La médecine ethnovétérinaire à la croisée de la recherche scientifique : synthèse des connaissances et perspectives

2021 ◽  
Vol 74 (3) ◽  
pp. 167-175
Author(s):  
Esaïe Tchetan ◽  
Abiodoun Pascal Olounlade ◽  
Erick Virgile Bertrand Azando ◽  
Muriel Quinet ◽  
Tanguy Marcotty ◽  
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Avec l’avènement de la médecine vétérinaire moderne, les pratiques traditionnelles vétérinaires sont reléguées au second plan dans la gestion zoosanitaire des animaux d’élevage. Toutefois, la médecine vétérinaire moderne n’a pas pu faire face à tous les problèmes sanitaires des exploitations d’élevage, surtout dans les milieux ruraux où l’accès aux médicaments et services vétérinaires pose un problème. A cela s’ajoute le faible pouvoir d’achat des éleveurs. Ces derniers sont obligés de recourir aux pratiques et connaissances traditionnelles pour traiter leurs animaux. La médecine ethnovétérinaire a joué un rôle primordial dans la gestion des exploitations d’élevage depuis la domestication jusqu’à nos jours. Les auteurs retracent l’évolution des pratiques ethnovétérinaires puis examinent la contribution de la recherche scientifique à la connaissance et l’amélioration de la médecine traditionnelle vétérinaire. Les raisons qui expliquent aujourd’hui l’engouement autour des pratiques traditionnelles vétérinaires sont discutées. Des mesures sont proposées sous forme de perspectives pour pérenniser la médecine ethnovétérinaire. Il s’agit principalement d’oeuvrer pour la disponibilité des plantes médicinales et autres ressources naturelles utilisées dans les pratiques ethnovétérinaires, mais aussi de prouver scientifiquement l’efficacité de ces plantes et de transmettre aux éleveurs les informations les plus pertinentes. L’intégration des pratiques et des connaissances traditionnelles dans la médecine vétérinaire moderne apparait comme une alternative prometteuse pour une meilleure gestion de la santé des animaux d’élevage. Les conditions de cette intégration sont évoquées. La recherche scientifique a encore un grand rôle à jouer dans la vérification de l’efficacité des traitements ethnovétérinaires.

2021 ◽  
Author(s):  
E.V. Tia ◽  
A.A. Adima ◽  
C. Menut

L’usage des plantes médicinales connaît un regain d’intérêt. Cela est lié à la toxicité des produits chimiques, au coût élevé des médicaments chimiques, à l’éloignement et/ou l’insuffisance des centres de santé surtout en milieu rural. L’objectif général de cette étude était d’évaluer les potentialités thérapeutiques de l’huile essentielle des feuilles de l’espèce Erigeron floribundus utilisées en médecine traditionnelle en Côte-d’Ivoire. Les rendements en huile essentielle des feuilles d’Erigeron floribundus varient de 0,16 % pour les feuilles fraîches et de 0,31 % pour les feuilles séchées. Les indices physiques et chimiques de ces huiles essentielles sont en adéquation avec les critères de qualité des huiles essentielles selon la norme Afnor. L’effet antifongique des deux types d’huiles essentielles a été très remarquable sur les souches fongiques testées, notamment Trichophyton mentagrophytes et Aspergillus fumigatus, avec un effet moindre sur Candida albicans. Cette étude valide ainsi scientifiquement les usages traditionnels des extraits de la plante Erigeron floribundus en médecine traditionnelle.


Author(s):  
Naziha ADDAB ◽  
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Samira FETNI ◽  
Fatma HAMLAOUI ◽  
Abir ZERGUINE ◽  
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Introduction-Objectif-Dans les dernières décennies il y a eu un intérêt croissant pour l’étude des plantes médicinales et leur utilisation traditionnelle pour le traitement de diverses maladies. L’olivier ou Olea europaea L. constitue une entité indissociable des peuples méditerranéens. Cette plante appartient à la grande famille des oleaceae. L’objectif de cette étude a été d’évaluer l’activité anti-oxydante des extraits éthanoliques de quatre variétés sauvages de la plante O.europaea des régions de l’Est algérien : Batna et Mila (hautes-plateaux), Biskra (Sahara) et Skikda (ville côtière). Matériels et méthodes - L’évaluation de l’activité anti-oxydante in vitro des extraits éthanoliques de la plante O.europaea a été réalisée par différentes méthodes, notamment le piégeage du radical libre DPPH• et le pouvoir réducteur des ions ferriques. Résultats -L’analyse quantitative des extraits éthanoliques des feuilles de la plante O.europaea a révélé que l’extrait de Mila était plus riche (420.36 mg GAE/g MS), suivi de celui de Batna (396.84 mg GAE/g MS), puis celui de Biskra (de 380.69 mg GAE/g MS) et enfin de l’extrait de Skikda (368.45 mg GAE/g MS). Les résultats de l’activité antiradicalaire des extraits éthanoliques ont montré que ceux de Batna et Mila possédaient le pouvoir le plus important. Conclusion -Les résultats obtenus confirment favorablement l’utilisation des feuilles d’O.europaea en médecine traditionnelle algérienne pour le traitement de diverses maladies.


2021 ◽  
Author(s):  
O. Moumen ◽  
Y. Habibi ◽  
Z. Zaagane ◽  
O. Ouldali

L’évaluation des propriétés phytothérapeutiques, voire antioxydantes, antimicrobiennes et anti-inflammatoires, demeure une tâche très utile, une piste intéressante à explorer. De ce fait, la médecine actuelle remet de plus en plus à l’honneur les plantes médicinales. Les extraits bruts des plantes et des épices commencent à avoir beaucoup d’intérêt vu leur composition en molécules bioactives. Ce travail est une contribution pour évaluer les propriétés antihémolytiques et anti-inflammatoires des graines de Lepidium sativum L. « cresson alénois », une plante médicinale de la famille des Brassicaceae, largement utilisée en médecine traditionnelle à l’échelle du monde arabe grâce à sa richesse en constituants chimiques. L’extraction hydrométhanolique et aqueuse nous a permis de récupérer deux extraits avec des rendements variables. Le taux le plus élevé était enregistré par macération avec 16,43 %. L’analyse de l’effet anti-inflammatoire in vitro des deux extraits a prouvé une activité de stabilisation des protéines contre la dénaturation thermique avec une efficacité comparable à celle de l’anti-inflammatoire standard diclofénac (IC50 = 0,84 mg/ml). IC50 = 1,26 mg/ml macération et IC50 = 2,17 mg/ml pour l’extrait aqueux. Les résultats de l’activité antihémolytique réalisée in vitro indiquent que l’extrait hydrométhanolique de ces graines possède une capacité importante vis-à-vis l’inhibition de l’hémolyse des érythrocytes de 72,18 % (1 000 μg/ml).


2021 ◽  
Vol 7 (4) ◽  
pp. 305-314
Author(s):  
Koto-te-Nyiwa Ngbolua ◽  
Jonas Mbongu Sodi Nagahuedi ◽  
Colette Masengo Ashande ◽  
Ruphin Djolu Djoza ◽  
Pius T Mpiana ◽  
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2013 ◽  
Vol 316 (316) ◽  
pp. 63 ◽  
Author(s):  
Flavien Nzuki Bakwaye ◽  
Céline Termote ◽  
A.O. Kibungu Kembelo ◽  
Patrick Van Damme

Une enquête ethnobotanique a été menée sur les plantes médicinales dans la région de Mbanza-Ngungu, province du Bas- Congo, en République démocratique du Congo. Des interviews semi-structurées et des observations participatives ont été effectuées entre février 2009 et mai 2012 auprès de 51 tradipraticiens échantillonnés par la méthode " boule de neige ". Un herbier de référence a été constitué et les échantillons ont été identifiés à l'herbarium du Jardin botanique de Kisantu et de l'Université de Kinshasa. Le but était d'identifier les plantes médicinales populaires en médecine traditionnelle, de documenter leur importance relative et de comparer l'usage alimentaire et non alimentaire de ces plantes. Pendant l'interview, 195 plantes médicinales ont été enregistrées, dont 165 espèces botaniques identifiées appartenant à 138 genres et 56 familles. Les feuilles et les racines constituent les parties de plantes les plus utilisées (63 % des citations) et la décoction représente le mode de préparation le plus fréquent (46 %). L'administration des remèdes se fait le plus souvent par voie orale (71 %). L'importance locale des plantes médicinales et le degré de consensus des informateurs ont respectivement été déterminés sur la base des paramètres medicinal Use Value (med.UVs) et Informant Agreement Ratio (med.IARs). Elaeis guineensis (0,71), Brillantaisia patula (0,39), Zingiber officinale (0,35) et Mondia whitei (0,35) présentent les med.UVs les plus élevés. Par ailleurs, Catharanthus roseus, Lannea antiscorbutica, Palisota ambigua, Raphia gentiliana, Sansevieria trifasciata se distinguent par un med.IARs maximal de 1. Parmi les les plantes médicinales aux med.UVs les plus élevés, M. whitei et Dorstenia laurentii sont présentement très menacées dans le milieu d'étude. Quant aux études plus approfondies, Senna occidentalis serait prioritaire. Il faudrait lui associer les plantes médicinales avec un med.IARs de 1.


2020 ◽  
Vol 150 ◽  
pp. 15403-15418
Author(s):  
Serge-Roland SIDIO ◽  
Koffi N'GUESSAN ◽  
N'gouan Emmanuel Joël ABROU ◽  
Venance-pâques G. KOUADIO

Objectifs : Cette étude a été réalisée avec pour objectif de recenser les connaissances ancestrales relatives au traitement traditionnel de la maladie hémorroïdaire auprès des tradipraticiens de santé de la sous-préfecture d’Ouragahio (Côte d’Ivoire) et ainsi contribuer à la valorisation de la médecine traditionnelle. Méthodologie et Résultats : Une collecte de données a été effectuée à travers des enquêtes ethnobotaniques grâce au concours de 33 guérisseurs et herboristes natifs de la localité visitée. Les informations recueillies ont été statistiquement traitées et ont permis de calculer des indices spécifiques. Il en ressort que dix-sept (17) espèces de plantes médicinales réparties en 15 genres appartenant à 11 familles sont recommandées pour la préparation de 19 recettes majoritairement monospécifiques (63,16%). Les Fabaceae forment la famille la plus représentée. Les feuilles (41,94%) sont les organes les plus sollicités. Le mode de récolte prépondérant est la cueillette (61,29%), la pulvérisation (45%) est la technique de préparation dominante et l’administration se fait majoritairement par voie orale (52,63%). Alchornea cordifolia est l’espèce la plus mentionnée (FC = 87,87%) et détient l’indice de consensus maximum de cette étude (IC = 0,76). Elle constitue avec Rhygiocarya racemiflora les plantes anti hémorroïdaires préférées des répondants (NP= 15,15%). Conclusion et Application des résultats : Les résultats de cette étude s’avèrent déterminantes étant donné qu’ils pourraient orienter des phytochimistes, des toxicologues et des pharmacologues sur de nouvelles pistes de recherches pouvant aboutir à la mise au point de médicaments traditionnels améliorés accessibles aux ménages à revenus modestes. Mots clés : Ethnobotanique, médecine traditionnelle, hémorroïdes, Ouragahio, Côte d’Ivoire. Plants used in traditional medicine against haemorrhoidal pathology by Beté of the Ouragahio sub-prefecture, department of Gagnoa (Côte d’Ivoire). ABSTRACT Objectives: The purpose of this study was to identify ancestral knowledge of the traditional treatment of haemorrhoid disease among health traditional practitioners in the sub-prefecture of Ouragahio (Côte d’Ivoire) and contribute to the promotion of traditional medicine. Methodology and Results: A data collection was carried out through ethnobotanical surveys with the help of 33 healers and herbalists from the locality visited. The information collected was statistically processed and made it possible to calculate specific indices. Asa result, seventeen (17) species of medicinal plants, divided into 15 genera belonging to 11 families, are recommended for the preparation of 19 recipes that are predominantly monospecific (63.16%). Fabaceae is the most represented family. Leaves (41.94%) are the most stressed organs. The predominant method of harvesting is picking (61.29%), spraying (45%) is the dominant preparation technique and administration is mainly by oral means (52.63%). Alchornea cordifolia is the most mentioned species (CF = 87.87%)and holds the maximum consensus index for this study (CI = 0.76). With Rhygiocarya racemiflora, it is the preferred haemorrhoid treatment plant of the respondents (NP = 15.15%). Conclusions and application of findings: The results of this study are decisive since they could be found in plant chemists, toxicologists and pharmacologists on new avenues of research that could lead to the development of improved traditional medicines for low-income households. Keywords: Ethnobotany, traditional medicine, haemorrhoids, Ouragahio, Côte d’Ivoire.


2020 ◽  
Vol 46 (1) ◽  
pp. 8164-8174
Author(s):  
Abdou Laouali ◽  
Moussa Mamoudou Boubacar ◽  
Baggnian Issoufou ◽  
Mahamane Ali

La médecine traditionnelle est profondément ancrée dans la culture de nombreux pays d’Afrique de l’ouest. L’objectif du présent travail était de contribuer à la connaissance des plantes médicinales et de leurs utilisations dans le département de Dogondoutchi à l’ouest du Niger. Un échantillon de (19) villages a été retenu dans deux communes du département. Les données ont été collectées à travers un guide d’entretien adressé à 49 personnes appartenant à différents groupes socioprofessionnels, à raison de deux à trois par village. Ces entretiens ont permis d’inventorier 55 espèces médicinales réparties en 26 familles. Les familles les plus représentées sont les Fabaceae-Caesalpinoideae (10 espèces) suivies des Fabaceae-Mimosoideae (7 espèces) et des Combretaceae (5 espèces). Les maladies couramment traitées sont les hémorroïdes, le paludisme, la fièvre et la dysenterie. La décoction, la poudre, la macération, l’infusion et la calcination constituent les modes de préparation. Les parties utilisées sont les feuilles, les écorces, les racines, les graines, les fruits les plantes entières (herbacées) et les rameaux. Beaucoup de plantes médicinales se raréfient ou ont déjà disparu dans la zone d’étude. L’adoption de méthodes de gestion durable s’avère nécessaire pour sauvegarder les plantes médicinales dans cette zone. ABSTRACT Traditional medicine is deeply rooted in the culture of many countries in West Africa. The objective of this work was to contribute to the knowledge of medicinal plants and their uses in the department of Dogondoutchi in western Niger. A sample of (19) villages was selected in two communes of the department. The data was collected through an interview guide addressed to 49 people belonging to different socio-professional groups, two to three per village. These interviews allowed to inventory 55 medicinal species divided into 26 families. The most represented families are Fabaceae-Caesalpinoideae (10 species) followed by Fabaceae-Mimosoideae (7 species) and Combretaceae (5 species). Commonly treated diseases are hemorrhoids, malaria, fever, and dysentery. decoction, powder, maceration, infusion and calcination are the methods of preparation. The parts used are leaves, bark, roots, seeds, fruits, whole plants (herbaceous) and twigs. Many medicinal plants are becoming scarce or have already disappeared in the study area. There is an urgent need to adopt a sustainable management methods to save medicinal plants in this area.


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