Virgin Territory: Purity and Divine Knowledge in Late Medieval Catoptromantic Texts[1] Le territoire vierge: Pureté et savoir divin dans les textes catoptromantiques du Moyen Âge tardif

Aries ◽  
2005 ◽  
Vol 5 (2) ◽  
pp. 200-224 ◽  
Author(s):  
Claire Fanger

Abstract La catoptromancie (divination par l'observation d'objets brillants) est une pratique abondamment attestée dans l'histoire, depuis l'Antiquité. Toutefois, les travaux académiques consacrés aux rituels de catoptromancie médiévaux sont encore assez rares. Cet article traite d'abord des prières et des rituels catoptromantiques pratiqués à l'aide d'un médium—toujours un enfant vierge—, lesquels se trouvent, notamment, dans deux manuels de nécromancie mediévale (Bodleian Library, University of Oxford, Rawl. D. 252, et le manuel publié par Richard Kieckhefer sous le titre Forbidden Rites). Après une analyse de l'idée de virginité, qui apparaît dans les mots des prières, l'article se concentre sur l'explication qu'un philosophe du XIIIe siècle, Guillaume d'Auvergne, fournit en matière d'utilisation d'enfants vierges au cours d'expériences catoptromantiques. Guillaume s'emploie longuement à réfuter la doctrine platonicienne selon laquelle la science n'est qu'une sorte de réminiscence; mais malgré son opposition à l'idée de “science-réminiscence”, il se montre naturellement favorable à la notion, également platonicienne, selon laquelle la pureté virginale peut, en principe, donner plus facilement accès aux régions de lumière appartenant à l'ordre du Créateur. Selon Guillaume, la lumière divine habite tout naturellement l'âme qui n'est pas encombrée et accablée de vices corporels; toutefois, il est pratiquement impossible à l'âme seule, sans l'assistance de Dieu, de franchir les frontières de ces régions. Ici, Guillaume fait allusion aux expériences d'ascèse infructueuses, auxquelles il s'est lui-même livré dans son adolescence. Bien évidemment, malgré l'opposition théologique à l'encontre de l'expérience théurgique, il existe une intéressante continuité entre la pratique et la théorie de la catoptromancie médiévale. En conclusion, l'article fait brièvement état de quelques autres continuités entre, d'une part, les formes de théurgie médiévale (notamment, dans les prières de l'ars notoria et dans celles de Jean de Morigny); et d'autre part, les conversations de John Dee avec les anges. Enfin, l'auteur présente une suggestion peut-être susceptible de résoudre “l'énigme Edward Kelly”.

2020 ◽  
Vol 23 (1) ◽  
pp. 27
Author(s):  
Manuel Riu

Après quelques considérations sur les diverses classifications qui peuvent être établies à propos des chemins, classification réalisée selon leurs caractéristiques, leur utilisation et leur propriété, nous trouvons ici pour nous orienter, une biblio­graphie plus approfondie que celle que l’on aurait pu imaginer, mais, en bien des aspects non définitive encore, principalement en ce qui concerne les analyses archéologiques du thème. En partant du réseau de voies romaines, utilisées et réparées pendant le Moyen-Age, on examine plus spécialement les documents concernant les routes principales et secondaires qui continuent à être utilisées, en s'arrêtant tout particulièrement sur les ponts de bois et de pierres construits pen­dant le Moyen-Age et plus spécialement ceus du XIeme siècle (les ponts romans) et ceux du XIVeme (les pont gothiques). On prête une attention encore plus particulière aux deux seuls qui aient été minutieusement mis à jour jusqu'ici, dans la vallée du Llobregat et qui permettent de connaître les caractéristiques et les époques de leur construction et de leurs réparations successives. Dans la conclusion il est fait référence aux barques et aux ponts des bateaux destinés à traverser les rivières principales telles le Sègre et l'Ebre. Le thème des chemins médiévaux catalans a été tour d'abord traité d'un point de vue régional, prospections et recherches directement sur le terrain sont encore nécessaires pour une connaissance plus approfondie.


Author(s):  
Dante Fedele

Cet article examine l’élaboration, par les juristes du ius commune médiéval, d’une notion de représentation diplomatique qui plonge ses racines dans la doctrine de la représentation en droit privé. En particulier, il s’attache à étudier le fondement et les limites des pouvoirs de négociation de l’ambassadeur, par une analyse de quelques questions concernant la procuration et la ratification des traités. La conclusion montre que cette notion de représentation diplomatique joua un rôle central dans la discussion de la matière jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, permettant d’apercevoir l’importance de la contribution apportée par le ius commune de la fin du Moyen Âge à la discussion sur le statut de l’ambassadeur au début de l’époque moderne.


1988 ◽  
Vol 3 (2) ◽  
pp. 291-311 ◽  
Author(s):  
Isabelle Chabot

Dans la conception de la pauvreté au Moyen-Age et au début de l'èrè moderne, ainsi que les pratiques de secours public et de charité privée, les veuves étaient en général considérées comme pauvres à cause essentiellement de leur infériorité légale. L'objectif de cet article est de suggérer certains des facteurs socioéconomiques qui, dans le contexte de la société florentine de la fin du Moyen-Age faisaient des femmes des victimes potentielles ou réelles du processus d'appauvrissement après le décès de leur mari. En interprétant le terme ‘pauvreté’ dans un sens large comme étant une variété de risques encourus par les femmes de toutes les catégories sociales, il est possible de se concentrer sur deux points: d'une part, le déclin de leur statut social lié aux insuffisances du système de la dot; d'autre part, une détérioration du niveau de vie des femmes dans les classes inférieures.


1992 ◽  
Vol 7 (2) ◽  
pp. 163-179 ◽  
Author(s):  
Barbara A. Hanawalt ◽  
Ben R. McRee

Les corporations de jeunes et les corporations carnavalesques, c'est a dire de l'homo ludens, ainsi que les corporations des métiers ou de marchands ont bénéficié d'une recherche historique abondante, alors que les corporations tant socio-religieuses que celles des paroisses n'ont retenu l'attention que depuis peu de temps. Ces derniéres sont pourtant devenues de plus en plus importantes en Europe au bas Moyen Age. Alors que ces associations bénévoles jouaient une quantité de r^les pour leurs membres ou leurs communautés cet article recherche le rôle qu'elles jouent dans le changement politique et religieux lors d'une période de crise. La période qui suit la peste noire voit des changements radicaux de la structure sociale aussi bien dans les zones rurales que dans les villes. Les corporations sont manifestement des institutions qui doivent jouer un rôle lors d'une révolution (la révolte des paysans en 1381) ou en période d'hérésie (les Lollards); elles peuvent également être des forces de stabilité et de médiation dans leurs communautés. En évaluant leur rôle politique et religieux, cet article étudie l'hypothése de Gabriel Le Bras qui déclare que les associations apportent la bonne entente dans les communautés lorsqu'elles sont accessibles à tous les résidents, elles appliquent leurs statuts et elles autorisent la participation du curé de la paroisse. Si, d'autre part, les corporations créent une oligarchie, elles peuvent contrôler la communauté à leurs propres fins. Nous avons recherché la composition de la liste des membres et les activités des corporations en matiére de religion et de politique. Notre conclusion est la suivante: les guildes rurales ont tendance à rester ouvertes quant aux membres et à être apolitiques et religieusement conservatrices. Dans les villes marchandes toutes les corporations sont religieusement conservatrices, mais dans certaines de ces villes une ou même plusieurs corporations sont formées et elles dominent l'administration de la ville. Ces corporations au nombre limité de membres ne sont pas nécessairement à l'origine des dissidences dans la communauté, comme prédit dans l'hypothése de Le Bras. A cause de la forte accentuation des régles de comportement entre membres, les villes hantées par la discorde s'addressent à la guilde d'élite pour régler les bagarres entre membres à l'intérieur même des structures de la corporation plutôt que dans le contexte de la politique de la ville.


2021 ◽  
Vol 44 (3) ◽  
pp. 529-558
Author(s):  
Sara McDougall

Abstract This article examines the consequences of extramarital pregnancy for women in late medieval France. Pregnancy outside marriage is typically thought of as a disaster for women and children alike and for their families. However, careful analysis of records of royal pardon, other legal and prescriptive sources, and a wide range of other materials all suggests otherwise. The article demonstrates that, at least for some single mothers in late medieval France, illicit pregnancy did not necessarily mean disaster at all. Pregnant women could help themselves, and were helped by others. All this has important implications for our understanding of the regulation of sexuality and reproduction in late medieval France, and of the role of mercy in medieval justice. Cet article examine les conséquences des grossesses illicites pour les mères célibataires dans le Nord de la France à la fin du Moyen Age. La grossesse hors mariage est traditionnellement considérée comme une catastrophe pour les mères et les enfants, ainsi que pour leurs familles. Une analyse des documents relatifs à la grâce royale, d'autres sources juridiques et normatives et d'un large éventail d'autres documents suggère tout le contraire. L'article montre que, du moins pour certaines mères célibataires de la France médiévale tardive, une grossesse illicite ne signifie pas nécessairement une catastrophe. Les mères pouvaient s'aider elles-mêmes et étaient aidées par d'autres. Cette conclusion a des implications importantes pour la réglementation de la sexualité et de la reproduction, et pour le rôle de la miséricorde dans la justice médiévale.


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