1 RESUME
Objectif : Le Burkina Faso, à l’instar des pays du Sahel subit une forte dégradation des
terres suite à des sécheresses successives et aux activités anthropiques. La plantation des
arbres demeure l’activité capitale pour restaurer l’écosystème sahélien. Cependant, le
principal souci consiste à mettre en place une gestion durable des sites restaurés.
L’objectif de cette étude est de faire connaitre les usages en médecine traditionnelle des
espèces végétales les mieux adaptées dans la récupération des terres dégradées au nord
du Burkina Faso.
Méthodologie et résultats : Une enquête ethnobotanique a été menée dans 08 villages de
la province du Soum au nord du Burkina Faso pour connaitre les plantes de cette région
et les pratiques médicales traditionnelles des populations. Les résultats ont montré que
53 espèces réparties en 28 familles et 44 genres ont été répertoriées. Les FabaceaeMimosoideae, les Combretaceae, les Fabaceae-Caesalpinioideae et les Anacardiaceae
étaient les familles les mieux représentées. Les maladies les plus rencontrées par les
populations qui y vivent et traitées avec les plantes étaient les infections/infestations
(20%), les troubles du système digestif (18%), les troubles gynéco-obstétrique et
urologique (14%), les troubles cutané-dermatologiques (14%).Les feuilles étaient les
parties les plus recommandées (43%) dans les recettes. La décoction (45%) comme
mode de préparation des recettes et la voie orale comme mode d’administration (50%)
étaient les plus indiquées. Vu le caractère particulier de la zone d’étude qui est fortement
pastorale, 19% des plantes répertoriées étaient aussi utilisées pour les soins du bétail.
Conclusion et application des résultats : Ces résultats constituent une base de données
scientifique sur l’utilisation des espèces sahéliennes pour la santé en médecine
R-Tiendrebeogo et al., 2019 Journal of Animal & Plant Sciences (J.Anim.Plant Sci. ISSN 2071-7024)
Vol.41 (1): 6767-6783. https://doi.org/10.35759/JAnmPlSci.v41-1.4
traditionnelle. La valorisation des vertus thérapeutiques des plantes sahéliennes
contribuerait à une gestion rationnelle de la biodiversité végétale, et serait une alternative
pour une pérennisation des terres récupérées, voire une reforestation à grande échelle.
Sahelian plants adapted in the recovery of degraded lands and their uses for health: case
of the Soum province in northern Burkina Faso
ABSTRACT
Objective: Burkina Faso, like the Sahel countries suffers a major land degradation
following successive droughts and human activities. The planting of trees remains the
key activity to restore the Sahelian ecosystem. However, the main concern is to put in
place a sustainable management of restored sites. The objective of this study is to make
known the uses in traditional medicine of the plant species at best to the recovery of
degraded lands in the north of Burkina Faso.
Methodology and results: An ethnobotanical survey was conducted in 08 villages in the
Soum province of northern Burkina Faso to find out about the plants of this region and
the traditional medical practices of populations. The results showed that 53 species
divided into 28 families and 44 genera were listed. Fabaceae-Mimosoideae,
Combretaceae, Fabaceae-Caesalpinioideae and Anacardiaceae were the most
represented families. The most common diseases encountered by the populations living
there and treated with plants were infections / infestations (20%), disorders of the
digestive system (18%), gynecological and obstetric disorders (14%), skin-dermatological
(14%). Leaves were the most recommended parts (43%) in recipes. Decoction (45%) as a
method of recipe preparation and the oral route as the method of administration (50%)
were the most appropriate. Due to the special character of the study area which is highly
pastoral, 19% of the listed plants were also used for livestock care.
Conclusion and application of results: These results constitute a scientific database on
the use of Sahelian species for health in traditional medicine. The valorization of
therapeutic virtues of Sahelian plants would contribute to a rational management of
plant biodiversity and would be an alternative for a perpetuation of reclaimed land, or
even a large-scale reforestation.