scholarly journals Estimation du risque de cancer lié à l'exposition au tritium dans le cadre des activités courantes de la centrale nucléaire de Pickering (Ontario)

2013 ◽  
Vol 33 (4) ◽  
pp. 278-289
Author(s):  
S Wanigaratne ◽  
E Holowaty ◽  
H Jiang ◽  
TA Norwood ◽  
R Pietrusiak ◽  
...  

Introduction D'après les données dont nous disposons, les niveaux actuels des émissions de tritium provenant des réacteurs CANDU au Canada n'entraîneraient pas d'effets néfastes sur la santé. Toutefois, les études ne précisent pas les doses spécifiques au tritium, et reposent sur un petit nombre de cas. La présente étude avait pour but de déterminer si le tritium émis par la centrale nucléaire de Pickering, en Ontario, lors de ses activités courantes, est associé à un risque de cancer. Méthodologie Nous avons constitué une cohorte rétrospective en couplant les données sur les résidents de Pickering et de North Oshawa (1985) à celles sur les nouveaux de cas cancer (1985-2005). Nous avons examiné les cas de cancer tous sièges combinés, ainsi que les cas de leucémie, de cancer du poumon, de cancer de la thyroïde et de cancer infantile (6-19 ans) pour les sujets de sexe masculin et féminin, de même que les cas de cancer du sein chez la femme. Les estimations de la concentration de tritium reposaient sur un modèle de dispersion atmosphérique qui intégrait les caractéristiques des émissions annuelles de tritium et les données météorologiques. Chaque membre de la cohorte s'est vu assigner une estimation de la concentration de tritium, en fonction de son lieu précis de résidence. Une analyse des années-personnes a permis de déterminer si les cas de cancer observés étaient plus nombreux que prévus. Un modèle de régression des risques proportionnels de Cox a servi à établir si le tritium était associé à des cancers radiosensibles à Pickering. Résultats Une analyse des années-personnes a révélé que le nombre de cas de cancer chez les jeunes filles était significativement plus élevé que prévu (rapport standardisé d'incidence [RSI] = 1,99, intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,08 à 3,38). L'explication la plus plausible de cette observation est le recours à des comparaisons multiples. Les modèles de Cox ont révélé que le cancer du poumon chez la femme était significativement plus élevé à Pickering qu'à North Oshawa (RR = 2,34; IC à 95 % : 1,23 à 4,46) et que le tritium n'était pas associé à une augmentation du risque. La méthodologie améliorée de la présente étude nous permet de mieux comprendre les risques de cancer associés à une exposition à de faibles doses de tritium. Conclusion Les doses estimées de tritium n'ont pas été associées à une augmentation du risque de cancers radiosensibles à Pickering.

2011 ◽  
Vol 31 (2) ◽  
pp. 82-89
Author(s):  
J Nowatzki ◽  
B Moller ◽  
A Demers
Keyword(s):  

Introduction Projeter le fardeau du cancer est important pour l’évaluation des stratégies de prévention et la gestion prévisionnelle aux centres d’oncologie. Méthodologie Nous avons projeté le taux d’incidence du cancer et le nombre de cas de cancer pour la population du Manitoba à l’aide de projections démographiques provenant du Bureau des statistiques du Manitoba pour la période 2006-2025 et de données sur l’incidence du cancer issues du Registre du cancer du Manitoba pour la période 1976-2005. Les données ont été analysées au moyen d’une version modifiée du modèle âge-période-cohorte élaborée et évaluée dans les pays nordiques. Résultats Selon les projections, l’incidence globale du cancer au Manitoba ne devrait pas varier considérablement entre 2006 et 2025. L’incidence du cancer du poumon normalisée selon l’âge devrait diminuer, en particulier chez les hommes, ce qui met en évidence l’importance de la prévention en matière de tabagisme. Le nombre total de nouveaux cas de cancer par année devrait augmenter de 36 % pendant la période visée par les projections, une augmentation attribuable principalement aux changements démographiques. Conclusion La planification des ressources et des infrastructures devra tenir compte de l’augmentation prévue des cas de cancer, en lien avec l’accroissement de la population du Manitoba.


1902 ◽  
Vol 33 (130) ◽  
pp. 66-66
Keyword(s):  

En annonçant, dans notre dernier Bulletin (p. 43), que la moitié du prix Nobel « de la paix » avait été donnée à M. Henry Dunant, nous avons fait remarquer que cette récompense ne lui avait probablement pas été décernée comme fondateur de la Croix-Rouge, mais seulement comme en ayant eu le premier l'idée, ce que nul ne songe à lui contester; et, si nous revenons aujourd'hui sur cette observation, c'est que, dans une lettre récente, reproduite par les journaux, M. Dunant, écrivant à Mme la baronne de Suttner, s'est lui-même paré de ce titre. Cela pourrait faire croire à des personnes mal informées que le jury de Christiania le lui a appliqué. Or, d'après des renseignements dignes de foi, qui nous sont parvenus, le jury Nobel, agissant prudemment, n'a motivé, croyons-nous, d'aucune manière sa décision.


2020 ◽  
Vol 5 ◽  
pp. 95-100
Author(s):  
Abdelkader Boutemadja ◽  
Sigrid Reiter

Dans le cadre de cet article nous allons expliquer la démarche entreprise pour essayer de mieux comprendre les productions actuelles d’image d’architecture. Pour ce faire, nous avons effectué des recherches sur deux niveaux complémentaire ; la systémique et la sémiotique. Si la deuxième nous permet d’utiliser des outils concrets d’analyse de l’image la première nous offre les bases théoriques pour expliquer l’objet d’étude qu’est l’image. Nous nous attarderons dans cet article sur les emprunts fait à la typologie processuelle comme approche systémique étudiants le territoire et le bâti et plus particulièrement sur la notion de moment de crise point de départ de la compréhension d’un phénomène aussi complexe que la représentation graphique du projet.


2005 ◽  
Vol 4 (3) ◽  
pp. 313-336
Author(s):  
Gérald Fortin ◽  
M.-Adélard Tremblay

Le besoin étant défini de façon subjective, l'univers des besoins de la famille constitue pour celle-ci un système normatif qui conditionnera ses conduites économiques. Cependant, la famille dans la définition de sa situation globale doit tenir compte non seulement de ses normes mais aussi du niveau réel de ses ressources, de son revenu. Nous avons pu déterminer que la définition de la situation était aussi influencée par l'histoire de la famille et par certaines dispositions psychologiques. La définition de la situation par la famille peut cependant porter sur deux objets différents. La famille peut extérioriser sa définition de la situation en exprimant son degré de satisfaction ou de privation par rapport aux différents postes du budget et par rapport à des conduites particulières. Elle peut aussi livrer sa définition en évaluant globalement la situation présente et passée. En général, il nous est apparu que la famille avait beaucoup de difficulté à subdiviser la situation en aspects particuliers et avait plutôt tendance à percevoir globalement ses chances de vie. C'est pourquoi nous voulons consacrer le présent article à l'analyse de la définition globale de la situation. À ce propos deux questions s'imposent à notre attention : a) comment les familles évaluent-elles leur revenu par rapport à leurs besoins ? et, b) de quelle façon les familles entrevoient-elles l'avenir ? Cette double interrogation nous permet de rejoindre l'univers des aspirations, c'est-à-dire ce qui est considéré comme souhaitable et réalisable dans un avenir plus ou moins rapproché. L'aspiration peut être analysée à travers les explications que fournit l'individu pour justifier un comportement et à travers les désirs que ces explications expriment. L'aspiration se révèle aussi dans les objectifs et les projets dont l'individu poursuit la réalisation. Mais tous ces différents indices qui manifestent à des degrés divers, à travers divers mécanismes, la présence d'aspirations n'apparaissent que lorsque le consommateur a atteint un certain niveau de vie. En effet, comme nous le verrons plus loin, la définition de la situation s'exprimera à travers des aspirations seulement si l'individu a réussi au préalable à satisfaire la plupart de ses besoins essentiels. Un individu qui est constamment aux prises avec les problèmes posés par l'incomplète satisfaction des besoins immédiats de sa famille peut difficilement élaborer des projets d'avenir et planifier à long terme l'amélioration de ses conditions de vie. Cependant, la possibilité de se projeter dans l'avenir par l'aspiration ne dépend pas uniquement de la situation objective (un certain niveau de vie), mais aussi de la définition de cette situation. Cette définition de la situation dépend aussi bien de la situation objective de la famille que de ses normes de consommation. C'est pourquoi, avant d'aborder l'étude des aspirations, il faut examiner la manière dont les familles jugent leur situation objective (les ressources disponibles) par rapport à leurs besoins. Cette première section s'intitulera : « La satisfaction des besoins quotidiens ». Dans une deuxième section, on définira « l'univers des aspirations » des travailleurs salariés, puis on analysera comment s'effectue le passage du besoin à l'aspiration et comment les aspirations deviennent des rêves.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S92-S93
Author(s):  
G. Monnier

La schizophrénie est une maladie mentale grave, dont la prévalence mondiale est estimée à 1 %. Malgré un manque d’études et de statistiques officielles, son existence en Afrique sub-saharienne est toutefois incontestable sur le terrain. De Devereux et al. [1] à Nathan et Stengers [2], nous verrons d’abord comment l’ethnopsychiatrie a conceptualisé différents modèles explicatifs de la pathologie mentale. Certains courants voient dans la schizophrénie une forme d’adaptation à la modernité en cours dans les pays occidentaux, alimentant ainsi la thèse d’une construction sociale de cette pathologie. Ces théories entendent analyser le rôle joué par la globalisation économique et culturelle dans l’émergence supposée de la schizophrénie en Afrique. Dans un deuxième temps, nous passerons en revue les statistiques épidémiologiques sur la santé mentale en Afrique de l’Ouest. La littérature internationale retrouve des disparités dans la répartition géographique de la schizophrénie (gradient Nord-Sud, urbanisation et migration [3] présentées comme facteurs de risque significatifs de développer la maladie, etc.). Nous confronterons ces données à celles que nous avons récoltées sur le terrain en Afrique de l’Ouest, plus particulièrement au Bénin [4]. Enfin, il sera présenté quelques vignettes cliniques de malades schizophrènes rencontrés au Bénin, au cours du partenariat entre Smao et l’ONG Saint-Camille de Lellis. Leurs profils sont variés : de tous âges, issus de différents milieux socioéconomiques, urbains ou ruraux ; la symptomatologie présentée par les schizophrènes africains diffère-t-elle de celle observée en Europe ? Du désenchaînement à la réadaptation sociale, en passant par l’utilisation de médicaments psychotropes, nous verrons quelle prise en charge pourrait leur est proposée. Notre pratique clinique nous permet ainsi de questionner cette pathologie et sa prise en charge, et de reconsidérer les résultats des recherches menées dans le domaine médical, comme dans celui des sciences humaines et sociales.


2008 ◽  
Vol 22 (1) ◽  
pp. 239-262 ◽  
Author(s):  
Robyn M. Tamblyn ◽  
Réjean Laprise ◽  
Brian Schnarch ◽  
Johanne Monette ◽  
Peter J. McLeod

RÉSUMÉ Les différences observées dans l'état de santé et l'utilisation des services médicaux, selon le sexe, se sont avérées insuffisantes pour expliquer une plus grande consommation de psychotropes chez les femmes que chez les hommes dans les pays industrialisés. Nous avons testé l'hypothèse selon laquelle les habitudes de prescription des médecins expliquent une partie importante de cette observation. Nous démontrons, à l'aide des données de la Régie de l'assurance-maladie du Québec pour les personnes âgées de 65 ans et plus, que le profil socio-démographique et le style de gestion des médecins prescripteurs sont associés de façon significative au pourcentage d'hommes et de femmes ayant obtenu une ordonnance de psychotrope dans leurs pratiques.


2020 ◽  
Vol 24 (1) ◽  
pp. 775 ◽  
Author(s):  
Máximo Diago Hernando
Keyword(s):  

Ce travail est une contribution à l'étude du rôle politique de la noblesse dans les differents territoires régionaux de la Castille avant les Trastamaras et, au même temps, une appréciation de l'importance des minorités de Fernando IV et Alfonso XI dans le procès de la consolidation de la noblesse à la tête de la vie politique de leurs propres territoires régio­naux. A cet effet, nous avons choisi la branche mineure de la famille des Haro, laquelle a exercé une influence décisive dans la vie politique des territoires de la Rioja Baja et Cameros à partir du règne d'Alfonso X jus­qu’à la majorité d'Alfonso XI. Notre attention a été fixée aux trois princi­paux représentants des Haro qui ont successivement exercé le pouvoir pendant cette période: Alfonso López de Haro, son fils Juan Alfonso de Haro I, et le fils de celui-ci Juan Alfonso de Haro II. L'analyse des moyens employés par ces trois sujets afin d'élargir les bases de leur exercise su pouvoir nous permet d'identifier aussi les principaux ressorts que, par conséquent, sont entrés en conflit avec eux pour freiner leurs projets d'expansion. Finalement, il y est aussi analysé le procès du declin de cette fami­lle après que Juan Alfonso de Haro II a été condamné A mort sous Alfonso XI, l'année 1333.


2005 ◽  
Vol 8 (3) ◽  
pp. 319-349
Author(s):  
Claude Beauchamp

Dans la société canadienne-française traditionnelle, le leadership était assez simple. Il était constitué du curé et des notables locaux, ordinairement le médecin et le notaire. Aujourd'hui, la situation est beaucoup plus complexe et les élites traditionnelles sont loin d'avoir le même pouvoir d'attraction. En milieu rural, elles ont perdu de l'influence au profit du gérant de la caisse populaire ou de l'instituteur, par exemple. Dans les milieux plus industrialisés, le syndicalisme a, lui aussi, favorisé chez nous l'émergence de nouvelles élites. Il n'est pas rare de voir le président d'un syndicat local sollicité pour occuper un poste au conseil municipal ou à la commission scolaire. De plus en plus, les officiers syndicaux exercent une influence, non seulement dans l'usine, mais aussi dans la municipalité, parfois même dans la région. À un autre échelon, nous retrouvons les permanents syndicaux. Peu nombreux il y a quelques années, ils sont aujourd'hui environ deux cents dans la seule Confédération des syndicats nationaux et ils sont répartis dans les principaux centres industriels de la province. Ces permanents syndicaux exercent un véritable leadership, d'abord sur les officiers et les membres des syndicats avec lesquels ils ont particulièrement à travailler, ensuite dans leur propre milieu, car eux aussi sont souvent sollicités pour assumer des responsabilités dans leur paroisse ou dans leur municipalité. Nous croyons que l'étude de ces nouvelles élites constitue une voie privilégiée pour expliquer l'évolution du Canada français. Elle nous permet de la saisir dans son dynamisme interne, en nous adressant à ceux-là qui sont non seulement les témoins de cette évolution mais qui la provoquent et l'orientent. Nous avons choisi de nous intéresser plus particulièrement aux permanents syndicaux. Parmi ceux-ci, nous retrouvons deux groupes : ceux qui ont accédé à cette fonction après avoir fait des études supérieures, généralement un cours universitaire ; ceux qui viennent de la base, ceux qui ont travaillé en usine ou dans des chantiers de construction, ont occupé diverses fonctions à l'intérieur de leur syndicat et qui, par la suite, furent libérés pour devenir permanents syndicaux. Il ne sera question ici que de ces derniers. Quelques permanents syndicaux sont au service de certains syndicats locaux dont les effectifs sont assez considérables mais la plupart sont à l'emploi, soit d'une fédération ou d'un conseil central, soit de la Confédération des syndicats nationaux comme telle. Le permanent syndical peut s'occuper de l'organisation de nouveaux syndicats, de la négociation des conventions collectives, de la discussion des griefs, de la préparation et de la direction des grèves ; il peut aussi être affecté à divers services comme le Service d'éducation. Il est habituellement agent d'affaires, organisateur ou conseiller technique. La plupart des permanents sont attachés à une fonction particulière, mais d'autres voient à l'ensemble des problèmes touchant la vie syndicale. Nous avons centré notre recherche sur les seuls permanents syndicaux d'origine ouvrière travaillant à l'intérieur des cadres de la Confédération des syndicats nationaux. Nous avons aussi limité notre échantillon aux permanents syndicaux travaillant à Montréal et à Québec. Ne disposant pas d'une longue période de temps pour effectuer ces entrevues, celles-ci ont été faites auprès des permanents qui pouvaient nous consacrer quelques heures sans trop de délais. Nous devons dire qu'ils étaient plutôt rares ; nous avons pu en rencontrer cinq à Montréal et quatre à Québec. L'âge de ces permanents varie entre trente-deux et soixante-sept ans. Six d'entre eux sont originaires d'un milieu industriel et urbain, les trois autres sont fils de cultivateurs. Leur degré d'instruction est en moyenne plus élevé que celui de l'ensemble des gens de leur génération. Le plus vieux a quitté l'école après la cinquième année, deux après la sixième, mais les autres ont fait une dixième année ou, encore, quelques années du cours classique. Presque tous ont pu parfaire leur instruction, surtout à la suite de leur participation à diverses associations, particulièrement à la Jeunesse ouvrière catholique ou au syndicalisme. Comme permanents syndicaux, ils ont de plus participé, chaque année, à diverses sessions d'étude. Tous nos informateurs ont commencé à travailler assez tôt : l'un à douze ans, les autres avant dix-sept ans. C'est dire que tous connurent pendant au moins quelques années, certains même pendant quinze ou vingt ans, la vie de travail en usine ou dans des chantiers de construction. Tous furent membres actifs d'une ou plusieurs associations avant de devenir permanents syndicaux. Et ils sont unanimes pour dire que ces diverses expériences ne sont pas étrangères à leurs préoccupations actuelles. Trois furent membres de la Jeunesse ouvrière catholique : un fut responsable au plan diocésain et un autre au plan national. La plupart s'occupèrent activement de syndicalisme, huit ayant été membres d'un syndicat, dont sept officiers. Un de nos informateurs fut, pendant quelques années, permanent pour le mouvement créditiste « Vers Demain ». Quelques-uns furent officiers d'une caisse populaire ; un autre participa à la formation d'une coopérative de consommation. Nous aborderons successivement les thèmes suivants : les comportements et les activités des permanents syndicaux, leurs motivations, leur perception de la société canadienne-française, quelques problèmes de la classe ouvrière, la mentalité des travailleurs, la signification du syndicalisme.


Semiotika ◽  
2016 ◽  
Vol 12 ◽  
pp. 70-84
Author(s):  
Heidi Toelle ◽  
Kęstutis Nastopka

Cet article reprend en partie celui que nous avons publié dans Metai 2014. Nous y procédons tout d’abord, après avoir indiqué nos sources, à une analyse sémantique des vingt-deux lexèmes qui, en arabe classique, désignent divers degrés d’amour. Nous montrons ensuite que, selon nos sources, l’amour, quelqu’en soit l’intensité, suppose une interaction permanente entre le somatique, le cognitif et le passionnel, tant et si bien qu’on passe, au fur et à mesure que la passion investit le corps et l’esprit, du règne de la raison à celui de la passion, puis à celui de la folie amoureuse, ce qui nous permet de proposer un premier carré sémiotique. La passion amoureuse étant considérée à l’époque classique, tantôt comme une maladie grave qui conduit progressivement à des comportements immoraux, tantôt comme une vertu suprême qui amène l’amoureux à s’exclure peu à peu de la société, tout en instaurant sa propre morale laquelle consiste à s’en tenir à une stricte chasteté qui finit par le faire mourir d’amour, nous proposons pour ces parcours trois autres carrés sémiotiques : de la morale sociale à l’immoralité ou à la morale individuelle, de la socialisation à la réclusion. Pour finir, nous reviendrons brièvement sur le parcours du mystique dont l’amour vise, lui, l’extase résultant de son anéantissement en Dieu et de sa fusion avec ce dernier.


REMATEC ◽  
2020 ◽  
Vol 15 ◽  
pp. 156-176
Author(s):  
Aboubacar Bamba ◽  
Saddo Ag Almouloud

Le présent article a comme thème « Étude épistémologique de la démonstration par l’absurde ». Elle comporte, entre autres, l’épistémologie de la négation qui constitue la base de la démonstration par l’absurde, l’épistémologie de la démonstration par l’absurde, le lien entre la démonstration par l’absurde et d’autres types de démonstration, les types de problèmes mettant en jeu la démonstration par l’absurde et l’analyse institutionnelle de la démonstration par l’absurde. Nous avons également évoqué les conceptions de certains chercheurs sur la démonstration par l’absurde. Les questions de recherche sont libellées comme suit : Qu’est-ce que la démonstration par l’absurde en mathématique ? Existe-t-il un lien entre la démonstration par l’absurde et d’autres types de démonstration ? Existe-t-il des situations qui nécessitent l’utilisation de la démonstration par l’absurde ? Nous avons fait une classification des problèmes qui nous a permis de faire une catégorisation des types de démonstration par l’absurde à savoir les démonstrations par l’absurde directes associées aux questions fermées et les démonstrations par l’absurde indirectes associées aux questions semi-fermées (ou semi-ouvertes). L’analyse institutionnelle nous a permis de faire une revue des programmes maliens au niveau fondamental 2e cycle et au niveau de l’enseignement secondaire général. Nous terminons par une conclusion comportant nos recommandations. La typologie de la démonstration par l’absurde nous permet d’affirmer que la logique mathématique n'est pas la logique naturelle, car elle n'autorise l'esprit à porter, sur ce qui lui est présenté, que deux jugements : tenir la chose affirmée pour vraie ou pour non vraie, toute autre attitude étant exclue (le tiers exclus).


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