Pour une prise en soins globale et intégrative
La tâche d’accompagnement spirituel en milieu de santé est en pleine transformation dans nos sociétés occidentalisées. Différents signes en sont l’expression. Dans le monde hospitalier, tout d’abord, où les aumôniers tendent en de nombreux endroits à devenir des accompagnants spirituels dont l’appartenance confessionnelle n’est plus affichée et dont les compétences sont mises au service de tous. Dans les dispositifs de soins envisagés plus largement, ensuite, où d’autres acteurs présents dans ces dispositifs (médecins, infirmières, assistants sociaux, psychologues, etc.) cherchent comment intégrer la spiritualité dans les soins. Il en résulte divers modèles de prise en soins de la spiritualité dont la mise en œuvre s’étend hors du monde des hôpitaux. On en trouve des expressions dans des établissements qui accueillent des personnes âgées, par exemple. Plus récemment, des expériences en cours cherchent également comment intégrer la spiritualité dans les soins à domicile. Toutes ces démarches invitent à préciser ce que l’anglais désigne par « spiritual care ». C’était notamment l’enjeu du colloque international intitulé « Clinique du sens » qui s’est tenu à l’Université de Lausanne le 14 et 15 novembre 2019. Le texte qui suit propose quelques pistes de réflexion en vue d’une prise en soins globale et intégrée de la personne souffrante. Ces pistes ont pour but de baliser le débat sous-jacent aux diverses interventions qui ont pris place durant ce colloque.