scholarly journals Biodiversité et services écosystémiques en forêts tropicales : le rôle des affectations des terres forestières dans la région du Dja, Cameroun

2020 ◽  
Vol 345 ◽  
pp. 105-106
Author(s):  
Simon LHOEST

Des dizaines de millions de personnes dépendent des forêts tropicales pour leur subsistance en Afrique centrale. Ces écosystèmes abritent une biodiversité unique et fournissent d'importants services écosystémiques (SE), qui peuvent varier en fonction des stratégies de gestion. Dans cette thèse de doctorat, nous avons évalué la biodiversité et les services écosystémiques dans le paysage du Dja au Cameroun, dans trois affectations des terres forestières : une aire protégée, une concession forestière certifiée FSC et trois forêts communautaires. Tout d'abord, nous avons évalué la valeur de conservation des forêts sur la base de la richesse et de la composition en espèces de deux groupes taxonomiques : les mammifères et les bousiers. Les espèces les plus grandes et les plus menacées ont été détectées dans l’aire protégée et les zones les plus éloignées de la concession forestière, mieux préservées de l'influence humaine. En revanche, les forêts communautaires sont particulièrement défaunées et dégradées en raison de leur proximité avec les routes et les villages, mais elles couvrent des superficies beaucoup plus limitées et conservent une canopée fermée. Deuxièmement, des entretiens identifiant les perceptions de l'offre en SE ont montré que, contrairement aux services de régulation qui ont été rarement mentionnés, les services d’approvisionnement et culturels sont les plus importants pour les populations locales. Parmi ceux-ci, la viande de brousse est le seul service pour lequel l’offre de la forêt n’est pas suffisante pour les populations locales. Troisièmement, en combinant des entretiens et enquêtes de terrain, nous avons quantifié l'utilisation de huit SE d'approvisionnement et culturels par les populations locales. Nous avons constaté que le bois de feu et le bois d'œuvre sont utilisés de manière durable par les populations locales, tandis que la chasse et la consommation de viande de brousse dépassent les seuils de durabilité. Concilier la conservation de la faune sauvage, la sécurité alimentaire et les pratiques de chasse durable est un défi majeur en Afrique centrale. Pour ce faire, il est essentiel d’intégrer toutes les parties prenantes dans les stratégies de gestion forestière durable, permettant d’identifier les leviers sociaux qui sous-tendent les changements de comportement des utilisateurs des forêts.

2019 ◽  
Vol 338 ◽  
pp. 57 ◽  
Author(s):  
Gauthier Ligot ◽  
Nicolas Dubart ◽  
Mauriad Tchowo Hapi ◽  
Sébastien Bauwens ◽  
Jean-Louis Doucet ◽  
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La connaissance du volume exploitable est une information essentielle tant pour la gestion que pour le contrôle de l’exploitation forestière. En Afrique centrale, l’estimation des volumes repose essentiellement sur l’utilisation de tarifs de cubage à une entrée, spécifique à chaque essence, et prédisant le volume exploitable à partir du diamètre de l’arbre. Or, récemment, de nombreux acteurs de la gestion forestière au Cameroun rapportent une inadéquation entre les volumes commerciaux estimés avec les tarifs de cubage imposés par l’administration et les volumes estimés à partir des mesures de la longueur et du diamètre des billes exploitées. Afin de vérifier la justesse des tarifs de cubage imposés par l’administration camerounaise, nous avons réalisé un échantillonnage destructif pour 12 essences jouant un rôle crucial dans le commerce du bois au Cameroun, et développé de nouveaux tarifs de cubage, qui ont été comparés avec les tarifs imposés par l’administration camerounaise et 52 autres tarifs de cubage disponibles dans la littérature. Dans quatre concessions forestières du Cameroun, représentatives des différentes conditions écologiques prévalant dans ce pays, 732 arbres ont été abattus et leur volume a été mesuré par la méthode des billons successifs. Des tarifs de cubage à une entrée, fonction uniquement du diamètre de référence, ont ensuite été ajustés par la méthode des moindres carrés généralisés. Notre étude confirme l’existence de biais entre les volumes mesurés et les volumes estimés en utilisant les tarifs de cubage imposés par l’administration camerounaise. En conséquence, de nouveaux tarifs de cubage et un abaque de correction sont proposés. Enfin, la majorité des tarifs de cubage testés présentaient un biais similaire qui résulte vraisemblablement d’une évolution de la ressource et des pratiques d’exploitation.


2013 ◽  
Vol 315 (315) ◽  
pp. 29 ◽  
Author(s):  
Guillaume Lescuyer ◽  
Julienne Nadège Essoungou

Quoique la gestion forestière multiusages (Gfmu) soit promue par les codes forestiers d'Afrique centrale, cette approche reste mal comprise et peu mise en oeuvre pour les forêts de production et les forêts communautaires. L'article présente les résultats de 62 entretiens avec des personnes impliquées dans la gestion forestière au Cameroun, au Gabon et en République démocratique du Congo, et fait ressortir trois interprétations de la Gfmu : une exploitation durable du bois intégrant secondairement les usages des autres acteurs ; une utilisation coutumière des ressources par les populations locales ; une gestion planifiée et formelle de la diversité des biens et fonctions fournis par ces écosystèmes. L'analyse détaillée de huit études de cas montre en pratique que l'aménagement durable de la forêt se focalise presque toujours sur l'exploitation du bois ; quoique l'utilisation du gibier et la collecte des produits forestiers non ligneux soient systématiquement mentionnés dans les documents d'aménagement. À l'inverse, les services environnementaux - séquestration du carbone, protection des bassins versants - ou les biens publics y sont quasi absents. L'inscription de différents usages dans les documents de gestion ne suffit toutefois pas pour qu'ils soient toujours mis en oeuvre sur le terrain. Trois pistes sont explorées pour renforcer l'application de la Gfmu dans le bassin du Congo : concevoir la Gfmu à l'échelle du paysage et non à celle du massif forestier ; améliorer le contenu des documents d'aménagement forestier pour y inclure et valoriser l'ensemble des usages de la forêt ; renforcer le contrôle de l'application effective des documents de gestion, grâce à la certification ou à un meilleur contrôle du respect de la légalité.


2015 ◽  
Vol 1 (211-212) ◽  
pp. 103-117
Author(s):  
Antonio Ferraz

En milieu montagneux et forestier, la localisation de la route et ses caractéristiques géométriques sont des informations cruciale pour de nombreuses applications écologiques et liées à la gestion forestière. Par ailleurs, le lidar aéroporté topographique est devenu une technique de télédétection reconnue pour la caractérisation fine de la surface terrestre : les Modèles Numériques de Terrain (MNT) en sont le produit standard.Cet article aborde le problème de la détection de routes sur de grandes surfaces (>1000 km2) dans de tels environnements. Pour cela, nous avons proposé une méthode fondée sur l’hypothèse que les routes peuvent être modélisées par des objets planaires suivant une direction privilégiée et avec de fortes variations du relief dans la direction orthogonale. La connaissance seule du MNT lidar à 1 m de résolution est suffisante dans notre processus, qui ne requiert donc pas le traitement supplémentaire des nuages de points 3D lidar ni de données à retour d’onde complète. L’intégralité de l’analyse se fait donc en deux dimensions. Tout d’abord, trois attributs morphologiques sont extraits du MNT et introduits dans une classification supervisée par Forêts Aléatoires des zones potentiellement "routes". Ensuite, un graphe est créé à partir de ce masque de focalisation afin de combler les éventuels manques et occlusions dus principalement à la végétation. En particulier, les noeuds sont sélectionnés avec un Processus Ponctuel, puis le graphe est élagué en suivant le modèle de route initial. Enfin, la largeur et la pente des routes sont estimées grâce au MNT avec une analyse orientée-objet. D’une part, on obtient une qualité de détection convaincante, tant au niveau de l’exhaustivité (>80%) que de la précision géométrique, supérieure à celle des bases de données topographiques 2D existantes. De plus, de nouvelles routes sont détectées grâce à la capacité du lidar à restituer le terrain sous le couvert végétal. Cependant, en présence d’un trop faible nombre de mesures lidar au niveau du sol, des routes peuvent ne pas être restituées. Enfin, nous montrons que notre méthode est adaptée à une analyse sur de grandes surfaces puisqu’elle permet des rendements de moins de 2 minutes par km2.


Author(s):  
Kelsey A. Speed ◽  
Samantha B. Meyer ◽  
Rhona M. Hanning ◽  
Shannon E. Majowicz

Introduction L’insécurité alimentaire et les maladies d’origine alimentaire constituent des enjeux importants au Canada, et on peut considérer les mesures de santé publique prises pour les résoudre comme des facteurs qui façonnent l’environnement alimentaire. De nouvelles données probantes allant dans le sens d'une interrelation entre ces deux domaines, l’objectif de cette étude était d'explorer comment, en Colombie-Britannique (Canada), les efforts en matière de sécurité alimentaire des collectivités et les pratiques de salubrité des aliments (ainsi que les problèmes de santé de la population associés) peuvent se recouper, puis d’interpréter ces résultats pour concevoir et construire un environnement alimentaire plus sain. Méthodologie Nous avons mené 14 entrevues auprès d’informateurs clés (praticiens des secteurs de la sécurité alimentaire des collectivités et de la salubrité des aliments en Colombie-Britannique) et procédé à une analyse descriptive qualitative pour trouver les points d’intersection entre ces deux secteurs. Résultats Les participants ont fait état de quatre modalités de convergence entre les deux secteurs. Ils ont signalé comment les pratiques quotidiennes de leur secteur visant à promouvoir des aliments sûrs ou sains pouvaient être favorisées ou entravées par les activités de l’autre secteur, en partie car les politiques passées, disparates, ne tenaient pas compte des nombreux effets sur la santé en lien avec l'alimentation et car certains types de produits alimentaires, comme les fruits et légumes frais, peuvent être considérés à la fois comme risqués et bénéfiques. Enfin, ils ont souligné que les deux secteurs travaillent à l’atteinte d’un même but, soit celui d’améliorer la santé de la population, même si leur optique se révèle légèrement différente. Conclusion La sécurité alimentaire et la salubrité des aliments sont connectées de plusieurs façons, ce qui a une incidence sur les spécificités de l'environnement alimentaire canadien et sur son amélioration. La collaboration entre les divers secteurs de la santé publique en lien avec l'alimentation est nécessaire pour concevoir de nouveaux programmes ou de nouvelles politiques visant à transformer les habitudes alimentaires des Canadiens.


Naturae ◽  
2021 ◽  
Author(s):  
Marion GOSSELIN ◽  
Serge CADET ◽  
Denis CARTIER ◽  
Yann DUMAS ◽  
Thierry GAUTROT ◽  
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Les Bryophytes représentent une partie importante de la biodiversité forestière. Pour étudier l’évolution de leur diversité dans le temps, ou entre modalités de gestion forestière, les protocoles de relevés doivent être adaptés à la diversité des supports colonisés, et reproductibles sans biais. Nous présentons le protocole standardisé que nous avons conçu et testé sur 14 massifs forestiers de plaine et de montagne en France métropolitaine (193 placettes). Sa faisabilité a été évaluée par retour d’expérience des opérateurs, et l’exhaustivité par la part d’espèces captées par le procotole en comparaison à des richesses de référence sur chaque placette. La reproductibilité a été évaluée par un test d’effet opérateur, sur des supports ayant chacun été inventorié par plusieurs opérateurs et fait l’objet d’un relevé de consensus. En combinant un inventaire dirigé par supports prédéfinis et un inventaire complémentaire en plein, notre protocole capte, pour les principaux types de supports, plus de 80 % de la richesse théorique calculée par l’indice Chao2. Augmenter le nombre de supports dans l’inventaire dirigé consommerait du temps pour un gain faible en espèces. L’effet opérateur joue sur le taux de détection des espèces, et peut être soit pris en compte dans les modélisations, soit réduit par entraînement. Notre protocole offre donc un bon compromis entre faisabilité, répétabilité et exhaustivité pour évaluer la diversité bryologique des peuplements forestiers de France métropolitaine dans la strate 0-2 m, dans le cadre de suivis temporels ou de comparaison de modalités écologiques ou de gestion.


2011 ◽  
Vol 31 (3) ◽  
pp. 133-140
Author(s):  
S Tsang ◽  
AM Holt ◽  
E Azevedo

Introduction Les personnes à faible revenu sont les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire; elles sont ainsi nombreuses à se tourner vers les programmes communautaires ou caritatifs d’aide alimentaire afin de bénéficier de denrées gratuites ou à faible coût. Cette évaluation des besoins vise à mieux connaître les obstacles à l’accès aux programmes d’aide alimentaire, les solutions envisageables pour améliorer l’accès aux denrées, les obstacles à la consommation de fruits et de légumes et les solutions envisageables pour augmenter celle-ci chez les personnes en situation d’insécurité alimentaire vivant à Cobourg (Ontario). Méthodologie Nous avons réalisé auprès de clients des programmes d’aide alimentaire des entrevues individuelles structurées comportant surtout des questions ouvertes. Résultats Les clients des programmes d’aide alimentaire ont indiqué que les obstacles à l’utilisation des services étaient le manque de moyens de transport et le fait que ces programmes offraient des quantités d’aliments insuffisantes ou avaient des heures d’ouverture peu pratiques. Ils ont également fait état d’un manque de fruits et de légumes à la maison et du fait que leur revenu était un obstacle à la consommation de ces aliments. Ils ont suggéré la mise en place d’un programme d’achat en grande quantité de fruits et légumes produits localement et le recours aux jardins communautaires, ce qui contribuerait à améliorer leur consommation de ces aliments. Discussion Grâce à une collaboration avec les partenaires communautaires, la plupart des obstacles cités pourraient être levés et les solutions mentionnées mises en place, ce qui aiderait les personnes à faible revenu à progresser vers la sécurité alimentaire.


2015 ◽  
Vol 325 (325) ◽  
pp. 5 ◽  
Author(s):  
Fousseni Fétéké ◽  
Jérôme Perin ◽  
Adeline Fayolle ◽  
Kasso Dainou ◽  
Nils Bourland ◽  
...  

En Afrique centrale, l’aménagement fores- tier repose sur une méthode de simulation de la production forestière peu précise, susceptible d’hypothéquer la  durabilité de l’exploitation. L’objectif de cette étude est d’améliorer la prédiction de la crois- sance pour quatre essences commerciales importantes en Afrique centrale. Le dispo- sitif d’étude a été installé dans le Sud-Est du Cameroun et comporte 387 arbres : 136 assamela (Pericopsis elata), 54 moabi (Baillonella toxisperma), 124 sapelli (En- tandrophragma cylindricum), et 73 tali (Erythrophleum suaveolens). Le diamètre a été mesuré régulièrement entre 2009 et 2012. L’intensité de la compétition a été quantifiée à l’échelle d’une placette circu- laire de 20 m de rayon installée autour de chaque arbre focal. Les caractéristiques to- pographiques et hydrologiques ont été esti- mées à l’aide d’un système d’information géographique. La croissance a été modéli- sée en intégrant le diamètre des arbres et les conditions de croissance (indice de com- pétition et environnement local). Les valeurs d’accroissement utilisées actuellement au Cameroun ne sont pas différentes des va- leurs observées en forêt non perturbée par l’exploitation forestière pour l’assamela, le moabi et le tali, mais surestiment la crois- sance de 20 % pour le sapelli. Un modèle log-normal intégrant le diamètre des arbres et l’intensité de la compétition permet d’es- timer l’accroissement des quatre essences avec un coefficient de détermination (R2) va- riant de 0,092 pour l’assamela à 0,47 pour le moabi. Les variables topographiques et hydrologiques ne permettent pas d’amé- liorer significativement la qualité des pré- dictions. Ces modèles peuvent être utilisés pour prédire l’accroissement à partir des données d’inventaires forestiers d’aména- gement tels qu’ils sont réalisés en Afrique centrale, en vue d’améliorer la définition de paramètres de gestion tels que le dia- mètre minimum d’exploitation ou le taux de reconstitution pour les quatre essences étudiées.


Author(s):  
Jasmin Bhawra ◽  
Martin Cooke ◽  
Yanling Guo ◽  
Piotr Wilk

Introduction Les enfants autochtones sont deux fois plus susceptibles d’être classés comme obèses et trois fois plus susceptibles de vivre dans l’insécurité alimentaire que les autres enfants canadiens. Le but de cette étude est d’explorer la relation entre l’insécurité alimentaire et le poids chez les enfants et les jeunes métis et des Premières Nations vivant hors réserve à l'échelle du Canada. Méthodologie Nous avons obtenu des données sur les enfants et les jeunes de 6 à 17 ans (n = 6 900) tirées de l’Enquête auprès des peuples autochtones de 2012. Nous avons testé les relations bivariées à l’aide des tests du chi-carré de Pearson et utilisé des régressions logistiques binaires imbriquées pour examiner la relation entre l’insécurité alimentaire et le poids, en tenant compte de la dimension spatiale, des caractéristiques des ménages ainsi que de l'environnement scolaire et de facteurs culturels. Résultats Environ 22 % des enfants et des jeunes métis et des Premières Nations souffraient d’embonpoint et 15 % étaient classés comme obèses. Plus de 80 % des répondants ont signalé ne pas souffrir d’insécurité alimentaire, 9 % ont fait état d’une sécurité alimentaire faible et 7 % d’insécurité alimentaire grave. Les enfants et les jeunes autochtones vivant hors réserve dans des ménages à très faible sécurité alimentaire présentaient un risque accru d’embonpoint ou d’obésité, quoique ce risque accru ne se soit pas révélé indépendant du statut socioéconomique du ménage et qu'il se soit trouvé réduit en tenant compte du revenu du ménage après ajustement en fonction de la taille de ce dernier. Un environnement scolaire négatif s'est révélé également être un prédicteur important du risque d’obésité, indépendamment des facteurs démographiques, spatiaux et liés aux ménages. Conclusion L’insécurité alimentaire et l’obésité étaient répandues parmi les groupes autochtones étudiés, et nos résultats laissent penser que les enfants et les jeunes en situation d’insécurité alimentaire souffrent également en grande proportion d’embonpoint ou d’obésité. Cette étude renforce l’importance d’inclure les déterminants sociaux de la santé tels que le revenu, l’environnement scolaire et la dimension spatiale dans les programmes ou les politiques ciblant l’obésité infantile.


2019 ◽  
Author(s):  
Gaius Bolumbu Entanga Elenga ◽  
Jean-Michel Gaillard ◽  
Dieudonné Eyul’Anki Musibono ◽  
Séraphin Ndey Bibula Ifuta ◽  
Christophe Bonenfant

AbstractDuikers are among the most sought after antelope species for bush meat in central Africa. Estimates of population abundance of duikers based on reliable methods is therefore of prime importance for their sustainable management. Here we retrieved 31 studies from the literature and compared methods used to estimate the abundance of duiker populations in African rainforests. Implemented methods all derived from seven main combinations of sampling designs and population abundance estimators. We then evaluated the relevance of those seven methods by scoring them based on eight criteria selected according to their pros and cons reported in the litterature for large-scale population management of wildlife. For management purposes, methods derived from distance sampling offer the best compromise between the implementation costs and the biological information collected. In particular, both diurnal and nocturnal distance sampling can be recommended. Hunter calls and drive-netting are less reliable, but can be used in association with other measurements in the framework of indicators of ecological changes, a monitoring approach that has been successfully used in temperate ecosystems for managing large herbivores.Funding informationMinistère de l’Environnement et du Développement Durable de la République Démocratique du Congo, Campus France and Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS).RésuméLes céphalophes sont parmi les espèces d’antilopes les plus recherchées pour la viande de brousse en Afrique centrale. L’estimation de l’abondance des populations de céphalophes revêt donc une importance primordiale pour leur gestion durable et adaptative. Nous avons extrait 31 études de la littérature et comparé les méthodes utilisées pour estimer l’abondance des populations de céphalophes dans les forêts tropicales africaines. Les méthodes employées dérivent de sept combinaisons principales de plans d’échantillonnage et d’estimateurs d’abondance. Nous avons évalué la pertinence de ces sept méthodes sur la base de critères sélectionnés en fonction de leurs avantages et inconvénients pour une gestion à grande échelle de la population. Les méthodes dérivées de l’échantillonnage par distance offrent le meilleur compromis entre les coûts de mise en œuvre et les informations biologiques collectées. Les méthodes d’échantillonnage diurne et nocturne se sont montrées les plus satisfaisantes. Les méthodes d’appel par les chasseurs et de battue au filet sont moins fiables, mais peuvent être utilisées en association avec d’autres mesures biologiques comme indicateurs de changements écologiques, une approche qui a été utilisée avec succès dans les écosystèmes tempérés pour la gestion des grands herbivores.Mots-clés:gestion durable, grands herbivores, indicateurs de changement écologique, méthode de recensement, viande de brousse


2019 ◽  
Vol 342 ◽  
Author(s):  
Achille Bernard Biwolé ◽  
Dakis-Yaoba Ouédraogo ◽  
Jean Lagarde Betti ◽  
Nicolas Picard ◽  
Vivien Rossi ◽  
...  

L'impact de l'exploitation forestière sur le renouvellement du stock de bois d'œuvre reste largement méconnu en Afrique centrale du fait du manque de données sur la dynamique des populations d’arbres exploités. C’est en particulier le cas pour l’azobé, Lophira alata, un bois d’œuvre de grande valeur commerciale. L'objectif de cette étude était double : quantifier l'effet du type forestier et de l’exploitation sur la croissance de l’azobé et simuler l'évolution du stock exploitable et du taux de reconstitution après exploitation. Nous avons effectué pendant trois ans un suivi annuel de la croissance et de la mortalité dans trois types forestiers au Cameroun : en forêt sempervirente, en forêt mixte et en forêt semi-caducifoliée. Le recrutement a été étudié uniquement en forêt mixte, sous deux conditions : en milieu exploité et non exploité. Nous avons calibré, avec ces données, un modèle matriciel de Usher. Douze scénarios d’exploitation ont été simulés en faisant varier le diamètre minimum d’exploitation de 60, 70 et 80 cm, et l’intensité de prélèvement des arbres de 100, 80, 60 et 40 %. La croissance de l’azobé est influencée à la fois par le type forestier et l'exploitation. Les arbres de forêt sempervirente ont une croissance plus faible jusqu’à 50 cm de diamètre, alors que la croissance maximale prédite pour ce type forestier est la plus élevée. L'exploitation a par ailleurs stimulé la croissance. Enfin, l’exploitation de l'azobé ne respecte pas le principe du rendement soutenu : ses taux de croissance à long terme varient entre 0,54 et 0,83. Pour garantir la durabilité de son exploitation au Cameroun, une sylviculture dynamisant la croissance des futurs arbres exploitables, ainsi que leur régénération, s’avère indispensable.


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