Femmes des Mille et une nuits
We can assume that we find for the first time in the 15th century the character of Šahrazād as a courageous woman who had taken upon herself to get the king away from his bias against the women after his wife deceived him. Šahrazād tells him stories in which women have not infrequently more fortitude and deserve more to be trusted than men who are sometimes immature. But there are also from the same century other stories in which ancient themes continue, for instance about crafty and lustful women. In the 16th century, “Dalila the wily” upgrade crafty women, but in the seventeeth century, the Ottoman’s connections with Protestant communities in Germany introduced to the Arabian Nights European witches and bird-women. Anyway men have to avoid to fall in love with women. During the 18th century, a solution to the problem of good relationship between men and women is sketched in the “Masrūr and Zayn al-Mawāṣif” story. The two characters, a christian man and a jewish woman, live happily after they had both converted to Islam. In the same way, the Arabian Nights end when the king gives up his bias against the women and marry Šahrazād, “a good wife [. . .] a pure, a chaste, a devout one”. But he has to keep faith with his wife and preserve responbility for her, according to Islamic Law. Du ixe/xve siècle semble dater le personnage d’une Šahrazād qui s’est donné pour mission de faire revenir le roi de ses préventions sur les femmes, après qu’il ait découvert l’infidélité de son épouse. Šahrazād lui présente des contes où les femmes apparaissent souvent comme plus fortes et dignes de confiance que les personnages masculins, parfois immatures. Mais le recueil enregistre également pour cette époque, des contes où les vieux topoï de la femme rusée et lubrique persistent. Au xe/xvie siècle, le personnage de « Dalila la Rusée » revalorise la ruse des femmes, mais, au xie/xviie siècle, les contacts du pouvoir ottoman avec les protestants d’Allemagne introduisent dans les contes des Nuits, sorcières et femmes-oiseaux venues d’Europe, et les femmes à nouveau sont renvoyées à leur rôle de reproductrices dont il ne faut surtout pas s’éprendre. C’est au xiie/xviiie siècle, qu’une solution s’ébauche. Dans le conte de « Masrūr et Zayn al-Mawāṣif », les deux héros, un chrétien et une juive, trouvent leur bonheur dans une conversion à l’islam. De même à la fin des Nuits, lorsque le roi abandonne ses préventions à l’égard des femmes et épouse Šahrazād, la « bonne épouse [. . .] pure, chaste et pieuse », devient l’épouse du roi revenu de ses erreurs, et au roi s’imposent pour sa part les devoirs de fidélité et d’autorité sur sa femme, comme l’enseigne l’Islam. This article is in French.