Le traitement instrumental : « Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? »
Le traitement instrumental est défini comme l’ensemble des traitements physiques réalisables en consultation visant à traiter un saignement et/ou un prolapsus hémorroïdaire de grade 3 maximum. Trois techniques instrumentales sont validées : les injections sclérosantes (IS), la photocoagulation infrarouge (PCI) et la ligature élastique (LE). Les principales contre-indications au traitement instrumental sont les maladies inflammatoires chroniques intestinales actives, les suppurations anopérinéales, les troubles de l’hémostase et de la coagulation et la prise d’un traitement anticoagulant ou antiagrégant sauf aspirine seule. Les résultats à court terme sont similaires quel que soit le traitement instrumental. On observe une disparition ou une amélioration des symptômes chez 70 à 90% des patients. La LE est la technique instrumentale la plus efficace en cas de prolapsus (jusqu’à un grade 3 au maximum) et impose moins de séances de traitement. Les résultats des IS et de la PCI se dégradent avec le temps, respectivement 20 et 40 % d’efficacité à un an, alors que l’efficacité de la LE se maintient, supérieure à 70 % après deux ans. La PCI est la technique instrumentale la plus sûre et la mieux tolérée. Des complications infectieuses graves ont été décrites après IS. Pour cette raison, la PCI tend à remplacer les IS pour le traitement des saignements en cas d’hémorroïdes internes de grades 1 et 2. Des complications infectieuses et hémorragiques graves ont également été décrites pour la LE. Une antibioprophylaxie est recommandée chez les patients immunodéprimés.