scholarly journals Quand les applications mobiles s’invitent dans la fiction : la littérature gay « grindrisée »

HYBRIDA ◽  
2021 ◽  
pp. 103
Author(s):  
Florian Fraissard

Nous nous proposons d’étudier le lien entre littérature et nouvelles technologies à travers la question de l’intégration des applications mobiles au sein de la création littéraire gay des années 2010. L’image et le fantasme occupent une place prépondérante au sein de cette nouvelle technologie. Leur insertion dans le champ littéraire conduit à redéfinir les rapports à l’image, à soi et à la fiction littéraire. Les applications semblent donc être un facteur de mutabilité textuelle dans la mesure où elles modifient un certain nombre de codes littéraires faisant de la littérature gay un espace « grindrisé ».

Author(s):  
Axel Gautier ◽  
Julien Jacqmin

Tarif prosumer : ces deux mots ont fait couler beaucoup d’encre dernièrement. Alors qu’ils utilisent le réseau de distribution d’électricité pour injecter et pour prélever de l’électricité, les prosumers, principalement des particuliers ayant installés des panneaux photovoltaïques sur leur toit, ne contribuent presque pas à son financement. Cela s’explique par le fait que la facture est basée sur la consommation nette, c’est à dire le solde entre les prélèvements et les injections d’électricité sur le réseau. Pour une installation photovoltaïque dont la production est supérieure ou égale à la consommation, les deux flux se compensent et la facture est quasi nulle. Acté depuis 2 ans, le tarif prosumer proposé par la CWaPE, le régulateur de l’énergie en Wallonie, a pour objectif de faire contribuer plus équitablement les prosumers au financement du réseau électrique à partir de janvier 2020. Cependant en janvier 2019, le Ministre de l’Energie a souhaité limiter l’application de ce tarif prosumer aux installations postérieures à juin 2019, exonérant ainsi les plus de 150 000 ménages disposant actuellement d’une unité de production décentralisée chez eux. Au-delà de cette controverse, l’objectif de ce numéro de Regards économiques est d’expliquer pourquoi la tarification actuelle est inadaptée à l’émergence de ces ménages qui sont à la fois producteurs et consommateurs d’électricité. Cet article se base sur les résultats de nos travaux scientifiques appliqués à la situation wallonne. Nous y montrons qu’un tarif calculé sur base volumétrique via un compteur ne permettant pas de mesurer séparément le prélèvement et l’injection d’électricité ne crée pas des incitations correctes pour les prosumers. Entre autres, nous observons que ce système n’encourage pas de la meilleure manière possible l’autoconsommation, c’est-à-dire la consommation de l’électricité sur son lieu de production, et qu’il mène dans certains cas à une augmentation de la consommation d’électricité des prosumers. Sur base de ces constats, nous proposons de faire évoluer la tarification actuelle afin d’éviter ces lacunes et de mieux refléter les différents services rendus à l’ensemble des utilisateurs du réseau. Tout d’abord, la structure tarifaire doit évoluer et la facture doit moins dépendre du volume d’électricité consommé. Pour maintenir les revenus du réseau, une redevance réseau fixe plus importante doit être mise en place. Celle-ci devrait être capacitaire et calculée sur base de la consommation de pointe. Enfin, il nous semble indispensable de différencier le tarif lié au prélèvement et à l’injection d’électricité via un basculement généralisé vers des compteurs double flux. Les nouvelles technologies chamboulent les interactions entre les différents consommateurs et le réseau d’électricité. Aujourd’hui, ce sont les technologies de production décentralisée et demain ce sera au tour des batteries ou de l’autoconsommation collective. Rien n’est immuable et la tarification se doit d’évoluer face aux changements observés. Les travaux de recherche discutés dans ce numéro de Regards économiques sont réalisés dans le cadre du projet de recherche Transition énergétique, consommateurs et réseaux – TECR qui est financé par la Région Wallonne et dont la conférence de clôture aura lieu le 21 mars à Liège. Renseignements et inscriptions : https://hec-liege.events.idloom.com/transition-energetique-PM


Author(s):  
Axel Gautier ◽  
Julien Jacqmin

Tarif prosumer : ces deux mots ont fait couler beaucoup d’encre dernièrement. Alors qu’ils utilisent le réseau de distribution d’électricité pour injecter et pour prélever de l’électricité, les prosumers, principalement des particuliers ayant installés des panneaux photovoltaïques sur leur toit, ne contribuent presque pas à son financement. Cela s’explique par le fait que la facture est basée sur la consommation nette, c’est à dire le solde entre les prélèvements et les injections d’électricité sur le réseau. Pour une installation photovoltaïque dont la production est supérieure ou égale à la consommation, les deux flux se compensent et la facture est quasi nulle. Acté depuis 2 ans, le tarif prosumer proposé par la CWaPE, le régulateur de l’énergie en Wallonie, a pour objectif de faire contribuer plus équitablement les prosumers au financement du réseau électrique à partir de janvier 2020. Cependant en janvier 2019, le Ministre de l’Energie a souhaité limiter l’application de ce tarif prosumer aux installations postérieures à juin 2019, exonérant ainsi les plus de 150 000 ménages disposant actuellement d’une unité de production décentralisée chez eux. Au-delà de cette controverse, l’objectif de ce numéro de Regards économiques est d’expliquer pourquoi la tarification actuelle est inadaptée à l’émergence de ces ménages qui sont à la fois producteurs et consommateurs d’électricité. Cet article se base sur les résultats de nos travaux scientifiques appliqués à la situation wallonne. Nous y montrons qu’un tarif calculé sur base volumétrique via un compteur ne permettant pas de mesurer séparément le prélèvement et l’injection d’électricité ne crée pas des incitations correctes pour les prosumers. Entre autres, nous observons que ce système n’encourage pas de la meilleure manière possible l’autoconsommation, c’est-à-dire la consommation de l’électricité sur son lieu de production, et qu’il mène dans certains cas à une augmentation de la consommation d’électricité des prosumers. Sur base de ces constats, nous proposons de faire évoluer la tarification actuelle afin d’éviter ces lacunes et de mieux refléter les différents services rendus à l’ensemble des utilisateurs du réseau. Tout d’abord, la structure tarifaire doit évoluer et la facture doit moins dépendre du volume d’électricité consommé. Pour maintenir les revenus du réseau, une redevance réseau fixe plus importante doit être mise en place. Celle-ci devrait être capacitaire et calculée sur base de la consommation de pointe. Enfin, il nous semble indispensable de différencier le tarif lié au prélèvement et à l’injection d’électricité via un basculement généralisé vers des compteurs double flux. Les nouvelles technologies chamboulent les interactions entre les différents consommateurs et le réseau d’électricité. Aujourd’hui, ce sont les technologies de production décentralisée et demain ce sera au tour des batteries ou de l’autoconsommation collective. Rien n’est immuable et la tarification se doit d’évoluer face aux changements observés. Les travaux de recherche discutés dans ce numéro de Regards économiques sont réalisés dans le cadre du projet de recherche Transition énergétique, consommateurs et réseaux – TECR qui est financé par la Région Wallonne et dont la conférence de clôture aura lieu le 21 mars à Liège. Renseignements et inscriptions : https://hec-liege.events.idloom.com/transition-energetique-PM


Author(s):  
Christophe Dubois ◽  
Philippe Dambly

Depuis une quinzaine d’années, les avocats évoluent sur un marché des services juridiques de plus en plus concurrentiel, libéralisé et mondialisé (Bessy, 2015) et observent, avec inquiétude et excitation, l’émergence de nouvelles technologies juridiques : les legaltechs. Cette notion est souvent utilisée comme un nom au pluriel - les legaltechs - désignant aussi bien des plates-formes, des start-ups, des logiciels ou des applications. Nous proposons ici de l’employer comme un adjectif qualifiant certains projets visant à fournir des services juridiques en ligne via un traitement digitalisé. Un nombre croissant d'entrepreneurs développent et commercialisent diverses solutions numériques pour fournir des services juridiques en ligne censés être plus rapides, plus accessibles et moins chers (Dubois & Schoenaers, 2019). Parmi eux, plusieurs avocats ont développé des plateformes de mise en relation avec des professionnels du droit, des outils d’aide à la rédaction de documents juridiques, des moteurs de recherche documentaire, des systèmes de gestion de l’information, etc. Malgré ce foisonnement d’innovations, rares sont les études proposant une analyse empirique de tels projets (Kirat & Sweeney, 2019). Leur rareté pose question. Qui sont ces avocats entrepreneurs ? Comment conçoivent et développent-ils leurs projets ? Quels défis posent-ils à leur profession ?


Author(s):  
Razika Tahi ◽  
Farida Bouarab-Dahmani ◽  
Ali Khelid

Ces deux derniêres décennies, l'environnement social et culturel en Algérie a connu, dans les domaines de l'information et de la communication, un grand bouleversement avec l'apparition de nouvelles technologies. Les campus universitaires ont essayé de suivre cette mutation en se dotant de moyens informatiques didactiques adéquats et três performants (laboratoires multimédia, médiathêque, espace Internet, espace audiovisuel, etc). Puis, un Programme National de télé-enseignement três ambitieux a été mis en place par le Ministêre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, ce qui a permis de mettre en service, dès 2008, des cellules de télé- enseignement et de visioconférences dans un grand nombre d'universités. Cependant, malgré ces investissements importants en équipement sophistiqué, les usages des Technologies de l'Information et de la Communication dans l'Enseignement n'ont pas suivi le même rythme de croissance. Il y a une sous-utilisation de ces outils de travail qui sont de puissants outils à potentiel cognitif. Situation aggravée par les routines pédagogiques, administratives, bureaucratiques, et managériales qui ont engendré des inerties à tous les niveaux. Bien que théoriquement les TICE puissent être considéré comme un instrument pédagogique adapté au milieu universitaire, sa mise en pratique est assez difficile à mettre en oeuvre car elle nécessite des changements dans la gestion au sein de l'université. L'objet de cette communication concerne la visioconférence. Si cette derniêre doit correspondre théoriquement à un besoin réel dans l'enseignement au sein des universités algériennes, son usage n'en est rien dans la pratique. L'usage de la visioconférence en Algérie est des plus déconcertants. Aprês cinq ans de sa mise en service, les salles équipées du matériel adéquat sont encore sous utilisées et parfois même pas utilisées!! L'une des plus grandes contradictions entre les objectifs MESRS et l'usage de la visioconférence est que d'une part la tutelle désire diffuser l'enseignement à un três grand nombre d'étudiants (des milliers), et d'autre part les salles de visioconférence ne peuvent recevoir qu'un nombre limité d'étudiants (généralement inférieur à 100). Alors comment concilier cet objectif et l'usage de ce matériel ? Doit-on prendre le risque de faire des investissements supplémentaires alors que les premiers investissements n'ont pas été rentabilisés ? Nous ne croyons pas que ce serait une bonne solution, pour cela nous proposons dans cette communication, aprês la présentation d'un état des lieux de la visioconférence en Algérie (sur la base d'un sondage), des usages pouvant répondre aux besoins nationaux tout en tenant compte des potentialités humaines disponibles.


2017 ◽  
Vol 38 (2) ◽  
pp. 5-19 ◽  
Author(s):  
Brianna Reed ◽  
Selia Hu ◽  
Michele M. Tugade ◽  
Léandre Bouffard

L’article présente la théorie de Fredrickson sur les émotions positives dite « expansion et construction » (broaden and build) ainsi que des résultats qui la soutiennent. Dans le contexte de cette théorie, nous discutons des bienfaits de l’expansion et de la construction des émotions positives sur la santé physique et psychologique : une résilience aguerrie, des stratégies efficaces face au stress ainsi que la récupération physiologique à la suite d’expériences négatives. Enfin, nous présentons un bref aperçu des approches passées et actuelles pour l’étude des émotions positives et nous proposons de nouvelles techniques pour la mesure de ces émotions en utilisant les nouvelles technologies mobiles.


Author(s):  
Jorge Antonio Calderón

Dans cet article, nous proposons une réflexion sur l’ekphrasis dans l’œuvre de Dany Laferrière. Nous partons de l’idée que l’ekphrasis est la représentation linguistique d’une représentation visuelle. Donc, elle est une représentation au deuxième niveau, qui n’est pas en lien direct avec la réalité. L’ekphrasis est plutôt une reconstruction d’une certaine représentation du réel faite à partir d’une première construction. Dans les romans de Laferrière, l’ekphrasis, d’une part, est une description et une interprétation d’une œuvre visuelle et, d’autre part, fait aussi partie de la réflexion générale de l’auteur sur la création littéraire. L’ekphrasis n’est donc pas le but final de l’auteur. Laferrière cherche plutôt à mieux comprendre le processus d’écriture par le détour que lui offre la peinture. Dans le cadre de cet article, nous analysons, tout d’abord, les commentaires de Laferrière sur la peinture primitive. Ensuite, nous étudions plus en détail l’ekphrasis de Grand intérieur rouge dans J’écris comme je vis et Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer. Nous essayons ensuite de généraliser le fonctionnement de l’ekphrasis dans les romans en la mettant en parallèle avec l’intertextualité et l’intermédialité. De cette façon, nous montrons que l’ekphrasis est un élément parmi d’autres que l’auteur utilise pour mettre en place un système d’interaction entre la littérature, le discours social et les autres arts dans ses romans.


Ethnologies ◽  
2009 ◽  
Vol 31 (1) ◽  
pp. 201-233 ◽  
Author(s):  
Laurier Turgeon ◽  
Louise Saint-Pierre

Cette étude présente les résultats d’un projet pilote destiné à mettre sur pied une méthodologie de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine immatériel religieux du Québec, aujourd’hui menacé par l’effondrement de la pratique religieuse, le vieillissement prononcé des communautés religieuses, la fermeture des paroisses et des églises, et la vente forcée d’objets sacrés. À partir de l’étude de huit communautés, nous proposons des méthodes virtuelles novatrices d’inventorisation qui, à l’aide des nouvelles technologies de l’information et de la communication, visent à la fois à conserver et à communiquer efficacement ce patrimoine. La cueillette et la saisie audiovisuelles des récits de lieux, d’objets, de pratiques et de vie permettent de capter les divers aspects de ce patrimoine, de le rendre plus visible et palpable, de bien contextualiser ses usages sociaux et d’intégrer ses dimensions matérielles et immatérielles. Grâce à la grille des pratiques culturelles de Jean Du Berger, nous avons élaboré un système de classement du patrimoine immatériel religieux qui est opératoire dans toutes les communautés religieuses étudiées (catholique, protestante, juive, orthodoxe et amérindienne). Cette première grille de classification pourrait être utilisée dans d’autres cultures et dans d’autres pays en raison de son caractère souple, polyvalent, efficace et universel. Le projet pilote nous a également permis de développer une approche participative pour mettre en valeur ce patrimoine directement sur le terrain en collaboration avec les communautés par des actions culturelles diverses : des sites Web, des expositions muséales, des productions multimédia de DVD, des modules pédagogiques et des publications d’articles et de livres. Une fois numérisé, le patrimoine immatériel religieux s’offre à des adaptations et à des applications diverses, à des appropriations et à des réappropriations par de nombreux acteurs sociaux. La base de données virtuelle devient elle-même un engin d’hybridation et de création sans limites.


Protée ◽  
2011 ◽  
Vol 38 (3) ◽  
pp. 73-80
Author(s):  
Nicole Pignier

Si l’on considère le terme « document » dans son acception large de « pièce écrite donnant des renseignements divers », on voit se multiplier, d’une part, les documents numérisés pour des raisons pratiques et économiques et, d’autre part, les documents numériques conçus par les nouvelles technologies pour des usages multimédias en ligne ou hors ligne. Les usages, les pratiques de lecture et d’écriture évoluent avec le changement de support matériel : un document numérique pouvant, par exemple, augmenter sa multimodalité en insérant de la vidéo, des animations, et instaurer à la fois une interaction intense avec l’usager et un cheminement en réseau par sa conception hypertextuelle. Pour autant, les thèses avancées entre autres par Philippe Quinton laissent à penser que les modèles de lecture et d’écriture ancrés dans notre mémoire culturelle, tels la page et le livre, ne sont pas prêts de se voir substituer des « modèles natifs », selon l’expression de Quinton, à savoir des modèles propres aux technologies numériques. Notre étude se penche justement et principalement sur les innovations proposées par les générateurs de documents qui utilisent la métaphore du livre. Nous proposons d’analyser, dans un corpus de générateurs de livre français et étrangers, les processus d’adaptation, de transformation du modèle du livre. À quels niveaux se situent les imitations et les renouvellements ? Au niveau sensible et plastique, au niveau de l’organisation de l’information, au niveau du parcours de travail de l’usager dans le document ? Cette évolution numérique du livre, tendant vers la simplification esthétique et vers une forme de vie caractéristique de l’industrialisation, transforme sans aucun doute les usages du livre et les pratiques de lecture.


Author(s):  
Ana Teresa González Hernández

Sous l’apparence d’une écriture dépouillée et d’une narration dénudée, Marie Redonnet, écrivaine contemporaine, nous présente un univers fictionnel peuplé de personnages –féminins pour la plupart- démunis et solitaires, soumis aux grandes tensions sociales, ancrés dans un cadre spatio-temporel flou, et fréquemment plongés dans un état d’abandon existentiel, de stagnation,  auquel vient contribuer la présence d’une composante clé de l’imaginaire redonnetien: l’élément aquatique.  Chez Redonnet, les  différentes variantes de l’eau: océans, mers, fleuves, lacs, cascades, marécages, etc, deviennent de véritables métaphores récurrentes, voire obsédantes, riches de signification. Prenant comme point de départ de notre parcours la trilogie: Splendid Hôtel, Forever Valley et Rose Mélie Rose,  publiée entre 1986 et 1987, nous nous proposons d’analyser, dans un premier temps, le rôle et la signification de la présence récurrente de la thématique de l’eau dans cette trilogie. Nous  dresserons, ensuite, le tableau des différentes manifestations de l’eau et des divers aspects  de la symbolique aquatique dans son dernier roman: La femme au colt 45, paru en 2016. Dans ce roman, utilisant une langue épurée et minimaliste, proche du langage dramaturgique, Marie Redonnet nous pose la problématique de la précarité des réfugiés, et des sans-papiers, de la méchanceté humaine, des difficultés pour recommencer une nouvelle vie ailleurs, de « l’autre côté du fleuve », à travers l’expérience vitale de Lora Sander, une comédienne qui fuit la dictature de son pays. L’étude dans ce dernier roman de la présence de l’eau, sous toutes ses manifestations, ainsi que la signification des différents élements qui lui sont associés,  nous permettra de nous  interroger sur l’évolution du traitement de l’imaginaire aquatique dans  la création littéraire de M. Redonnet.DOI: http://dx.doi.org/10.4995/XXVColloqueAFUE.2016.3111


2020 ◽  
Vol 59 (3) ◽  
pp. 289-310
Author(s):  
Yves Gilonne

Nous proposons d’étudier comment l'acte de nomination de la cybernétique place la pensée au sein d'une analogie fondamentale ( kybernètes) entre « piloter » (un navire) et « gouverner », entraînant la réduction du champ conceptuel de « commandement » à celui de « contrôle » qui influe de façon déterminante sur nos conceptions de ce que « penser » veut dire. Nous replacerons cette analogie nautique au sein de son riche héritage philosophique, attesté au moins depuis Platon, afin d’évaluer comment le traitement cybernétique du concept-source de pilote se caractérise paradoxalement par l'effacement de son dispositif technique (capitaine, gouvernail, navire), entraînant la virtualisation de son appareil symbolique (pensée, langage, corps) et donc la réduction du concept-cible ( gouverner) à la notion de « contrôle ». La cybernétique opère ainsi un transfert de matérialité entre source et cible qui fait de gouverner un simple appareil technique dans l'oubli de la valeur différentielle de toute analogie qui tient précisément en la non-coïncidence de ses termes. Par « télé-commande » nous désignons le contrôle du programme de la raison réduite à une intelligence devenue artificielle et l'intégrisme de son circuit d'opération qui se renvoie un monde à son image. Nous verrons comment ce mode de pensée se caractérise par la réduction de l’écart entre input/output, source et cible, symbolisée notamment par les nouvelles technologies de contrôle à distance ( télé-commande). La notion de « contrôle » s'avère alors insuffisante pour modéliser le « gouvernement » de soi, des autres et du monde, invitant à une redéfinition de la notion de « commandement » en sa portée éthique.


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