scholarly journals Une étude transversale sur l’évolution de la douleur et la détresse psychologique chez les personnes atteintes de douleur chronique : l’étude pancanadienne « Douleur chronique et COVID-19

Author(s):  
M. Gabrielle Pagé ◽  
Anaïs Lacasse ◽  
Lise Dassieu ◽  
Maria Hudspith ◽  
Gregg Moor ◽  
...  

Introduction La pandémie de COVID-19 a eu un impact disproportionné sur les populations vulnérables, notamment les personnes atteintes de douleur chronique. Nous avons examiné les associations entre les variations géographiques des taux d’infection par le coronavirus, le stress et l’intensité de la douleur et nous avons étudié les facteurs associés à l’évolution de la douleur et à la détresse psychologique chez les personnes atteintes de douleur chronique pendant la pandémie. Méthodes Cette analyse s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus vaste, l’étude pancanadienne « Douleur chronique et COVID-19 », qui emploie une méthode de recherche transversale observationnelle. Au total, 3 159 personnes atteintes de douleur chronique ont répondu à une enquête quantitative entre le 16 avril et le 31 mai 2020. Résultats Les deux tiers (68,1 %) des participants avaient entre 40 et 69 ans, et 83,5 % étaient des femmes. Les deux tiers (68,9 %) des répondants ont signalé une aggravation de leur douleur depuis le début de la pandémie. Un niveau élevé de risques perçus liés à la pandémie (rapport de cotes ajusté : 1,27 %; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,03 à 1,56), un niveau élevé de stress (1,21; IC à 95 % : 1,05 à 1,41), la modification des traitements de la douleur pharmacologiques (3,17; IC à 95 % : 2,49 à 4,05) et physiques/psychologiques (2,04; IC à 95 % : 1,62 à 2,58) et enfin le fait d’occuper un emploi au début de la pandémie (1,42; IC à 95 % : 1,09 à 1,86) étaient associés à une probabilité accrue de déclarer une aggravation de la douleur. La perte d’emploi (34,9 % des personnes travaillaient avant la pandémie) a été associée à une probabilité inférieure (0,67; IC à 95 % : 0,48 à 0,94) de déclarer une aggravation de la douleur. Près de la moitié (43,2 %) des personnes ont indiqué une détresse psychologique d’intensité modérée ou grave. Les émotions négatives à l’égard de la pandémie (2,14; IC à 95 % : 1,78 à 2,57) et le stress global (1,43; IC à 95 % : 1,36 à 1,50) ont été associés à une détresse psychologique modérée ou grave. Conclusion Les résultats de l’étude ont permis de cerner, outre les facteurs biomédicaux, plusieurs facteurs psychosociaux à prendre en compte pour surveiller l’état des patients atteints de douleur chronique et faciliter leur accès aux traitements pendant une pandémie.

2012 ◽  
Vol 32 (3) ◽  
pp. 182-195
Author(s):  
P. Pahwa ◽  
C.P. Karunanayake ◽  
J. McCrosky ◽  
L. Thorpe

Introduction L’immigration continue à transformer la composition ethnique de la population canadienne. Nous avons mené une enquête afin de déterminer si les tendances longitudinales en matière de détresse psychologique variaient entre sept groupes culturels et ethniques, et si la détresse psychologique au sein d’un même groupe ethnique variait en fonction de facteurs démographiques (statut d’immigrant, sexe, âge, état matrimonial, lieu et durée de la résidence), socioéconomiques (éducation, revenu), de soutien social et de style de vie. Methods La population étudiée était composée de 14 713 répondants de 15 ans et plus issus des six premiers cycles de l’Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP); 20 % ont déclaré au moment du cycle 1 (1994-1995) être immigrants. Le modèle de régression logistique a été ajusté par la modification de la méthode de quasi-vraisemblance multivariée, et des estimations de variance robustes ont été obtenues à l’aide de méthodes de rééchantillonnage à répliques équilibrées. Results En nous fondant sur le modèle multivarié et les données autodéclarées, nous avons observé que les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de déclarer une détresse psychologique modérée/élevée; il en était de même des répondants les plus jeunes par rapport aux répondants les plus vieux, des répondants célibataires par rapport aux répondants en couple, des citadins par rapport aux ruraux, des répondants moins éduqués par rapport aux répondants plus éduqués, des fumeurs – anciens et actuels – par rapport aux non-fumeurs et des personnes vivant dans un ménage fumeur par rapport à celles vivant dans un ménage non-fumeur. Le statut d’immigrant, le sexe, le score pour la participation à la vie sociale et l’éducation avaient une incidence sur la relation entre l’ethnicité et la détresse psychologique. Nous avons constaté – ce qui étaye d’autres études – une relation en U inversé entre la durée du séjour et la détresse psychologique : les répondants qui vivaient au Canada depuis moins de 2 ans étaient moins susceptibles de déclarer une détresse psychologique modérée/élevée, tandis que les répondants qui vivaient au Canada depuis 2 à 20 ans étaient beaucoup plus susceptibles de déclarer une détresse psychologique modérée/élevée que ceux y résidant depuis plus de 20 ans. Conclusion Il faut élaborer des programmes de santé mentale spécifiques en fonction de l’ethnicité et ciblant les personnes avec un niveau de scolarité peu élevé et participant peu à la vie sociale. En outre, les politiques et les programmes devraient cibler les femmes, les plus jeunes (groupe des 15 à 24 ans) et les personnes relevant des catégories de faible adéquation du revenu.


Author(s):  
Annie Robitaille ◽  
Heather Orpana ◽  
Cameron N. McIntosh

RÉSUMÉDans cette étude, nous avons examiné les relations longitudinales entre les cinq dimensions de soutien social et la détresse psychologique afin de déterminer si (1) le soutien social est lié à niveaux subséquentes de la détresse psychologique ; ou (2) si les niveaux de détresse psychologique ont été liés à des niveaux ultérieurs de soutien social ; ou (3) si la détresse et le soutien avaient une relation réciproque (bi-directionnel) à travers le temps. L’étude a examiné le rapport bidirectionnel longitudinal entre les dimensions différentes du soutien social et la détresse psychologique, en utilisant un modèle autorégressif de corrélation avec décalage pour cinq périodes de données. Nous avons trouvé des preuves (d’appui) de la relation réciproque entre le soutien affectueux et la détresse. L’augmentation de la détresse psychologique etait liée à des niveaux élevés de la suite des interactions sociales positives et significativement liée a un soutien par la suite plus émotionnel et informationnel. Aucune relation significative n’a été trouvée entre un soutien tangible et structurelle et la détresse psychologique. Cette étude démontre que les différents types de soutien sont associés avec la détresse psychologique d’une manière correspondante et que la détresse psychologique peut être important, deux ans plus tard, pour prévoir des niveaux de soutien social.


2008 ◽  
Vol 17 (1) ◽  
pp. 73-95 ◽  
Author(s):  
Donna L. Lamping ◽  
Lawrence Joseph ◽  
Bill Ryan ◽  
Norbert Gilmore

RÉSUMÉ Le présent article décrit les préoccupations psychologiques reliées au VIH dans un échantillon montréalais de 128 personnes atteintes du virus, qui ont participé à une enquête nationale plus large sur les besoins et les services en santé mentale en rapport avec cette infection au Canada. Nous avons examiné les problèmes psychologiques causés par le VIH à Montréal, en comparaison d'autres villes du Canada, et dans divers sous-groupes définis selon le sexe, l'âge, le diagnostic et le facteur de risque. Les résultats montrent que même si l'infection au VIH a de fortes et profondes incidences sur la santé mentale, il existe des différences dans les genres de préoccupations et de problèmes qui affligent des groupes particuliers de répondants montréalais. L'incertitude de l'avenir et l'incapacité de réaliser ses buts dans la vie, ainsi que des sentiments d'impuissance et de peur face aux conséquences neurologiques virtuelles du VIH, étaient des sources majeures de détresse psychologique. Les sentiments de dépression, d'anxiété et de colère, de même que les inquiétudes soulevées par une détérioration physique croissante, la douleur, le danger d'infecter autrui, la confidentialité et la situation financière, étaient des sujets d'angoisse prédominants parmi les sous-groupes étudiés. Les différences entre les répondants en termes de sources de revenu, d'âge et de sexe et, dans une moindre mesure, de diagnostic et de facteur de risque, étaient associées à des niveaux variables de détresse psychologique. Bien que les répondants de Montréal (et de Vancouver) étaient moins angoissés que ceux de Toronto et de Halifax, cette divergence semblait tenir principalement à des différences d'âge et de revenu. Les données de l'enquête pourront servir aux décideurs et aux planificateurs du domaine de la santé à mettre au point les services nécessaires pour répondre aux besoins psychologiques des adultes atteints du VIH.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 606-606
Author(s):  
M. Arsene

Les enfants et adolescents de notre époque vivent désormais dans une réalité hyper connectée. La plupart d’entre eux possède un téléphone portable dés le collège, et pratiquement tous ont un accès Internet quotidien. En parallèle de cette révolution technologique, une nouvelle forme de harcèlement entre pairs a vu le jour et prend une place prépondérante : le cyberbullying, ou cyber harcèlement. Un nombre croissant d’auteurs dans la littérature médicale étudie la psychopathologie des jeunes qui y sont confrontés, constatant qu’ils présentaient des manifestations de souffrance psychique parfois graves, et dont les issues pouvaient être dramatiques.Une revue systématique analysant les données de la littérature médicale permet de présenter l’état actuel des connaissances sur la psychopathologie des jeunes impliqués dans le cyber harcèlement, et déterminer les points de ressemblance et de dissemblance avec le harcèlement scolaire. Cette revue systématique a permis de retenir 24 articles et revues, publiés entre 2004 et 2013.RésultatsEntre 20 et 40 % en moyenne des jeunes sont confrontés au cyberbullying au moins une fois dans leur vie. Victimes comme agresseurs présentent significativement de sérieux troubles notamment thymiques, relationnels, comportementaux et scolaires. S’il est difficile d’établir des profils types de ces jeunes, certains facteurs de risque semblent se dégager, ainsi que des populations vulnérables et à risque de développer une détresse psychologique au décours. Les profils types de ces jeunes sont ressemblants bien que non transposables à ceux des jeunes impliqués dans du harcèlement scolaire dit classique.ConclusionLe cyber harcèlement est relié significativement à des manifestations psychopathologiques. Certaines pistes préventives et indications pour la pratique clinique sont proposées. D’autres études notamment longitudinales pourraient contribuer à dégager des facteurs de risque identifiés et établir des rapports de causalité.


Author(s):  
Heather Orpana ◽  
Julie Vachon ◽  
Jennifer Dykxhoorn ◽  
Gayatri Jayaraman

Introduction La santé mentale positive est de plus en plus reconnue comme un élément central des politiques et des programmes en matière de santé publique. On a déterminé au Canada que le Continuum de santé mentale – Questionnaire abrégé (CSM-QA) constituait un outil de mesure prometteur qu’il fallait intégrer aux enquêtes d’évaluation de la santé mentale positive de la population. Ce questionnaire vise à évaluer un modèle à trois facteurs de santé mentale positive : le bien-être émotionnel, le bien-être social et le bien-être psychologique. Cette étude a pour but de déterminer si le CSM-QA offre une mesure adéquate de la santé mentale positive des Canadiens adultes. Méthodologie Nous avons réalisé une analyse factorielle confirmatoire (AFC) à l’aide des données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Santé mentale de 2012 (ESCC-SM). Nous avons également effectué une validation croisée du modèle à l’aide des données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Composante annuelle (ESCC – Composante annuelle) de 2011-2012. Nous avons examiné la validité reliée à un critère dans le cadre d’analyses de corrélation entre les scores des sous-échelles du CSM-QA et les concepts positifs (comme la satisfaction à l’égard de la vie) et négatifs (comme la détresse psychologique) associés. Résultats Nous avons confirmé la validité du modèle à trois facteurs du bien-être émotionnel, social et psychologique dans le cadre d’une AFC de deux échantillons distincts, et ce, après avoir intégré les quatre erreurs corrélées entre les questions relatives à l’échelle du bien-être social. Nous avons observé, comme prévu, des corrélations significatives entre le bien-être émotionnel, psychologique et social et les concepts associés. Le coefficient alpha de Cronbach était de 0,82 pour les sous-échelles du bien-être émotionnel et du bien-être psychologique et de 0,77 pour le bien-être social. Conclusion Notre étude suggère que le CSM-QA permet de rendre compte du modèle à trois facteurs de la santé mentale positive de la population canadienne. Toutefois, la prudence est de mise lorsque l’on utilise l’échelle du bien-être social, qui ne s’est pas avérée aussi efficace que les autres facteurs, comme l’ont mis en évidence la nécessité d’ajouter plusieurs termes d’erreur corrélés afin d’obtenir un ajustement adéquat du modèle, le pourcentage plus élevé de données manquantes pour ces questions et les corrélations plus faibles avec les concepts connexes. Comme le bien-être social constitue un élément important d’une évaluation exhaustive de la santé mentale positive, la tenue d’autres recherches est recommandée.


2018 ◽  
Vol 52 (3) ◽  
pp. 747-765
Author(s):  
Stephane Levasseur ◽  
Christine Hamel

Les élèves peuvent vivre plusieurs effets négatifs liés à la fréquentation scolaire, comme le désengagement et la détresse psychologique. Le but de cette recherche est de décrire comment les enseignants y contribuent. Nous avons réalisé une revue des écrits en utilisant la méthode EPPI. L’analyse démontre que les interactions négatives rapportées par les élèves sont l’incompétence, le caractère offensant et l’indolence de l’enseignant. Certaines interactions négatives échappent à la perception des élèves, soit le contrôle de l’enseignant et les relations conflictuelles. Même si les interactions négatives débutent dès le préscolaire, la situation s’aggrave surtout au secondaire. Nous décrivons les mécanismes psychiques à l’origine des comportements des enseignants, et leurs effets sur le développement des jeunes.


2010 ◽  
Vol 30 (3) ◽  
pp. 86-97
Author(s):  
J. Caron ◽  
A. Liu

Objectif Cette étude descriptive compare la prévalence de la détresse psychologique élevée et des troubles mentaux dans la population à faible revenu à celle de la population à revenu plus élevé du Canada. Méthodes Les données ont été recueillies dans le cadre de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Santé mentale et bien-être (ESCC cycle 1.2), réalisée auprès de 36 984 Canadiens âgés de 15 ans et plus. La population à faible revenu (définie par la Mesure de faible revenu) a constitué 17,9 % (n = 6 620) de cet échantillon. On a utilisé l’échelle de Kessler K-10 pour mesurer la détresse psychologique, et l’entrevue CIDI pour évaluer les troubles mentaux. Résultats Un Canadien sur 5 a déclaré éprouver une grande détresse psychologique, et 1 sur 10, souffrir d’au moins un des cinq troubles mentaux étudiés ou de dépendance à une substance. Les femmes, les célibataires, les personnes séparées ou divorcées, les non-immigrants et les Autochtones ont été plus nombreux à déclarer souffrir de détresse psychologique, de troubles mentaux ou d’abus de substances. Les taux déclarés de détresse psychologique, de troubles mentaux ou d’abus de substances ont été beaucoup plus élevés chez les populations à faible revenu, et les différences mesurées étaient statistiquement cohérentes dans la plupart des catégories sociodémographiques. Conclusion Cette étude permet de mieux cerner les populations vulnérables en matière de santé mentale, susceptibles de bénéficier des programmes de prévention de la maladie et de promotion de la santé.


Author(s):  
Louise Pelletier ◽  
Siobhan O’Donnell ◽  
Louise McRae ◽  
Jean Grenier

Introduction Bien que le trouble d’anxiété généralisée (TAG) soit une affection courante et incapacitante, peu d’études ont été menées à son sujet au Canada. Nous avons comparé les Canadiens atteints du TAG avec ceux atteints de dépression sur le plan de leurs caractéristiques, de leur état de santé, de leur utilisation des services de santé et de leurs besoins en matière de santé. Méthodologie Les données sont tirées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Santé mentale de 2012, qui portait sur un échantillon représentatif de la population canadienne de 15 ans et plus (n = 23 709; taux de réponse de 68,9 %). Nous avons sélectionné les répondants ayant fait état de symptômes compatibles avec un TAG ou un épisode dépressif majeur (EDM) dans les 12 mois précédant l’enquête (n = 1 598). Les estimations ont été pondérées afin de représenter la population des ménages au Canada. Nous avons mené des analyses de régression logistiques multidimensionnelles multinomiales et descriptives. Résultats En 2012, environ 700 000 (2,5 %) Canadiens de 15 ans et plus ont fait état de symptômes compatibles avec un TAG dans les 12 derniers mois. La moitié d’entre eux ont également mentionné des symptômes d’EDM. La fréquence des perceptions d’une santé passable ou mauvaise (29,7 %), de détresse psychologique modérée et sévère (81,2 %) et d’incapacité modérée et sévère (28,1 %) était comparable (voire légèrement supérieure) chez les personnes présentant un TAG seulement par rapport aux personnes présentant un EDM seulement (respectivement 24,7 %, 78,8 % et 24,8 %). Les pires résultats de santé ont été observés chez les personnes souffrant d’un TAG et d’un EDM en comorbidité : 47,3 % ont fait état d’une santé passable ou mauvaise, 94,0 % d’une détresse psychologique modérée ou sévère et 52,4 % d’une incapacité modérée ou sévère. Près de 50 % des personnes souffrant d’un TAG et d’un EDM en comorbidité ont déclaré que leurs besoins en matière de santé n’avaient pas été satisfaits ou avaient été partiellement satisfaits, contre environ 30 % des personnes souffrant d’un TAG ou d’un EDM seulement. Conclusion Bien que le TAG soit associé à des degrés de détresse et d’incapacité comparables (ou légèrement supérieurs) à l’EDM, l’état de santé des personnes présentant ces deux affections en même temps est nettement moins bon que celui des personnes présentant uniquement l’un ou l’autre. Il est essentiel d’améliorer le diagnostic, le dépistage des comorbidités et la prise en charge pour réduire les impacts de ce trouble mental.


2007 ◽  
Vol 22 (2) ◽  
pp. 257-278 ◽  
Author(s):  
André Duquette ◽  
Suzanne Kérouac ◽  
Balbir K. Sand ◽  
Pierre Saulnier ◽  
Lise Lachance

RÉSUMÉ Cette étude visait à vérifier un modèle de relations entre des facteurs psychosociaux et la santé des 8066 infirmières francophones oeuvrant en soins gériatriques au Québec. Un échantillon aléatoire de 1990 sujets a été prélevé et des taux de participation de 77,9 % et 55 % ont été obtenus aux deux temps de mesure échelonnés à un intervalle de 12 mois. Basé sur la perspective théorique de Maddi et Kobasa (1984), le modèle a été reproduit aux deux temps à l'aide d'analyses d'équations structurales. Ces analyses révèlent que trois variables exercent un effet direct sur la détresse psychologique, soit l'épuisement professionnel, les stresseurs occupationnels et la hardiesse. De même, des variables exercent un effet direct sur l'épuisement : par ordre d'importance, il s'agit de la hardiesse, des stresseurs occupationnels, du soutien au travail, des stratégies actives d'adaptation et du statut d'emploi. Pour composer avec les stresseurs du travail, les infirmières dites hardies mettent l'accent vers des stratégies actives d'adaptation et recherchent le soutien de personnes de leur environnement de travail. Les résultats aident à mieux comprendre les ressources psychologiques et sociales qui favorisent une meilleure adaptation de femmes professionnelles oeuvrant dans des environnements de travail fort exigeants. Les retombées de l'étude convergent tant vers la qualité de vie des professionnels de la relation d'aide que vers le coût et la qualité des services de santé et des services sociaux.


Author(s):  
Charlotte Vereecke ◽  
Jennifer Denis ◽  
Stephan Hendrick

Les prises en charge de crise à domicile – proposées par des équipes mobiles – visent à intervenir auprès de patients en situation de détresse psychologique aiguë, et ce, dans un contexte où les proches sont systématiquement mobilisés dans la dynamique de soins. Les interventions s’étendent sur une période de trois à six semaines et ont comme visée la résolution de la crise individuelle et/ou familiale. À ce jour, l’efficacité de ce type de traitement n’est plus à prouver puisqu’il permet de réduire significativement le nombre d’hospitalisations. À travers notre étude, nous avons accordé une place aux patients et à leurs proches afin de les laisser exprimer leur vécu quant aux spécificités de ce dispositif de soins. L’objectif était de comprendre comment le patient et ses proches s’approprient de nouvelles stratégies de résolution de problèmes et comment ils acquièrent une meilleure compréhension de leur fonctionnement, individuel et relationnel, dans le but de prévenir d’éventuelles nouvelles crises. La vision bilatérale, c’est-à-dire le vécu des patients et de leurs proches, que nous proposons a abouti à une théorisation enracinée apportant des éléments de compréhension nouveaux quant à la manière dont les équipes de crise intervenant à domicile doivent continuer à soutenir les patients et leurs familles.


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