scholarly journals L’économie sémiotique du fantasme et le signe unique dans l’oeuvre littéraire de Pierre Klossowski

2021 ◽  
pp. 78-101 ◽  
Author(s):  
Simon Levesque

L’oeuvre littéraire de l’écrivain et peintre français Pierre Klossowski (1905-2001) présente d’importantes récurrences sur le plan thématique. Le bain de Diane (1956), Les lois de l’hospitalité (1965) et La monnaie vivante (1970) forment le corpus ici à l’étude. C’est au personnage de Diane/Roberte que nous nous intéressons plus particulièrement, en tant qu’elle est le « signe unique » et le symbole organisateur de la scène fantasmatique dans l’oeuvre littéraire klossowskienne. Nous profitons de la parution récente de feuillets inédits de l’écrivain rassemblés sous le titre Du signe unique (2018) pour revisiter sa pensée et tâcher de cerner les propriétés singulières de ce « signe unique », de même que le rôle que tient celui-ci dans l’économie du fantasme klossowskien. C’est aux aspects proprement sémiotiques de cette oeuvre que nous voudrions accorder une attention particulière. La mise en rapport des propriétés singulières du signe unique klossowskien avec l’utopie de la monnaie vivante envisagée par l’écrivain en 1970 nous fournit l’occasion d’interroger le signe du point de vue de la valeur et des moeurs pour repenser à nouveaux frais la fameuse loi d’hospitalité formulée par Klossowski en 1956. En nous intéressant à la notion de signe dans la pensée klossowskienne, nous pensons contribuer à une mise en rapport productive entre les écrits « fictionnels » et les écrits « notionnels » de l’écrivain, dont la connexion n’est pas toujours aisée.

1961 ◽  
Vol 16 (6) ◽  
pp. 1096-1120 ◽  
Author(s):  
Madeleine Rebérioux
Keyword(s):  

On n'a pas fini de réfléchir aux rapports du socialisme et de la religion. L'actualité du problème en tout cas n'est pas douteuse, à s'en tenir aux seuls échos suscités par la récente publication d'un texte inédit de Jaurès sous le titre La Question religieuse et le socialisme. Espoirs ou inquiétudes ? Surprise… Elle est venue de la formation matérialiste attribuée à juste titre à la grande majorité des socialistes français de la fin du xixe siècle, de l'aura laïque à laquelle Jaurès doit pour une large part son rayonnement dans les milieux enseignants, enfin des hypothèses sur la date à laquelle fut composée cette méditation d'une vingtaine de pages. Nous pensons toutefois qu'il faut aller plus loin : les réflexions de Jaurès posent un problème de génération.


1972 ◽  
Vol 27 (4-5) ◽  
pp. 949-958 ◽  
Author(s):  
Witold Kula

La famille est un phénomène historique. Inutile de rappeler que sa dimension et sa structure ne sont déterminées que dans une mesure négligeable par des facteurs biologiques. En parlant de la structure du groupe familial, nous pensons au nombre de ses membres, à la place impartie à chacun d'entre eux dans le cadre du groupe, aux liens d'interdépendance, de dépendance et de hiérarchie, liens fonctionnels aussi, attachant les individus qui en font partie. Chaque individu faisant partie du groupe familial occupe dans sa structure une position différente; aussi ces individus ne sont-ils presque jamais « interchangeables ».Le caractère social de la famille a été à maintes reprises, l'objet de recherches scientifiques; on a souvent étudié, par exemple, le processus de passage de la grande famille à la famille réduite, ou bien les différents types de parenté. Ici, notre tâche sera d'envisager les facteurs sociaux qui ont façonné la famille paysanne telle que nous la rencontrons dans la Pologne du XVIIIe siècle.


2021 ◽  
Vol 141 (3-4) ◽  
pp. 189-238
Author(s):  
Patrick Henriet

Résumé En 1880 fut créée au Collège de France une chaire d’Histoire des religions. Il s’agissait là d’un des moments forts de l’institutionnalisation de cette discipline en France. Il n’y eut pas alors d’élection, mais une nomination par le ministère. La presse rendit largement compte de l’affrontement entre les deux candidats. Jules Soury était alors le représentant d’un anticléricalisme virulent qui allait bien au-delà du catholicisme et qui affirmait que les religions étaient un archaïsme dont les sociétés évoluées finiraient par se débarrasser. Le pasteur Albert Réville, qui l’emporta, était quant à lui le représentant du protestantisme libéral. On conserve aux Archives Nationales deux rapports défendant l’opportunité de cette création. L’un est de Jules Soury lui-même. Quant à l’autre, anonyme, nous pensons pouvoir l’attribuer à Ernest Renan. Nous publions ces deux textes inédits avec des notes explicatives.


2001 ◽  
Vol 96 (1) ◽  
pp. 202
Author(s):  
Andrew Rothwell ◽  
Laurent Jenny ◽  
Andreas Pfersmann
Keyword(s):  

Author(s):  
Vincent Bodart ◽  
Thierry Bréchet ◽  
Jean Hindriks ◽  
Stéphane Nassaut ◽  
Marthe Nyssens ◽  
...  

Regards économiques a aujourd’hui 5 ans et 50 numéros ! Le comité de rédaction de la revue a décidé de fêter l’évènement en rassemblant, pour ce 50ème numéro, 5 articles dans lesquels des économistes de l’UCL livrent leur réflexion par rapport à un certain nombre d’enjeux économiques qu’ils estiment importants pour les années à venir et qui, de ce fait, attendent le prochain gouvernement fédéral. Cette initiative s’inscrit tout à fait dans le projet de Regards économiques, qui vise à impliquer davantage les économistes dans le débat public en posant leur regard sur des questions concrètes de politique économique et sociale. Les 5 articles rassemblés dans ce numéro “anniversaire” de Regards économiques constituent le fruit de cette réflexion. Le premier article, préparé par Vincent Bodart, s’intitule “Une politique budgétaire ambitieuse pour affronter le choc démographique”. Il plaide pour un renforcement significatif de la situation des finances publiques belges durant la prochaine législature. Il estime en effet qu’il est urgent, dans le but de pouvoir faire face au coût budgétaire du vieillissement, de relever le surplus primaire, lequel a fortement diminué sous le gouvernement sortant. Dans le deuxième article, Bruno Van der Linden se penche sur la “ Politique d’emploi : quelques enjeux fédéraux majeurs”. Il montre, notamment, qu’il existe des alternatives à la régionalisation des politiques d’emploi, qui combinent mieux l’objectif d’assurer les travailleurs contre le risque de chômage et la nécessité de responsabiliser les régions. La troisième article, préparé par Marie-Catherine Vermer, Stéphane Nassaut et Marthe Nyssens, s’intitule “Le titre-service, un état de la situation”. Alors que les titres-services semblent être un “succès” en termes de création d’emplois et de réduction du travail au noir, les auteurs interpellent les pouvoirs publics sur des enjeux importants comme ceux de l’évaluation du coût budgétaire net du système titre-service, de la pérennité financière et de la qualité des emplois créés. Le quatrième article, préparé par Thierry Bréchet, s’intéresse aux questions environnementales. Dans “L’environnement dans tous ses états”, l’auteur montre, d’après une analyse de différents indicateurs environnementaux, que la situation en Belgique est contrastée : alors que certains indicateurs sont au vert, d’autres sont au rouge. Jusqu’où alors poursuivre les évolutions positives et comment s’attaquer aux tendances négatives ? Enfin, dans le dernier article, qui porte sur le “Fédéralisme belge : la chimère des transferts et la fragmentation de la nation”, Jean Hindriks développe une série de raisons pour ne pas régionaliser trop vite davantage de compétences, en relativisant notamment le poids démesuré accordé aux transferts Nord-Sud dans le débat politique en Belgique. Nous sommes bien conscients que d’autres enjeux économiques que ceux abordés dans les articles qui viennent d’être présentés attendent le prochain gouvernement. Notre souci n’était pas d’être exhaustif ! Outre la difficulté de la tâche, notre ambition était plutôt d’apporter un point de vue sur des questions en lien avec nos préoccupations de recherche. Qu’il soit bien clair pour le lecteur que la démarche qui anime la réflexion des différents auteurs est de nature uniquement académique, sans prise de position partisane en faveur d’un programme politique en particulier. Nous pensons que les problématiques discutées ici devraient interpeller tous les décideurs politiques, quelle que soit leur couleur. Les points de vue présentés dans chacune des contributions n’engage toutefois que leurs auteurs.


Author(s):  
João Roberto Fortes Mazzei ◽  
Estevão Freire ◽  
Eduardo Gonçalves Serra ◽  
José Ronaldo de Macedo ◽  
Angélica Castanheira de Oliveira ◽  
...  

L’agriculture représente l’un des principaux piliers de l’économie brésilienne, son importance étant liée à la sécurité alimentaire et à la création d’emplois. Cependant, il est nécessaire d’avoir une réflexion critique sur la durabilité de la plantation. Parmi les différents types de cultures, la tomate s’est démarquée comme l’un des fruits les plus plantés et les plus consommés au monde. Cet article propose une évaluation comparative entre trois types de plantation de tomates: conventionnelle, biologique et durable (TOMATEC®), de la préparation du sol à la commercialisation sur le marché. Les travaux ont été menés dans le nord de l’état de Rio de Janeiro, en collaboration avec des groupes qui produisent les fruits dans ces trois types de plantation. La méthodologie était basée sur un questionnaire non structuré, avec des réponses gratuites, appliqué aux agriculteurs de la région. Nous pensons que cette étude contribuera à l’orientation de la société à travers des données issues de critères sérieux de traitement de l’information. Les principaux résultats ont montré, à travers le système de plantation durable de EMBRAPA (innovation), qu’il est possible d’utiliser des pesticides avec une conscience environnementale et de produire des fruits sans résidus. Les maladies, dans le système conventionnel, sont contrôlées par l’application de fongicides et de bactéricides. En plantation durable, un mélange de détergent maison avec de l’huile de soja, de la bouillie bordelaise, du lait de vache, des fongicides de contact et des fongicides systémiques est utilisé, et dans le système de production biologique, il est courant de ne pas laisser la maladie s’installer dans la plante, grâce à un contrôle préventif. de préparation et de protection des sols. Dans la lutte antiparasitaire, le système conventionnel effectue l’application d’insecticides composés de divers principes actifs. Dans le système biologique, le contrôle des insectes est privilégié en équilibrant le sol, ce qui permet aux plantes d’acquérir une plus grande résistance aux maladies et aux ravageurs. Dans le système durable, il n’y a pas de traitement préventif, mais curatif. Les prix du marché des fruits pour la plantation conventionnelle fluctuent et dépendent de l’offre, tandis que les tomates issues de systèmes biologiques et durables ne fluctuent pas. La production biologique n’a pas la capacité installée pour répondre aux demandes du marché. Avec cela, le système durable gagne de la place sur le marché et se développe dans le sud-est et le sud du pays.


Author(s):  
Identities Journal for Politics, Gender and Culture ◽  
Serge Valdinoci

F. Laruelle soumet à notre attention son Tétralogos, un Opéra de Philosophies. Le but qui est nôtre est de faire justice à l’endroit d’un ouvrage fondamental. L’enjeu est de grande importance, surtout à une époque saturée par les propos historiens—en philosophie précisément. En l’occurrence il importe de s’interroger sur le projet laruellien. L’Essentiel, ici, tient en deux mots. L’invention philosophique est le problème-clef. Telle est la force de cette question, totalement originale. Il est urgent de produire une Fiction, c’est-à-dire un processus qui crée en se créant, ou qui invente en s’inventant. Ce faisant nous reprenons la démarche des grands Romantiques s’exprimant après Kant, en lien avec Kant. Chez ces derniers il faut répéter que le souci d’une esthétique est patent. Et il s’agit de conjoindre alors esthétique et esthésique. Telle est la portée du concept de fiction. Chez F. Laruelle la théorisarion passe par ailleurs, du côté de la connaissance dont on bénéfice ou qu’on ignore. En ce sens et à notre avis, Laruelle échappe au nihilisme passif de nos contemporains. Mais Kant n’est pas adopté tout simplement. Car la fiction, selon F. Laruelle, est positive, et surtout pas fictive. Elle est fictionnante plus que nouménalement ; elle invente dans un réel « écouménal » qui n’est pas ectypal pour autant. Avec Laruelle, nous quittons la psychologie des Facultés, et même celle qui plus tard sera reprise par Modernes et Postmodernes. La fiction, bien entendue, est de ressort créateur. Elle dit inventer du réel et ce dans le réel. Elle est de/dans le réel. Esthésique et esthétique collaborent unement. Et ce encore en brisant la contemporanéité illusoire de la fonction sujet et de la fonction objet. Oui : le fictionnement invente en s’inventant, fait un effect dans l’affect. En termes laruelliens, une Tétralogie, ici très puissante, est un domaine de référence. Par exemple, il convient de dire avec force que la Philosophie non-standard touche à l’immense, alors que la Culture Europe, ou Culture Occident, compose sans broncher ni additivement, ni soustractivement. En résumé, la mesure projective, ou de mensuration, qui est effective, éloigne de l’immensité affective, tandis que la démesure, celle qui mord sur soi, s’effondre dans son soi, mais dans un potentiel non-philosophique, ou en Univers unionnant. Depuis son soi d’Univers, travaille un forcing, comme le conçoivent Cohen et Badiou. Ce dernier modélise scientistement le passage de l’Être à l’Événement. Chez Laruelle, on échappe totalement au scientisme malgré l’avis des tenants idéologisants de notre culture Europe. Nous pensons aux péri-philosophes de l’Institution, en France notamment.


Author(s):  
Anne-Laure DELAUNAY

Le manager intermédiaire sur site de production gère des équipes dispersées sur un périmètre délimité. Entre éloignement et proximité, entre visibilité et invisibilité, il doit quotidiennement gérer les spécificités de sa mobilité spatiale. Nous pensons notamment aux managers de site tels que les établissements de santé (production de soin), les usines (production industrielle) où les membres de l'équipe sont présents mais répartis physiquement sur site entre les étages et les bâtiments. En quoi l'usage des technologies digitales participe-t-il à l'évolution des mobilités spatiales de ces managers ? A partir d'une ethnographie de vingt-sept mois au sein d'un grand groupe industriel français et de trois de ses usines, nous apportons un éclairage sur la mobilité spatiale des managers intermédiaires sur site de production, entre mobilité réelle et virtuelle et entre semi-sédentarité et semi-nomadisme.


Sociétés ◽  
2008 ◽  
Vol 99 (1) ◽  
pp. 107
Author(s):  
Hervé Castanet
Keyword(s):  

Author(s):  
Natalja Chestopalova

French philosopher, writer, artist and translator Pierre Klossowski was born in Paris and raised in Switzerland, Germany and France. His education was influenced by Rainer Maria Rilke (1875–1926) and André Gide (1869–1951). A friend of Georges Bataille (1897–1962), Walter Benjamin (1892–1940) and Pierre-Jean Jouve (1887–1976), Klossowski produced French translations of works by Friedrich Nietzsche (1844–1900), Franz Kafka (1883–1924), Martin Heidegger (1889–1976) and Ludwig Wittgenstein (1889–1951) from German, and of the works of Suetonius, Virgil, Augustine and Tertullian from Latin.


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