scholarly journals Les conditions difficiles dans les emplois des femmes et les instances gouvernementales en santé et en sécurité du travail

2005 ◽  
Vol 52 (2) ◽  
pp. 333-363 ◽  
Author(s):  
Karen Messing ◽  
Sophie Boutin

Les femmes participent de plus en plus au marché du travail, mais les normes et pratiques qui s'appliquent à la santé au travail ont été élaborées à un moment où les travailleurs étaient surtout des hommes. En 1990, les secteurs d'activité désignés comme étant les plus prioritaires pour l'intervention par la Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec avaient un taux de masculinité qui s'élevait à plus de 85 %. Dans cet article, nous démontrons une certaine exclusion des femmes de la prévention en santé au travail, nous donnons des explications pour cette exclusion et nous proposons des mesures de correction.

2009 ◽  
Vol 52 (4) ◽  
pp. 619-634 ◽  
Author(s):  
Morris Silver

AbstractThe first part of this paper considers why small funerary figures called shabtis, were willing to slave in the Beyond for deceased Egyptians. The proposed answer is that they agreed in return for being given "life" by the craftsman. It is well understood that ancient Egyptians were willing to utilize standard legal forms to mediate between the earthly and supernatural dimensions. However, consideration of the "contract" between craftsmen and shabtis casts new light on the nature of ancient Egypt's labor market and, more specifically, on the prevalence of resorting to contractual slavery. The second part of the paper uses economic analysis to reinforce the suggestion that temple ateliers probably earned a substantial profit by marketing shabtis. La première partie de cet article envisage les raisons pour lesquelles les figurines funéraires appelées oushebtis consentaient à servir les Egyptiens comme esclaves dans l'au-delà. Nous proposons que ces figurines acceptaient ce rôle en échange de la « vie » que leur insufflaient les artisans. Il est bien connu que les anciens Egyptiens employaient des formulaires juridiques comme mode de médiation entre le domaine terrestre et celui du surnaturel. L'examen du « contrat » passé entre artisans et oushebtis éclaire néanmoins d'un jour nouveau la nature du marché du travail dans l'Egypte ancienne, notamment le recours répandu à l'esclavage contractuel. Dans la seconde partie de l'article, une analyse économique confirme que la vente des oushebtis assurait vraisemblablement des profits substantiels aux ateliers des temples.


Author(s):  
Mathieu Lefebvre ◽  
Sergio Perelman ◽  
Pierre Pestieau

Depuis quelques années, il est admis qu’il y a lieu de s’inquiéter pour l’avenir de l’État providence. Des menaces croissantes pèsent en effet sur son fonctionnement. Elles ont pour noms vieillissement, concurrence fiscale, changements familiaux et segmentation du marché du travail. Pour toutes ces raisons, les États providences européens ont besoin de réformes, réformes qui permettraient une meilleure adéquation entre leurs structures et la réalité socio-économique actuelle, très différente de celle qui prévalait après la seconde guerre mondiale, lorsque les grands programmes de protection sociale ont été créés. Avant de procéder à toute réforme, il est nécessaire de se rappeler quels sont les objectifs de la protection sociale. En effet, pour juger de sa performance, il importe de savoir comment ces objectifs ont été atteints. Ces objectifs sont essentiellement de deux ordres : assurer une bonne protection contre les grands risques de la vie (le chômage, la maladie, l’invalidité, l’absence de qualification) et réduire au mieux les inégalités sociales et la pauvreté. Dans ce numéro de Regards économiques, nous proposons une mesure et un classement de la performance de la protection sociale des 27 pays membres de l’UE ainsi que des régions belges. On retrouve les suspects habituels dans le peloton de tête, à savoir les Pays Nordiques et les Pays-Bas. Parmi les derniers entrants, la Tchéquie et la Slovénie se comportent également très bien. Malgré les différences de performances observées entre les pays, une analyse de l’évolution dans le temps montre que les pays à la traine tendent à rattraper leur retard par rapport aux Etat les plus performants, ce qui semble indiquer l’absence de dumping social. Quant à la Belgique, elle se retrouve au milieu du classement des 27 pays. Ce n’est guère glorieux surtout par rapport à la réputation que notre pays pouvait avoir il y a deux décennies. Ce qui est intéressant, c’est de distinguer les deux principales régions belges. La Flandre se retrouve tout en haut du classement alors que la Wallonie est classée parmi les derniers.


2002 ◽  
Vol 32 (3) ◽  
pp. 49-83
Author(s):  
Genevieve Fournier ◽  
Rene Pelletier ◽  
Chantale Beaucher

Cet article aborde les résultats d'une étude menée auprès de jeunes diplômés des secteurs secondaire professionnel, collégial technique et universitaire, 1er cycle, en processus d'insertion socioprofessionnelle. Il vise à rendre compte des différents événements personnels et professionnels qui ponctuent l'entrée sur le marché du travail de ces jeunes diplômés et à faire état de leur situation professionnelle trois ans après leur sortie du système éducatif. Plus particulièrement, nous présentons d'abord quatre types et onze trajectoires d'insertion socioprofessionnelle identifiés à partir d'entretiens semi-structurés, effectués trois ans après l'obtention du diplôme. Nous proposons ensuite une analyse de ces résultats en fonction du sexe et du niveau de scolarité des sujets. Finalement, une discussion concernant les formes plus ou moins insidieuses que prend la précarité pour une proportion importante de diplômés et une réflexion sur les groupes qui y sont les plus vulnérables complètent l'article.


2008 ◽  
Vol 6 (2) ◽  
pp. 125-140
Author(s):  
Andrew Savage

Résumé Nous nous proposons dans cet article d'étudier le développement de l'employabilité des prestataires de l'aide sociale qui ont participé au Programme de stages en milieu de travail1, entre juin 1984 et juin 1986, dans la région de Montréal. Nous essayons de mesurer la performance des participants, la qualité de la formation hors production2 et la sortie de l'aide sociale3. Les données proviennent d'un échantillon aléatoire comprenant 500 dossiers, tirés selon les règles du hasard systématique des archives gouvernementales. Les résultats montrent que la majorité des stagiaires n'ont pas réussi à accomplir un stage qualifiant. Trois groupes en ont profité davantage : les stagiaires provenant du secondaire professionnel long, ceux ayant fréquenté le cégep et les femmes. La charge familiale et la durée à l'aide sociale ont freiné la sortie de l'aide sociale. Ces résultats laissent planer des doutes sur la pertinence de la mesure pour inciter au travail et développer l'employabilité des bénéficiaires peu scolarisés et les chefs de famille monoparentale. Face à ce succès relatif, la nouvelle Société québécoise de développement de la main-d'oeuvre devrait accorder la priorité à une évaluation scientifique du programme actuel d'employabilité afin d'éviter des erreurs passées. De plus, les personnes ou organismes intéressés par l'exercice réel des droits personnels ou collectifs devraient s'interroger sur la constitutionnalité des articles 24 et 76 de la Loi sur la sécurité du revenu (Gouvernement du Québec, 1988) qui empêchent les prestataires de bénéficier des conditions de travail reconnues aux autres travailleurs, et ils devraient également réviser les décisions du Ministre relatives à leur intégration sur le marché du travail ou à leur participation à des mesures d'employabilité.


1936 ◽  
Vol 7 (02) ◽  
pp. 135-153
Author(s):  
François Cracco

Tant du point de vue de son organisation que du point de vue de son évolution, le marché du travail en 1935 témoigne d’événements importants et d’initiatives remarquables. Une politique de rénovation économique devait d’ailleurs s’attacher d’une façon spéciale à résoudre les problèmes qui se posent en ce domaine particulier et c’est la signification et la portée des mesures prises ainsi que des réultats obtenus que nous nous proposons de mettre en lumière et de discuter. I. — L’organisation du marché du travail. La création d’un Office National du Placement et du Chômage constitue le fait notable de l’année. Comme la fondation de ce nouvel organisme semble devoir être une étape marquante d’une assez longue et lente évolution, quelques considérations d’ordre historique sur l’organisation de notre marché du travail s’imposent.


Author(s):  
Mathieu Lefebvre ◽  
Sergio Perelman ◽  
Pierre Pestieau

Depuis quelques années, il est admis qu’il y a lieu de s’inquiéter pour l’avenir de l’État providence. Des menaces croissantes pèsent en effet sur son fonctionnement. Elles ont pour noms vieillissement, concurrence fiscale, changements familiaux et segmentation du marché du travail. Pour toutes ces raisons, les États providences européens ont besoin de réformes, réformes qui permettraient une meilleure adéquation entre leurs structures et la réalité socio-économique actuelle, très différente de celle qui prévalait après la seconde guerre mondiale, lorsque les grands programmes de protection sociale ont été créés. Avant de procéder à toute réforme, il est nécessaire de se rappeler quels sont les objectifs de la protection sociale. En effet, pour juger de sa performance, il importe de savoir comment ces objectifs ont été atteints. Ces objectifs sont essentiellement de deux ordres : assurer une bonne protection contre les grands risques de la vie (le chômage, la maladie, l’invalidité, l’absence de qualification) et réduire au mieux les inégalités sociales et la pauvreté. Dans ce numéro de Regards économiques, nous proposons une mesure et un classement de la performance de la protection sociale des 27 pays membres de l’UE ainsi que des régions belges. On retrouve les suspects habituels dans le peloton de tête, à savoir les Pays Nordiques et les Pays-Bas. Parmi les derniers entrants, la Tchéquie et la Slovénie se comportent également très bien. Malgré les différences de performances observées entre les pays, une analyse de l’évolution dans le temps montre que les pays à la traine tendent à rattraper leur retard par rapport aux Etat les plus performants, ce qui semble indiquer l’absence de dumping social. Quant à la Belgique, elle se retrouve au milieu du classement des 27 pays. Ce n’est guère glorieux surtout par rapport à la réputation que notre pays pouvait avoir il y a deux décennies. Ce qui est intéressant, c’est de distinguer les deux principales régions belges. La Flandre se retrouve tout en haut du classement alors que la Wallonie est classée parmi les derniers.


Author(s):  
Muriel Dejemeppe ◽  
Bruno Van der Linden

A une époque où les restructurations et les licenciements collectifs sont omniprésents, les perspectives en cas de perte d'emploi apparaissent extrêmement sombres. Pour objectiver cette perception, ce numéro de Regards économiques quantifie le nombre global de demandeurs d'emploi wallons par offre d'emploi en 2012. On entend souvent dire qu'il y aurait globalement une opportunité d'emploi pour environ 40 demandeurs d'emploi sur le territoire wallon. Nous expliquons en quoi le mode de calcul sur lequel repose cet ordre de grandeur est critiquable et nous proposons une mesure améliorée du ratio moyen entre demandeurs d'emploi et emplois vacants en Wallonie. Selon notre calcul, il y avait, en 2012, de l'ordre de 5 demandeurs d'emploi wallons par opportunité d'emploi diffusée par le Forem. Ce nombre baisse davantage si l'on tient compte des offres d'emploi non publiées au Forem, des postes vacants intérimaires ou des offres transmises par les autres Régions ou d'autres partenaires du Forem. Nous concluons qu'il y a bien un manque relatif d'offres d'emploi par rapport au nombre de chômeurs en Wallonie, mais on est loin de l'ampleur habituellement rapportée. Soulignons toutefois que diviser un nombre total de demandeurs d'emploi par une mesure globale des emplois vacants n'apporte aucun éclairage sur les facteurs qui freinent la rencontre entre les demandeurs d'emploi et ces offres. "Le problème de la Wallonie, c'est le manque d'offres d'emploi", entend-on dire souvent. Pour étayer cette affirmation, d'aucuns s'appuient sur des statistiques renseignant le nombre de demandeurs d'emploi par offre d'emploi vacante. A titre d'exemple, le SPF Travail, Emploi et Concertation Sociale rapporte (voir http://www.emploi.belgique.be/moduledefault.aspx?id=21166#AutoAncher7, tableau IDH03) qu'en 2012, il y avait plus de 40 demandeurs d'emploi par opportunité d'emploi en Wallonie. Pour établir ce ratio, le SPF met en rapport, d'une part, le nombre de demandeurs d'emploi inoccupés wallons recensés par le Forem au 30 juin 2012 et, d'autre part, le nombre d'emplois vacants que ce même organisme recense (hors emplois intérimaires) et qui sont en suspens (c'est-à-dire non satisfaits) au 30 juin 2012. Ce mode de calcul est critiquable à plus d'un titre : Que nous apprend ce rapport qui divise un stock de chômeurs au 30 juin et un stock d'offres d'emploi en attente d'être satisfaites au même moment ? L'inverse de ce rapport, à savoir 1 divisé par 40, soit 2,5 %, nous renseigne la probabilité instantanée moyenne qu'un chômeur wallon trouve un emploi s'il n'y avait aucun frein à l'appariement. Les demandeurs d'emploi présents dans le stock le 30 juin 2012 avaient donc au mieux 2,5 % de chances de s'apparier le lundi 2 juillet 2012 avec un emploi vacant disponible dans le stock. Ce pourcentage est faible, mais il est normal que les chances de trouver une opportunité d'emploi soient d'autant plus petites que la durée pendant laquelle on est susceptible de trouver un emploi est courte (l'instant qui suit). Si on prend un horizon de temps plus long (comme celui d'une année), de nouvelles offres d'embauche apparaissent, celles qui étaient disponibles à la fin de mois de juin sont progressivement pourvues. Par ailleurs, des personnes entrent en chômage, renforçant la concurrence pour les emplois disponibles, tandis que d'autres quittent le chômage, atténuant cette même concurrence. En tenant compte de ces flux et en utilisant les mêmes concepts de chômage et d'emploi vacant que ceux du SPF, nous obtenons un ratio de 5 demandeurs d'emploi wallons par opportunité d'emploi en 2012, soit 8 fois moins que celui rapporté par le SPF. Le nombre de postes vacants pertinents pour les demandeurs d'emploi wallons se distingue du nombre d'offres d'emploi recensées par le Forem. Cette affirmation renvoie notamment au fait que le taux d'utilisation du Forem comme canal de recrutement par les employeurs wallons serait de l'ordre de 50 %. Si on inclut une correction des opportunités d'embauche en Wallonie pour celles non diffusées par le Forem, il y avait, en 2012, de l'ordre de 3 demandeurs d'emploi wallons par opportunité d'emploi sur le territoire wallon. Ce nombre augmente si on restreint les offres aux seuls contrats à durée indéterminée. Ce nombre baisse si l'on tient compte des offres d'emploi intérimaires ou encore des offres transmises par les autres Régions dans le cadre de l'accord sur l'échange systématique des offres d'emploi entre les organismes publics régionaux de l'emploi et d'autres partenaires. Ce regard sur la situation globale du marché du travail wallon en 2012 n'a naturellement pas valeur de prédiction pour 2013, qui devrait être, selon plusieurs sources, plus défavorable sur le plan des créations d'emploi et du chômage. Selon le Forem (Marché de l'Emploi, Février 2013, p. 5), en janvier 2013, «le nombre d'opportunités d'emploi diffusé par le Forem est en recul sur base annuelle : - 19,1 % par rapport à janvier 2012. Cette baisse ne concerne pas celles bénéficiant d'aides publiques (+ 2,8 %)». En janvier 2013, le nombre de demandeurs d'emploi inoccupés wallons était quant à lui supérieur de 1 % par rapport à janvier 2012.


2013 ◽  
Vol 45 (1) ◽  
pp. 203-228 ◽  
Author(s):  
Stéphane Moulin ◽  
Arnaud Dupray ◽  
Raphaëlle D’Amour

À partir d’une comparaison de l’enquête Génération 98 en France et de l’enquête de suivi auprès des diplômés au Canada, nous proposons une quantification des bifurcations professionnelles en début de vie active. Nous montrons que les bifurcations professionnelles des diplômés sortants du postsecondaire sont près d’1½ fois plus nombreuses au Canada qu’en France. Cette différence s’explique par des réorientations professionnelles plus fréquentes sur le marché du travail canadien que français, tandis que la capacité des formations à prédire les destinées professionnelles reste similaire dans les deux pays. L’analyse des ingrédients nationaux de ces bifurcations tend à montrer que les politiques publiques canadiennes conduisent à davantage de réorientations professionnelles que les politiques françaises, en favorisant le retour aux études et en creux compte tenu de statuts d’emploi proposés aux jeunes diplômés relativement moins protecteurs qu’en France. En sens inverse, les formations pour devenir enseignants et le passage par le doctorat accroissent les chances de bifurquer en France alors qu’ils les réduisent au Canada. Enfin, certains diplômés français réussissent à tirer parti de leur période de chômage pour entreprendre une réorientation professionnelle.


2009 ◽  
Vol 75 (1-2-3) ◽  
pp. 519-536
Author(s):  
Yves Zenou

RÉSUMÉ Dans cet article, nous proposons une explication différente du chômage fondée sur l’introduction explicite de l’hétérogénéité de la main-d’oeuvre et des entreprises sur le marché du travail. Le chômage est dû ici à la fois à un problème d’appariement entre le niveau exigé par les entreprises en terme de qualification et celui des individus, et aux fluctuations incertaines de la demande des produits. Dans ce contexte, nous tentons d’évaluer les différentes politiques qui permettent de réduire le chômage : allocations chômage, salaire minimum, subvention de la formation professionnelle.


2002 ◽  
Vol 23 (2) ◽  
pp. 151-168
Author(s):  
Paul BERNARD ◽  
Johanne BOISJOLY

Résumé Les études de segmentation sont un heureux point de convergence des préoccupations de la sociologie du travail et de la sociologie des inégalités sociales. Mais six conditions doivent être remplies pour que ces analyses dépassent la simple description de l'état du marché du travail. Dans cette logique, nous proposons d'articuler deux principes de découpage de segments d'activité : la segmentation économique, qui renvoie à la puissance économique des firmes et à leur capacité de rémunérer leurs travailleurs, et la segmentation du travail, qui évoque l'état des rapports de pouvoir entre les divers protagonistes présents dans les entreprises. Nous présentons un aperçu des résultats d'une étude réalisée au Québec.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document