scholarly journals L' impact des relations interpersonnelles et du soutien social sur la santé psychologique des policiers

Author(s):  
Andrée-Ann Deschênes ◽  
Audrey Rodrigue ◽  
Kimberley D. Gagnon

Selon la littérature, le travail du policier est un métier à risque étant donné son contexte d’intervention souvent urgent et imprévisible (De Soir, Daubechies et Van den Steene, 2012; cités par Desjardins, 2018). Le métier de policier comporte également un double mandat, soit celui de protéger la population tout en faisant régner l’ordre (Oligny, 1991). Ces particularités rendent le travail des policiers plus à risque que d’autres métiers sur le plan de la santé mentale (Marchand, 2007). Malgré l’importance accordée à la santé au travail et les risques associés au métier de policier, peu d’études empiriques sont répertoriées à ce sujet au sein de cette population. Silveri (2017) a identifié dans son article le soutien social par les collègues et par les supérieurs comme faisant partie des ressources les plus importantes pour atténuer les « effets des exigences du travail sur le stress ». La présente recherche s’intéresse plus spécifiquement à l’effet des relations interpersonnelles (variable indépendante) et du soutien social (variable indépendante) sur la santé psychologique des policiers (variable dépendante). Le modèle théorique de Gilbert, Dagenais-Desmarais et Savoie (2011) a été retenu pour définir la variable dépendante composée du bien-être psychologique (BEPT; sérénité, engagement et harmonie sociale) et de la détresse psychologique (DET; anxiété, désengagement et irritabilité). La présente étude suppose que la qualité perçue des relations interpersonnelles avec les collègues et le supérieur ainsi que le soutien social sont reliés positivement au bien-être psychologique. L’étude suppose également que la qualité des relations  et le soutien social [...]

2006 ◽  
Vol 30 (2) ◽  
pp. 165-191 ◽  
Author(s):  
Jean Caron ◽  
Céline Mercier ◽  
Andrea Martin ◽  
Emmanuel Stip

Résumé Cette étude, réalisée auprès d’un échantillon de convenance de 71 familles de personnes souffrant de schizophrénie, explore au moyen d’analyses de régression, les liens pouvant exister entre le soutien que ces familles reçoivent de leur réseau social personnel, le fardeau associé à leur rôle de parents, leur satisfaction des services en santé mentale, leur détresse psychologique et leur qualité de vie. Trois variables identifiées par les analyses, permettent de prédire 31 % de la variance de la détresse psychologique. Elles sont l’obtention de conseils et d’orientation provenant de leur réseau, le fardeau associé à l’implication dans les activités quotidiennes et la satisfaction des services. Cinq variables permettent d’expliquer 63 % de la qualité de vie. Il s’agit de l’obtention de conseils et d’orientation, la confirmation de leur valeur de la part des membres de leur réseau, le fardeau ressenti lors de l’implication dans les activités quotidiennes, le fardeau associé aux comportements problématiques et enfin la satisfaction des services. Les composantes du soutien social identifiées sont les prédicteurs les plus fortement associés à la santé mentale des familles de personnes souffrant de schizophrénie.


2007 ◽  
Vol 16 (1) ◽  
pp. 149-164 ◽  
Author(s):  
Louise Séguin ◽  
Louise Cossette

RÉSUMÉ Au cours des semaines et des mois qui suivent la naissance, de 10 % à 20 % des mères présentent des symptômes dépressifs modérés ou graves. Cet état de détresse psychologique influe sur l'interaction de la mère avec son nourrisson et peut modifier à plus long terme le développement de l'enfant. Les études récentes associent de plus en plus ces symptômes aux stresseurs psycho-sociaux et environnementaux. Une meilleure compréhension de l'effet du stress et du soutien social sur la santé mentale des mères s'avère essentielle à la mise en place d'interventions de promotion et de prévention pertinentes et efficaces.


2012 ◽  
Vol 32 (3) ◽  
pp. 182-195
Author(s):  
P. Pahwa ◽  
C.P. Karunanayake ◽  
J. McCrosky ◽  
L. Thorpe

Introduction L’immigration continue à transformer la composition ethnique de la population canadienne. Nous avons mené une enquête afin de déterminer si les tendances longitudinales en matière de détresse psychologique variaient entre sept groupes culturels et ethniques, et si la détresse psychologique au sein d’un même groupe ethnique variait en fonction de facteurs démographiques (statut d’immigrant, sexe, âge, état matrimonial, lieu et durée de la résidence), socioéconomiques (éducation, revenu), de soutien social et de style de vie. Methods La population étudiée était composée de 14 713 répondants de 15 ans et plus issus des six premiers cycles de l’Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP); 20 % ont déclaré au moment du cycle 1 (1994-1995) être immigrants. Le modèle de régression logistique a été ajusté par la modification de la méthode de quasi-vraisemblance multivariée, et des estimations de variance robustes ont été obtenues à l’aide de méthodes de rééchantillonnage à répliques équilibrées. Results En nous fondant sur le modèle multivarié et les données autodéclarées, nous avons observé que les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de déclarer une détresse psychologique modérée/élevée; il en était de même des répondants les plus jeunes par rapport aux répondants les plus vieux, des répondants célibataires par rapport aux répondants en couple, des citadins par rapport aux ruraux, des répondants moins éduqués par rapport aux répondants plus éduqués, des fumeurs – anciens et actuels – par rapport aux non-fumeurs et des personnes vivant dans un ménage fumeur par rapport à celles vivant dans un ménage non-fumeur. Le statut d’immigrant, le sexe, le score pour la participation à la vie sociale et l’éducation avaient une incidence sur la relation entre l’ethnicité et la détresse psychologique. Nous avons constaté – ce qui étaye d’autres études – une relation en U inversé entre la durée du séjour et la détresse psychologique : les répondants qui vivaient au Canada depuis moins de 2 ans étaient moins susceptibles de déclarer une détresse psychologique modérée/élevée, tandis que les répondants qui vivaient au Canada depuis 2 à 20 ans étaient beaucoup plus susceptibles de déclarer une détresse psychologique modérée/élevée que ceux y résidant depuis plus de 20 ans. Conclusion Il faut élaborer des programmes de santé mentale spécifiques en fonction de l’ethnicité et ciblant les personnes avec un niveau de scolarité peu élevé et participant peu à la vie sociale. En outre, les politiques et les programmes devraient cibler les femmes, les plus jeunes (groupe des 15 à 24 ans) et les personnes relevant des catégories de faible adéquation du revenu.


2006 ◽  
Vol 30 (2) ◽  
pp. 43-60 ◽  
Author(s):  
Édith St-Jean-Trudel ◽  
Stéphane Guay ◽  
André Marchand ◽  
Kieron O’Connor

Résumé Une nouvelle mesure du soutien social spécifique aux troubles anxieux a été développée ; il s’agit du « Questionnaire sur les Comportements de Soutien en situation d’Anxiété » (QCSA ; Guay et al., 2003). La présente étude vise à présenter et à valider cette échelle. Le QCSA mesure le soutien perçu positif et négatif. Auprès d’un échantillon composé de 257 étudiants universitaires, le QCSA présente de bonnes propriétés psychométriques (consistance interne et validité convergente). Suite à l’analyse factorielle, trois facteurs ont été identifiés : 1) coercition et critique ; 2) gestion de l’anxiété et renforcement ; et 3) distraction. Des corrélations significatives avec des mesures d’anxiété, de fonctionnement et de détresse psychologique en font un outil fort utile pour évaluer le soutien social en lien avec la santé mentale.


2008 ◽  
Vol 17 (1) ◽  
pp. 73-95 ◽  
Author(s):  
Donna L. Lamping ◽  
Lawrence Joseph ◽  
Bill Ryan ◽  
Norbert Gilmore

RÉSUMÉ Le présent article décrit les préoccupations psychologiques reliées au VIH dans un échantillon montréalais de 128 personnes atteintes du virus, qui ont participé à une enquête nationale plus large sur les besoins et les services en santé mentale en rapport avec cette infection au Canada. Nous avons examiné les problèmes psychologiques causés par le VIH à Montréal, en comparaison d'autres villes du Canada, et dans divers sous-groupes définis selon le sexe, l'âge, le diagnostic et le facteur de risque. Les résultats montrent que même si l'infection au VIH a de fortes et profondes incidences sur la santé mentale, il existe des différences dans les genres de préoccupations et de problèmes qui affligent des groupes particuliers de répondants montréalais. L'incertitude de l'avenir et l'incapacité de réaliser ses buts dans la vie, ainsi que des sentiments d'impuissance et de peur face aux conséquences neurologiques virtuelles du VIH, étaient des sources majeures de détresse psychologique. Les sentiments de dépression, d'anxiété et de colère, de même que les inquiétudes soulevées par une détérioration physique croissante, la douleur, le danger d'infecter autrui, la confidentialité et la situation financière, étaient des sujets d'angoisse prédominants parmi les sous-groupes étudiés. Les différences entre les répondants en termes de sources de revenu, d'âge et de sexe et, dans une moindre mesure, de diagnostic et de facteur de risque, étaient associées à des niveaux variables de détresse psychologique. Bien que les répondants de Montréal (et de Vancouver) étaient moins angoissés que ceux de Toronto et de Halifax, cette divergence semblait tenir principalement à des différences d'âge et de revenu. Les données de l'enquête pourront servir aux décideurs et aux planificateurs du domaine de la santé à mettre au point les services nécessaires pour répondre aux besoins psychologiques des adultes atteints du VIH.


2016 ◽  
Vol 40 (3) ◽  
pp. 77-92 ◽  
Author(s):  
Guillaume Raymond ◽  
Martin Blais ◽  
Félix-Antoine Bergeron ◽  
Martine Hébert

Les normes traditionnelles de genre prescrivent l’adéquation de l’expression de la masculinité et de la féminité au sexe anatomique de naissance. Les personnes qui présentent des variations dans l’expression de genre sont sujettes à diverses formes de réactions sociales suggérant la réprobation (des regards désapprobateurs aux violences physiques) susceptibles d’influencer négativement leur santé mentale. Trente-sept jeunes se décrivant comme trans ou en questionnement sur leur identité de genre ont été recrutés dans le cadre de l’enquête sur les Parcours amoureux des jeunes de minorités sexuelles du Québec. Leurs expériences de victimisation parentale et de victimisation basée sur la non-conformité de genre ainsi que des indicateurs de santé mentale (détresse psychologique, estime de soi) ont été mesurés. Afin de comparer les expériences de victimisation et l’état de santé mentale des jeunes trans, ils ont été appariés à 37 garçons et 37 filles cisgenres sur la base de leurs caractéristiques sociodémographiques. Des analyses de prévalence et un modèle acheminatoire ont été réalisés. Les résultats mettent en évidence que les jeunes trans sont plus susceptibles de présenter des scores cliniques de détresse psychologique et de faible estime d’eux-mêmes que leurs pairs cisgenres. La violence verbale parentale et la victimisation basée sur la non-conformité de genre influencent négativement l’estime de soi, ce qui en retour augmente la probabilité de vivre de la détresse psychologique. Les résultats appuient l’importance des interventions de soutien à la diversité sexuelle et de genre.


2009 ◽  
Vol 29 (3) ◽  
pp. 132-142
Author(s):  
C.P. Karunanayake ◽  
P. Pahwa

L’augmentation rapide du nombre de personnes âgées au Canada entraînera une augmentation de la demande de soins de santé chez les aînés qui souffrent de troubles mentaux. Comme les personnes âgées sont plus nombreuses à vivre en zone rurale que les plus jeunes, il est important de cerner les différences entre les personnes âgées vivant en milieu rural et celles vivant en milieu urbain afin de concevoir et de fournir des soins de santé mentale appropriés. L’objectif principal de cette étude était d’utiliser l’Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP) afin d’examiner les différences à l’égard de la détresse psychologique entre les personnes âgées vivant en milieu rural et celles vivant en milieu urbain (il s’agit des personnes de plus de 55 ans). Les autres objectifs consistaient à examiner l’association à long terme entre l’usage du tabac et la santé mentale et l’association à long terme entre les besoins de soins de santé non satisfaits et la santé mentale des personnes âgées vivant en milieu rural et en milieu urbain. La mesure de la détresse psychologique a été examinée comme un résultat binaire. L’analyse a été menée selon le modèle de l’équation d’estimation généralisée qui a pris en compte la complexité d’un plan de sondage à plusieurs degrés. Les personnes âgées vivant en milieu rural étaient proportionnellement plus nombreuses à déclarer une détresse psychologique que les personnes âgées vivant en milieu urbain. Cette incidence était toutefois à la limite de la signification statistique [RC = 1,16; IC à 95 % : 0,98, 1,37]. Cette conclusion s’est fondée sur un modèle final à variables multiples qui avait pour objet de déterminer s’il existe un lien entre la détresse psychologique et le lieu de résidence (rural ou urbain) de même qu’entre l’usage du tabac et l’autodéclaration de besoins de soins de santé non satisfaits. Ce modèle a été ajusté afin de prendre en compte d’autres covariables importantes et le manque de données relatives à la variable étudiée. Une corrélation significative a été notée entre l’usage du tabac et les problèmes de santé mentale chez les personnes âgées après que l’on a effectué des ajustements pour prendre en compte d’autres covariables [RC = 1,26; IC à 95 % : 1,00, 1,60]. Les participants ayant déclaré des besoins de soins de santé non satisfaits étaient proportionnellement plus nombreux à déclarer une détresse psychologique [RC = 1,72; IC à 95 % : 1,38, 2,13] que ceux qui se disaient satisfaits de leurs soins de santé.


2007 ◽  
Vol 19 (2) ◽  
pp. 76-91 ◽  
Author(s):  
Mario Poirier

Les itinérants sont nombreux à vivre une grande détresse psychologique et la littérature scientifique fait état d’une forte prévalence de troubles mentaux dans cette population. Toutefois, la pertinence des outils nosologiques utilisés tant dans la recherche que dans la pratique avec des clientèles aussi défavorisées et marginalisées que les itinérants ne fait pas l’unanimité. La prévalence présumée des troubles mentaux dans la rue doit faire l’objet d’un examen plus approfondi et la validité même des diagnostics attribués aux itinérants doit être questionnée. La clinique doit aussi tenir compte davantage des conséquences sociales de la pauvreté et de l’exclusion.


Author(s):  
Heather Orpana ◽  
Julie Vachon ◽  
Jennifer Dykxhoorn ◽  
Gayatri Jayaraman

Introduction La santé mentale positive est de plus en plus reconnue comme un élément central des politiques et des programmes en matière de santé publique. On a déterminé au Canada que le Continuum de santé mentale – Questionnaire abrégé (CSM-QA) constituait un outil de mesure prometteur qu’il fallait intégrer aux enquêtes d’évaluation de la santé mentale positive de la population. Ce questionnaire vise à évaluer un modèle à trois facteurs de santé mentale positive : le bien-être émotionnel, le bien-être social et le bien-être psychologique. Cette étude a pour but de déterminer si le CSM-QA offre une mesure adéquate de la santé mentale positive des Canadiens adultes. Méthodologie Nous avons réalisé une analyse factorielle confirmatoire (AFC) à l’aide des données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Santé mentale de 2012 (ESCC-SM). Nous avons également effectué une validation croisée du modèle à l’aide des données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Composante annuelle (ESCC – Composante annuelle) de 2011-2012. Nous avons examiné la validité reliée à un critère dans le cadre d’analyses de corrélation entre les scores des sous-échelles du CSM-QA et les concepts positifs (comme la satisfaction à l’égard de la vie) et négatifs (comme la détresse psychologique) associés. Résultats Nous avons confirmé la validité du modèle à trois facteurs du bien-être émotionnel, social et psychologique dans le cadre d’une AFC de deux échantillons distincts, et ce, après avoir intégré les quatre erreurs corrélées entre les questions relatives à l’échelle du bien-être social. Nous avons observé, comme prévu, des corrélations significatives entre le bien-être émotionnel, psychologique et social et les concepts associés. Le coefficient alpha de Cronbach était de 0,82 pour les sous-échelles du bien-être émotionnel et du bien-être psychologique et de 0,77 pour le bien-être social. Conclusion Notre étude suggère que le CSM-QA permet de rendre compte du modèle à trois facteurs de la santé mentale positive de la population canadienne. Toutefois, la prudence est de mise lorsque l’on utilise l’échelle du bien-être social, qui ne s’est pas avérée aussi efficace que les autres facteurs, comme l’ont mis en évidence la nécessité d’ajouter plusieurs termes d’erreur corrélés afin d’obtenir un ajustement adéquat du modèle, le pourcentage plus élevé de données manquantes pour ces questions et les corrélations plus faibles avec les concepts connexes. Comme le bien-être social constitue un élément important d’une évaluation exhaustive de la santé mentale positive, la tenue d’autres recherches est recommandée.


2007 ◽  
Vol 18 (1) ◽  
pp. 23-51 ◽  
Author(s):  
Liliane Sayegh ◽  
Jean-Claude Lasry

RÉSUMÉ Cette étude transversale examine l'effet de l'immigration et du stress d'acculturation sur la santé mentale d'un échantillon aléatoire de 197 immigrants libanais à Montréal (113 hommes et 84 femmes). Le modèle orthogonal d'identification culturelle a été employé pour déterminer si le style d'acculturation adopté par les immigrants a un effet sur la santé mentale ou sur le stress d'acculturation. Les résultats ne démontrent aucune différence significative entre le taux de détresse psychologique des immigrants libanais et celui de la population québécoise. Parmi les indices de stress d'acculturation, seuls les problèmes d'adaptation permettent de prédire la détresse psychologique. De plus, les styles d'acculturation n'ont pas d'impact significatif sur la détresse psychologique ni sur les indices du stress d'acculturation, à l'exception de la discrimination perçue. Les immigrants qui ont adopté le style Assimilation déclarent avoir ressenti moins de discrimination que ceux des styles Ethnocentrisme et Intégration. Les études canadiennes sur l'adaptation des immigrants sont reprises pour interpréter les résultats de cette recherche.


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