scholarly journals Elements et fonctions du modèle de système intégré

2015 ◽  
Vol 96 (45) ◽  
Keyword(s):  
Author(s):  
Outi Kalla ◽  
Jarl Wahlström ◽  
Jukka Aaltonen ◽  
Juha Holma ◽  
Pentti Tuimala ◽  
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Identifier avec précision les troubles schizophréniques a toujours été un problème complexe et controversé. Les caractéristiques psychologiques de la schizophrénie ont donné lieu à un volume considérable de travaux et de débats. Ces dernières années sont apparus un nombre croissant d'articles portant sur les différences et similitudes des manifestations de la psychose selon les cultures, partant de l'idée que les caractéristiques de personnalité nationales pourraient contribuer aux tableaux psychopathologiques. Le but premier de cette étude est de mieux comprendre les troubles psychotiques par l'investigation de la structure de personnalité et du fonctionnement de patients faisant un premier épisode psychotique. Le second objectif est de décrire les différences et similitudes observées dans les réponses au Rorschach de patients finlandais et espagnols afin de mettre en évidence des caractéristiques nationales et de contribuer ainsi à la recherche Rorschach interculturelle. Ont été inclus 41 protocoles de patients finlandais hospitalisés de manière consécutive pour premier épisode psychotique, et 32 en Espagne. Le travail a porté sur un certain nombre d'indicateurs de difficultés d'ajustement tirés du résumé formel du Rorschach en Système intégré ( Weiner & Exner, 1991 ). Tous les patients avaient été diagnostiqués comme schizophrènes ou souffrant d'autres troubles fonctionnels psychotiques non affectifs selon le DSM-IV. Les Rorschach ont été administrés en Système intégré aussitôt que possible après leur admission mais après la phase aiguë. La comparaison des groupes finlandais et espagnol, loin de montrer des différences significatives, étaient similaires sur beaucoup de points. Ces résultats confirment des données déjà bien établies sur les structures et mécanismes des patients psychotiques, mais ils en interrogent d'autres. Les patients obtiennent plus de styles ambiéquaux et moins d'introversifs que prévu. Beaucoup d'entre eux manquent de compétences sociales, d'intérêt pour les relations interpersonnelles et semblent avoir une vie sociale insatisfaisante. On observe des signes de difficultés dans le contrôle émotionnel et de modulation des affects, des traits dépressifs, une détresse émotionnelle, et peu de capacités de coping. Les résultats soulignent la notion que les problèmes affectifs et les traits dépressifs devraient être considérés comme un élément important dans un premier épisode psychotique, et ils confirment la présence de déficits cognitifs survenants tôt dans l'histoire d'un trouble psychotique. On a rencontré moins de dysfonctionnements idéationnels que prévu. Les deux groupes de patients se différenciaient sur certaines variables Rorschach, en particulier celles qui concernent la perception de soi. Les patients finlandais sont plus souvent centrés sur eux-mêmes de faç on excessive, plus préoccupés d'eux-mêmes et plus enclins M l'introspection. La majorité des patients espagnols manifestent un sentiment de valeur de soi négatif. Ils disposent de moins de ressources et ont plus souvent des déficits en capacité de coping. En admettant que ces résultats sont dus à des différences dans les caractéristiques de personnalité des patients psychotiques en Finlande et en Espagne, plutôt que des différences nationales dans la manifestation au Rorschach de structures de personnalité en fait identiques, alors ces données pourraient bien nous permettre de repérer des différences interculturelles de personnalité. Toutefois, l'impact des facteurs culturels est difficile M évaluer, surtout s'agissant d'une psychopathologie aussi sévère que la psychose, et la seule faç on d'avancer dans la compréhension de cette question serait de recueillir plus de données Rorschach interculturelles sur des patients psychotiques.


Author(s):  
Theresia Gabriel ◽  
Elfriede Opgenoorth

Travaillant avec le Rorschach dans le domaine du diagnostic clinique, nous constatons que le Système Intégré ne comporte pas les catégories de contenu qui nous paraissent intéressantes dans notre recherche sur les types de coping (en référence à la configuration bi-dimensionnelle en 4 styles de coping, 1993: plutôt anxieux, inhibé, sensitif et très anxieux), ou pour la différenciation des catégories cliniques des troubles de la personnalité, en particulier le BPO (défenses primitives de Lerner et Rappaport, modèle bi-dimensionnel de psychopathologie selon Blatt). A partir de la littérature existante (particulièrement Lerner, Rappaport, Blatt, Levine & Spivak), nous avons élaboré une approche intégrale personnelle. Elle se caractérise par des dimensions logiques et une cotation systématique et psychométrique des contenus au Rorschach. Ce faisant, nous avons observé que les contenus au Rorschach peuvent aisément être différenciés en 3 niveaux: spécificité, identité (de l’objet) et distance dans le temps et l’espace. Nous souhaitons dans cet article montrer comment on peut différencier les types de coping inhibé et sensitif. 1) Les inhibés présentent significativement moins de contenus spécifiques que les sensitifs, 2) leurs protocoles comprennent plus de contenus simples (Humain, Animal, Objet) que des contenus mixtes (humain/animal, humain/objet, animal/objet, humain/animal/objet) et 3) les inhibés perçoivent des contenus moins distanciés dans le temps et dans l’espace. Nous avons aussi analysé les données sour l’angle du nombre de réponses. Nous avons trouvé que 92 sur 257 protocoles contenaient moins de 14 réponses et qu’ils ne pouvaient donc valablement être interprétés dans le Système Intégré. Ceci pourrait être une caractéristique de la population „tout-venant“ psychiatrique étudiée, ou de la population européenne en général – ce qui renforcerait l’idée qu’il est indispensable d’établir des normes européennes pour le Système Intégré.


Author(s):  
Vera Campo

Ayant constaté de nombreux indices SCZI faux-positifs et faux-négatifs, je tente ici d’illustrer les difficultés d’utilisation de cet indice du Système Intégré, en relation avec les données normatives produites par l’échantillon de Barcelone (1993). Le but de cette étude est de proposer différents seuils de signification pour cet index (à Barcelone), centrés sur les X+%, X–% et le nombre de reponses M–. Nous avons sélectionné 60 protocoles de patients d’une consultation privée présentant des indices SCZI positifs à 5 ou 6 sans signe clinique manifeste de psychose (Groupe A), et nous les avons comparés avec un groupe de 60 patients psychiatriques dûment diagnostiqués comme schizophrènes (Groupe B). Outre l’index SCZI lui-même detaillé dans tous ses critères, nous avons tenu compte des indices DEPI, CDI, S-Con et HVI lorsqu’ils étaient positifs, ainsi que les Scores D, quelques variables des processus de Médiation (P, X+%, F+% et X–%), le nombre de reponses M–, le nombre de réponses “état-limite,” et les données de l’Indice d’Atteinte du Moi (EII) Nous donnons les statistiques descriptives pour les deux groupes, ainsi que les résultats des tests paramétriques et non paramétriques réalisés. Les résultats montrent qu’il n’y a pas de différence significative pour M– et les variables de la Médiation (sauf pour le F+%), alors que des différences fortement significatives apparaissent pour les items 4, 5 et 6 de l’indice SCZI. Nous avons donc dû abandonner notre premier objectif. Les éléments qui différenciaient vraiment les deux groupes étaient ceux liés aux affects: DEPI, S-Con, D et EII étaient significativement plus élevés dans le groupe A, tandis que le CDI, Lambda et F+% étaient significativement plus élevés dans le groupe B, indiquant par là que le groupe A apparaît comme beaucoup plus “fou” que le groupe des patients schizophrènes. Nous discutons de ces résultats en élargissant le débat sur des questions plus générales touchant à la perception, la structure de la personnalité, l’“adaptation” à la realité, et le diagnostic basé sur 1’indice SCZI au Rorschach.


2017 ◽  
Vol 114 (1) ◽  
pp. 11368 ◽  
Author(s):  
Ntamwira Bagula Jules ◽  
Mirindi Cirhuza Télesphore ◽  
Pyame Mwarabu Lolonga Dieudonne ◽  
Dhed’a Djailo Benoit ◽  
Bumba Mariam Espérance ◽  
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Keyword(s):  

Author(s):  
C. Blais ◽  
L. Rochette

Introduction Parmi toutes les causes de décès d’origine cardiovasculaire, les cardiopathies ischémiques (CI) demeurent les plus importantes. Notre étude visait à définir les tendances de la prévalence et de l’incidence des CI au Québec ainsi qu’à déterminer la proportion de décès par CI qui n’avait aucun diagnostic antérieur de CI. Méthodologie Les tendances de la prévalence, de l’incidence et de la mortalité ont été examinées avec une étude populationnelle utilisant le Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec, qui jumelle plusieurs fichiers médico-administratifs. Les données, recueillies auprès des Québécois de 20 ans et plus, sont présentées selon deux définitions de cas : 1) une définition validée et 2) une définition reposant sur l’addition des codes de décès liés aux CI afin d’estimer la proportion des décès sans diagnostic antérieur de CI comme indicateur de mort cardiaque subite (MCS). Résultats En 2012-2013, la prévalence brute des CI selon la première définition était de 9,4 % (593 000 personnes). Entre 2000-2001 et 2012-2013, la prévalence ajustée selon l’âge a augmenté de 14 %, avec une légère diminution depuis 2009-2010. Les taux d’incidence et de mortalité ajustés selon l’âge ont diminué de respectivement 46 % et 26 %, les taux bruts s’établissant à 6,9 pour 1 000 et à 5,2 % en 2012-2013. La proportion de décès identifiés uniquement grâce au décès par CI, soit l’indicateur de MCS, n’était significative que pour les cas incidents (0,38 pour 1 000 en 2009-2010) et elle a diminué au cours de la période à l’étude. Conclusion La prévalence des CI a eu tendance à diminuer au cours des dernières années et l’incidence comme la mortalité ont également diminué au Québec. La majorité des décès par CI touchent des patients ayant déjà reçu un diagnostic, seule une faible proportion des cas incidents n’ayant pas été préalablement identifiée.


2015 ◽  
Vol 38 (2) ◽  
pp. 111-114
Author(s):  
Richard Parent
Keyword(s):  

Dans l’informatisation des bureaux, l’heure d’organiser la gestion des données textuelles est arrivée. Cet article aborde quelques aspects du défi à relever : comment caractériser les besoins au niveau de l’organisation et ceux des individus qui y travaillent ? Quel est le modèle général d’une application en repérage textuel ? Comment combiner l’approche textuelle avec l’approche des systèmes experts ? Quels sont les autres ingrédients d’un système intégré d’information administrative ? Et quelle sorte de changements organisationnels et socio-professionnels semblent souhaitables ?


2014 ◽  
Vol 34 (4) ◽  
pp. 247-256
Author(s):  
C Blais ◽  
S Jean ◽  
C Sirois ◽  
L Rochette ◽  
C Plante ◽  
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Introduction Avec l'accroissement du fardeau des maladies chroniques, la surveillance est fondamentale pour améliorer la prévention et la prise en charge de ces dernières. L'Institut national de santé publique du Québec a donc développé un système novateur de surveillance des maladies chroniques, le Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec (SISMACQ), dont les principales caractéristiques, les forces et les limites sont présentées ici. Méthodologie Le SISMACQ est le résultat du jumelage de cinq fichiers médicoadministratifs. Mises à jour annuellement, ses données couvrent actuellement la période du 1er janvier 1996 au 31 mars 2012. Trois étapes en caractérisent le modèle opérationnel : 1) l'extraction et le jumelage des données médico-administratives grâce à divers critères de sélection; 2) les analyses (principalement la validation des définitions) et la production des mesures de surveillance et 3) l'interprétation, le dépôt et la diffusion de l'information. Le SISMACQ permet actuellement l'étude des maladies chroniques suivantes : diabète, maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires, ostéoporose, maladies ostéoarticulaires, troubles mentaux et Alzheimer et maladies apparentées. Il permet également l'analyse de la multimorbidité et de la polypharmacie. Résultats Pour 2011-2012, le SISMACQ contenait des données sur 7 995 963 Québécois, et leur moyenne d'âge était de 40,8 ans. Parmi eux, 95,3 % répondaient à au moins un critère de sélection permettant l'application de définitions de cas pour la surveillance des maladies chroniques. Cette proportion variait avec l'âge : de 90,1 % chez les Québécois de 19 ans et moins à 99,3 % chez ceux de 65 ans et plus. Conclusion Le SISMACQ permet la production de données, à l'échelle de la population, sur le fardeau de plusieurs maladies chroniques, sur l'utilisation des services de santé et sur la consommation de médicaments. Il rend possible l'étude intégrée de la combinaison de plusieurs maladies, une approche jusqu'à présent rarement mise en oeuvre dans un contexte de surveillance populationnelle. Le SISMACQ répond aux attributs essentiels d'un système de surveillance et aide à la diffusion de l'information auprès des décideurs en vue d'actions en santé publique.


Author(s):  
Anne Andronikof-Sanglade

On assiste aujourd’hui à un durcissement des positions en matière d’interprétation du Rorschach, qui rappelle l’ancienne controverse Klopfer/Beck des années 35. Aujourd’hui comme hier, la controverse est issue d’un malentendu épistémologique que cet article tente de dénouer. La pomme de discorde porte en effet sur la théorie, implicite ou explicite, qui est supposée fonder l’interprétation des facteurs Rorschach, avec d’un côté les tenants de l’interprétation psychanalytique, et de l’autre, les défenseurs du Système Intégré élaboré par Exner. Or, la méthode créée par Hermann Rorschach ne repose pas sur une théorie définie de la personnalité, contrairement à la plupart des méthodes projectives (TAT, CAT, test d’association de mots de Jung, scéno-test etc.). Elle constituait une “expérience diagnostique de perception,” selon les termes-mêmes de son auteur qui, loin d’essayer d’enfermer sa méthode dans un cadre théorique préexistant, a tenté de comprendre le “principe actif” de sa méthode en se référant à trois composantes du fonctionnement individuel: perception, mémoire, conscience. Sa démarche était empirique, partant des faits observés pour aboutir, éventuellement, à une théorie du test et/ou de la personnalité. Autrement dit, la méthode de Rorschach ne peut être “revendiquée” par une quelconque théorie de la personnalité. En outre, les approches psychanalytique et en Système Intégré de l’interprétation ne peuvent en aucun cas se réfuter l’une l’autre puisqu’elles ne se situent pas dans le même règne épistémologique. Il n’est toutefois pas impossible (théoriquement) qu’une théorie de la personnalité puisse exploiter les données du Rorschach, voire, en retour, élaborer une théorie du Rorschach. Mais, pour ce faire, il est nécessaire que cette théorie élabore un modèle qui rende compte du processus de la réponse d’une manière qui soit conceptuellement satisfaisante et scientifiquement fondée. Cet article passe brièvement en revue les trois modèles dominants, celui de H. Rorschach, celui de l’approche psychanalytique française, et celui d’Exner, et tente de montrer qu’aucun de ces modèles n’en rend compte de manière satisfaisante. Le processus de la réponse est, encore aujourd’hui, une énigme, et sa modélisation constitue un défi passionnant pour les chercheurs.


Author(s):  
Vijé Franchi ◽  
Anne Andronikof-Sanglade

L’intérêt du Rorschach en Système Intégré pour la recherche interculturelle réside dans la possibilité qu’il offre de (a)accéder à des aspects de la structure du psychisme et du fonctionnement psychologique que des approches conventionnelles ne peuvent atteindre; (b)fournir une clé pour comprendre les données obtenues par d’autres techniques en situant ces données dans le contexte de la culture, de l’histoire personnelle et du fonctionnement psychologique global de l’individu. Outre sa pertinence pour la recherche, le Rorschach fournit une description étendue du monde de référence interne du sujet, quels que soit son origine ethnique, ses assises culturelles ou son statut socio-économique. Une telle description phénoménologique capture “l’être au monde” particulier du sujet, notamment ses modèles internes, ses habitudes de fonctionnement (tant cognitifs qu’affectifs), ses modes de relation aux autres, et les thèmes qui, résonant avec le passé du sujet, provoquent des situations de conflit et des réactions défensives actuelles. Le Rorschach facilite aussi l’étude du contexte culturel dans lequel une personne se reconstruit de manière constante et dynamique, en interaction avec les aspects favorisateurs ou inhibiteurs de la culture. Dans la tradition herméneutique, le Rorschach permet de reconstruire le monde du sens culturel appartenant à un événement, amenant l’investigateur à comprendre l’événement du point de vue de structure intrinsèque du monde dont l’événement tire son sens. Cette façon de procéder implique toutefois que le chercheur renonce à conceptualiser les aspects “déviants” d’un protocole comme indicateurs de psychopathologie pour les considérer au contraire comme une clé pour comprendre les caractéristiques fondamentales de la personnalité dans une culture donnée. Cela demande qu’on ne pense plus la culture en terme de biais qui menacent d’obscurcir la personnalité du sujet. Il faut au contraire faire porter son attention sur la richesse que les aspects culturels du fonctionnement psychique introduisent dans un protocole. Ces réflexions nous ont été suggérées par une étude pilote portant sur les aspects du fonctionnement de la personnalité qui pourraient expliquer la participation de femmes dans la pratique de l’excision. Le groupe étudié, en 1995) était composé de 17 femmes originaires d’Afrique de l’Ouest qui vivent dans la région parisienne. Le Rorschach nous a fournit des données pertinentes concernant (1) un style particulier de fonctionnement cognitif et (2) l’émergence de l’excision comme thème essentiellement culturel.


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