scholarly journals Apports cliniques et projectifs À la comprÉhension du passage À l’acte SUICIDAIRE DE JEUNES HOMOSEXUELS

2017 ◽  
Vol 37 (3) ◽  
pp. 261-276
Author(s):  
Anaïs Barrattini ◽  
Anne-Valérie Mazoyer

L’objet de cet article est de contribuer à une réflexion autour de la prise en charge des actes suicidaires de jeunes homosexuels. Dans un premier temps, nous proposerons une brève présentation de quelques études épidémiologiques, permettant de saisir la prédominance du recours à l’acte suicidaire par notre population d’étude. Puis, à travers la présentation d’une situation clinique où se nouent traumas précoces, actes suicidaires et homosexualité, étayée par l’apport du test du Rorschach, nous proposons une conception de l’acte suicidaire orientant notre travail de prise en charge thérapeutique de ces jeunes. En somme, la tentative de suicide, ainsi que l’homosexualité semblent être en réalité des aménagements des traumas antérieurs vécus.

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 610-610
Author(s):  
F. Gressier

La dépression périnatale est une pathologie relativement fréquente qui peut avoir des conséquences à la fois sur la mère, le père et l’enfant [1]. Elle peut nécessiter, en cas de résistance aux antidépresseurs ou d’épisode d’intensité mélancolique, un traitement par sismothérapie [2]. Pendant que la mère bénéficie de séances de sismothérapie, le bébé a besoin de construire et consolider les liens avec sa mère. La prise en charge en unité mère-bébé [3] permet de ne pas séparer le bébé de sa mère, tout en proposant ce traitement. Comment créer et étayer les liens entre une mère et son enfant dans un contexte si particulier ? Comment maintenir le lien avec le père alors que sa femme et son bébé sont hospitalisés ?Ainsi, nous nous proposons de présenter l’observation du bénéfice apporté par l’hospitalisation en unité mère-bébé conjointement à un traitement par sismothérapie, chez une patiente présentant une dépression périnatale compliquée d’une tentative de suicide violente en fin de grossesse. Nous exposerons le travail multidisciplinaire effectué auprès de la mère, du père et de leur bébé. L’hospitalisation conjointe a permis à la mère d’investir les relations avec son enfant, la qualité des interactions s’améliorant progressivement. Les troubles fonctionnels présentés par le nourrisson ont régressé, lui permettant de reprendre un bon développement psychomoteur. Le père a également été soutenu et les prodromes d’une dépression du post-partum paternelle ont été pris en charge. Ainsi, l’hospitalisation en unité mère-bébé avec une prise en charge pluridisciplinaire pourrait représenter un atout précieux dans le cadre des dépressions périnatales traitées par sismothérapie.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 601-601
Author(s):  
D. Carmelo ◽  
S. Lamy ◽  
A. Charles-Nicolas ◽  
N. Pascal ◽  
L. Jehel

IntroductionLa suicidalité à l’adolescence est une question importante de santé publique, en termes de mortalité, de morbidité. Celle-ci est peu évaluée et quantifiée dans les en Martinique au sujet des adolescents. Notre objectif à travers de notre étude prospective exploratoire est de déterminer de la prévalence des tentatives de suicide chez les adolescents en Martinique consultant au CHUM.MéthodesNous avons inclus tous les adolescents âgés de 11 à 18 ans ayant réalisé une tentative de suicide en Martinique, admis sur les différents services d’urgences et de réanimations du CHUM, sur une période continue de 4 mois.RésultatsQuarante-trois tentatives de suicide ont été enregistrées au cours de cette période : 88,4 % des cas impliquaient des filles (avec une récidive sur la période d’inclusion), 58,1 % des jeunes ont utilisé comme méthode l’intoxication médicamenteuse volontaire, la majorité concernait des primosuicidants (60,5 %), près de la moitié des cas avait identifié un événement traumatisant, 34,9 % ont déclaré consommer de façon régulière une substance psychoactive enfin 72,5 % des situations ont fait intervenir le SAMU et 65,2 % de ces adolescents ont bénéficié d’une prise en charge hospitalière.ConclusionCette étude pilote permet de contribuer à la description de la tentative de suicide chez les adolescents, qui s’estimerait à 1 tentative de suicide tous les 3 jours, et confirme bien une problématique suicidaire touchant cette population spécifique dans ce département. Elle suggère par ailleurs la nécessité de renforcer l’offre de soins qui semble insuffisante à ce jour. Au vu des résultats de cette étude, l’implication forte du SAMU dans ce travail pourrait être un partenaire idéal dans le repérage de ces conduites suicidaires dans cette région.


2019 ◽  
Vol 3 (3) ◽  
pp. 136
Author(s):  
Francielli Cristina Giacomini

Lorsqu'on parle de l'autisme on est vite confronté à la question du langage et de l'absence de la parole. Comment peut-on s'en passer sans la voie traditionnel du symbolique ? L'abord plus raisonnable serait d'effectuer une recherche à ce propos étudiant les raisons de cette absence, de ce « déficit » qui cause de différents dysfonctionnements à niveau social, de l'apprentissage, etc. réfléchissant sur des méthodes de la prise en charge de l'autiste qui donneraient de réponses à ce vide. Toutefois, nous avons pris le contresens de direction. Notre abord théorique est justement étudier deux méthodes clinique et clinic-éducationnelle de prise en charge de l'autiste développé par Lacan et Deligny qui ne travaillent pas sur le manque ou sur le défaut du langage mais ils prennent la réponse donné par le corps lui-même comme façon d'établir un bord qui permet un certain équilibre dans le monde chaotique de l'autiste. Pourquoi le corps est-il en premier plan dans notre recherche ? Par absence de parole et non du langage, c'est le corps de l'autiste qui permet d'établir un lien avec le monde extérieur. Notre recherche a pour objectif mener une étude sur le corps dans l'autisme dans l'approche clinique en sciences de l'éducation à partir des théories de Jacques Lacan et de Fernand Deligny. Cette démarche est donc d'examiner un sujet qui a été très peu exploité et qui n'a jamais été affronté directement ni systématisé, rendant notre recherche inédite. Cette recherche, qui s'inscrit dans une démarche qualitative, est organisée selon un double enjeu : d'un côté l'enjeu théorique développant les concepts apportés par la DSM et les lois concernant la prise en charge de l'autisme dans la sphère médicale et éducationnelle ; et également l'apport psychanalytique de Jacques Lacan concernant la constitution du corps chez l'autiste et ses modes de traitements aussi bien que les méthodes innovatrices de prise en charge clinic-éducationnelle de Fernand Deligny. De l'autre côté l'enjeu empirique : en France, nous nous proposons d'accompagner le travail clinique d'orientation lacanienne fait avec les autistes dans l'Association Main à l'Oreille tandis qu'au Brésil au sein d'une institution éducationnelle nous allons réfléchir à l'application des méthodes de la cartographie et lignes d'erre proposées par Deligny. Notre objectif est de réfléchir la prise en charge de l'autisme comme un moyen de révéler un langage là où il y a vacance de la parole. Les résultats partiels qui nous avons pu repérer c'est qu'il n'y a pas de méthode unique d'apprentissage, ni de recette, ni de routine possibles appliquée à l'autisme parce que dans le monde auquel il vit, le symbolique est réel et l'imaginaire ne trouve pas forme dans la relation spéculaire. Par conséquent, les meilleures inventions qui se révèlent les plus solides pour (mieux) répondre à la souffrance de l'autiste sont celles du sujet lui-même.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S110-S110
Author(s):  
E. Watrin ◽  
J. Madigand

IntroductionIntégrés dans la prise en charge globale du trouble de l’usage d’alcool, les traitements addictolytiques présentent un réel intérêt mais restent relativement peu prescrits [1]. Afin de faciliter leur utilisation, nous proposons une mise au point sur les différentes possibilités pharmacologiques actuelles et les pistes thérapeutiques d’avenir. État des lieux : en partenariat avec le patient, deux types d’objectif de consommation peuvent être proposés : la réduction ou l’abstinence [1]. Dans le 1er cas, seul le nalméfène a actuellement l’AMM en France [2]. En cas d’objectif d’abstinence, la naltrexone, l’acamprosate et le disulfirame sont les traitements addictolytiques de 1er choix [2]. Encadré par son actuelle recommandation temporaire d’utilisation, le baclofène peut être employé en 2e intention [2] et nécessite certaines précautions d’emploi lors de son instauration et de son sevrage [3]. Les résultats de son évaluation dans les 2 types d’objectif (études Bacloville et Alpadir) devraient être éminemment diffusés [2]. D’autres travaux en cours permettront d’étayer nos connaissances sur les systèmes de neurotransmission et les potentialités thérapeutiques qui en découlent [4]. En complément du traitement addictolytique, une bonne relation soignant–malade reste une base indispensable du parcours de soins [2]. Ce dernier permettra au patient un suivi médical de type entretiens motivationnels, une psychothérapie, le traitement d’éventuelles comorbidités somatiques ou psychiatriques, et des entretiens avec des membres d’associations d’anciens buveurs [2].ConclusionRelativement peu prescrit, le traitement addictolytique nécessite une plus large diffusion et une meilleure utilisation en santé mentale et en médecine générale.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 654-654
Author(s):  
C. Alexandre ◽  
G. Gozlan ◽  
M.-O. Krebs ◽  
I. Amado

Les jeunes adultes consultant dans les services de psychiatrie générale présentent parfois des symptômes psychotiques associés à un développement atypique (troubles comportementaux dans l’enfance, troubles des apprentissages, etc.). Ces patients constituent un enjeu pour les équipes de psychiatrie adulte : la prise en charge apparaît souvent peu efficiente (intolérance aux traitements, difficulté à établir un projet de réinsertion, etc.). Pour ces cas complexes de « psychoses de l’adolescent », nous proposons dans notre unité de remédiation cognitive (C3RP) une investigation approfondie et multidisciplinaire de la période développementale, de la petite enfance jusqu’à l’émergence des premiers symptômes psychotiques. Cette relecture sémiologique nous permet d’affiner le diagnostic et de proposer un parcours de soin individualisé, combinant des traitements pharmacologiques et des prises en charge rééducatives. Nous présentons ici le cas de Mademoiselle C., jeune femme pour laquelle le diagnostic de schizophrénie a été porté initialement. L’examen neuropsychologique et l’entretien psychiatrique centré sur la petite enfance, associés aux examens biologiques, anatomiques et génétiques nous ont permis de repenser le diagnostic comme un trouble du développement avec symptômes psychotiques dans un contexte d’anomalie génétique de novo (microduplication 17p13.3). Un traitement pharmacologique adapté (aripiprazole, méthylphénidate et S-citalopram) ainsi qu’une rééducation logico-mathématique ont été associés à des programmes de remédiation cognitive (cognition froide et cognition sociale). Pour les aspects attentionnels, exécutifs et mnésiques le programme CRT avec une adaptation spécifique au cursus universitaire a été suivi. En parallèle, le SAMSAH Prepsy a pu ajuster au quotidien les conditions de son apprentissage et l’aider à la réalisation d’une formation d’assistante de librairie. Pour ces jeunes patients complexes avec nécessité cruciale d’un parcours de réhabilitation, la conjonction d’une remédiation et d’un service d’accompagnement au quotidien est décisive pour l’accomplissement des projets professionnels et personnels.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 55-55
Author(s):  
M. Rabot ◽  
C. Marchand ◽  
J. Lacoste ◽  
S. Lamy ◽  
L. Jehel

IntroductionEn France, 6,9 millions d’adultes sont obèses et le recours à la chirurgie bariatrique est en augmentation. L’évaluation psychiatrique est obligatoire [1] et il peut exister, nous semble-t-il, un biais de « non divulgation » [3] de symptômes dans le but d’obtenir « l’accord du psychiatre ». L’objectif principal de cette étude est de savoir s’il est utile de proposer des tests psychométriques en consultation psychiatrique préopératoire de chirurgie bariatrique en aide à la détection de comorbidités psychiatriques, et permettre ainsi l’amélioration de la prise en charge. MethodsÉtude monocentrique, anonyme, non interventionnelle visant à améliorer la prise en charge des patients candidats à la chirurgie bariatrique. Réalisée entre mars et octobre 2012. Inclusions des patients en deux temps : un premier temps avec un entretien clinique ouvert, un deuxième temps avec un entretien clinique structuré (MINI 5.0.0.). RésultatsVingt-huit patients inclus. La moyenne d’âge est de 37,2 ans, l’IMC moyen est de 43,2 kg/m2. Parmi les patients, 60,7 % présentaient au moins un trouble actuel ou passé au MINI contre 32,1 % en entretien clinique ouvert. Le MINI n’est pas significativement plus sensible que l’entretien clinique structuré pour la détection de l’ensemble des comorbidités psychiatriques (p = 0,2), par contre il est significativement plus sensible pour la détection des troubles anxieux (p = 0,02). ConclusionPrévalence d’au moins un trouble actuel ou passé proche des taux de la littérature scientifique [2] pour le MINI. Pour aider à la détection des comorbidités psychiatriques, en diminuant ce biais de « non divulgation », nous proposons un nouvel auto-questionnaire.


Criminologie ◽  
2018 ◽  
Vol 51 (2) ◽  
pp. 13-38
Author(s):  
Jean-François Cauchie2 ◽  
Patrice Corriveau ◽  
Bryan Hamel ◽  
Annie Lyonnais

En 1892, date de la création du premier Code criminel canadien, la tentative de suicide est un crime, et ce, jusqu’à sa décriminalisation en 1972. Du droit criminel à la psychiatrie, le déplacement de la réaction sociale à la tentative suicidaire aurait en quelque sorte été « officialisé » par ce retrait de l’article de loi. Nous verrons néanmoins dans le présent article qu’il n’y a pas eu, pour les tentatives de suicide, d’abord prise en charge pénale et seulement ensuite, encadrement médical. En effet, au tournant du 20e siècle, le droit criminel cohabite déjà depuis un moment avec cet autre régime de vérité qu’est la psychiatrie. L’analyse de 163 plaintes pour tentatives de suicide à Montréal entre 1908 et 1919 montre qu’il faut être prudent avant de diagnostiquer qu’un type de régulation prend la place d’un autre. En effet, un verdict d’aliénation mentale ou une prise en charge médicale sans procès d’un individu aux tendances suicidaires ne sortent pas de facto le dossier judiciaire du rayon d’action du droit criminel. Il serait davantage question d’une réorganisation, voire d’un renouvellement partiel de ce type de droit quant aux options qu’il mobilise pour traiter des plaintes relatives aux tentatives de suicide.


Author(s):  
N. de Suremain ◽  
T. Lecarpentier ◽  
R. Guedj

Les crises fébriles (CF) sont les crises convulsives les plus fréquentes prises en charge dans les services d’urgence dans la population des moins de cinq ans. Elles sont une crise accompagnée de fièvre, sans infection du système nerveux central, se produisant chez les enfants entre six mois et cinq ans. Les critères utilisés et enseignés pour classer les crises en simples ou complexes n’ont pas la même signification en pratique clinique pour prendre la décision d’effectuer une ponction lombaire et/ou une imagerie cérébrale, et pour l’indication de la prescription d’un antiépileptique de recours ou de fond. Certains facteurs sont prédictifs de la récurrence fébrile, tandis que d’autres sont prédictifs d’une épilepsie. À partir de deux cas cliniques de CF complexes, nous proposons une démarche de prise en charge et de faire une revue des syndromes épileptiques survenant au décours des CF chez le jeune nourrisson.


2021 ◽  
Vol 60 (2) ◽  
pp. 172-185
Author(s):  
Graziella Gilormini ◽  
Véra Savvaki

Nous proposons dans cet article de réfléchir aux liens entre la drépanocytose, maladie génétique chronique à expression douloureuse forte, et les douleurs chroniques, qui définissent une douleur qui dure ou réapparaît, chez des patients adolescents. Nous confrontons nos deux expériences, hospitalière en médecine de l’adolescent pour l’une et en unité de double prise en charge somato-psychiatrique en soins-études pour l’autre, afin de questionner le vécu de ces sujets face à la douleur et la façon dont celle-ci s’immisce dans le processus de subjectivation propre à cet âge.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 612-612
Author(s):  
G. Buisson

La nature exacte des liens étiopathogéniques entre les Troubles des Conduites Alimentaires (TCA) et l’Infertilité est encore non complètement élucidée, alors que les liens entre anomalies pondérales et fertilité sont établis de longue date. Les déterminants biologiques incriminés seraient la proportion de masse graisseuse, la dépense énergétique qui influenceraient divers médiateurs comme la leptine. Cependant l’infertilité constitue un symptôme des TCA dont l’abord thérapeutique actuel pourrait engendrer une morbidité non négligeable, inhérente aux parcours d’AMP mais aussi liée aux TCA en période périnatale. La prise en charge psychiatrique du comportement alimentaire permettrait pourtant pour nombres d’entre elles d’éviter ce parcours. La complexité des liens entre TCA et infertilité nécessite une approche non uniciste, du fait d’un lien de causalité non linéaire. Nous proposons donc une lecture compréhensive du lien de causalité circulaire au regard des données actuelles de la littérature internationale concernant ce sujet et questionnons la prévalence des TCA au sein de la population de femmes infertiles ayant recours à l’AMP. En effet, très peu d’études sont dévolues à la détermination de la prévalence des TCA dans la population de femmes infertiles ayant recours à l’AMP ont été réalisées; malgré tout, les données de la littérature suggèrent que, au-delà des catégories diagnostiques des TCA, le comportement alimentaire des femmes infertiles est plus souvent perturbé qu’en population générale. La détection des TCA en période-périnatale est un enjeu déterminant pour le déroulement de la démarche d’AMP, de la grossesse et la rencontre mère-enfant.


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