Les enjeux du numérique en sciences sociales et humaines

Devenu « univers », « ère », « révolution » ou même « culture », le numérique est un phénomène technologique, social et culturel qui affecte les activités les plus ordinaires de notre vie quotidienne. Il modifie notre rapport à la temporalité −immédiateté, simultanéité, accélération− et à l’espace où nous sommes passés successivement d’une culture sédentaire, celle de la chaise et d’ un ordinateur du web 1.0 ; à une culture nomade, celle des dispositifs mobiles du web 2.0. Il change sinon bouleverse nos relations interpersonnelles, nos modes de penser, d’imaginer et de créer, de travailler, d’accéder au savoir ainsi que nos façons de produire et de diffuser les connaissances et les expériences du monde. En français et en espagnol, les onze contributions d’enseignants-chercheurs et de professionnels réunies dans cet ouvrage mettent en lumière comment, au XXIe siècle, le numérique touche aussi bien la _praxis_ que _l’épistémè_ des sciences humaines. Analyse discursive de SMS, de messages sur_ WhatsApp_, de _Tweets_, de commentaires en ligne, de textes juridiques et statutaires, didactisation des outils numériques en langues maternelles, traduction et adaptation de spots publicitaires, pratique numérique dans le tourisme culturel, numérisation de collections à la Bibliothèque nationale de France ou au Château de Versailles, diffusion de séries sur des plateformes numériques sont autant d’exemples qui témoignent d’ une humanité technologique façonnée par le numérique… Un numérique ouvrant la voie à un éventuel _homo numericus_ doté d’une multitude d’écrans et de claviers lui obéissant au doigt et à l’œil.

2012 ◽  
Vol 2 (5) ◽  
pp. 3
Author(s):  
Kadma Marques Rodrigues

Originalmente intitulado Le sociologue et l’historien, este artigo foi publicado na Revista Sciences Humaines (www.scienceshumaines.fr), em número especial (L’oeuvre de Pierre Bourdieu) difundido por ocasião da morte deste autor, em 2002 (p. 80-85). Nele Martine Fournier entrevista Roger Chartier, Diretor de Estudos na École des Hautes Études em Sciences Sociales


2009 ◽  
Vol 7 (1) ◽  
pp. 19-54 ◽  
Author(s):  
Christine Thoër ◽  
Janine Pierret ◽  
Joseph Josy Lévy

Résumé La progression de l’utilisation « non médicale » des médicaments, que ceux-ci soient disponibles avec ou sans ordonnance, apparaît aujourd’hui comme une préoccupation d’importance croissante dans le champ de la santé publique. Cette tendance, qui touche particulièrement les adolescents et les jeunes adultes, englobe une multitude de pratiques, allant du détournement à l’automédication en passant par « l’abus » et le dopage, pratiques qui seront définies ici et qui peuvent conduire au développement d’une dépendance au médicament. S’appuyant sur une revue de la littérature en sciences sociales et en santé publique, cet article met en évidence les problèmes que soulève la catégorisation des pratiques, notamment parce que les frontières entre les usages licites et illicites du médicament semblent de plus en plus brouillées dans les sociétés contemporaines. L’utilisation « non médicale » du médicament s’inscrit dans un contexte social marqué par un plus grand accès aux produits pharmaceutiques et aux savoirs qui s’y rapportent ainsi que par une tendance à la banalisation du recours chimique dans la vie quotidienne. Cet usage de l’assistance chimique à la vie quotidienne soulève la question de l’autonomie du sujet en santé et du rapport des individus à l’expertise médicale.


2018 ◽  
Vol 7 (13) ◽  
pp. 161-185
Author(s):  
Luis Alfonso Paláu Castaño

El libro dirigido por Jean-François Dortier, sociólogo francés, autor de Sciences humaines. Panorama des connaissances (Ciencias humanas: panorama del conocimiento, 2010) y de l’Homme, cet étrange animal. Aux origines du langage, de la culture et de la pensée (El hombre, ese extraño animal. Los orígenes del lenguaje, la cultura y el pensamiento, 2012); quien además ha dirigido numerosas obras de síntesis como el Dictionnaire des sciences humaines (Diccionario de las ciencias humanas, 2004/2008), y el Dictionnaire des sciences sociales (Diccionario de las ciencias sociales, 2013), todos publicados por la casa editorial Sciences Humaines –fundada por el mismo Dortier–, constituye un aporte al campo de investigación de la ciencias cognitivas contemporáneas. El libro despliega una reflexión genealógica sobre la constitución de dichas ciencias cuya semilla fue la invención del computador. La revista Ciencias Sociales y Educación agradece a la editorial Sciences Humaines permitirnos publicar en español los fragmentos del libro que pueden apreciar a continuación. *Traducción del francés al español de Luis Alfonso Paláu Castaño, Medellín, noviembre 13 del 2016, de Dortier (2014, pp. 7-30, 91-94) Revisada para su publicación en la revista Ciencias Sociales y Educación de la Universidad de Medellín, en marzo 12 del 2019. Se reconstruye al final la bibliografía de referencias a las que alude Dortier en estos fragmentos (nota del editor).


2002 ◽  
Vol 57 (3) ◽  
pp. 753-772
Author(s):  
James Turner ◽  
Eli Commins

RésuméLes historiens des États-Unis présument que le mot «science», au XIXe siècle, signifiait, implicitement, les sciences naturelles, tout comme au XXe siècle. Il en résulte qu’ils attribuent les changements profonds dans la vie intellectuelle à l’importance grandissante des sciences naturelles. Une lecture plus attentive montre que «science», avant 1900, avait un sens plus large, comprenant les sciences humaines tout autant que les sciences naturelles. Cette reconsidération de la carte épistémologique de l’Amérique du XIXe siècle apporte un éclairage nouveau sur les traits déterminants de la vie intellectuelle des années post-1900, tels que l’essor des sciences sociales, la formation des universités consacrées à la recherche et l’origine de la modernité séculaire elle-même.


2005 ◽  
Vol 23 (3) ◽  
pp. 275-284
Author(s):  
Alfred Dumais

Au Québec comme ailleurs, la mise sur pied des structures propres à la société technologique a souvent suscité la riposte de la critique. On vient, par exemple, à peine d'entrer dans l'ère des professions qu'on lui oppose déjà les bienfaits de la déprofessionnalisation. Les sociétés modernes, pour la plupart, n'ont pas encore atteint un niveau de productivité digne de leurs ressources ; et pourtant des études de plus en plus étendues s'attaquent aux effets de contre-productivité qu'elles engendrent. De même, les structures administratives contrôlent toujours difficilement les coordonnées complexes d'une gestion efficace, pendant que se multiplient les critiques contre toute forme d'organisation bureaucratique. Et pourrait ainsi s'allonger la liste des illustrations, prises au sein des structures sociales dites modernes qui, une fois instaurées, s'affirment en leur contraire. Faut-il chercher dans la dynamique même du mode de production industrielle les germes de sa propre destruction, selon les propos d'un manifeste célèbre? Ou bien faut-il retrouver là le résultat des interventions des spécialistes des sciences humaines qui, dans la culture contemporaine, se sont donné comme rôle d'être la conscience critique des institutions sociales existantes ? Quoi qu'il en soit, l'institution est au cœur d'une crise ou mieux d'un enjeu qui pourrait bien être celui de l'imaginaire. Pour la société québécoise tout au moins, les travaux de Jean-Charles Falardeau ont largement contribué à lancer le débat. C'est comme si l'implantation des structures de la société moderne venait menacer l'imagination. C'est comme si l'espace et le temps accordés à la dissidence se faisaient de plus en plus restreints. En retour, les protestations de la critique qui devraient puiser aux sources de l'imaginaire ne font pas toujours preuve d'imagination. Le vieux Hegel avait sans doute raison de s'inquiéter du statut ambigu de celui qui critique tout en étant incapable de proposer des formules de dépassement. Par sa dialectique, il tentait de fonder la possibilité de la synthèse ; en langage contemporain, c'est le passage difficile de la critique à l'utopie qui est ici évoqué. Autrement dit, les institutions sociales ont tendance à sécréter leur propre déséquilibre. Mais comment se situent-elles face aux manifestations diverses de l'imagination qui pourrait les régénérer? Le problème que l'on pose, c'est celui du fondement des nouvelles mythologies qui esquissent les grandes lignes d'un monde neuf ou d'une culture inédite. Encore faut-il, comme le faisait Socrate, trouver un exemple dans la vie quotidienne qui illustre ce problème. L'exemple sera celui de la santé. Il permettra de soulever une série de questions, toutes reliées les unes aux autres, sur la nature de l'institution, de la critique, de la mythologie et, bien entendu, de la santé.


2006 ◽  
Vol 32 (1) ◽  
pp. 31-52
Author(s):  
Claude Lessard

Résumé Une démarche de type « evidence-based policy » implique que soient mis en place des dispositifs de compilation de la recherche existante, un concept et des indicateurs de qualité de la recherche, et une compréhension ou une interprétation de ce que la recherche « dit » ou ne « dit pas ». Dans le cas des sciences humaines et sociales, cela est loin d’être évident, non seulement à cause des médiations idéologiques, mais aussi à cause de la difficulté des consensus sur des indicateurs de qualité de la recherche et du caractère incertain et incomplet du savoir des sciences sociales. Le présent article analyse le vif débat, présentement en cours aux États-Unis, à propos de la certification des enseignants du primaire et du secondaire.


2002 ◽  
Vol 19 (2) ◽  
pp. 15-36 ◽  
Author(s):  
Michel FREITAG

Résumé Dans la foulée d'une certaine crise épistémologique et théorique du positivisme (sa méthodologie se porte bien, Dieu merci!), on a pu assister depuis une dizaine d'années à un regain de popularité et de légitimité "scientifique" des différentes problématiques "compréhensives" dans les sciences sociales. Mais en insistant sur la "dimension significative" et "subjective" de l'action, ces approches "interprétatives" font resurgir au centre des préocupations épistémologiques le problème de la normativité immanente à l'objet d'étude, aussi bien que celui de l'implication "idéologique" des sciences humaines. La question est donc maintenant de savoir dans quelle mesure lesdites sciences humaines sont prêtes à assumer théoriquement cette double dimension, objective et subjective, de leur pratique cognitive comprise comme rapport critique à la société, et elle est du même coup de savoir si elles disposent d'un modèle adéquat pour reconnaître cette dimension normative en sa spécificité ontologique et épistémologique. C'est un tel modèle que voudrait esquisser philosophiquement le présent article, pour en dégager quelques idées directrices touchant à une réorientation pédagogique, à caractère non dogmatique mais réflexif, de la tâche normative qui échoit aux sciences humaines dans la société contemporaine.


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