scholarly journals MODÉLISER LA CROISSANCE DE QUATRE ESSENCES POUR AMÉLIORER LA GESTION FORESTIÈRE AU CAMEROUN

2015 ◽  
Vol 325 (325) ◽  
pp. 5 ◽  
Author(s):  
Fousseni Fétéké ◽  
Jérôme Perin ◽  
Adeline Fayolle ◽  
Kasso Dainou ◽  
Nils Bourland ◽  
...  

En Afrique centrale, l’aménagement fores- tier repose sur une méthode de simulation de la production forestière peu précise, susceptible d’hypothéquer la  durabilité de l’exploitation. L’objectif de cette étude est d’améliorer la prédiction de la crois- sance pour quatre essences commerciales importantes en Afrique centrale. Le dispo- sitif d’étude a été installé dans le Sud-Est du Cameroun et comporte 387 arbres : 136 assamela (Pericopsis elata), 54 moabi (Baillonella toxisperma), 124 sapelli (En- tandrophragma cylindricum), et 73 tali (Erythrophleum suaveolens). Le diamètre a été mesuré régulièrement entre 2009 et 2012. L’intensité de la compétition a été quantifiée à l’échelle d’une placette circu- laire de 20 m de rayon installée autour de chaque arbre focal. Les caractéristiques to- pographiques et hydrologiques ont été esti- mées à l’aide d’un système d’information géographique. La croissance a été modéli- sée en intégrant le diamètre des arbres et les conditions de croissance (indice de com- pétition et environnement local). Les valeurs d’accroissement utilisées actuellement au Cameroun ne sont pas différentes des va- leurs observées en forêt non perturbée par l’exploitation forestière pour l’assamela, le moabi et le tali, mais surestiment la crois- sance de 20 % pour le sapelli. Un modèle log-normal intégrant le diamètre des arbres et l’intensité de la compétition permet d’es- timer l’accroissement des quatre essences avec un coefficient de détermination (R2) va- riant de 0,092 pour l’assamela à 0,47 pour le moabi. Les variables topographiques et hydrologiques ne permettent pas d’amé- liorer significativement la qualité des pré- dictions. Ces modèles peuvent être utilisés pour prédire l’accroissement à partir des données d’inventaires forestiers d’aména- gement tels qu’ils sont réalisés en Afrique centrale, en vue d’améliorer la définition de paramètres de gestion tels que le dia- mètre minimum d’exploitation ou le taux de reconstitution pour les quatre essences étudiées.

2013 ◽  
Vol 315 (315) ◽  
pp. 29 ◽  
Author(s):  
Guillaume Lescuyer ◽  
Julienne Nadège Essoungou

Quoique la gestion forestière multiusages (Gfmu) soit promue par les codes forestiers d'Afrique centrale, cette approche reste mal comprise et peu mise en oeuvre pour les forêts de production et les forêts communautaires. L'article présente les résultats de 62 entretiens avec des personnes impliquées dans la gestion forestière au Cameroun, au Gabon et en République démocratique du Congo, et fait ressortir trois interprétations de la Gfmu : une exploitation durable du bois intégrant secondairement les usages des autres acteurs ; une utilisation coutumière des ressources par les populations locales ; une gestion planifiée et formelle de la diversité des biens et fonctions fournis par ces écosystèmes. L'analyse détaillée de huit études de cas montre en pratique que l'aménagement durable de la forêt se focalise presque toujours sur l'exploitation du bois ; quoique l'utilisation du gibier et la collecte des produits forestiers non ligneux soient systématiquement mentionnés dans les documents d'aménagement. À l'inverse, les services environnementaux - séquestration du carbone, protection des bassins versants - ou les biens publics y sont quasi absents. L'inscription de différents usages dans les documents de gestion ne suffit toutefois pas pour qu'ils soient toujours mis en oeuvre sur le terrain. Trois pistes sont explorées pour renforcer l'application de la Gfmu dans le bassin du Congo : concevoir la Gfmu à l'échelle du paysage et non à celle du massif forestier ; améliorer le contenu des documents d'aménagement forestier pour y inclure et valoriser l'ensemble des usages de la forêt ; renforcer le contrôle de l'application effective des documents de gestion, grâce à la certification ou à un meilleur contrôle du respect de la légalité.


2015 ◽  
Vol 1 (211-212) ◽  
pp. 119-127
Author(s):  
Laurent Dedry ◽  
Philippe Lejeune

La hauteur dominante est une information souvent utilisée en gestion forestière. Il s'agit d'un bon indicateur du niveau de développement des peuplements, pouvant être employé pour estimer le niveau de productivité des peuplements purs équiennes. Cependant, son estimation à partir de mesures de terrain est relativement fastidieuse et coûteuse. Depuis plusieurs années, le LiDAR est reconnu pour sa capacité à estimer la hauteur des couverts forestiers de manière précise. En Wallonie, une couverture LiDAR basse densité (0,8 points/m² au sol) est disponible sur l’intégralité du territoire. Cet article présente un outil d’aide à la gestion forestière s’appuyant sur un modèle de prédiction de la hauteur dominante à partir de données LiDAR aérien. Les estimations fournies par ce modèle sont ensuite couplées à des modèles de croissance en hauteur dominante qui permettent une mise à jour de la hauteur dominante au cours du temps et l’estimation du Site Index (indice de productivité). Cet outil a été validé pour les peuplements d’épicéa commun (Picea abies (L.) H. Karst.f) et de douglas (Pseudotsuga menziesii (Mirb.) Franco) sur une emprise géographique correspondant à la Wallonie (Belgique).Pour permettre une utilisation aisée, il a été intégré dans un plugin du logiciel de Système d’Information Géographique (SIG) open source QGIS. Gratuit et facile d’utilisation, il est destiné aux gestionnaires forestiers et aux scientifiques.


2020 ◽  
Vol 345 ◽  
pp. 105-106
Author(s):  
Simon LHOEST

Des dizaines de millions de personnes dépendent des forêts tropicales pour leur subsistance en Afrique centrale. Ces écosystèmes abritent une biodiversité unique et fournissent d'importants services écosystémiques (SE), qui peuvent varier en fonction des stratégies de gestion. Dans cette thèse de doctorat, nous avons évalué la biodiversité et les services écosystémiques dans le paysage du Dja au Cameroun, dans trois affectations des terres forestières : une aire protégée, une concession forestière certifiée FSC et trois forêts communautaires. Tout d'abord, nous avons évalué la valeur de conservation des forêts sur la base de la richesse et de la composition en espèces de deux groupes taxonomiques : les mammifères et les bousiers. Les espèces les plus grandes et les plus menacées ont été détectées dans l’aire protégée et les zones les plus éloignées de la concession forestière, mieux préservées de l'influence humaine. En revanche, les forêts communautaires sont particulièrement défaunées et dégradées en raison de leur proximité avec les routes et les villages, mais elles couvrent des superficies beaucoup plus limitées et conservent une canopée fermée. Deuxièmement, des entretiens identifiant les perceptions de l'offre en SE ont montré que, contrairement aux services de régulation qui ont été rarement mentionnés, les services d’approvisionnement et culturels sont les plus importants pour les populations locales. Parmi ceux-ci, la viande de brousse est le seul service pour lequel l’offre de la forêt n’est pas suffisante pour les populations locales. Troisièmement, en combinant des entretiens et enquêtes de terrain, nous avons quantifié l'utilisation de huit SE d'approvisionnement et culturels par les populations locales. Nous avons constaté que le bois de feu et le bois d'œuvre sont utilisés de manière durable par les populations locales, tandis que la chasse et la consommation de viande de brousse dépassent les seuils de durabilité. Concilier la conservation de la faune sauvage, la sécurité alimentaire et les pratiques de chasse durable est un défi majeur en Afrique centrale. Pour ce faire, il est essentiel d’intégrer toutes les parties prenantes dans les stratégies de gestion forestière durable, permettant d’identifier les leviers sociaux qui sous-tendent les changements de comportement des utilisateurs des forêts.


2019 ◽  
Vol 338 ◽  
pp. 57 ◽  
Author(s):  
Gauthier Ligot ◽  
Nicolas Dubart ◽  
Mauriad Tchowo Hapi ◽  
Sébastien Bauwens ◽  
Jean-Louis Doucet ◽  
...  

La connaissance du volume exploitable est une information essentielle tant pour la gestion que pour le contrôle de l’exploitation forestière. En Afrique centrale, l’estimation des volumes repose essentiellement sur l’utilisation de tarifs de cubage à une entrée, spécifique à chaque essence, et prédisant le volume exploitable à partir du diamètre de l’arbre. Or, récemment, de nombreux acteurs de la gestion forestière au Cameroun rapportent une inadéquation entre les volumes commerciaux estimés avec les tarifs de cubage imposés par l’administration et les volumes estimés à partir des mesures de la longueur et du diamètre des billes exploitées. Afin de vérifier la justesse des tarifs de cubage imposés par l’administration camerounaise, nous avons réalisé un échantillonnage destructif pour 12 essences jouant un rôle crucial dans le commerce du bois au Cameroun, et développé de nouveaux tarifs de cubage, qui ont été comparés avec les tarifs imposés par l’administration camerounaise et 52 autres tarifs de cubage disponibles dans la littérature. Dans quatre concessions forestières du Cameroun, représentatives des différentes conditions écologiques prévalant dans ce pays, 732 arbres ont été abattus et leur volume a été mesuré par la méthode des billons successifs. Des tarifs de cubage à une entrée, fonction uniquement du diamètre de référence, ont ensuite été ajustés par la méthode des moindres carrés généralisés. Notre étude confirme l’existence de biais entre les volumes mesurés et les volumes estimés en utilisant les tarifs de cubage imposés par l’administration camerounaise. En conséquence, de nouveaux tarifs de cubage et un abaque de correction sont proposés. Enfin, la majorité des tarifs de cubage testés présentaient un biais similaire qui résulte vraisemblablement d’une évolution de la ressource et des pratiques d’exploitation.


2019 ◽  
pp. 39-50
Author(s):  
G. Attard ◽  
Y. Rossier ◽  
J. Bardonnet ◽  
L. Eisenlohr

En France, plusieurs milliers de captages d’eau potable présentent une dégradation avérée de la qualité de l’eau due aux pollutions diffuses, par exemple liée aux nitrates ou aux micropolluants. Une bonne partie d’entre eux exploite une ressource de nappe libre, en milieu poreux. Les gestionnaires de ces captages ont besoin de connaître les secteurs sur lesquels agir en priorité pour améliorer la qualité de l’eau prélevée et le temps de retour sur investissement des actions engagées sur les aires d’alimentation de captage (AAC). Cet article présente une méthode cartographique simple d’utilisation permettant d’optimiser les programmes d’actions consacrés à la reconquête qualitative de ces captages. Cette méthode repose sur le choix, la projection et le traitement dans un système d’information géographique (SIG) d’abaques mis à disposition par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). Ces abaques ont été élaborés par modélisation numérique déterministe en résolvant l’équation d’advection-dispersion en écoulement inversé. Les données nécessaires pour l’application de cette méthode sont : une cartographie de l’AAC avec la localisation du captage, une carte piézométrique de l’aquifère et sa perméabilité, la recharge pluviométrique de la nappe et le débit du captage. La projection d’un abaque sur une AAC permet d’obtenir une cartographie des parcelles qui ont la plus forte contribution à l’alimentation du captage ainsi que les temps de transit de l’eau souterraine jusqu’au captage les plus courts. Ainsi, la méthode proposée constitue une aide à la décision pour la construction des programmes d’actions destinés à reconquérir la qualité des captages d’eau potable et permet le suivi et l’analyse des actions déjà mises en œuvre.


2020 ◽  
Vol 9 (1) ◽  
pp. 84-88
Author(s):  
Govinda Prasad Dhungana ◽  
Laxmi Prasad Sapkota

 Hemoglobin level is a continuous variable. So, it follows some theoretical probability distribution Normal, Log-normal, Gamma and Weibull distribution having two parameters. There is low variation in observed and expected frequency of Normal distribution in bar diagram. Similarly, calculated value of chi-square test (goodness of fit) is observed which is lower in Normal distribution. Furthermore, plot of PDFof Normal distribution covers larger area of histogram than all of other distribution. Hence Normal distribution is the best fit to predict the hemoglobin level in future.


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