scholarly journals Entre l’idéal et la désillusion : le rapport au travail de jeunes praticiennes

2008 ◽  
Vol 6 (2) ◽  
pp. 99-105
Author(s):  
Viviane Portebois

Résumé Dans un souci de mieux comprendre la réalité quotidienne que vivent les jeunes praticiennes du social au plan de la vie professionnelle, cet article de nature exploratoire fait le bilan d'entrevues réalisées auprès de jeunes chercheures et de jeunes cliniciennes ayant accumulé moins de dix années de pratique. La synthèse de ces entrevues met notamment en relief l'incidence de la précarité des conditions de travail sur les aspirations professionnelles, le rapport au travail et sur les rapports intergénérationnels en milieu de travail.

2007 ◽  
Vol 21 (2) ◽  
pp. 117-138 ◽  
Author(s):  
Michel Vézina

RÉSUMÉ Dans les pays occidentaux, les problèmes de santé mentale sont en croissance et représentent l'une des principales causes de morbidité de la population, avec une prévalence annuelle qui varie de 15 à 25 %. Les conséquences de cette morbidité se font sentir de façon importante au chapitre de la capacité de travail des individus. Plusieurs éléments liés notamment à l'évolution de l'organisation et des conditions de travail au cours des dernières années incriminent le milieu de travail dans l'explication de l'origine de cette nouvelle « épidémie ». S'il y a une relative unanimité sur l'importance des problèmes de santé mentale au travail, il n'en va pas de même de la compréhension de l'origine de ces problèmes, et par voie de conséquence, des stratégies à mettre en oeuvre pour les contrer. De l'ensemble des recherches qui ont tenté d'expliquer ce phénomène, trois approches sont considérées de façon particulière : l'approche causaliste, l'approche cognitiviste et enfin, l'approche de la psychodynamique du travail. Même si l'approche cognitive permet de comprendre pourquoi certains facteurs de stress identifiés par l'approche eausaliste peuvent être pathogènes, elle apparaît un peu réductionniste en ramenant les problêmes de santé mentale au travail à l'échec des efforts d'adaptation des individus. Contrairement à l'interprétation cognitive et aux actions individuelles auxquelles nous conduit l'approche du stress, la psychodynamique du travail débouche sur un questionnement de l'intelligibilité de l'origine organisationnelle des problèmes de santé mentale au travail, en analysant l'interface dynamique et évolutive entre les objectifs que poursuivent l'individu, l'organisation et le groupe de travail.


2013 ◽  
Vol 54 (2-3) ◽  
pp. 439-459
Author(s):  
Sophie Fantoni-Quinton

Les pathologies mentales en milieu de travail recouvrent non seulement les troubles mentaux d’origine non professionnelle, mais également les nombreux cas de souffrances du fait du travail (dus à l’organisation et aux relations du travail). Concernant les souffrances dues au travail, le système juridique français a une double action. En amont, il impose à l’employeur d’améliorer dans un processus continu les conditions de travail de chacun des travailleurs pour prévenir une altération ou une détérioration de l’état de santé du salarié. En aval de la survenue d’une altération de la santé mentale des salariés, il existe, dans le droit français de l’(in)aptitude, des outils incitatifs, voire coercitifs, pour imposer à l’employeur l’adaptation du poste de travail d’un salarié en difficulté et son reclassement en cas d’inaptitude au poste antérieur ou de handicap avérés. Cependant, ce droit de l’(in)aptitude qui concerne chaque salarié recèle des limites inhérentes à la question même de la santé mentale au travail.


2014 ◽  
Vol 68 (4) ◽  
pp. 590-607 ◽  
Author(s):  
Élise Ledoux ◽  
Pierre-Sébastien Fournier ◽  
Danièle Champoux ◽  
Pascale Prud’homme ◽  
Marie Laberge ◽  
...  

Résumé Cet article présente les travaux d’une communauté de chercheurs du Réseau de recherche en santé et en sécurité du travail du Québec (RRSSTQ), créée en 2006, laquelle s’intéresse aux questions d’âges et de rapports sociaux en milieux de travail, en lien avec les conditions de travail et la santé et la sécurité du travail. De disciplines diverses (ergonomie, sociologie, psychosociologie, communication, droit, éducation), cette communauté réalise des recherches à partir d’enquêtes et d’études de terrain s’appuyant sur une approche compréhensive des phénomènes. Cette problématique se situe dans un contexte social singulier marqué, entre autres, par la mondialisation des marchés, une introduction massive des nouvelles technologies, une transformation des formes d’emploi, ainsi qu’un vieillissement de la main-d’oeuvre dans les pays industrialisés. Ces transformations créent des conditions particulières de rétention et d’intégration de la main-d’oeuvre dans les milieux de travail. À partir des données de l’Enquête québécoise sur des conditions de travail, d’emploi et de santé et de sécurité du travail (EQCOTESST), réalisée en 2008, auprès d’un échantillon représentatif de 5 071 répondants, l’objectif de cette étude est de tracer un portrait des conditions de travail en fonction de l’âge des travailleurs au Québec. L’article propose l’interprétation de ce portrait à partir d’un cadre d’analyse s’appuyant sur une approche diachronique des dynamiques âge-travail-santé dans le but de mieux orienter les interventions en milieu de travail.


2005 ◽  
Vol 48 (5) ◽  
pp. 655-665 ◽  
Author(s):  
Jae-Sung Choi ◽  
Soochan Choi

Although migrant workers have emerged as a major force throughout Korean industry, they are often alienated by disadvantageous labor conditions as well as social discrimination as a whole. Social workers in the work-place can themselves utilize the micro and macro procedures of assisting troubled newcomers. French Bien que les travailleurs immigrés en soient venus à occuper une place prépondérante dans l'industrie coréenne, ceux-ci se trouvent souvent aliénés parce qu'on leur impose des conditions de travail désavantageuses et sont victimes de discrimination. Les travailleurs sociaux en milieu de travail peuvent s'impliquer personnellement à travers des procédures micro et macro afin de venir en aide à ces nouveaux venus en difficulté. Spanish Aunque los trabajadores migratorios en la industria coreana se han convertido en una fuerza importante, a menudo están alienados, son discriminados socialmente, y trabajan en condiciones laborales desventajosas. Los trabajadores sociales en los lugares de trabajo pueden utilizar procedimientos micro y macro para ayudar a los recién llegados en sus problemas.


Author(s):  
Isabelle Hansez ◽  
Laurent Taskin ◽  
Jacques-François Thisse

Dans ce numéro spécial de Regards économiques, trois expertises dialoguent afin d’offrir une compréhension multidisciplinaire du «télétravail» aujourd’hui et demain : D’un point de vue économique, la question clé demeure celle de l’incidence d’une pratique intensive de télétravail à domicile sur la mobilité, les villes et l’économie dans son ensemble. Le gain espéré de productivité au travail sous-tend le développement du télétravail. Souvent déclaré, mais rarement mesuré de façon précise, des rares études montrent néanmoins une relation de cause à effet entre la pratique du travail à domicile et un surcroît de productivité au travail. Mais, qu’en sera-t-il demain sur le long terme ? Et quel impact une pratique plus forte du télétravail peut-elle avoir sur la demande et l’offre immobilières dans les villes et sur les marchés locaux du travail ? Ce sont quelques-unes des analyses développées par Jacques-François Thisse, professeur émérite d’économie à l’UCLouvain. Du point de vue des organisations et du management, la pratique du télétravail a conduit à revisiter les processus de régulation du rapport au travail (tels que le contrôle et l’autonomie au travail, les styles de management, l’identité au travail, la productivité et l’équilibre entre sphères privée et professionnelle). Autre enjeu pour les entreprises ? La gestion de la distance sur les comportements au travail (notamment l’hyper connexion ou l’invisibilisation). Selon Laurent Taskin, professeur en sciences de gestion à l’UCLouvain, le futur verra s’intensifier le télétravail. L’enjeu organisationnel et managérial clé de l’après-covid sera donc de réinventer de nouvelles routines de travail autour de la présence, là où c’était la distance qui était régulée avant la crise covid. C’est cette réflexion qui permettra de préserver et valoriser l’innovation, la créativité et la socialisation. Du point de vue des individus, les recherches sur le télétravail ont identifié de longue date des effets plutôt positifs en termes de satisfaction, de motivation, de bien-être ou de fidélisation, justifiant une demande, de la part des travailleurs, pour ce type d’arrangement. Se basant sur une enquête menée durant le premier confinement en Belgique, Isabelle Hansez, professeure de psychologie à l’ULiège, offre une perspective nuancée des conditions de la pratique du télétravail durant le confinement et des perspectives affichées par les personnes sondées. Plus que jamais, semble-t-il, la dimension du bien-être au travail semble clé dans la valorisation du télétravail par les individus et montre aussi les disparités de situations (familiale, professionnelle) qui amènent à apprécier différemment la flexibilité offerte par le télétravail.   Ces trois regards se complètent et permettent, in fine, d’identifier les équilibres et les tensions qui caractérisent le développement du télétravail. Et donner des pistes qui pourront satisfaire à la fois les travailleurs, les managers, les entreprises et les acteurs qui vivent de la présence des travailleurs sur leur lieu de travail (commerces, services, entretien…) ? Voici les principaux enseignements et recommandations des trois scientifiques : L’accroissement de productivité dû à la pratique du télétravail est lié à sa fréquence : au-delà de deux jours par semaine ou de 50% du temps de travail, l’impact sur la productivité s’atténue ; Le développement du télétravail peut potentiellement modifier la consommation d’espace de bureau (décroissance) et domestique (croissance), dans un mouvement qui risque de dévitaliser les centres urbains et d’affaires ; La pratique plus intensive du télétravail menace l’existence de communautés de travail au sein des organisations, au profit de liens plus formels et instrumentaux avec l’organisation et les collectifs de travail ; Pour les travailleurs, la pratique du télétravail est source de satisfactions (autonomie, flexibilité, par exemple) mais aussi d’inconfort (ergonomie, conflit privé-professionnel, ambiguïté des attentes, par exemple) ; Les politiques publiques doivent d’urgence proposer des solutions de mobilité afin de faciliter l’accès aux centres urbains, pour les travailleurs, et juguler une potentielle désertion de ceux-ci par les quartiers d’affaire—la mobilité étant le premier facteur de choix pour le télétravail ; Les employeurs doivent formaliser la possibilité de télétravail dans des accords collectifs négociés et permettre à leurs salariés d’être dans de bonnes conditions de travail à domicile, a fortiori si le télétravail fait l’objet d’une politique organisationnelle ou de gestion des ressources humaines ; Le management doit réguler la présence des équipes de travail en tenant compte de leurs réalités propres (activités, par exemple) afin de préserver les liens sociaux, garants d’une performance de long terme ; Les travailleurs sont invités à organiser leurs temps et leurs espaces privé et professionnel de sorte à permettre une conciliation harmonieuse.


Author(s):  
Catherine Beaudry ◽  
Mélanie Gagnon

Les employeurs se montrent de plus en plus préoccupés par le bien-être au travail du personnel pour diverses raisons. Les conséquences négatives associées au mal-être au travail alimentent cet intérêt pour la question, au nombre desquelles sont recensés l’absentéisme et le présentéisme, la diminution de la performance organisationnelle, une hausse des conflits en milieu de travail ainsi que de mauvaises relations avec la clientèle et une augmentation du taux de roulement. Or, avoir la volonté d’améliorer le bien-être au travail nécessite une réflexion profonde sur les sources de la souffrance au travail. Le présent article propose, sur la base de la littérature existante en la matière, de se doter d’un cadre conceptuel pour mieux cibler et comprendre ces sources de souffrance. Il s’efforce donc de mettre en évidence les facteurs organisationnels contribuant à la souffrance au travail. Bien que non exhaustives, les sources de souffrance variant en fonction des individus, l’analyse de quatre catégories de facteurs se veut féconde : l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations interpersonnelles et le déséquilibre entre les contributions et les rétributions. C’est en décelant les facteurs de souffrance en milieu de travail que les responsables des ressources humaines en organisation pourront déployer des pratiques de gestion favorisant le bien-être.


2013 ◽  
Vol 68 (1) ◽  
pp. 142-163 ◽  
Author(s):  
Myriam Thirot

Résumé Le développement des emplois « atypiques » au Québec donne lieu à la mise en évidence de nouveaux enjeux sociaux et politiques dans un contexte de flexibilité de la main-d’oeuvre. La segmentation du marché du travail qui en découle se caractérise par une précarisation du salariat, définie comme un processus structurel de détérioration des conditions de travail et d’emploi. La sociologie s’intéresse particulièrement aux conséquences de ces mutations sur les conditions de vie à travers l’analyse des perceptions subjectives des acteurs concernés. Ainsi, le rapport au travail incluant les conditions matérielles, l’accomplissement des tâches et la socialisation comporte une dichotomie articulée autour de la satisfaction du salarié, source de valorisation ou de la non-satisfaction, entraînant un mal-être. Les transformations récentes du monde du travail construisent des parcours professionnels morcelés et incertains et nécessitent une réévaluation de leurs impacts sur ce rapport, encore peu documentée. Que signifie occuper un emploi atypique pour ces travailleurs ? La valeur associée au travail est-elle remise en cause ? Les indices contenus dans leurs parcours professionnels constituent-ils une réalité nouvelle ? Basé sur les résultats d’une recherche qualitative menée en 2009 auprès de résidents d’un quartier défavorisé du centre-ville de Montréal, ayant occupé des emplois « atypiques », cet article permet d’entrer au coeur des dynamiques relationnelles des milieux de travail québécois, de comprendre en quoi elles participent à la construction de parcours professionnels spécifiques et d’identifier leurs conséquences sur le rapport au travail et à l’emploi de ces travailleurs. Les différentes expériences étudiées apportent un éclairage sur le phénomène de la précarisation du travail et suggèrent des perspectives tant scientifiques que politiques.


Author(s):  
Sheila M. Neysmith ◽  
Barbara Nichols

RÉSUMÉCette étude porte sur les similitudes et les différences entre les méthodes de soins utilisées par trois groupes de prestateurs de soins, soit les proches parents, les femmes au foyer et les bénévoles. Dans le contexte des conditions de travail, des questions ayant trait au milieu de travail, à l'isolement, à la communication, aux réactions, à l'autonomie, à la motivation et au choix font l'objet d'une comparaison au sein de ces trois groupes. Même si les capacités fonctionnelles des personnes âgées bénéficiant des soins étaient semblables, les circonstances touchant la prestation de soins variaient beaucoup. L'étude démontre que le contexte au sein duquel les soins sont prodigués représente un élément clé dans le cadre de discussions futures en matière d'établissement de politiques. Elle suggère que les tâches particulières relatives à la prestation de soins ne sont qu'un élément secondaire servant à comprendre le contexte dans lequel chaque prestateur de soins accomplit son travail.


2005 ◽  
Vol 35 (3) ◽  
pp. 375-385
Author(s):  
Maurice Moreau ◽  
Michelle Desrosiers

Cet article soulève l'importance des caractéristiques personnelles et socio-démographiques sur la position de l'individu dans l'organisation et la division du travail, et du rôle que jouent les conditions de travail dans les problèmes sociaux. Les auteurs présentent, en seconde partie, quelques pistes d'intervention en milieu de travail, attirant l'attention sur le rôle que peut y jouer l'intervenant social.


2016 ◽  
Vol 48 (1) ◽  
pp. 15-34 ◽  
Author(s):  
Philippe Bernoux

Considérer le travail comme activité, c’est regarder ce que fait l’individu au travail, son activité concrète et non plus seulement l’environnement de ce travail, conditions de travail, salaire, organisation, relations hiérarchiques, etc. C’est regarder le « faire », observer avec précision ce que fait le travailleur dans son milieu de travail, le laisser parler de son travail concret. Privilégier l’observation précise et donner la parole aux exécutants permet de quitter les interprétations du travail les plus répandues, pour restituer l’ensemble des significations données par les travailleurs sur leur travail. C’est dans les descriptions précises du travail et dans ce que les exécutants en disent, qu’il faut chercher ces significations. Récemment, sans doute surtout sous l’influence des psychologues et des ergonomes du travail, on est passé progressivement des anciennes approches du travail à une approche de l’activité, de ce que fait l’homme au travail. Ces nouvelles approches montrent qu’il peut inventer et qu’il invente d’autres manières de faire, qu’il peut innover dans son travail, qu’il n’est plus simplement soumis à une organisation mais qu’il est capable et disposé à être, à son niveau, un inventeur, qu’il donne aussi à son travail une foule d’autres significations. Considérer et analyser le travail comme activité permet alors de mieux comprendre les évolutions actuelles dans le monde du travail.


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