scholarly journals Les militaires québécois sont-ils différents?

Politique ◽  
2008 ◽  
pp. 55-74
Author(s):  
François-Pierre Gingras

Résumé Cet article porte sur l’opportunité de distinguer les militaires québécois dans le personnel des Forces canadiennes. Pour aborder cette question, l’auteur a recours aux résultats d’un sondage mené auprès des catholiques au service de la Défense nationale. On explore d’une part la perception qu’ont les militaires de l’engagement politique et social de leurs concitoyens et d’autre part l’expression de la solidarité civique des militaires par le biais de leur engagement personnel dans trois types d’organismes. L’auteur discute de l’influence relative de la langue maternelle et de la province de résidence sur les perceptions et les comportements des militaires.

Organon ◽  
2003 ◽  
Vol 17 (35) ◽  
Author(s):  
Maria Onice Payer

L’article expose le fonctionnement actuel de la mémoire de lalangue des sujets immigrants, en considérant la réduction au silence deleur langue maternelle dans l’histoire brésilienne. Notre but est decomprendre la relation entre le sujet et la langue, dans la rencontre entrela langue nationale et la langue maternelle. Cette question a trait à laconnaissance des processus de subjetivation qui se présentent dansl’enseignement de la (des) langue(s) et également dans la relation pluslarge de la société avec elle(s), soit par le biais de la mémoire, soit parcelui de l’oubli. On y aborde certains aspects de la relation sujet/languequi se manifestent à travers le rire dans l’énonciation d’une langue réduiteau silence; du chanter dans cette langue; à travers la survalorisation desformes considérées comme correctes de la langue nationale, et aussi ladénégation (méconaissance) de la présence d’autres langues dans lamémoire linguistique des locuteurs - quand en fait leurs traces sontprésentes dans la pratique langagière. En ce sens, il n’est pas suffisantd’enseigner des langues réduites au silence dans les régionsd’immigration, comme il le semble à première vue. On soutientl’importance d’un effectif travail de mémoire dans le sujet, pour la compréhension de la dimension discursive, telle qu’elle se présente dansla situation historique de l’immigration au Brésil.


2013 ◽  
Vol 25 (2) ◽  
pp. 45-71
Author(s):  
Anthoula Rontogianni ◽  
Katerina Spiropoulou

Ap. J.-C., avant-dernier roman de l’écrivain grec francophone Vassilis Alexakis, est un livre exemplaire sur la problématique de l’autotraduction. À la différence des écrivains francophones issus de la colonisation auxquels le français a été imposé, rien ne prédisposait Alexakis à écrire dans cette langue. Quelles sont les raisons qui l’ont poussé à utiliser une langue autre que sa langue maternelle pour faire carrière? Pourquoi écrit-il dans deux langues? Aborder l’oeuvre d’Alexakis sous l’angle de ce que l’on appelle l’autotraduction ne constitue pas en soi une nouveauté. Mais il semble que l’on assiste en ce moment à un retour vers le grec, puisque Ap. J.-C. a lui aussi fait l’objet d’une écriture en grec et d’une autotraduction vers le français. Quels sont les choix opérationnels effectués par l’auteur pour camper un contexte aussi éloigné que le mont Athos, autrement dit la Sainte Montagne, dans Ap. J. -C., dans le but d’atteindre des imaginaires si différents? Après un survol des personnages et de la thématique de l’oeuvre, nous tenterons, dans un premier temps, de répondre à cette question par l’analyse thématique de son ouvrage et de soulever, dans un second temps, les problèmes socio-linguistiques et culturels qui résultent du passage d’une langue à l’autre, plus précisément de l’autotraduction.


Author(s):  
Anne Mévellec ◽  
Linda Cardinal

Comment les logiques territoriales propres aux régions influencent-t-elles les comportements des acteurs locaux à l’égard des politiques linguistiques ? Les données utilisées pour répondre à cette question de recherche proviennent d’une enquête originale menée en 2016 dans les Comtés unis de Prescott et Russell en Ontario dans le secteur agrotouristique local, un domaine important de vitalité économique et culturelle pour la francophonie dans la province. Dans cette région, 65 % de la population sont de langue maternelle française alors que les francophones représentent environ 5 % de la population ontarienne. Prescott et Russell est la seule région à majorité francophone en Ontario, ce qui en fait un cas privilégié pour étudier l’institutionnalisation des politiques linguistiques sur le plan local. L’étude porte sur deux cas d’activités agrotouristiques prisées dans la région, soit le Festival de la Curd et la Foire gourmande. Elle cible les trois dimensions principales des régimes territoriaux que sont la confiance entre les acteurs, les modalités de la régulation politique ainsi que la capacité de définir des problèmes publics pour préciser comment celles-ci interagissent avec les processus d’institutionnalisation des politiques linguistiques sur le plan local. L’analyse des données existantes sur la région ainsi que celle des douze entrevues semi-dirigées réalisées avec des acteurs clés des Comtés unis de Prescott et Russell, ont révélé une situation ambiguë caractérisée par des comportements d’acteurs souvent conflictuels sur le plan administratif et un biais favorable à l’anglais dans les activités économiques. Les francophones sont fiers de promouvoir le français, une des deux langues officielles du pays avec l’anglais, mais ils ne veulent pas s’aliéner les anglophones. Ils accordent une grande valeur au bilinguisme par rapport au français, une réponse qui permet de neutraliser la possibilité de contestation de leurs activités de la part de leurs collègues anglophones. Ainsi, le comportement des acteurs révèle l’influence déterminante du régime territorial sur l’institutionnalisation des politiques linguistiques au plan local. En décentrant ainsi le regard sur les politiques linguistiques du national vers le local, l’article permet d’approfondir les rapports entre la langue et le territoire.


2005 ◽  
Vol 17 (3) ◽  
pp. 323 ◽  
Author(s):  
Calvin J. Veltman

Les données les plus complètes que nous possédions sur le revenu, le groupe ethnique et la langue proviennent de la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme. D'après ces données tirées du recensement canadien de 1961, ce sont les membres de la communauté juive qui ont les meilleurs revenus au Québec. Le groupe ethnique anglais vient en deuxième, suivi des divers groupes allophones, puis viennent les francophones et les Italiens, ces deux derniers groupes ethniques ayant des revenus bien inférieurs à la moyenne. La Commission d'enquête a en outre démontré que les unilingues anglais avaient des revenus nettement supérieurs aux Québécois bilingues, lesquels avaient à leur tour un revenu plus élevé que les unilingues français. Deux études plus récentes confirment qu'il existe toujours une disparité de revenus entre les anglophones et les francophones. Selon une étude effectuée en 1971 par la Commission Gendron, la proportion des postes détenus par les anglophones augmente à mesure que s'élèvent les revenus. Cette étude reposait toutefois sur un échantillon d'employés d'entreprises et nous ne savons pas quel est le rapport entre cet échantillon et l'ensemble de la population. Une autre étude, réalisée en 1976 pour le Montréal Star, révèle d'importantes disparités de revenus en faveur des anglophones, mais elle suggère néanmoins que le fossé se serait quelque peut comblé ces dernières années. Ces données risquent toutefois, d'être faussées à cause du libre choix des répondants. Les données sur lesquelles se fonde la présente étude sont tirées de tabulations spéciales provenant du recensement canadien de 1971. Les données de 1971 recueillies par Statistique Canada sont supérieures à celles des recensements précédents tant par leur étendue que par leur qualité. Comme elles reposent sur un échantillon du tiers de la population, elles permettent d'éviter en quelque sorte les erreurs dues au libre choix et les difficultés d'échantillonnage. La supériorité du recensement de 1971 vient en outre de ce que pour la première fois se posait la question de la langue le plus fréquemment parlée à la maison. En comparant les réponses à cette question avec les réponses à la question sur la langue maternelle, il est possible d'évaluer la portée des transferts linguistiques sur la composition de la population. Ces estimations peuvent se faire directement à partir du recensement de 1971, sans devoir recourir à des comparaisons longitudinales avec les recensements antérieurs. Nous entendons en premier lieu dans la présente étude, établir la relation langue et revenu dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, en comparant dans la mesure du possible les données de 1971 avec celles qu'a publiées la Commission Laurendeau-Dunton sur le bilinguisme et le biculturalisme. En deuxième lieu, nous présenterons des données sur les transferts linguistiques entre les francophones, les anglophones et les allophones. Et enfin, nous proposerons des interprétations et tenterons d'apporter des conclusions d'ordre politique.


2005 ◽  
Vol 27 (3) ◽  
pp. 75-98 ◽  
Author(s):  
Line Grenier ◽  
Val Morrison

Depuis environ cinq ans, le duo Kashtin connaît un succès remarquable au Québec tout en chantant presqu'exclusivement dans leur langue maternelle. Le phénomène Kashtin constitue un terrain privilégié pour observer les modalités et les enjeux du développement contemporain de la musique populaire au Québec, dont il révèle la complexité comme la mouvance. La popularité de Kashtin et les particularités de son insertion dans le champ québécois sont-ils l'indice de nouveaux canons musicaux et cultures en émergence ? Cette question est à l'origine du présent article dont la visée consiste à présenter quelques outils conceptuels permettant une analyse critique des discours et des lieux de pouvoir changeants au sein desquels s'opère, à la croisée d'articulations globales et locales de l'activité musicale, une redéfinition de la musique populaire au Québec et, dès lors de la musique québécoise.


2011 ◽  
Vol 1 (4) ◽  
pp. 132-147
Author(s):  
Aleksandra Chrupała ◽  
Joanna Warmuzińska-Rogóż

La représentation scénique d’Albertine, en cinq temps de Michel Tremblay (le titre polonais : Pięć razy Albertyna) a vu le jour au Theâtre de Silésie (Teatr Śląski) à Katowice, où le metteur en scène, Gabriel Gietzky, a monté la pièce traduite vers le polonais par Jacek Mulczyk-Skarżyński. Le spectacle a poussé les auteures de l’étude à réfléchir sur des enjeux intéressants entre les genres : féminin – masculin, que ce soit au niveau de l’auteur et son personnage, l’auteur et le traducteur, le traducteur et sa langue d’arrivée, soit sa langue MATERNELLE. Dans le cas d’Albertine, en cinq temps, c’est l’homme qui se prend pour tâche de transmettre le langage de femmes. Par la suite, le texte tremblayen est soumis à la traduction du traducteur-homme qui fait paraître la version polonaise d’Albertine dans sa langue maternelle. Ainsi surgit une question, à savoir si l’on peut parler dans ce cas d’un langage masculin dévoilé en un costume féminin. Pour répondre à cette question, les auteures de l’article proposent de centrer leur réflexion sur la notion de fidélité qui dans la conception gender de la traduction met en jeu des relations fort complexes entre l’original et la traduction ainsi que parmi les acteurs qui participent à l’opération traduisante, et ceci dans le cadre de la métaphore renvoyant à des enjeux entre féminin et masculin. Suivant la conception de Lori Chamberlain décrite dans son essai « Gender and the Metaphorics of Translation » (1988), on tente de vérifier une relation entre l’auteur de la traduction (dans ce cas : un homme) et la langue vers laquelle il traduit (sa langue maternelle). Cette perspective permet d’étudier le degré de « masculinisation » du langage des personnages féminins chez M. Tremblay dans la traduction polonaise. 


2020 ◽  
Vol 114 ◽  
pp. 165-180
Author(s):  
Michał Piotr Klakus

Après la Seconde Guerre mondiale, plus de 400 000 personnes d’origine polonaise vivaient en France. La plupart d’entre eux y est venue dans l’entre-deux-guerres à la recherche de travail. Ils considéraient leur séjour sur cette terre comme temporaire, par conséquent, en vue de retourner dans leur pays d’origine, ils cultivaient également les coutumes et les rituels polonais dans le doma­ine religieux. Leur présence était favorisée par l’existence de prêtres polonais dans les colonies ouvrières. Avec le temps, le lien de l’émigration polonaise en France avec le pays d’origine s’est affaibli. Les travailleurs polonais venant en France étaient en voie de disparition, le nombre d’associations polonaises a donc diminué. Dans les années 60 et 70 du XXe siècle, les troisième et qu­atrième générations d’émigrants polonais ne connaissaient leur pays d’origine que grâce aux histoires racontées par leurs parents et grands-parents. Comment préserver dans cette situation la tradition nationale et religieuse polonaise? Le Cardinal Wyszyński a tenté de répondre à cette question. Il voit un moyen de préserver l’identité religieuse des Polonais en France en maintenant la langue maternelle, l’adhésion au culte marial et la promotion du mouvement de pèlerinage. Afin de maintenir l’unité avec l’Eglise en Pologne, il a encouragé ses compatriotes à l’étranger à connaitre l’enseignement des évêques polonais et à participer à l’aide matérielle pour la Pologne.


Author(s):  
Outi Kalla ◽  
Jarl Wahlström ◽  
Jukka Aaltonen ◽  
Juha Holma ◽  
Pentti Tuimala ◽  
...  

Identifier avec précision les troubles schizophréniques a toujours été un problème complexe et controversé. Les caractéristiques psychologiques de la schizophrénie ont donné lieu à un volume considérable de travaux et de débats. Ces dernières années sont apparus un nombre croissant d'articles portant sur les différences et similitudes des manifestations de la psychose selon les cultures, partant de l'idée que les caractéristiques de personnalité nationales pourraient contribuer aux tableaux psychopathologiques. Le but premier de cette étude est de mieux comprendre les troubles psychotiques par l'investigation de la structure de personnalité et du fonctionnement de patients faisant un premier épisode psychotique. Le second objectif est de décrire les différences et similitudes observées dans les réponses au Rorschach de patients finlandais et espagnols afin de mettre en évidence des caractéristiques nationales et de contribuer ainsi à la recherche Rorschach interculturelle. Ont été inclus 41 protocoles de patients finlandais hospitalisés de manière consécutive pour premier épisode psychotique, et 32 en Espagne. Le travail a porté sur un certain nombre d'indicateurs de difficultés d'ajustement tirés du résumé formel du Rorschach en Système intégré ( Weiner & Exner, 1991 ). Tous les patients avaient été diagnostiqués comme schizophrènes ou souffrant d'autres troubles fonctionnels psychotiques non affectifs selon le DSM-IV. Les Rorschach ont été administrés en Système intégré aussitôt que possible après leur admission mais après la phase aiguë. La comparaison des groupes finlandais et espagnol, loin de montrer des différences significatives, étaient similaires sur beaucoup de points. Ces résultats confirment des données déjà bien établies sur les structures et mécanismes des patients psychotiques, mais ils en interrogent d'autres. Les patients obtiennent plus de styles ambiéquaux et moins d'introversifs que prévu. Beaucoup d'entre eux manquent de compétences sociales, d'intérêt pour les relations interpersonnelles et semblent avoir une vie sociale insatisfaisante. On observe des signes de difficultés dans le contrôle émotionnel et de modulation des affects, des traits dépressifs, une détresse émotionnelle, et peu de capacités de coping. Les résultats soulignent la notion que les problèmes affectifs et les traits dépressifs devraient être considérés comme un élément important dans un premier épisode psychotique, et ils confirment la présence de déficits cognitifs survenants tôt dans l'histoire d'un trouble psychotique. On a rencontré moins de dysfonctionnements idéationnels que prévu. Les deux groupes de patients se différenciaient sur certaines variables Rorschach, en particulier celles qui concernent la perception de soi. Les patients finlandais sont plus souvent centrés sur eux-mêmes de faç on excessive, plus préoccupés d'eux-mêmes et plus enclins M l'introspection. La majorité des patients espagnols manifestent un sentiment de valeur de soi négatif. Ils disposent de moins de ressources et ont plus souvent des déficits en capacité de coping. En admettant que ces résultats sont dus à des différences dans les caractéristiques de personnalité des patients psychotiques en Finlande et en Espagne, plutôt que des différences nationales dans la manifestation au Rorschach de structures de personnalité en fait identiques, alors ces données pourraient bien nous permettre de repérer des différences interculturelles de personnalité. Toutefois, l'impact des facteurs culturels est difficile M évaluer, surtout s'agissant d'une psychopathologie aussi sévère que la psychose, et la seule faç on d'avancer dans la compréhension de cette question serait de recueillir plus de données Rorschach interculturelles sur des patients psychotiques.


2019 ◽  
Vol 58 (2) ◽  
pp. 143-150
Author(s):  
Pascale Molinier

La psychodynamique du travail a étendu les conditions sociales de la sublimation au travail ordinaire et à la dynamique de la reconnaissance. Selon Christophe Dejours, la reconnaissance porte sur le faire mais elle se capitalise dans le registre de l’être. Or ce que les femmes font est généralement confondu avec ce qu’elles sont. D’où un déficit chronique de reconnaissance de leurs contributions, bien sûr aggravé par les rapports sociaux de domination (voir l’effet Mathilda dans les sciences). Ce constat sera ici principalement argumenté à partir des analyses psychodynamiques du travail féminisé (les activités de care) qui se caractérisent par leur discrétion. De la sous-estimation du travail féminin, il résulte de nombreuses conséquences, tant sur le plan théorique que clinique : la sublimation dépend-elle nécessairement de la reconnaissance ? – on déplacera cette question autour de l’expressivité et de la voix.


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