Les auteurs couvrent les question de diagnostic, les effets longitudinaux de l’exposition à la guerre, et l’évolution de la symptomatologie post traumatique dans ces cas, y compris la relation entre symptômes psychologiques et physiques. Les auteurs discutent aussi des implications cliniques pour les évaluations longitudinales et le traitement du personnel militaire, et donnent des pistes pour la recherche à venir. La variété des thèmes et des populations étudiées dans ce recueil de travaux reflète la grande vitalité de notre méthode pour aborder la condition humaine. Nous espérons que la communauté internationale des spécialistes du Rorschach trouvera ces travaux utiles pour la pratique clinique et la recherche avec les personnes victimes de traumatismes.


2006 ◽  
Author(s):  
Amir M. Poreh ◽  
David Rawlings ◽  
Gordon Claridge ◽  
Justin L. Freeman ◽  
Catherine Faulkner ◽  
...  

2012 ◽  
Vol 15 (1) ◽  
pp. 306-314 ◽  
Author(s):  
Eduardo Fonseca-Pedrero ◽  
Serafín Lemos-Giráldez ◽  
Mercedes Paino ◽  
Susana Sierra-Baigrie ◽  
José Muñiz

The main objective of the present investigation was to analyze the relationship between self-reported schizotypal and borderline personality traits in a sample of 759 college students (M = 19.63 years; SD = 2.03). For this purpose, the Schizotypal Personality Questionnaire-Brief (SPQB; Raine and Benishay, 1995) and Borderline Personality Questionnaire (BPQ; Poreh et al., 2006) were administered. The results showed that schizotypal and borderline features are partially related at subclinical level. The exploratory factor analysis conducted on the subscales revealed a three-factor solution comprised of the following factors: Identity/Interpersonal, Lack of Control and Schizotypal. The canonical correlation analysis showed that schizotypal features and borderline personality traits shared 34.8 % of the variance. The data highlight the overlap between schizotypal and borderline personality traits in nonclinical young adults. Future studies should continue to examine the relationship and the degree of overlap between these traits in community samples.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 60-61
Author(s):  
A. Pham-Scottez

Le concept de trouble de la personnalité borderline à l’adolescence donne lieu depuis de nombreuses années à de multiples débats et controverses, tant sur le plan théorique que dans la pratique clinique quotidienne. Partant de ce constat, 10 équipes européennes francophones (France, Suisse, Belgique), spécialisées dans la prise en charge du trouble borderline, se sont rassemblées pour créer le réseau européen de recherche sur la personnalité borderline (EUR-NET-BPD). L’objectif principal de cette étude était d’identifier les caractéristiques psychopathologiques spécifiques au trouble borderline chez l’adolescent (structuration de la personnalité, tempérament, impulsivité, mécanismes de défense, modalités d’attachement, expression émotionnelle, comorbidités…). Les objectifs secondaires de l’étude comprenaient l’étude de la place, du rôle et de la fonction de la dépression, la validation d’un outil de dépistage du trouble borderline, la caractérisation de facteurs étiopathogéniques, la mesure de l’impact des prises en charge chez les adolescents borderline. Un total de 85 adolescents de 15 à 19 ans (âge moyen 16,3 ans) borderline (diagnostic SIDP-IV) et 84 témoins non borderline appariés pour l’âge et le sexe ont été recrutés dans cette étude longitudinale multicentrique. Les critères borderline les plus fréquents chez les patients étaient les TS et automutilations, l’humeur instable, l’impulsivité et les colères inappropriées. Les principaux troubles de l’axe I vie entière retrouvés comprenaient les troubles de l’humeur (EDM : 71 %, dysthymie : 11 %, ED non spécifié : 6 %), les troubles alimentaires (anorexie : 40 %, boulimie : 33 %), le THADA (17 %), les troubles des conduites (18,8 %), le trouble oppositionnel avec provocation (31 %), les troubles liés à l’utilisation d’alcool ou de drogues et le PTSD (20 %). Les troubles de la personnalité les plus comorbides avec le trouble borderline étaient les personnalités obsessionnelle (35 %), antisociale (22 %), évitante (21 %), dépendante (12 %) et paranoïaque (10 %). Ces résultats seront comparés à ceux de la littérature internationale et commentés.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 555-556
Author(s):  
P. Thomas

Le trouble de personnalité borderline (TPB), ou état limite, est le plus fréquent des troubles de la personnalité. Il touche en effet 0,5 à 6 % de la population générale, 10 % des patients suivis en ambulatoire et jusqu’à 50 % des patients hospitalisés en psychiatrie. Le TPB présente un taux de suicide pouvant atteindre 10 % [1]. Pour les professionnels de santé mentale, cette pathologie souffre d’une image parfois négative, et suscite d’importants questionnements concernant le flou qui entoure son diagnostic et son étiopathogénie, la gravité et l’instabilité des symptômes, les difficultés de prise en charge et les relations particulières que ces patients tendent à nouer avec les soignants et les institutions. Pourtant, le TPB est un trouble bien défini avec des critères précis. De plus, la recherche se développe au niveau clinique, neurobiologique et psychothérapeutique et permet de réaliser des avancées importantes dans la compréhension et la prise en charge de ce trouble [2]. Ce symposium a pour objectif de présenter différents aspects des avancées réalisées dans le TPB. Au niveau clinique, la présence hallucinations chez les patients présentant un TPB est un phénomène encore mal reconnu et peu étudié. Pourtant ces hallucinations, principalement acoustico-verbales, sont retrouvées chez environ 30 % des patients atteint de TPB, et les recherches à leur sujet révèlent des pistes intéressantes pour la pratique clinique [3]. Au niveau étiopathogénique, il existe de nombreux arguments en faveur d’une interaction gène-environnement dans la genèse du TPB. Les pistes actuelles dans ce domaine correspondent à l’étude de nouveaux gènes candidats (axe du stress), au couplage de méthodes et à l’utilisation du concept de gène de plasticité plutôt que de gènes de vulnérabilité [4]. Finalement, les traitements et le développement de techniques psychothérapeutiques spécifiques au TPB ont permis une nette amélioration dans sa prise en charge.


2019 ◽  
Vol 13 ◽  
Author(s):  
Siwei Peng ◽  
Daxun Wang ◽  
Xuliang Gao ◽  
Yan Cai ◽  
Dongbo Tu

Abstract To obtain rich information about the cognitive diagnosis of borderline personality disorder (BPD), this study attempted to retrofit a traditional borderline personality questionnaire so that the improved assessment (called CDA-BPD) could provide more diagnostic information. The retrofitting processes included the following steps: (1) applied an cognitive diagnosis model to analyze the psychometric characteristics of the traditional questionnaire; (2) under the guidance of cognitive diagnosis assessment (CDA), high-quality items were chosen to develop the CDA-BPD and tested on 1,097 subjects; (3) the quality of the CDA-BPD was evaluated; (4) the structure of the CDA-BPD was analyzed. Results indicated that: (1) the CDA-BPD had acceptable reliability and validity; (2) the CDA-BPD had sensitivity of 0.985 and specificity of 0.853 with area under curve (AUC) = 0.956; (3) the two structural factors of the traditional questionnaire were confirmed in the CDA-BPD; χ2 was 83.01 with df = 26, p < .0001, comparative fit index (CFI) = 0.97, root mean square error of approximation (RMSEA) = 0.045. It was concluded that the practice of retrofitting a traditional borderline personality assessment for cognitive diagnostic purpose was feasible. Most importantly, under the cognitive diagnosis model framework, CDA-BPD could simultaneously provide general-level information and the detailed symptom criteria-level information about the posterior probability of satisfying each symptom criterion in the Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (5th edition; DSM-5; American Psychiatric Association, 2013) for each individual, which gave further insight into tailoring individual-specific treatments for borderline personality disorder.


2006 ◽  
Vol 21 (4) ◽  
pp. 274-279 ◽  
Author(s):  
F. Benazzi

AbstractBackgroundThe current categorical split of mood disorders in bipolar disorders and depressive disorders has recently been questioned. Two highly unstable personality features, i.e. the cyclothymic temperament (CT) and borderline personality disorder (BPD), have been found to be more common in bipolar II (BP-II) disorder than in major depressive disorder (MDD). According to Kraepelin, temperamental instability was the ‘foundation’ of his unitary view of mood disorders.Study aimThe aim was to assess the distributions of the number of CT and borderline personality items between BP-II and MDD. Finding no bi-modal distribution (a ‘zone of rarity’) of these items would support a continuity between the two disorders.MethodsStudy setting: an outpatient psychiatry private practice. Interviewer: A senior clinical and mood disorder research psychiatrist. Patient population: A consecutive sample of 138 BP-II and 71 MDD remitted outpatients. Assessment instruments: The structured clinical interview for DSM-IV Axis I Disorders-Clinician Version (SCID-CV), the SCID-II Personality Questionnaire for self-assessing borderline personality traits (BPT) by patients, the TEMPS-A for self-assessing CT by patients. Interview methods: Patients were interviewed with the SCID-CV to diagnose BP-II and MDD, and then patients self-assessed the questions of the Personality Questionnaire relative to borderline personality, and the questions of the TEMPS-A relative to CT. As clinically significant distress or impairment of functioning is not assessed by the SCID-II Personality Questionnaire, a diagnosis of BPD could not be made, but BPT could be assessed (i.e. all BPD items but not the impairment criterion). The distribution of the number of CT and BPT items was studied by Kernel density estimate.ResultsCT and BPT items were significantly more common in BP-II versus MDD. The Kernel density estimate distributions of the number of CT and BPT items in the entire sample had a normal-like shape (i.e. no bi-modality).ConclusionsThe expected finding, on the basis of previous studies and of the present sample features, was a clustering of CT and BPT items on the BP-II side of the curves. Instead, no bi-modality was present in the distributions of the number of CT and BPT items in the entire sample, showing a normal-like shape. By using the bi-modality approach, a continuity between BP-II and MDD seems supported, questioning the current categorical splitting of BP-II and MDD based on classic diagnostic validators.


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