Présent et avenir des troubles somatoformes

2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S40-S41
Author(s):  
C. Lemogne

Dans le DSM-IV, les « troubles somatoformes » étaient définis négativement par la présence de symptômes somatiques « médicalement inexpliqués ». Cette appellation a disparu du DSM-V au profit des somatic symptoms and related disorders. Les troubles somatisation, douloureux, somatoforme indifférencié et l’hypocondrie, lorsqu’elle est associée à des symptômes somatiques, sont regroupés sous l’appellation unique de somatic symptom disorder. Ce trouble est désormais défini positivement par la présence de pensées, émotions ou comportements « excessifs ou inappropriés », à l’origine d’un retentissement fonctionnel ou d’une souffrance subjective et accompagnant des symptômes somatiques ayant, ou non, une cause somatique identifiée. Les raisons de ce changement sont le recouvrement diagnostique des anciennes catégories, leur non-utilisation par les somaticiens, le risque de stigmatisation et le caractère intenable d’une conception dualiste des rapports corps-esprit. La notion de symptômes « médicalement inexpliqués » demeure néanmoins centrale dans la conversion, renommée « trouble neurologique fonctionnel ». Plusieurs études d’imagerie cérébrales fonctionnelles portant sur un petit nombre de patients présentant un déficit moteur unilatéral ont tenté d’élucider la physiopathologie de ce trouble. Certains résultats semblent reproductibles : hyperactivation et hypo-activation controlatérales respectivement des cortex cingulaire antérieur et moteur primaire. Ces résultats ont servi de rationnel à l’utilisation thérapeutique de la stimulation magnétique transcrânienne. L’hypocondrie sans symptômes somatiques devient dans le DSM-V « l’anxiété pour la santé », caractérisée par la crainte excessive d’avoir ou de développer une maladie. La prise en charge est souvent difficile et peut renforcer les symptômes si elle est inappropriée. Plusieurs études ont montré l’efficacité des thérapies cognitives et comportementales, basées sur la restructuration cognitive et l’extinction des comportements d’évitement, ainsi que des thérapies basées sur la pleine conscience. Compte tenu du lien fréquent entre pensées intrusives et souvenirs douloureux, la valeur ajoutée d’une thérapie des schémas est vraisemblable.

2014 ◽  
Vol 11 (03) ◽  
pp. 149-155
Author(s):  
M. Zaudig

ZusammenfassungDer vorliegende Artikel beschreibt die aktuellen diagnostischen Entwicklungen im Bereich der Somatoformen Störung unter Zugrundelegung der aktuellen S3-Leitlinien für „Nichtspezifische funktionelle und somatoforme Körperbeschwerden“ und der historischen Entwicklung der Somatoformen Störungen (einschließlich der Hypochondrie). Neben einem Vergleich von ICD-10 mit DSM-IV-TR und DSM-5 werden die neuen Kriterien für Somatic Symptom Disorder und Illness Anxiety Disorder (vormals Hypochondrie) nach DSM-5 vorgestellt und diskutiert.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S41-S41
Author(s):  
S.M. Consoli

La catégorie « trouble : symptômes somatiques » du DSM-V répond à une exigence d’intelligibilité et d’acceptabilité du trouble, pour les patients comme pour les professionnels de santé, tout en renvoyant à une réalité éprouvante au quotidien pour les patients qui en souffrent, consommateurs d’examens et de soins médicaux, plus que psychiatriques. Elle recouvre une diversité de configurations, depuis les troubles les plus banals et passagers jusqu’aux manifestations les plus durables et/ou les plus résistantes, voire à celles que l’on peut considérer comme largement redevables aux effets « iatrogènes » d’approches médicales inappropriées ou aux réactions revendicatives de la part de malades ou de leurs associations, à la recherche d’une identité socialement reconnue. Avec le DSM-V, non seulement l’existence d’une pathologie médicale concomitante n’exclue pas le diagnostic, mais la présence de facteurs de stress ou d’anomalies psychologiques n’est plus exigée comme condition nécessaire à la survenue du trouble, ce qui permet de dépasser à la fois l’opposition réductrice entre organique et fonctionnel et la recherche d’une psychogenèse à tout prix. Et pourtant le trouble reste considéré comme un trouble mental, en raison de la place occupée par la rumination anxieuse dans sa définition. Quant aux facteurs psychosociaux, il peut être utile de différencier ceux qui interviennent en tant que facteurs prédisposants, précipitants ou d’entretien, voire de renforcement. Un tel assouplissement dans l’approche du trouble peut permettre d’espérer une facilitation des prises en charges conjointes ou une meilleure efficience des adressages de ces patients auprès d’un spécialiste en santé mentale. Il importe aussi de savoir, contrairement à une idée reçue, que la présence d’une préoccupation somatique n’est pas sans conséquence pour l’avenir somatique, puisqu’elle prédit une mortalité accrue par causes naturelles, raison de plus pour considérer le trouble comme « sérieux » et pour s’engager dans sa prise en charge.


Author(s):  
Elody Hutten ◽  
Ellen M. M. Jongen ◽  
Anique E. C. C. Vos ◽  
Anja J. H. C. van den Hout ◽  
Jacques J. D. M. van Lankveld

Social connectedness is a fundamental human need. The Evolutionary Theory of Loneliness (ETL) predicts that a lack of social connectedness has long-term mental and physical health consequences. Social support is a potential mechanism through which loneliness influences health. The present cross-sectional study examined the relationship between loneliness and mental health, and the mediating effects of social support in a Dutch adult sample (N = 187, age 20 to 70). The health variables included in the study are anxiety, depression, somatic symptoms as measured by the SCL-90, and the DSM-5 diagnosis somatic symptom disorder. The results indicated that social support partially mediated the relationship between loneliness and anxiety, depression, and somatic symptoms. These results indicate that social support partially explains the relationship between loneliness and physical and mental health issues. The relationship between loneliness and being diagnosed with somatic symptom disorder was not mediated by social support. This suggests that the mechanisms through which loneliness relates to either somatic symptoms or somatic symptom disorder are different.


2011 ◽  
Vol 59 (4) ◽  
pp. 281-287 ◽  
Author(s):  
Ilva Elena ◽  
Franz Petermann

Zusammenfassung. Die Validität, Reliabilität und der klinischen Nutzen der gegenwärtigen Störungskategorie der somatoformen Störungen nach dem DSM-IV-TR sind stark umstritten. Die DSM-V-Arbeitsgruppe schlägt daher eine Neustrukturierung und Umbenennung der bisherigen Störungskategorie in Somatic Symptom Disorders vor. In diesem Artikel wird analysiert, ob die Diagnosekriterien der bisherigen somatoformen Störungen nach DSM-IV-TR und die Complex Somatic Symptom Störung dazu geeignet sind, Kinder und Jugendliche zu identifizieren, die durch medizinisch unklare Symptome in ihrem Alltag und ihrer Lebensqualität beeinträchtigt sind. Besonders die Somatisierungsstörung nach DSM-IV-TR erweist sich für Kinder und Jugendliche als ungeeignet. Einschränkungen des DSM-Ansatzes in der Klassifikation von somatoformen Störungen im Kindes- und Jugendalter werden dargestellt. Studien zeigen, dass die Gesundheit der Eltern einen wesentlichen Einfluss auf die Entstehung und Aufrechterhaltung somatoformer Störungen im Kindes- und Jugendalter sowie die Inanspruchnahme des Gesundheitswesens hat. In der neueste Version der Kriterien der Complex Somatic Symptom Störung wird diese besondere Situation von Kindern/Jugendlichen beachtet; die Diagnose kann auch gestellt werden, wenn die Eltern des Kindes exzessive Gedanken, Gefühle oder Verhaltensweisen aufgrund der Symptome ihres Kindes zeigen.


Author(s):  
Martin Brüne

Somatic symptom disorders are characterized by the presentation of somatic complaints (somatization), often, but not necessarily, in the absence of a medical explanation of these sensations. The level of concern is generally disproportionate in relation to the severity of the somatic illness. Behaviourally, somatic symptom disorder entails signals that call for help and attention from others. Evolutionary considerations of why people present with somatic symptoms in the absence of a medical cause suggest that this behaviour could reflect a strategy to manipulate others in order to evoke care. Signals that aim at eliciting care from others are more persuasive if the ‘real’ intention is hidden from conscious awareness. Thus, self-deception may be involved in the presentation of somatic symptoms. Within the spectrum of somatic symptom and related disorders, the degree of self-deception may vary from high, as in illness anxiety disorder, to relatively low, as in factitious disorder.


2021 ◽  
Vol 9 ◽  
Author(s):  
Giuliana Morabito ◽  
Dora Cosentini ◽  
Gianluca Tornese ◽  
Giulia Gortani ◽  
Serena Pastore ◽  
...  

Background: Somatic symptom disorder is common in children and adolescents; usually, it is an expression of a mental health problem or other conditions that lead to psychosocial impairment and suffering. Among these, in pubertal age, gender dysphoria should be considered.Case Presentation: We present the case of a 15-year-old girl admitted to the hospital because of a 2-month history of scattered arthralgia and myalgia, headache, and fatigue, with repeated visits to the emergency room. The physical exam was unremarkable, except for step walking and pain. Repeated diagnostic tests were normal, and consecutive psychological interviews disclosed intense suffering due to a gender incongruence. Referral to the hospital gender service was offered and refused by the parents.Conclusions: In pubertal age, gender dysphoria may be expressed through somatoform symptoms. Diagnosis is challenging to accept for the parents even in the presence of adequate multi-disciplinary hospital services.


2017 ◽  
Vol 101 ◽  
pp. 31-37 ◽  
Author(s):  
Jill M. Newby ◽  
Megan J. Hobbs ◽  
Alison E.J. Mahoney ◽  
Shiu (Kelvin) Wong ◽  
Gavin Andrews

Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document