scholarly journals Le français, langue seconde ? De l'évolution des lieux et langues de publication des chercheurs au Québec, en France et en Allemagne

2019 ◽  
Vol 59 (3) ◽  
pp. 339-363 ◽  
Author(s):  
Vincent Larivière

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la diffusion des connaissances dans les disciplines des sciences naturelles et médicales est dominée par l’anglais. Toutefois, dans les sciences sociales et humaines, on considère généralement les langues nationales comme étant beaucoup plus importantes, compte tenu de l’aspect plus localisé de leurs objets. Afin de mieux comprendre l’évolution de la place de l’anglais dans ces disciplines, cet article analyse, pour les chercheurs québécois, français et allemands, la langue de diffusion des revues et articles, l’effet de la langue sur la réception des travaux et, enfin, la relation entre le pays d’origine de la revue et l’aspect national des objets d’étude. Nos résultats montrent la montée de l’anglais pour chacun des trois pays et dans tous les domaines, et même dans les revues nationales, la plus grande visibilité des travaux en anglais, ainsi que la forte relation qui existe entre les revues nationales et les objets nationaux, particulièrement au Québec. L’article conclut avec une discussion des causes et conséquences du phénomène.

2002 ◽  
Vol 40 (3) ◽  
pp. 388-405 ◽  
Author(s):  
Mariano García-Landa

Résumé La théorie de la traduction, qui commence par poser la question de savoir pourquoi ce texte-ci est la traduction de ce texte-là, doit se situer dans le champ conceptuel véhiculé par l'histoire millénaire du « sens ». Mais dans le paradigme philosophique actuel, il faut ajouter un autre principe épistémologique que l'auteur appelle le principe du deuxième objet, lequel établit une coupure cartésienne entre les objets des sciences naturelles et ceux des sciences sociales dans un dualisme seulement méthodologique car l'auteur pense que l'épistémologie du « deuxième objet » — et sa première pierre, qui est la théorie de la traduction — constituent la prima philosophia ou fondement de tout savoir.


2002 ◽  
Vol 57 (3) ◽  
pp. 753-772
Author(s):  
James Turner ◽  
Eli Commins

RésuméLes historiens des États-Unis présument que le mot «science», au XIXe siècle, signifiait, implicitement, les sciences naturelles, tout comme au XXe siècle. Il en résulte qu’ils attribuent les changements profonds dans la vie intellectuelle à l’importance grandissante des sciences naturelles. Une lecture plus attentive montre que «science», avant 1900, avait un sens plus large, comprenant les sciences humaines tout autant que les sciences naturelles. Cette reconsidération de la carte épistémologique de l’Amérique du XIXe siècle apporte un éclairage nouveau sur les traits déterminants de la vie intellectuelle des années post-1900, tels que l’essor des sciences sociales, la formation des universités consacrées à la recherche et l’origine de la modernité séculaire elle-même.


1969 ◽  
Vol 2 (4) ◽  
pp. 434-447
Author(s):  
Timothy Colton

La « nouvelle biologie » est un amalgame de faits et d'interprétations glanés auprès des sciences naturelles et les sciences sociales et tendant à donner une nouvelle explication des causes de la guerre. Tout comme les théoriciens qui les ont précédés, K. Lorenz et R. Ardrey, principaux représentants de cette école, situent la racine de la guerre dans une agressivité intrinsèque à la nature humaine. L'homme, selon eux, aurait, comme la plupart des vertébrés, un besoin inné de combattre les membres de sa propre espèce, et la violence Internationale n'en serait que la transposition en termes plus spectaculaires et plus complexes.Cette interpétation soulève la critique sur de nombreux points : (1) l'existence de l'agression comme instinct autonome et de pure projection reste à prouver; (2) l'agression individuelle n'est pas analytiquement reliée à l'agression collective; (3) le rôle de l'idéologie comme cause à la guerre est passé sous silence; (4) la distinction n'est pas faite entre l'agression offensive et l'agression préventive.Malgré ses déficiences, ce schéma interprétatif présente un intérêt analytique en faisant la lumière sur certains aspects internes de la ténacité défensive et du nationalisme militant, phénomènes dont la compréhension pourrait étre accrue par l'emploi d'un vaste cadre d'interprétation utilisant à la fois le territoire et l'idéologie. La « biologie nouvelle » peut également être utile aux hommes d'état : ainsi les diplomates qui assumeraient l'existence de cette agressivité humaine pourraient la considérer comme une barrière à la solution des conflits et au triomphe de la paix. Tel est du moins l'avis de Lorenz et Ardrey. Cependant les hommes d'état pourraient voir cette agressivité, sous un autre éclairage, comme motivant un effort accru pour dénouer des situations conflictuelles et structurer un environnement qui rendrait la violence internationale moins probable et moins nocive.


2006 ◽  
Vol 32 (1) ◽  
pp. 31-52
Author(s):  
Claude Lessard

Résumé Une démarche de type « evidence-based policy » implique que soient mis en place des dispositifs de compilation de la recherche existante, un concept et des indicateurs de qualité de la recherche, et une compréhension ou une interprétation de ce que la recherche « dit » ou ne « dit pas ». Dans le cas des sciences humaines et sociales, cela est loin d’être évident, non seulement à cause des médiations idéologiques, mais aussi à cause de la difficulté des consensus sur des indicateurs de qualité de la recherche et du caractère incertain et incomplet du savoir des sciences sociales. Le présent article analyse le vif débat, présentement en cours aux États-Unis, à propos de la certification des enseignants du primaire et du secondaire.


2018 ◽  
Vol 47 (2-3) ◽  
pp. 173-179
Author(s):  
George Fulford ◽  
Carole Cancel

Les Moskégons des basses terres de la baie James et de la baie d’Hudson, ainsi que de l’Ontario et du Manitoba, possèdent un riche patrimoine de légendes. Nombre d’entre elles constituent une source précieuse en matière de savoir écologique. Dans cette note de recherche, l’auteur établit une comparaison entre une légende rapportant l’origine de la phrygane, et les connaissances entomologiques sur cet insecte. Au moyen d’un dialogue de médiation faisant intervenir l’auteur ainsi que Louis Bird, conteur moskégon, et Glenn Wiggins, entomologiste de renom, ce texte explore la complémentarité entre narration traditionnelle, sciences sociales et sciences naturelles.


1961 ◽  
Vol 16 (5) ◽  
pp. 908-921
Author(s):  
Georges Friedmann ◽  

Les premiers regards portés, d'un point de vue scientifique, sur les activités de travail l'ont été, d'une part, dans la perspective des sciences naturelles (effort physique, charge maxima, énergie dépensée), de l'autre, dans celle de la réflexion économique. L'analyse célèbre d'une fabrique d'épingles par Adam Smith (1776) ouvrait la voie aux théories économiques du travail. Chez Smith déjà, mais surtout chez Ricardo, le travail s'affirme comme valeur, thème repris par Marx qui en fait la pièce maîtresse d'une conception de la société où les rapports de production sont à la fois l'infrastructure et, dans leurs conflits avec les formes de production, le moteur de l'histoire humaine. Dès lors, le travail a pris la place primordiale dans l'étude du circuit économique en tant que production, c'est-à-dire en tant que processus créateur de valeur.


Dialogue ◽  
1986 ◽  
Vol 25 (4) ◽  
pp. 675-696 ◽  
Author(s):  
Michel Rosier

Otto Neurath est intéressant à plus d'un titre. En premier lieu, il a joué un rôle central dans le développement institutionnel du mouvement dénommé « empirisme logique » dont certains interprètes ont considerablement réduit l'étendue et tronqué les thèses. En second lieu, intellectuellement, il occupe une place importante dans les réflexions épistémologiques et politiques d'avant la seconde guerre mondiale, comme en temoigne le fait que Karl Popper le prenne pour cible dans La logique de la découverte scientifique ou Friedrich Hayek dans La route de la servitude. En troisième lieu, il est, comme le note Popper, l'incarnation d'une approche épistémologique originale (Popper, 1944–45, 165–166).


2011 ◽  
pp. 208-222
Author(s):  
Immanuel Wallerstein

L’objet de ce texte est de renouveler l’interrogation épistémologique sur les sciences sociales. L’auteur questionne particulièrement les assises philosophico-historico-politique de ces sciences — leurs prémisses —, la place qu’elles ont occupée depuis leur fondation et les facteurs qui les mettent aujourd’hui en crise. Après avoir fait appel à l’histoire pour montrer l’étroite relation entre la construction première de leur objet et de leur approche, l’auteur souligne que l’évolution du monde, surtout depuis 1945 et encore plus spécifiquement depuis le début des années soixante-dix, a fait que la base-réalité de leur existence et de leur pratique disciplinaire nomothétique a disparu, ce qui les met en crise profonde, existentielle. C’est sur cette réalité qui suscite dans l’embarras intellectuel chez les chercheurs et les penseurs de ces disciplines que s’appuie le titre de cette conférence : « Les sciences sociales battent de l’aile. Quel phénix en renaîtra? » La dernière partie du texte s’emploie à explorer quelques paramètres pour répondre à la question. L’auteur souligne entre autres le nouveau rapprochement entre les sciences sociales et les sciences naturelles, et la nécessité de placer au centre des préoccupations en sciences sociales l’espace-temps qu’elles avaient dégagé de leur objet lors de leur première fondation.


Author(s):  
Marcel Rafie

L’auteur revient sur le dossier monté par la Revue internationale d’action communautaire, dans son numéro 15/55 du printemps 1986, sur les « savoirs en crise ». Il en relève les thèmes les plus récurrents et tente de montrer que, malgré l’éclatement des formes de connaissance, malgré les explorations poussées dans les directions les plus diverses, ces thèmes renvoient à quelques traits fondamentaux qui dessinent une figure cohérente et partiellement... familière. La double occurrence actuelle de l’indéterminisme et du retour du sujet semble constituer un moment banal d’une histoire des sciences sociales qui n’a cessé d’être travaillée, depuis la fin du XIXe siècle, par le débat classique entre positivistes et humanistes. Et, de fait, nombre d’approches esquissées dans le dossier (compréhension, intersubjectivité, quête des significations vécues) renvoient à des thèmes inaugurés voilà plus d’un siècle par l’école historique allemande. Il est donc regrettable qu’on ne soit pas allé aux sources de l’herméneutique compréhensive : à ignorer l’histoire (des sciences), on prend le risque de bégayer ses concepts. Par ailleurs une dimension incontestablement nouvelle apparaît dans le paysage actuel des sciences sociales : les sciences naturelles ont perdu leurs prestiges, n’apparaissant plus ni comme modèle obligé ni comme repoussoir. L’occasion est d’autant plus propice à une collaboration sans complexe que des problèmes similaires se posent ici et là. N’est-ce pas le caractère effervescent, aléatoire et imprévisible de la socialité qui commande les approches par la description et le récit ? Et n’est-ce pas l’irréversible et l’aléatoire que tentent de penser certains paradigmes nouveaux en sciences naturelles, comme la thermodynamique des systèmes de non-équilibre ? Tels sont, parmi d’autres, quelques pistes et prolongements que pourrait éventuellement prendre un « Savoirs en crise II » que l’auteur appelle de ses voeux.


1983 ◽  
Vol 30 (4) ◽  
pp. 409-423 ◽  
Author(s):  
Walter Goddijn

Les études statistiques, sociographiques et sociologiques con cernant la religion parvinrent à une apogée sans précédent aux Pays-Bas durant la période immédiatement ultérieure à la Seconde Guerre Mondiale. Ce furent les Pays-Bas qui prirent la responsa bilité d'initiatives comme la création de la Fédération Internatio nale des Instituts de Recherche Sociale et Socio-Religieuses (FERES), la revue Social Compass et la Conférence Internatio nale de Sociologie de la Religion (CISR). De nombreux instituts néerlandais d'enseignement théologique mirent des cours de sociologie à leur programme. L'Église Catholique et les deux prin cipales Eglises Protestantes eurent bientôt leurs propres instituts de recherche sociologique. Entre 1962 et 1964, 13 % de la sociolo gie religieuse mondialefut produite aux Pays-Bas. Jusqu'en 1971, le facteur religieux figurait parmi les items du recensement natio nal. À partir de la fin des années 60, l'intérêt des Églises com mença toutefois à décliner. Le recensement national de 1971 fut le dernier à contenir une question concernant l'affiliation religieuse des citoyens hollandais. Seul l'institut de recherche sociologique catholique subsiste, bien que ses possibilités aient été réduites. Dans les départements universitaires de sciences sociales, la socio logie de la religion n'a jamais réussi à vraiment prendre pied. Mais la réalisation d'études sociologiques en matière religieuse a conti nué à se développer. Une étude extensive des opinions religieuses, intitulée «Dieu aux Pays-Bas», fut réalisée en 1966; elle fut recon duite de manière plus intensive en 1979. Récemment, l'Université Catholique de Nimègue a entrepris une enquête à propos de la sociologie religieuse des Églises jusqu 'en 1979, sélectionnant et discutant pas moins de 600 publications dans ce domaine.


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