Facteurs associés à la santé perçue et à la capacité fonctionnelle des personnes âgées dans la préfecture de Bandjoun au Cameroun

2006 ◽  
Vol 34 (1) ◽  
pp. 1-46 ◽  
Author(s):  
Barthélémy Kuate-Defo *

Les connaissances sur le vieillissement et sur l’état de santé et la capacité fonctionnelle des personnes âgées en Afrique restent rudimentaires. Une analyse des données sur 613 personnes âgées de 50 ans et plus dans 75 villages et villes de l’ouest du Cameroun permet ici de mettre en contexte les changements démogra-phiques et épidémiologiques qui ponctuent le processus du vieillissement des populations en Afrique et d’illustrer les enjeux liés à la santé et au bien-être des personnes âgées. Ces données sont tirées de l’Enquête sur la famille et la santé au Cameroun (EFSC), réalisée de décembre 1996 à mars 1997. L’étude présente d’abord un portrait démographique et socioéconomique, ainsi que les cadres de vie des personnes âgées dans cet environnement. Ensuite, elle évalue le rôle du statut socioéconomique et des conditions de vie familiale dans la manifestation des différences dans l’état de santé perçu et les limitations d’activité des per-sonnes âgées, et cerne les facteurs associés à l’état de santé perçu et à l’incapa-cité fonctionnelle aux âges avancés. Les hypothèses de recherche sont confir-mées : dans cette population, 1) l’état de santé perçu et les limitations d’activité varient selon le sexe et l’âge; 2) l’état de santé perçu se détériore et les limita-tions d’activité augmentent lorsque le statut socioéconomique diminue; 3) les modes de vie sont en lien avec la santé et la capacité fonctionnelle; 4) il y a une association entre comportement préventif (d’une part) et santé et capacité fonctionnelle (d’autre part); et 5) l’état de santé perçu et la capacité fonctionnelle varient selon le contexte socioéconomique et sanitaire. À la lumière des travaux déjà menés en Afrique et ailleurs, l’auteur dégage les implications de cette recherche en ce qui concerne les conditions de vie et la santé des personnes âgées et les enjeux du vieillissement de la population en Afrique.

2013 ◽  
Vol 59 (1) ◽  
pp. 141-164
Author(s):  
Christine Morin

Avec le vieillissement de la population surgissent des questions juridiques importantes, entre autres en matière de transmission du patrimoine des personnes âgées. Plusieurs aînés possèdent un patrimoine dont la valeur est considérable et ils sont susceptibles de le transmettre à court ou à moyen terme, notamment au moyen de libéralités. Or, on sait que le contentieux relatif aux libéralités consenties par des personnes âgées est abondant. La lecture de la jurisprudence nous apprend par ailleurs que plusieurs motifs de contestation sont en lien avec l’âge de l’auteur de la libéralité. Devant ce constat, il y a lieu de s’interroger pour savoir s’il faut effectivement se méfier des libéralités des aînés. Les personnes âgées nécessitent- elles une protection particulière à ce chapitre? Nombreux sont les spécialistes qui mettent en garde contre l’âgisme. Par contre, il convient de distinguer les comportements « âgistes » des comportements « en fonction de l’âge d’une personne ». Si le premier type de comportement résulte de croyances erronées et de stéréotypes envers les personnes âgées, le second peut, au contraire, constituer un comportement approprié en raison de l’âge d’une personne. Sachant que ces deux types de comportement à l’égard des aînés existent, cet article a pour objectif d’étudier comment « l’âge avancé » de l’auteur d’une libéralité influence le raisonnement des juges. Quel est l’impact des représentations sociales associées à l’âge dans les décisions judiciaires rendues en matière de libéralités? S’il est vrai que le droit se méfie généralement des libéralités, qu’en est-il lorsqu’une personne aînée en est l’auteure?


Author(s):  
Stijn Baert ◽  
Bart Cockx ◽  
Niels Gheyle ◽  
Cora Vandamme

Récemment, une étude menée par des sociologues de l'Université de Gand révélait que des candidats locataires ayant un nom à consonance étrangère, ou s'exprimant avec un accent étranger, avait plus de mal à trouver un logement à Anvers et à Gand. De telles discriminations existent-elles aussi sur le marché de l'emploi ? C'est ce que ce numéro de Regards Economiques cherche à établir. Plus précisément, l'étude présentée dans ce numéro vise à déterminer si les employeurs flamands traitent de manière égale les candidatures à l'emploi des jeunes diplômés aux noms à consonance turque et à consonance flamande.Pour ce faire, les chercheurs ont répondu à des offres d'emploi réelles en envoyant des candidatures fictives dont la seule différence majeure était le nom du candidat (à consonance soit flamande soit turque, les Turcs représentant la plus importante minorité ethnique à Gand et la seconde à Anvers, les deux villes auxquelles les candidats fictifs étaient domiciliés).Il ressort de cette étude qu'une inégalité de traitement existe sur le marché du travail en Flandre. Les jeunes diplômés aux noms à consonance turque ont moins de chance d'être invités à un entretien d'embauche que les jeunes diplômés aux noms à consonance flamande : en moyenne, ils doivent envoyer 44 % de candidatures en plus s'il souhaite recevoir le même nombre de réponses positives. Ceci est particulièrement vrai s'ils sont peu qualifiés et candidats à des postes pour lesquels il n'existe pas de pénurie de main-d'œuvre. En revanche, la discrimination disparaît dans les secteurs où il y a pénurie de main d'œuvre.Une telle discrimination est non seulement inacceptable d'un point de vue éthique, mais elle a également d'importantes répercussions sur le plan économique. En raison des énormes défis posés par le vieillissement de la population, il est important de pouvoir compter sur tous les groupes de la population. En outre, ce type d'exclusion en début de carrière peut avoir des conséquences à long terme.Comment remédier à ce problème ? Plusieurs politiques sont proposées : (1) des campagnes de sensibilisation; (2) le recours à un système de candidatures anonymes; (3) faire respecter la loi par le contrôle plus systématique de la discrimination et par l'imposition de sanctions en cas de détection; (4) l'instauration de quotas de recrutement en faveur des personnes issues de l'immigration. Comme l'expliquent les auteurs de l'étude, aucune de ces politiques n'est exempte d'effets pervers. Il convient donc de les doser et de les combiner au mieux pour réduire la discrimination de façon effective sur le marché de l'emploi.


Author(s):  
Anna M. Chudyk ◽  
Joanie Sims-Gould ◽  
Maureen C. Ashe ◽  
Meghan Winters ◽  
Heather A. McKay

RÉSUMÉNous offrons une description en profondeur de la mobilité des personnes âgées (activité physique et comportement de voyage) de faible statut socioéconomique vivant dans les communautés. Les participants (n = 161, âge moyen [intervalle] = 74 [65-96] ans) ont rempli des questionnaires administrés par les enquêteurs et ont participé à des mesures objectives de la mobilité. En général, nos résultats n’ont pas indiqué que les personnes âgées de faible statut socio-économique ont une capacité réduite d’être mobiles. Les participants, malgré un désavantage économique, ont présenté des profils positifs, physiques, psychosociaux et liés à leur environnement social, qui influencent tous la capacité d’être mobiles. Ils ont également entrepris une grande proportion des déplacements à pied, bien que ceux-ci ne l’ont pas, pris ensemble, répondu aux directives physiques pour la plupart d’entre eux. Nous incitons les futurs chercheurs à mettre l’accent sur des stratégies novatrices de recrutement de cette population, difficilement accessible, afin de prendre en compte l’influence du statut socio-économique sur la durée de vie, ainsi que le rôle des facteurs liés au comportement lors de l’étude des relations entre une personne, son environnement et la mobilité des aînés.


2015 ◽  
Vol 44 (1) ◽  
pp. 129-149 ◽  
Author(s):  
Guillaume Marois ◽  
Alain Bélanger

Cette note de recherche présente les perspectives locales pour 2031 du vieillissement de la population dans la Communauté métropolitaine de Montréal. Les résultats ont été produits par le modèle Local Demographic Simulations (LDS), qui a été développé pour projeter la population à l’échelle locale en intégrant dans ses paramètres des variables contextuelles telles que les plans d’aménagement. Deux indicateurs ont été analysés : la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus par municipalité et le taux de croissance de cette population. Nous montrons que les municipalités sont affectées par le vieillissement de différentes manières. Plusieurs municipalités, surtout dans les banlieues en développement, connaîtront une forte croissance du nombre d’aînées causée par le vieillissement sur place des nombreuses familles qui s’installent aujourd’hui dans ces endroits. D’autres municipalités, principalement dans les anciennes banlieues où l’urbanisation est plus avancée, auront en 2031 une très forte proportion de personnes âgées, sans augmentation importante de leur nombre.


2012 ◽  
Vol 11 (1) ◽  
pp. 137-142
Author(s):  
Marie-Hélène Gascon ◽  
Ignace Olazabal

Le logement social abordable pour aînés relève d’une politique d’appui aux personnes âgées les plus vulnérables, avec le soutien à domicile et les régimes publics de retraite. Le vieillissement de la population accroît cependant le coût de ces services et les administrations publiques au Québec hésitent à les développer. Conséquemment, à Montréal, le logement social abordable pour aînés souffre d’un déficit de places, l’Office municipal d’habitation de Montréal et la Société d’habitation du Québec devant composer avec ces limitations de ressources. Pourtant, le logement constitue le besoin prioritaire pour les personnes âgées alors que nous constatons la prépondérance grandissante du secteur privé.


Author(s):  
Keming Yang

RÉSUMÉCet article présente les trajectoires longitudinales de la solitude associée au vieillissement et modélise les impacts de ses différents facteurs de risques. Les données proviennent des vagues 2 à 6 (2004/5 – 2012/13) de l’Étude longitudinale anglaise sur le vieillissement de la population (English Longitudinal Studies of Ageing; ELSA). Les répondants ayant participé à au moins deux vagues qui ont répondu de manière valide à l’Échelle de solitude de la UCLA (UCLA three-item loneliness scale) ont été inclus dans l’étude (ligne de base : n = 9171). Bien que les statistiques décrivant les changements entre les vagues confirment la stabilité de la solitude dans une optique longitudinale chez les personnes âgées, une attention particulière devrait être portée à la proportion restreinte de personnes âgées qui se retrouvent dans une « solitude longitudinale ». L’état de santé autodéclaré et les relations avec l’époux et les enfants faisaient partie des facteurs de risques significatifs; aussi, les changements dans le lien de proximité avec l’époux affectaient davantage le score de solitude que la perte de l’époux. D’autres recherches devront être menées afin d’identifier les événements personnels et sociaux qui accroissent la solitude des personnes âgées sur le long terme.


Author(s):  
Stijn Baert ◽  
Bart Cockx ◽  
Niels Gheyle ◽  
Cora Vandamme

Récemment, une étude menée par des sociologues de l'Université de Gand révélait que des candidats locataires ayant un nom à consonance étrangère, ou s'exprimant avec un accent étranger, avait plus de mal à trouver un logement à Anvers et à Gand. De telles discriminations existent-elles aussi sur le marché de l'emploi ? C'est ce que ce numéro de Regards Economiques cherche à établir. Plus précisément, l'étude présentée dans ce numéro vise à déterminer si les employeurs flamands traitent de manière égale les candidatures à l'emploi des jeunes diplômés aux noms à consonance turque et à consonance flamande.Pour ce faire, les chercheurs ont répondu à des offres d'emploi réelles en envoyant des candidatures fictives dont la seule différence majeure était le nom du candidat (à consonance soit flamande soit turque, les Turcs représentant la plus importante minorité ethnique à Gand et la seconde à Anvers, les deux villes auxquelles les candidats fictifs étaient domiciliés).Il ressort de cette étude qu'une inégalité de traitement existe sur le marché du travail en Flandre. Les jeunes diplômés aux noms à consonance turque ont moins de chance d'être invités à un entretien d'embauche que les jeunes diplômés aux noms à consonance flamande : en moyenne, ils doivent envoyer 44 % de candidatures en plus s'il souhaite recevoir le même nombre de réponses positives. Ceci est particulièrement vrai s'ils sont peu qualifiés et candidats à des postes pour lesquels il n'existe pas de pénurie de main-d'œuvre. En revanche, la discrimination disparaît dans les secteurs où il y a pénurie de main d'œuvre.Une telle discrimination est non seulement inacceptable d'un point de vue éthique, mais elle a également d'importantes répercussions sur le plan économique. En raison des énormes défis posés par le vieillissement de la population, il est important de pouvoir compter sur tous les groupes de la population. En outre, ce type d'exclusion en début de carrière peut avoir des conséquences à long terme.Comment remédier à ce problème ? Plusieurs politiques sont proposées : (1) des campagnes de sensibilisation; (2) le recours à un système de candidatures anonymes; (3) faire respecter la loi par le contrôle plus systématique de la discrimination et par l'imposition de sanctions en cas de détection; (4) l'instauration de quotas de recrutement en faveur des personnes issues de l'immigration. Comme l'expliquent les auteurs de l'étude, aucune de ces politiques n'est exempte d'effets pervers. Il convient donc de les doser et de les combiner au mieux pour réduire la discrimination de façon effective sur le marché de l'emploi.


2007 ◽  
Vol 32 (S2F) ◽  
pp. S75-S121 ◽  
Author(s):  
Donald H. Paterson ◽  
Gareth R. Jones ◽  
Charles L. Rice

De nombreuses études épidémiologiques confirment les bienfaits procurés par l’activité physique en ce qui concerne la diminution du risque de maladie associée à l’âge et de la mortalité quelle qu’en soit la cause. L’analyse de la littérature scientifique centrée sur les caractéristiques principales (intensité, type, quantité) montre que la quantité nécessaire d’activité physique est celle qui améliore la condition cardiorespiratoire, la force musculaire, la puissance et, indirectement, l’équilibre. L’appauvrissement de ces fonctions avec l’âge entraîne des limitations physiques qui conditionnent les activités fonctionnelles journalières. En revanche, un programme d’activité physique peut atténuer ces pertes, évitant ainsi aux personnes âgées (plus de 65 ans) de traverser le seuil de l’incapacité physique. Les études transversales et longitudinales révèlent un lien entre la condition cardiorespiratoire et la capacité fonctionnelle et l’autonomie ; la force musculaire et par surcroît, la puissance musculaire, permettent d’accomplir plus efficacement les activités de tous les jours ; l’équilibre dynamique en combinaison avec la puissance musculaire forment un ensemble de prévention contre les chutes. D’après les études sur les programmes d’intervention, les personnes âgées peuvent améliorer leurs capacités fonctionnelles car elles possèdent la capacité d’adaptation à l’entraînement physique. Les quelques études qui ont analysé les quantités minimale et optimale d’activité physique indiquent qu’il faut faire des exercices dans les plages d’intensité modérée à vigoureuse si on veut atteindre et préserver les gains résultant de la pratique régulière. Par conséquent, on devrait prescrire des activités physiques en spécifiant le type d’activité qui améliorera les variables organiques associées au maintien de la capacité fonctionnelle et de l’autonomie et, de ce fait, on repoussera la maladie et la mort. Une bonne recommandation concernant l’exercice physique chez les personnes âgées devrait inclure des activités cardiorespiratoires modérément vigoureuses (la marche rapide), un entraînement à la force et à la puissance pour la préservation de la masse musculaire et de la capacité de travail de groupes musculaires choisis et des exercices d’équilibre et d’étirement au besoin.


2004 ◽  
Vol 23 (4) ◽  
pp. 375-377
Author(s):  
Karen Kobayashi

RÉSUMÉCette collection éditée contient les essais d'auteurs de neuf pays qui analysent les retombées du vieillissement de la population sur les familles aux niveaux individuel, collectif et socio-structurel. Fondés sur la notion de perspectives du tracé de vie et de la modernisation, les thèmes clés comprennent, notamment : 1) l'importance continué de la solidarité familiale et intergénérationnelle dans la vie des personnes âgées; 2) l'incidence de la longévité croissante des aînés sur la prise en charge par les familles; 3) la diversité et la complexité croissantes des relations familiales, et leur incidence sur les transferts et le soutien intergénérationnels; 4) les rapports entre attentes et attitudes et transferts et soutien intergénérationnels; et 5) les liens d'interdépendance entre la solidarité publique (d'État) et privée (la famille). L'ouvrage, qui réunit les perspectives diverses d'un groupe de chercheurs internationaux spécialisés dans le trajet de vie et le vieillissement, permet d'amorcer un débat mondial sur des sujets émergents, tels que le rôle du capital social dans la création de réseaux sociaux pour les personnes âgées prises en charge par leur famille, et l'importance de la nature et du sens des transferts privés sur la solidarité intergénérationnelle et le bien-être des familles.


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