scholarly journals Les motivations dans une organisation partisane de circonscription

2005 ◽  
Vol 14 (1) ◽  
pp. 59-79 ◽  
Author(s):  
François Renaud

Le rôle d'intermédiaire entre la population et le gouvernement que LEISERSON attribue aux partis politiques ne peut être rempli de façon adéquate que si le parti politique réussit à se constituer en organisation, c'est-à-dire que si le parti réussit à regrouper plusieurs individus dont il coordonnera les activités en vue de la poursuite de certains objectifs acceptés par tous. Comme l'exprime très bien ELDERSVELD, l'organisation permettra «de recruter des leaders, d'élaborer une politique, d'organiser la prise de décision, d'assurer les communications entre les gouvernants et les gouvernés, de façonner le consensus, d'assurer la responsabilité et d'orienter la société vers la solution de ses conflits». La dimension organisationnelle des partis, même si elle est loin d'être la seule, semble donc constituer un élément fondamental pour qui veut acquérir une meilleure compréhension de la vie des partis politiques. D'ailleurs, les politistes qui ont le plus contribué à l'élaboration d'une théorie des partis politiques les ont d'abord envisagés comme des organisations. On perçoit dès lors que l'une des priorités des dirigeants du parti sera d'assurer le maintien et la continuité de l'organisation. En d'autres mots, l'organisation devra faire en sorte que ses membres ne quittent pas l'organisation et qu'ils continuent à participer et à poursuivre les objectifs reconnus par tous. À la suite de BARNARD et de SIMON, nous allons considérer l'organisation d'un parti politique comme un système d'échanges où des individus fournissent certaines ressources en retour de la satisfaction de certains besoins qu'ils estiment importants. Un certain équilibre doit donc s'établir entre les contributions des membres et les incitations que leur fournit leur participation à l'organisation, sinon la survie du parti est mise en danger. Si les membres constatent que les ressources qu'ils investissent dans l'organisation ne permettent pas de satisfaire certains de leurs besoins, ils remettront en question leur adhésion à l'organisation et peut-être la quitteront-ils. Les incitations doivent, par conséquent, être au centre des préoccupations des personnes responsables du maintien et de la continuité de l'organisation. Or, l'administration du stock d'incitations dont disposent les dirigeants d'une organisation est rendue difficile par les caractéristiques même des incitations. Comme toutes les ressources, elles sont rares et elles ne sont pas distribuées également entre les individus. De plus, une organisation ne pourra pas offrir à ses membres une quantité d'incitations plus grande que les ressources à sa disposition. Ces incitations devront aussi convaincre les membres d'investir, par leurs contributions, des ressources qui pourront être transformées en incitations, de telle sorte que les ressources disponibles soient plus nombreuses que les incitations. Avant d'aller plus loin, une distinction s'impose entre les concepts de motivation et d'incitation tels qu'ils sont employés dans cet article. Pour nous, une incitation doit être vue comme une ressource distribuée par l'organisation pour assurer la participation de ses adhérents. C'est dans ce sens que le terme est utilisé par CLARK et WILSON tout au long de leur article. Par contre, la motivation est la perception qu'a l'adhérent des récompenses qu'il reçoit de son activité dans une organisation. Alors que l'incitation est analysée du côté de l'organisation, la motivation se perçoit plutôt du côté du membre. Dans cet article, nous nous attacherons surtout aux motivations, c'est-à-dire aux récompenses que les individus ont l'impression de retirer de leurs activités politiques. Nous estimons en effet que l'équilibre des échanges dans l'organisation se définit surtout en fonction de l'évaluation subjective qu'en font les membres. Cela ne nous empêchera pas, cependant, de recourir au système d'incitations quand le besoin s'en fera sentir. Après avoir brièvement présenté la méthode utilisée au cours de notre recherche, nous mettrons en relief la structure générale des motivations, telle qu'elle ressort des réponses de nos informateurs, et dans une seconde partie, nous tenterons d'établir des relations entre quelques variables indépendantes et les motivations. Méthode Pour obtenir nos données, nous avons conduit une entrevue avec chacun des vingt-trois chefs de paroisse de l'Union Nationale dans une circonscription électorale rurale située non loin de la ville de Québec. Les noms de ces vingt-trois organisateurs nous avaient été fournis par le député de la circonscription. Trois des entrevues ont été faites en mars 1969 dans le cadre d'une recherche plus générale sur les organisations partisanes de circonscription dans la région de Québec. Quatre autres se sont déroulées en juillet et la majorité (seize) au mois d'août 1969. Les entrevues ont été les mêmes pour chaque informateur. Dans une première partie, l'informateur devait répondre à des questions concernant la dernière élection provinciale (celle de 1966) et les communications à l'intérieur de l'organisation depuis cette date. La seconde partie contenait surtout des questions sur les caractéristiques socio-économiques des interviewés. À la fin de cette section, nous avions inclus les trois questions touchant les motivations de nos chefs de paroisse. Si on exclut les trois premières entrevues qui ont duré environ deux heures, la presque totalité des entrevues n'a pas dépassé une heure. Les trois questions que nous avons posées aux chefs de paroisse pour découvrir leurs motivations ont été empruntées à Eldersveld. L'utilisation des questions d'Eldersveld nous permettait non seulement d'établir des comparaisons avec ses données, mais aussi avec deux autres études, l'une américaine 0 et l'autre norvégienne, n qui ont eu recours à peu près au même genre de questions.

2018 ◽  
Vol 19 (2) ◽  
pp. 65-76
Author(s):  
Claire Lambert de Cursay ◽  
Denis Lebel ◽  
Jean-François Bussières

Contexte : Exercer une profession dans le domaine de la santé s’accompagne de la nécessité de respecter les exigences législatives et les standards de pratique tout en ayant la capacité de faire des choix. Ces choix reposent notamment sur la sélection de traitements et de modes d’intervention. Buts : L’objectif principal est d’évaluer la perception du niveau d’aisance d’étudiants en pharmacie exposés à un dispositif didactique contextualisé portant sur la validation d’ordonnances d’un nouveau médicament. L’objectif secondaire est d’évaluer les perceptions des étudiants en ce qui concerne leur formation entourant la prise de décision. Méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive transversale. L’étude cible une population d’étudiants en pharmacie dans le cadre d’un cours de 3e année au doctorat professionnel en pharmacie, à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. Il n’existe pas de groupe contrôle. La première partie porte sur un dispositif didactique contextualisé de 10 étapes. La deuxième partie est un questionnaire en ligne. Cette étude a été réalisée à partir d’un outil en ligne (SurveyMonkey, Palo Alto (CA), USA). Résultats : Un total de 176 répondants a fourni des réponses complètes et exploitables (taux de participation : 95 %). Le dispositif didactique contextualisé permet de sensibiliser les participants au fait qu’ils doivent prendre des décisions raisonnables (p.ex. choisir ou non de valider une ordonnance). Conclusion : Cette étude illustre la faisabilité de réaliser un dispositif didactique contextualisé portant sur l’analyse et la dispensation d’un nouveau médicament. Les données recueillies mettent en évidence la capacité de faire varier le niveau d’aisance à réaliser différentes actions à partir d’éléments d’information. Une majorité des répondants se dit assez formée pour évaluer l’efficacité d’un médicament, sa sécurité et la conformité aux règles mais beaucoup moins pour évaluer le coût d’un médicament. Il apparaît utile d’envisager davantage de formation sur la prise de décision incluant le coût en pharmacie.


2005 ◽  
Vol 6 (1) ◽  
pp. 9-22 ◽  
Author(s):  
Fernand Dumont

Dans une étude récente, Henri Lefebvre propose de distinguer la conscience, le psychisme et Y idéologie de classe. La spécificité de l'idéologie par rapport aux deux autres composantes apparaît aisément. D'une part, ses fabricateurs sont généralement extérieurs aux classes impliquées. D'autre part, l'idéologie se fonde avant tout sur le besoin de donner cohérence à des situations. D'où vient cette exigence de cohérence ? D'abord, sans doute, du souci de fournir une représentation quelconque des rapports de la conscience de classe et du psychisme de classe. Mais aussi de la nécessité de mettre en relations le système de classes et la société globale. Insistons sur cette dernière proposition : elle indique le cadre de l'analyse qui va suivre. On peut postuler qu'il est particulièrement important, pour la société globale, de ramener les classes à une quelconque systématisation fonctionnelle, car leur existence est, pour elle, le défi le plus grand. Songeons, par exemple, à la nation. Se représenter la collectivité en termes ethniques ou en termes de classes : n'est-ce point une des questions, un des problèmes les plus décisifs qui tourmentent l'Occident depuis des siècles et qui ont gagné maintenant les pays en voie de développement ? Le conflit mérite d'autant plus de nous retenir que la distinction des trois éléments des classes que nous avons évoqués paraît être tout aussi valable et même nécessaire pour la société globale elle-même. Ici encore on pourrait parler de conscience, de psychisme et d'idéologie de la nation. De même, la fonction intégratrice des idéologies est primordiale. Car on ne saurait rendre compte de la cohésion qu'implique la nation en évoquant seulement un vague sentiment d'appartenance. Par ailleurs, les facteurs dits « objectifs » (comme la langue, la religion, l'organisation politique) varient d'une nation à l'autre, et même, pour une nation donnée, selon les phases historiques. Et les groupements, à l'intérieur d'une nation, ne sont pas toujours d'accord sur les mêmes facteurs d'intégration : on pense, par exemple, aux perpétuelles discussions sur la nation canadienne-française et sur la nation canadienne. D'où la fonction déterminante des idéologies qui réunissent, dans une sorte de « théorie », des conditions préalables comme la communauté de langue, de religion, etc., tout en se nourrissant de la conscience diffuse de traits distinctifs et d'une relative opposition à des autrui (c'est-à-dire, à d'autres nations). Le problème ainsi posé est particulièrement passionnant si on le traduit dans le contexte canadien-français. Nous sommes devant une nation qui s'est donné ses premières définitions idéologiques d'elle-même au moment où elle était encore une « société paysanne ». Elle a subi ensuite, à un rythme extrêmement rapide, l'impact de l'industrialisation. Si on ajoute à cela un angoissant voisinage avec l'Anglais et l'Américain, beaucoup plus riches et maîtres du pouvoir économique, on admettra qu'il s'agit d'un très beau cas où devraient nous apparaître certains mécanismes exemplaires de syncrétisme dans les définitions idéologiques des classes et de la société globale. Durant un siècle — en gros, des années 1840 aux lendemains de la dernière guerre — une idéologie très organique a régné ici presque sans conteste. Nous ne reprendrons pas ici la démonstration du caractère unitaire de cette idéologie ; nous l'avons esquissée dans d'autres travaux et, d'ailleurs, il existe à ce sujet une certaine unanimité des chercheurs canadiens-français. Nous nous attacherons plutôt, dans une première partie, à éclairer la constitution de cette idéologie et à repérer ses définiteurs en tâchant de déceler leur allégeance de classe. Nous analyserons brièvement, dans une deuxième partie, les grands thèmes de cette idéologie, en dégageant naturellement surtout la représentation des classes. Nous tâcherons enfin, dans une brève section finale, de formuler quelques hypothèses sur les remaniements impliqués par la crise profonde que traverse actuellement le Canada français. Nous nous imposerons ainsi un long détour historique, mais celui-ci est suggéré par la nature même du phénomène qui nous intéresse.


1982 ◽  
Vol 28 (1) ◽  
pp. 91-115 ◽  
Author(s):  
Christian B. Amphoux
Keyword(s):  

Les mss. grecs, dont nous allons examiner les variantes pour Jacques, sont tous médiévaux, donc tardifs. Plusieurs d'entre eux ont des états de texte apparentés: il s'agit d'un groupe de minuscules apparu lors d'un classement antérieur, fait à partir d'une collation de 498 états de texte sur 25 lieux variants de Jacques, et complété par des témoins absents de la collation ou sans parenté évidente avec le groupe. Au départ, l'intérêt de ce groupe est d'occuper une place originale par rapport aux deux types de texte admis, le lsquo;syro-byzantin’ et l'‘alexandrin’. Nous avons disposé, pour collationner 239 lieux variants, de l'apparat de Von Soden et des collations de Scrivener et de K. Clark. Dans la mesure o< ces sources sont fiables – et nous le supposerons pour cette étude –, nous tâcherons de répondre à deux questions: ce groupe est-il homogéne? Quelle est l'ancienneté possible de ses leçons les plus caractéristiques? Accessoirement, nous reviendrons sur le classement de Von Soden, pour juger de son bien-fondé en ce qui concerne notre Epître.


2020 ◽  
Vol 15 (1) ◽  
pp. 12-25
Author(s):  
Dev Jayaraman ◽  
Nishan Sharma ◽  
Alannah Smrke ◽  
Jessica Simon ◽  
Peter Dodek ◽  
...  

BackgroundPoor quality communication about goals of care with seriously ill, hospitalized patients is associated with substantial discordance between prescribed medical orders for life-sustaining treatment and patients’ stated preferences. Designing tailored solutions to this discordance requires a better understanding of this communication process. ObjectiveTo acquire a detailed understanding of the process of communication about goals of care and decision making about life-sustaining treatments for hospitalized patients, and to seek opportunities for improvement. SettingMedical wards of three university-affiliated teaching hospitals in Canada. MethodAt each site, we used drop-in sessions and one-on-one interviews to consult with health care workers on eligible wards to create cross-functional (swim lane) maps of the process of communication about goals of care and decision making about life-sustaining treatments. Healthcare workers were also asked about barriers to this process to enable the identification of opportunities for improvement. ResultsA total of 112 healthcare workers provided input into the creation of process maps across the three sites. Common elements across sites were that: (1) physicians play a central role, (2) the full process for a given patient involves several interactions amongst members of the inter-professional team, and (3) the process is iterative. We also noted between-site variations in the location of GoC discussions and the extent to which trainees and multi-disciplinary team members were involved. Finally, we identified several key barriers that may serve as targets for future quality improvement efforts: suboptimal location of conversations, insufficient support of physician learners in goals-of-care conversations, and incomplete engagement of the inter-professional team. ConclusionEfforts to improve the quality of goals-of-care discussions and decision making about life-sustaining treatments in the hospital setting need to account for the central role played by physicians in the process but can be enhanced if they can more fully engage the inter-professional health care team.Resume Contexte Une communication de mauvaise qualité sur les objectifs des soins aux patients gravementmalades et hospitalisés est associée à une discordance importante entre les ordonnances médicales prescrites pour un traitement de survie et les préférences déclarées des patients. La conception de solutions adaptées à cette discordance nécessite une meilleure compréhension de ce processus de communication. ObjectifAcquérir une compréhension détaillée du processus de communication sur les objectifs des soins et la prise de décision sur les traitements de maintien de la vie pour les patients hospitalisés, et rechercher des possibilités d’amélioration. ParamètresLes services médicaux de trois hôpitaux universitaires canadiens affiliés à l’université. MéthodeSur chaque site, nous avons eu recours à des séances d’information et à des entretiens individuels pour consulter les travailleurs de la santé dans les services éligibles afin de créer des cartes interfonctionnelles (couloir de nage) du processus de communication sur les objectifs des soins et la prise de décision sur les traitements de maintien des fonctions vitales. Les travailleurs de la santé ont également été interrogés sur les obstacles à ce processus afin de permettre l’identification des possibilités d’amélioration. RésultatsAu total, 112 travailleurs de la santé ont participé à la création de cartes de processus sur les trois sites. Les éléments communs à tous les sites étaient les suivants : (1) les médecins jouent un rôle central, (2) le processus complet pour un patient donné implique plusieurs interactions entre les membres de l’équipe interprofessionnelle, et (3) le processus est itératif. Nous avons également noté des variations entre les sites en ce qui concerne le lieu des discussions du gouvernement et le degré d’implication des stagiaires et des membres de l’équipe pluridisciplinaire. Enfin, nous avons identifié plusieurs obstacles clés qui pourraient servir de cibles aux futurs efforts d’amélioration de la qualité : le lieu sous-optimal des conversations, le soutien insuffisant des apprenants médecins dans les conversations sur les objectifs de soins et l’engagement incomplet de l’équipe interprofessionnelle. ConclusionLes efforts visant à améliorer la qualité des discussions sur les objectifs des soins et la prise de décision concernant les traitements vitaux en milieu hospitalier doivent tenir compte du rôle central joué par les médecins dans le processus, mais peuvent être renforcés s’ils peuvent faire participer davantage l’équipe interprofessionnelle de soins de santé.


2019 ◽  
Vol 3 (3) ◽  
pp. 136
Author(s):  
Francielli Cristina Giacomini

Lorsqu'on parle de l'autisme on est vite confronté à la question du langage et de l'absence de la parole. Comment peut-on s'en passer sans la voie traditionnel du symbolique ? L'abord plus raisonnable serait d'effectuer une recherche à ce propos étudiant les raisons de cette absence, de ce « déficit » qui cause de différents dysfonctionnements à niveau social, de l'apprentissage, etc. réfléchissant sur des méthodes de la prise en charge de l'autiste qui donneraient de réponses à ce vide. Toutefois, nous avons pris le contresens de direction. Notre abord théorique est justement étudier deux méthodes clinique et clinic-éducationnelle de prise en charge de l'autiste développé par Lacan et Deligny qui ne travaillent pas sur le manque ou sur le défaut du langage mais ils prennent la réponse donné par le corps lui-même comme façon d'établir un bord qui permet un certain équilibre dans le monde chaotique de l'autiste. Pourquoi le corps est-il en premier plan dans notre recherche ? Par absence de parole et non du langage, c'est le corps de l'autiste qui permet d'établir un lien avec le monde extérieur. Notre recherche a pour objectif mener une étude sur le corps dans l'autisme dans l'approche clinique en sciences de l'éducation à partir des théories de Jacques Lacan et de Fernand Deligny. Cette démarche est donc d'examiner un sujet qui a été très peu exploité et qui n'a jamais été affronté directement ni systématisé, rendant notre recherche inédite. Cette recherche, qui s'inscrit dans une démarche qualitative, est organisée selon un double enjeu : d'un côté l'enjeu théorique développant les concepts apportés par la DSM et les lois concernant la prise en charge de l'autisme dans la sphère médicale et éducationnelle ; et également l'apport psychanalytique de Jacques Lacan concernant la constitution du corps chez l'autiste et ses modes de traitements aussi bien que les méthodes innovatrices de prise en charge clinic-éducationnelle de Fernand Deligny. De l'autre côté l'enjeu empirique : en France, nous nous proposons d'accompagner le travail clinique d'orientation lacanienne fait avec les autistes dans l'Association Main à l'Oreille tandis qu'au Brésil au sein d'une institution éducationnelle nous allons réfléchir à l'application des méthodes de la cartographie et lignes d'erre proposées par Deligny. Notre objectif est de réfléchir la prise en charge de l'autisme comme un moyen de révéler un langage là où il y a vacance de la parole. Les résultats partiels qui nous avons pu repérer c'est qu'il n'y a pas de méthode unique d'apprentissage, ni de recette, ni de routine possibles appliquée à l'autisme parce que dans le monde auquel il vit, le symbolique est réel et l'imaginaire ne trouve pas forme dans la relation spéculaire. Par conséquent, les meilleures inventions qui se révèlent les plus solides pour (mieux) répondre à la souffrance de l'autiste sont celles du sujet lui-même.


2005 ◽  
Vol 8 (1) ◽  
pp. 15-47 ◽  
Author(s):  
Marc-André Lessard ◽  
Jean-Paul Montminy

Au mois de janvier 1965, la Conférence religieuse canadienne (C.R.C.), section féminine, lançait à travers tout le Canada une vaste enquête sociographique pour tenter de définir et de préciser la situation des religieuses de notre pays. Le travail, qui avait demandé une longue préparation, devait se poursuivre pendant six mois et permettre la publication d'un rapport préliminaire (été 1965) à l'usage exclusif de la C. R. C. Pour un public élargi, un rapport plus complet paraissait à l'automne 1966. Avant d'aller plus loin, il convient cependant d'indiquer en toute honnêteté les limites de notre travail. Nous le disions à l'instant, il s'agit d'une recherche sociographique visant à un recensement des religieuses du Canada. Un ensemble de questions fermées demandait aux supérieures des renseignements sur l'âge, les qualifications académiques, les origines familiales, l'endroit de résidence de leurs religieuses, etc. Le Père Fulgence Boisvert, o.f.m., du secrétariat permanent de la C. R. C. et ses assistants ont assumé la tâche de recueillir les informations et d'en faire une première interprétation. Ils ont pu repérer 197 instituts canadiens, membres ou non de la C. R. C , à qui ils ont fait parvenir le questionnaire. De ce nombre 183 instituts ont répondu fournissant des renseignements pour 65,248 religieuses. Comme les 14 institutions, qui n'ont pas répondu au questionnaire, auraient pu donner des informations pour environ 700 religieuses, on constate que 98.9% des religieuses sont concernées par notre rapport. Le lecteur notera que les statistiques d'ensemble ne sont pas toujours les mêmes. Cela tient au fait que les questions n'ont pas toujours été bien comprises par toutes les religieuses ou encore qu'on a omis la réponse à certaines questions. Nous indiquerons en temps et lieu les statistiques générales sur lesquelles nous nous appuierons. Il a paru très utile aux chercheurs de classifier les instituts selon trois grandes variables : l'ordre d'ancienneté, l'ordre de grandeur et la fonction principale qu'ils remplissent. Dans ce dernier cas, sept types de fonction ont été déterminés : contemplatives, missionnaires, hospitalières, éducatrices, éducatrices-hospitalières, œuvres sociales et auxiliaires du clergé (ménagères). Personne, croyons-nous, ne contestera le choix de ces sept types qui couvrent les principales fonctions des religieuses canadiennes. Mais une réelle difficulté survient quand on veut identifier chacun des instituts selon son appartenance à l'un ou l'autre des sept types de fonction. En effet, il est assez difficile de bien connaître chacun des 183 instituts et d'en préciser la fonction dominante. Certains instituts ont même adopté récemment de nouvelles orientations, s'adonnant aujourd'hui à des œuvres que n'avaient pas prévues les fondatrices. De toute évidence, la classification des instituts selon leur fonction principale demeure plus discutable que les deux autres classifications : l'ordre d'ancienneté et l'ordre de grandeur, qui sont plus mathématiques et plus objectives. Cependant, malgré les erreurs auxquelles elle expose et malgré les contestations qu'elle peut susciter, la classification des instituts par type de fonction principale s'est révélée particulièrement utile et révélatrice dans nos diverses analyses sur le monde des religieuses. Les différentes sections du rapport de l'enquête sont donc axées autour de trois variables principales : l'ordre d'ancienneté, l'ordre de grandeur, le type de fonction dominante. Le rapport se divise en deux grandes parties : les religieuses du Canada : état actuel ; les religieuses du Canada : changements récents. La première partie comprend sept sections portant successivement sur : le nombre et la taille des instituts, l'origine et l'ancienneté des instituts, les fonctions des instituts, les différences régionales, l'âge des religieuses, les origines familiales et les qualifications académiques, La seconde partie comprend deux sections : l'évolution numérique, le recrutement et la persévérance des religieuses. Pour le présent article, nous avons choisi deux sections de l'ensemble du rapport : l'âge des religieuses, leur recrutement et leur persévérance. Comme nous le verrons, ces deux sections couvrent les aspects les plus caractéristiques de la situation chez les religieuses canadiennes. Enfin, nous tenons à avertir le lecteur de ne pas chercher dans notre travail des conclusions définitives et sans appel. Pour y parvenir, il eût fallu posséder un matériel beaucoup plus complet. Il eût fallu également s'astreindre à de longues et patientes incursions dans l'histoire de chacun des instituts religieux et aussi dans l'histoire religieuse du Canada. On comprendra facilement que cela dépassait les limites d'une recherche sociographique.


Author(s):  
Radka Mudrochová ◽  
Nyeberth Emanuel Pereira dos Santos
Keyword(s):  

L’objectif de cette communication est d’analyser la productivité et l’usage des surnoms d’amour pour femmes et pour hommes dans le contexte francophone, notamment en France et au Québec. À partir des dispositifs lexicographiques et des ressources de la Toile, nous avons élaboré un corpus de mots que nous analysons plus en détail avec des outils de la linguistique de corpus, à savoir sur la plateforme Néoveille et dans les corpus slovaques Aranea permettant de mesurer les fréquences d’emploi dans les deux contextes distincts français et québécois. Premièrement, nous allons caractériser et classifier, en général, les surnoms affectifs pour femmes et pour hommes. Deuxièmement, nous allons présenter les mots recueillis pour notre analyse et nous allons les commenter en fonction des processus de leur formation ou de leur appartenance à un domaine déterminé. Finalement, nous allons vérifier la fréquence d’emploi et la productivité d’un échantillon de mots choisi dans des corpus linguistiques choisis, et nous allons comparer les deux contextes de notre recherche pour pouvoir nous prononcer sur leurs ressemblances ou différences.


2020 ◽  
Vol 5 ◽  
pp. 95-100
Author(s):  
Abdelkader Boutemadja ◽  
Sigrid Reiter

Dans le cadre de cet article nous allons expliquer la démarche entreprise pour essayer de mieux comprendre les productions actuelles d’image d’architecture. Pour ce faire, nous avons effectué des recherches sur deux niveaux complémentaire ; la systémique et la sémiotique. Si la deuxième nous permet d’utiliser des outils concrets d’analyse de l’image la première nous offre les bases théoriques pour expliquer l’objet d’étude qu’est l’image. Nous nous attarderons dans cet article sur les emprunts fait à la typologie processuelle comme approche systémique étudiants le territoire et le bâti et plus particulièrement sur la notion de moment de crise point de départ de la compréhension d’un phénomène aussi complexe que la représentation graphique du projet.


2008 ◽  
Vol 35 (2) ◽  
pp. 161-174
Author(s):  
Yannick Védaste Banturiki ◽  
Didier Nganawara ◽  
Laurence Thomsin

Résumé Depuis quelques années, les recherches sur les inégalités existant entre les individus par rapport à leur santé se focalisent sur l’influence exercée par les conditions sociales tout au long du cycle de vie. En somme, c’est l’aspect dynamique de la santé qui est de plus en plus privilégié. Cependant, la collecte d’un événement de santé au moyen de l’approche biographique a été rarement mise en oeuvre dans les recueils biographiques. La présente note vise à présenter le cheminement conceptuel et la démarche méthodologique que nous avons suivis pour définir un événement de santé et l’intégrer dans une enquête biographique mise en place en Belgique. La première partie de cette note présente succinctement les définitions allouées à l’état de santé d’un individu. La deuxième partie met en lumière les avantages et les limites de la collecte longitudinale et montre l’intérêt de l’approche biographique. La troisième partie, enfin, est consacrée à la présentation de l’approche innovatrice que nous avons mise en oeuvre, autour de l’idée des interruptions d’activités, pour collecter un événement de santé dans un dispositif biographique.


Semiotica ◽  
2017 ◽  
Vol 2017 (214) ◽  
pp. 373-391
Author(s):  
Diana Luz Pessoa de Barros

RésuméLe propos de cette étude est de montrer comment les sémioticiens de ligne française ont contribué, surtout au Brésil, à produire des connaissances sur les discours sociaux. Lors de précédentes études, nous avons montré que l’une des préoccupations majeures des sémioticiens latino-américains était d’expliquer les processus de signification de l’homme et de la société dans leurs pays. Selon nous, la cause en revient à deux questions principales : d’une part, le paradigme dans lequel s’inscrivent la théorie et la méthodologie de la sémiotique ; d’autre part, les conditions d’accueil et de développement de la sémiotique au Brésil et plus généralement en Amérique latine. Trois parties composent notre article : dans la première partie, nous montrons que les relations de la proposition sémiotique avec la société, avec l’histoire et la culture sont préalablement données, en raison du paradigme théorico-méthodologique de la sémiotique et de son projet analytique. Nous y soulignons également que la sémiotique n’implique ni les excès du formalisme qui nie l’histoire, ni ceux de l’idéologisme qui ignore l’intégration entre la réalité sociale et l’organisation linguistique ; dans la deuxième partie, nous traitons des conditions d’accueil de la sémiotique au Brésil et en Amérique latine ; enfin, dans la troisième partie, nous présentons deux exemples brésiliens de ces études de société.


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