L’événementialisation contemporaine du sens
Nous sommes sortis d’une conception linéaire de la temporalité. Le « futur du passé » théorisé par Koselleck nous invite à penser un nouveau régime d’historicité. La conjoncture de double dévitalisation du cadre de l’État jacobin, par une poussée décentralisatrice et par l’affirmation d’un cadre européen de décisions, contribue aussi à une dissociation progressive de l’histoire et de la mémoire. C’est de l’intérieur même de cette fracture, de cette discontinuité, qu’est née une nouvelle conscience historiographique sur la base d’une problématisation possible de la mémoire par l’histoire et de l’histoire par la mémoire. Trois philosophes, au-delà de leurs divergences, nous aident à penser notre nouveau rapport à la temporalité en montrant l’importance de l’événement conçu non plus comme une écume extérieure et source d’événementialisme, mais comme intensité événementiale : Paul Ricceur, Michel Foucault et Gilles Deleuze avec Félix Guattari.