scholarly journals Indicateurs de santé mentale chez les femmes autochtones enceintes au Canada : résultats de l’Enquête sur l’expérience de la maternité

Author(s):  
Chantal Nelson ◽  
Karen M. Lawford ◽  
Victoria Otterman ◽  
Elizabeth K. Darling

Introduction On dispose de peu de recherches sur la santé mentale chez les femmes autochtones enceintes, ce qui nous a conduit à examiner dans cette étude la prévalence de la dépression post-partum (DPP) et ses déterminants, en tenant compte des antécédents de dépression chez les femmes non autochtones et autochtones du Canada. Méthodologie L’Enquête sur l’expérience de la maternité (EEM) est une enquête nationale portant sur l’expérience et les pratiques des femmes canadiennes préalablement à la conception et jusqu’aux premiers mois de la maternité. On a calculé, à l’aide de la méthode de correction Mantel-Haenszel, les estimations du risque pour les facteurs de prédiction de la DPP en se basant sur les rapport de cotes de l’analyse de régression ajustée. L’analyse a été menée auprès de femmes s'étant auto-identifiées comme autochtones (Inuites, Métisses ou membres des Premières Nations vivant hors réserve) ou comme non autochtones. Résultats La prévalence d'antécédents dépression était plus élevée chez les femmes s'étant auto-identifiée comme membre des Premières Nations vivant hors réserve ou métisses que chez les femmes non autochtones, les femmes inuites offraient la plus faible prévalence d'antécédents de dépression autodéclarée. Les femmes autochtones avaient une prévalence plus élevée de DPP que les femmes non autochtones. La présence d'antécédents de dépression n'était pas un facteur de prédiction de DPP chez les femmes inuites et métisses, mais s'est révélée en être un chez les femmes des Premières Nations vivant hors réserve et chez les femmes non autochtones. Un nombre disproportionnellement plus élevé de femmes autochtones que de femmes non autochtones ont déclaré avoir été victimes de violence. Conclusion Notre étude a montré que les facteurs usuels de prédiction de DPP que sont l’anxiété, les événements stressants de la vie pendant la grossesse, un faible niveau de soutien social et des antécédents de dépression étaient bien présents chez les femmes non autochtones mais que, à l’exception du nombre d’événements stressants chez les femmes des Premières Nations vivant hors réserve, ces facteurs n'étaient pas associés à la DPP chez les femmes autochtones. Ces résultats incitent à développer la sensibilité des indicateurs de santé mentale pour les femmes autochtones.

Author(s):  
Gabrielle Richards ◽  
Jim Frehs ◽  
Erin Myers ◽  
Marilyn Van Bibber

Le Programme sur le changement climatique et l’adaptation du secteur de la santé (PCCASS) est un programme qui relève de la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits de Services aux Autochtones Canada (qui relevait auparavant de Santé Canada). Le PCCASS aide les collectivités des Premières Nations et des Inuits à réduire l’impact des changements climatiques sur la santé et à s’adapter à ces derniers. Les conséquences des changements climatiques sur la santé des Autochtones se font sentir dans plusieurs secteurs, notamment la sécurité alimentaire, les remèdes traditionnels, la santé mentale et les pratiques reposant sur l’utilisation des terres. Le programme vise à répondre aux besoins des collectivités des Premières Nations et des Inuits engendrés par les changements climatiques et les problèmes de santé qui en découlent, afin de favoriser la résilience et l’adaptation face aux changements climatiques actuels et à venir, et ce, en mettant au premier plan les jeunes et le renforcement des compétences. Cet article, qui se fonde sur les onze années d’expérience du PCCASS avec les collectivités autochtones, fournit un aperçu de son modèle et des travaux qu’il a soutenus et qu’il continue de soutenir. On y présente trois exemples de projets communautaires pour réduire les conséquences des changements climatiques sur la santé et s’y adapter, projets qui témoignent de la résilience des collectivités autochtones face aux changements climatiques.


2021 ◽  
Vol 47 (1) ◽  
pp. 43-55
Author(s):  
Jill Tarasuk ◽  
Meghan Sullivan ◽  
Donna Bush ◽  
Christian Hui ◽  
Melissa Morris ◽  
...  

Contexte : L’enquête Track auprès des utilisateurs de drogues injectables a permis de recueillir des données dans quatorze sites sentinelles au Canada (2017 à 2019). Ces résultats décrivent la prévalence du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), de l’hépatite C et des comportements à risque associés à ceux-ci chez les participants autochtones. Méthodes : Des informations sur les caractéristiques sociodémographiques, les déterminants sociaux de la santé, le recours aux services de prévention et au dépistage, la consommation de drogues, les comportements à risque, ainsi que le dépistage, les soins et le traitement du VIH et de l’hépatite C ont été recueillies par l’entremise de questionnaires administrés par un intervieweur. Les échantillons biologiques ont été analysés pour y détecter la présence d’anticorps anti-VIH et anti-hépatite C et l’acide ribonucléique (ARN) de l’hépatite C. Les statistiques descriptives ont été calculées et examinées par un groupe consultatif dirigé par des autochtones, selon l’approche à double perspective (Two-Eyed Seeing). Résultats : Parmi les 2 383 participants, 997 étaient des autochtones (82,9 % étaient des membres des Premières Nations, 14,9 % étaient des Métis et 2,2 % étaient des Inuits). Plus de la moitié (54,5 %) étaient des hommes cisgenres et l’âge moyen était de 38,9 ans. Une grande proportion (84,0 %) des participants ont déclaré que leur santé mentale était de « passable excellente ». Une forte proportion d’entre eux ont été victimes de stigmatisation et de discrimination (90,2 %) ainsi que de violences physiques, sexuelles et/ou psychologiques durant l’enfance (87,5 %) ou de la part d’un partenaire sexuel (78,6 %). Un pourcentage élevé d’entre eux ont déclaré utiliser un programme de distribution de seringues (90,5 %) et avoir été dépisté pour le VIH (87,9 %) et l’hépatite C (87,8 %). La prévalence du VIH était de 15,4 % (78,2 % d’entre eux avaient connaissance de leur statut infectieux) et 36,4 % d’entre eux étaient séropositifs pour l’ARN de l’hépatite C (49,4 % d’entre eux avaient connaissance de leur statut infectieux). Conclusion : L’enquête a révélé des taux élevés de VIH et d’hépatite C. Elle a également révélé des défis liés à l’accès et au maintien des soins et des traitements liés au VIH et à l’hépatite C. Ces renseignements éclairent les stratégies de réduction des méfaits, y compris la nécessité d’accroître la sensibilisation à la prophylaxie d’une manière culturellement pertinente.


2020 ◽  
Vol 59 (3) ◽  
pp. 248-255
Author(s):  
Jean-Marc Guilé ◽  
Nicolas Benard ◽  
Olivier Bourdon ◽  
Yann Griboval ◽  
Hélène Lahaye ◽  
...  

Une intervention psychothérapeutique protocolisée a été mise au point par Stanley et associés pour aider à prévenir de futurs comportements suicidaires chez les personnes qui ont déjà fait une tentative de suicide. Le plan de sécurité (PS) fournit aux suicidants une planification écrite, personnalisée, étape par étape, des stratégies de protection et d’adaptation (coping) à mettre en œuvre en cas de crise suicidaire. Le PS comprend six éléments informatifs : (1) les signes avant-coureurs liés à une augmentation des impulsions suicidaires; (2) les stratégies d’adaptation internes que l’individu est capable de mettre en œuvre par lui-même; (3) les stratégies d’adaptation à mettre en œuvre avec le soutien d’amis et de parents; (4) les moyens qu’il/elle peut employer pour contacter les personnes significatives au sein de son réseau de soutien social; (5) les professionnels de la santé mentale et les services d’assistance téléphonique à éventuellement contacter en cas d’urgence suicidaire; et (6) les stratégies pour obtenir un environnement plus sûr au domicile. Les PS sont élaborés avec les suicidants au décours de la crise suicidaire. Les suicidants sont encouragés à partager le SP avec un proche de leur réseau de soutien. Ceci est obligatoire avec un suicidant mineur. Le parent ou le responsable légal doit être impliqué dans la préparation et le suivi du PS. Afin d’évaluer en permanence le risque suicidaire de l’individu, les PS sont revus tout au long du suivi thérapeutique. Le SP est une brève intervention, facile à mettre en œuvre à la suite d’une tentative de suicide. On dispose de résultats de recherche prometteurs concernant son efficacité dans la prévention des récidives de conduites auto-agressives.


2006 ◽  
Vol 12 (2) ◽  
pp. 64-75
Author(s):  
Danielle Desmarais ◽  
Aimé Lebeau ◽  
Denis Allard ◽  
Chantal Perreault

Résumé Dans cet article, les auteurs exposent les résultats de l'analyse exploratoire des pratiques de santé mentale adoptées par un groupe de travailleurs et travailleuses en chômage. Ils présentent un éventail de 5 types de pratiques : le contrôle de la signification du chômage, la consultation institutionnelle dans le réseau de la santé, l'anticipation, l'actuaIisation de soi et Ia modification de la situation du chômage. Par la suite, les auteurs retracent le discours des chômeurs et chômeuses sur le soutien social. Ces diverses pratiques de santé mentale, vérifiées parmi un groupe homogène de chômeurs et chômeuses du secteur manufacturier, contribuent à alimenter la réflexion sur des stratégies d'intervention. Après avoir dégagé dans la première partie les principaux problèmes observés chez des ouvriers et ouvrières en chômage, et en avoir décrit les composantes, nous présentons dans cette seconde partie une analyse des pratiques de santé mentale.


2006 ◽  
Vol 30 (2) ◽  
pp. 15-41 ◽  
Author(s):  
Jean Caron ◽  
Stéphane Guay

Résumé Cet article vise dans un premier temps, à mieux situer le concept du soutien social dans le vaste champ des relations sociales. Les auteurs abordent ensuite des modèles théoriques permettant d’expliquer l’importance du soutien social pour le maintien de la santé mentale et leur implication dans le contexte de l’intervention, les différentes mesures du soutien social, leurs valeurs respectives et les principaux instruments qui ont été développés pour les appréhender. Des recherches récentes permettent par la suite d’illustrer les liens étroits entre la santé mentale et le soutien social identifiés dans les enquêtes populationnelles et cliniques. En conclusion, les auteurs présentent des interventions favorisant le développement du soutien social et formulent des recommandations à l’intention des cliniciens.


2008 ◽  
Vol 32 (2) ◽  
pp. 225-238 ◽  
Author(s):  
Jean Caron ◽  
Michel Tousignant ◽  
Duncan Pedersen ◽  
Marie-Josée Fleury ◽  
Margaret Cargo ◽  
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Résumé Grâce à une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), il se développe actuellement une nouvelle génération d’études en épidémiologie sociale et psychiatrique dans une zone circonscrite se situant dans le sud-ouest de Montréal où vivent 258 000 personnes. Ce programme de recherche repose sur une étude prospective longitudinale visant à identifier les déterminants de la santé mentale de la population, et sur quatre études spécifiques qui abordent des paramètres importants pour la santé mentale : l’écologie sociale et physique des quartiers, le soutien social, le stigma social et les services en santé mentale. Ce programme est complété par l’utilisation de la dernière génération des outils technologiques et informatiques soit un système d’information géographique (SIG) qui permet d’apprécier les effets du contexte sur la santé mentale. Les bases théoriques sur lesquels repose ce modèle sont présentées de même qu’une description sommaire des méthodes utilisées.


Author(s):  
Heather Orpana ◽  
J. Vachon ◽  
C. Pearson ◽  
K. Elliott ◽  
M. Smith ◽  
...  

Introduction Notre objectif visait à étudier les variables liées au bien-être, mesurées par une autoévaluation de la santé mentale (AESM) très positive et une satisfaction élevée à l’égard de la vie (SV) chez des adultes canadiens (âgés de 18 ans et plus) présentant un trouble de l’humeur ou d'anxiété. Méthodologie Nous avons utilisé des données nationales représentatives tirées de l’Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada – Composante des troubles de l’humeur et d’anxiété (EPMCC-TAH) de 2014 afin de décrire l’association entre bien-être et comportements d’autogestion (activité physique, sommeil et méditation) ainsi que stress, adaptation et soutien social perçus. Nous avons eu recours à une régression logistique multivariée pour modéliser la relation entre ces facteurs et les mesures du bien-être. Résultats Environ une personne sur trois atteinte d’un trouble de l’humeur ou d’anxiété a fait état d'une AESM positive. Les modèles de régression logistique ont révélé que plusieurs caractéristiques, comme un âge plus avancé, une autoévaluation de la santé générale positive, des limitations fonctionnelles moins nombreuses ainsi que la perception d’un moindre stress à l’égard de la vie, de meilleures capacités d’adaptation et d’un plus grand soutien social, étaient associées à des niveaux de bien-être plus élevés. Les comportements d’autogestion (entamer une activité physique, méditer, adopter de saines habitudes de sommeil et atteindre un certain nombre d’heures de sommeil chaque nuit) n’étaient pas significativement associés à des mesures du bien-être dans notre modèle multivarié. Conclusion Les adultes canadiens souffrant de troubles de l’humeur ou d'anxiété qui ont déclaré percevoir un niveau de stress plus faible, un plus grand soutien social et une meilleure capacité d’adaptation étaient plus susceptibles de déclarer également des scores de bien-être plus élevés. Cette étude a fourni des données probantes à partir d’un échantillon représentatif de la population montrant qu’il est possible de vivre dans un état de bien-être même en présence d’un trouble de l'humeur ou d'anxiété.


Author(s):  
W. Hovdestad ◽  
M. Shields ◽  
G. Williams ◽  
L. Tonmyr

Introduction Les familles avec une jeune mère sont associées à un risque accru de mauvais traitements envers les enfants et de problèmes sociaux et de santé. Méthodologie Une analyse du chi carré effectuée sur des données combinées des services de protection de l’enfance issues de l’étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants (ECI-2003 et ECI-2008) a permis de comparer 284 mères adolescentes (18 ans et moins) et 800 jeunes mères (19 à 21 ans) et leurs familles à 5 752 familles avec une mère de 22 ans ou plus. Résultats Vingt-six pour cent des jeunes mères avaient 18 ans ou moins. La plupart recevaient de l’aide sociale comme principale source de revenu (68 % des familles avec une mère adolescente et 57 % des familles avec une mère jeune adulte contre 36 % des familles avec une mère de 22 ans ou plus). Les mères adolescentes et les mères jeunes adultes étaient plus susceptibles d’avoir été placées dans leur enfance que les mères de 22 ans ou plus (31 % et 23 % contre 10 %) et présentaient plus fréquemment des facteurs de risque tels que l’alcoolisme (25 % et 23 % contre 18 %) ou un manque de soutien social (46 % et 41 % contre 37 %). Les pourvoyeurs secondaires de soins dans les familles avec de jeunes mères étaient aussi associés à un plus grand nombre de facteurs de risque. Les familles de mères adolescentes ou jeunes adultes couraient un risque plus élevé de décision de placement de l’enfant pendant l’enquête (29 % et 27 % contre 17 %). Les mères couraient toutes le même risque d’être victimes de violence familiale et de présenter des problèmes de santé mentale. Conclusion Dans cet échantillon de familles à risque élevé, les risques étaient plus importants pour les familles avec de jeunes mères que pour les familles auxquelles on les avait comparées. Le jeune âge de la mère pourrait être un bon critère pour repérer les familles nécessitant des interventions ciblées.


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