Le processus d’implantation d’un nouveau modèle de réhabilitation intensive en milieu hospitalier : le développement d’une pratique novatrice dans le contexte de l’intégration des milieux, des services, et des modèles de soins

2005 ◽  
Vol 30 (1) ◽  
pp. 11-29
Author(s):  
Yves Careau ◽  
Amparo Garcia

Résumé Cet article décrit le processus d’implantation du programme interne de réhabilitation intensive de l’hôpital Douglas destiné aux personnes souffrant de troubles mentaux graves. La discussion des paradigmes contemporains de la réhabilitation sous-tend l’intégration des perspectives biologique et psychosociale dans la caractérisation et le traitement de la pathologie. La discussion de la réorganisation de l’ensemble des services de réhabilitation du Programme des troubles mentaux graves conduit à spécifier le contexte organisationnel et régional de l’implantation. Les axes prioritaires d’implantation sont l’analyse des besoins, la formation, la réorganisation du travail et la modification de l’environnement de soins. Ces activités sont mises en oeuvre en référence aux développements scientifiques empiriques pertinents et font l’objet d’une évaluation continue. Les défis de l’avenir portent sur la poursuite de l’intégration des modèles de soins, des milieux et des services dans le contexte de la nouvelle hiérarchisation des soins de santé mentale au Québec.

2009 ◽  
Vol 29 (3) ◽  
pp. 132-142
Author(s):  
C.P. Karunanayake ◽  
P. Pahwa

L’augmentation rapide du nombre de personnes âgées au Canada entraînera une augmentation de la demande de soins de santé chez les aînés qui souffrent de troubles mentaux. Comme les personnes âgées sont plus nombreuses à vivre en zone rurale que les plus jeunes, il est important de cerner les différences entre les personnes âgées vivant en milieu rural et celles vivant en milieu urbain afin de concevoir et de fournir des soins de santé mentale appropriés. L’objectif principal de cette étude était d’utiliser l’Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP) afin d’examiner les différences à l’égard de la détresse psychologique entre les personnes âgées vivant en milieu rural et celles vivant en milieu urbain (il s’agit des personnes de plus de 55 ans). Les autres objectifs consistaient à examiner l’association à long terme entre l’usage du tabac et la santé mentale et l’association à long terme entre les besoins de soins de santé non satisfaits et la santé mentale des personnes âgées vivant en milieu rural et en milieu urbain. La mesure de la détresse psychologique a été examinée comme un résultat binaire. L’analyse a été menée selon le modèle de l’équation d’estimation généralisée qui a pris en compte la complexité d’un plan de sondage à plusieurs degrés. Les personnes âgées vivant en milieu rural étaient proportionnellement plus nombreuses à déclarer une détresse psychologique que les personnes âgées vivant en milieu urbain. Cette incidence était toutefois à la limite de la signification statistique [RC = 1,16; IC à 95 % : 0,98, 1,37]. Cette conclusion s’est fondée sur un modèle final à variables multiples qui avait pour objet de déterminer s’il existe un lien entre la détresse psychologique et le lieu de résidence (rural ou urbain) de même qu’entre l’usage du tabac et l’autodéclaration de besoins de soins de santé non satisfaits. Ce modèle a été ajusté afin de prendre en compte d’autres covariables importantes et le manque de données relatives à la variable étudiée. Une corrélation significative a été notée entre l’usage du tabac et les problèmes de santé mentale chez les personnes âgées après que l’on a effectué des ajustements pour prendre en compte d’autres covariables [RC = 1,26; IC à 95 % : 1,00, 1,60]. Les participants ayant déclaré des besoins de soins de santé non satisfaits étaient proportionnellement plus nombreux à déclarer une détresse psychologique [RC = 1,72; IC à 95 % : 1,38, 2,13] que ceux qui se disaient satisfaits de leurs soins de santé.


2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 243-271
Author(s):  
Matthew Menear ◽  
Michel Gilbert ◽  
Marie-Josée Fleury

L’intégration des soins de santé mentale dans les soins primaires est une stratégie importante pour améliorer la santé mentale et le bien-être des populations. Dans la dernière décennie, le Québec a adopté plusieurs mesures pour renforcer les soins de santé mentale primaires, mais certains problèmes d’intégration persistent. Cette synthèse a été réalisée afin d’identifier et comparer les grandes initiatives internationales liées à l’intégration des soins de santé mentale aux soins primaires et de résumer les leçons tirées de ces initiatives qui sont pertinentes pour le Québec. Vingt initiatives ont été sélectionnées, décrites dans 153 articles et rapports. Trois initiatives portaient sur la santé mentale des jeunes, quatorze portaient principalement sur les adultes et trois autres initiatives portaient sur la santé mentale des aînés. La majorité des initiatives ont visé à implanter des modèles de soins de collaboration pour améliorer la gestion des troubles mentaux courants par les intervenants en soins primaires. Les initiatives ont été comparées sur les stratégies d’intégration adoptées, leurs effets, et les enjeux d’implantation rencontrés. Les leçons pour le Québec incluent le besoin de consolider davantage les soins en collaboration en santé mentale, de promouvoir des services informés par des processus d’amélioration continue de la qualité et de favoriser une plus grande utilisation des technologies qui soutiennent l’intégration.


2011 ◽  
Vol 31 (3) ◽  
pp. 141-147
Author(s):  
AG Bulloch ◽  
S Currie ◽  
L Guyn ◽  
JV Williams ◽  
DH Lavorato ◽  
...  

Introduction Des estimations précises de la charge de morbidité sont nécessaires pour offrir des services de santé mentale adaptés à la population. Méthodes Nous avons évalué la prévalence des cas de trouble bipolaire traités par les services de santé mentale dans la zone de Calgary, circonscription hospitalière albertaine comptant une population de plus d’un million d’habitants. Nous avons utilisé les données administratives conservées dans un dépôt central fournissant les renseignements sur les contacts pour des soins de santé mentale d’environ 95 % des services de santé mentale financés par l’État. Nous avons comparé cette prévalence des cas traités aux données autodéclarées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes : Santé mentale et bien-être de 2002 (ESCC 1.2). Résultats Sur les 63 016 personnes âgées de 18 ans et plus traitées dans la zone de Calgary en 2002-2008, 3 659 (5,81 %) ont reçu un diagnostic de trouble bipolaire de type I et 1 065 (1,70 %), de trouble bipolaire de type II. On estime que la prévalence des cas traités de ces troubles s’établit à 0,41 % dans le premier cas et à 0,12 % dans le second. Nous avons estimé, d’après les données de l’ESCC 1.2, qu’entre 0,44 % et 1,17 % de la population canadienne était traitée par des psychiatres pour un trouble bipolaire de type I. Conclusion Dans le cas du trouble bipolaire de type I, l’estimation fondée sur les données administratives locales est proche de la borne inférieure de la fourchette de l’enquête sanitaire. Le degré de concordance dans nos estimations prouve l’utilité des dépôts de données administratives dans la surveillance des troubles mentaux chroniques.


2016 ◽  
Vol 40 (4) ◽  
pp. 101-118 ◽  
Author(s):  
Helen-Maria Vasiliadis ◽  
Anne Dezetter

L’article décrit les programmes de prise en charge financière des psychothérapies en Australie et en Angleterre. Au début des années 2000, le gouvernement australien a implanté une réforme de santé publique visant à permettre un meilleur accès, gratuit ou peu coûteux, aux psychothérapies brèves, en soin primaire, pour les personnes souffrant de troubles mentaux courants. Cette réforme reconnaît l’importance du rôle du médecin généraliste dans la prise en charge des troubles, et la collaboration avec les professionnels de santé mentale. Deux programmes ont été mis en oeuvre : Access to Allied Psychological Services en 2003 et Better Access en 2006. En 2009, deux millions d’Australiens ont reçu onze millions de séances de psychothérapies. Les études ont montré des résultats positifs sur l’amélioration de l’accès aux soins de santé mentale primaires et sur la santé des patients. L’Angleterre a mis en place le programme Improving Access to psychological Therapies en 2007 en offrant un service de psychothérapies brèves pour les personnes souffrant de troubles mentaux courants. Le modèle de soin en étape suit les guides cliniques du National Institute for Health and Clinical Excellence, le type de professionnel (counselor ou psychothérapeute formés), le nombre de séances (4 à 13) et la méthode thérapeutique varient selon la sévérité du trouble. Un million de patients ont été traités depuis le début du programme. Les études ont aussi montré des résultats de santé positifs pour les patients du programme. En conclusion les programmes de prise en charge des psychothérapies s’avèrent coûts-efficaces.


2017 ◽  
Vol 42 (2) ◽  
pp. 39-56 ◽  
Author(s):  
Anne-Marie Laflamme

Le travail constitue un puissant vecteur d’intégration sociale pour les personnes souffrant de troubles de santé mentale, en plus de leur procurer des bénéfices thérapeutiques. Pourtant, celles-ci demeurent encore largement exclues du marché du travail. Les obstacles à leur pleine participation résident dans les préjugés dont elles sont victimes et la nécessité d’adapter le travail à leurs besoins et à leurs capacités. Au Canada, l’approche des droits fondamentaux et, en particulier, l’obligation d’accommodement raisonnable sont bien ancrées dans la jurisprudence depuis le milieu des années 1980. De nature constitutionnelle, cette obligation de portée étendue n’est limitée que par la preuve d’une contrainte excessive. Elle force ainsi les milieux de travail à prendre en compte la réalité des personnes handicapées, notamment celle des personnes souffrant de troubles mentaux. À partir d’une étude de la jurisprudence québécoise, cet article explore les potentialités de cette obligation d’accommodement afin de favoriser l’accès et le maintien en emploi des personnes souffrant de troubles mentaux. Selon cette étude, l’obligation d’accommodement impose une démarche novatrice qui tient compte de la situation particulière de la personne handicapée et qui implique la participation de toutes les parties prenantes. Par la mise en place de mesures visant la modification de l’environnement psychosocial du travail, elle ouvre la voie à des pratiques favorisant la prévention primaire des troubles de santé mentale, au bénéfice de tous.


2009 ◽  
Vol 34 (1) ◽  
pp. 55-76 ◽  
Author(s):  
Armelle Imboua ◽  
Marie-Josée Fleury

Résumé Cet article examine le profil sociodémographique des médecins omnipraticiens (MO), leur rôle dans la prise en charge des troubles mentaux (transitoires/modérés, graves/persistants) dans les différents territoires (urbain, semi-urbain ou rural) du Québec, et si la pratique clinique et de collaboration de ces derniers est orientée vers une intégration des services de santé mentale. Cette étude transversale est basée sur 398 MO représentatifs de l’ensemble des MO du Québec qui répondaient à un questionnaire. L’étude révèle que les MO jouent un rôle central en santé mentale. Le profil sociodémographique et de pratique diffère selon les territoires. Les types de territoire et le degré de gravité du trouble mental influencent la propension des MO à intégrer les soins de santé mentale. Enfin, les MO pratiquent majoritairement en silo, mais soutiennent un renforcement de l’intégration des services de santé mentale. Les auteurs concluent que pour favoriser l’intégration des services de santé mentale, des incitatifs plus proactifs devraient être soutenus par les élites politiques et adaptés en fonction de la gravité des cas et des milieux. La pénurie des ressources, particulièrement frappante en milieu rural et l’insuffisance de mécanismes d’aide à la décision clinique, réduisent néanmoins les relations interprofessionnelles et limitent sérieusement l’intégration du dispositif de soins.


Praxis ◽  
2020 ◽  
Vol 109 (1) ◽  
pp. 9-12
Author(s):  
Martin Preisig ◽  
Marie-Pierre F. Strippoli ◽  
Caroline L. Vandeleur

Résumé. PsyCoLaus, comportant une investigation de la santé mentale et du fonctionnement cognitif, vise à déterminer la prévalence et l’évolution des troubles mentaux et à étudier les mécanismes qui sous-tendent l’association entre ces troubles et les maladies cardiovasculaires. Cette investigation a mis en évidence un taux de prévalence vie-entière très élevé de 43,6 % pour les troubles dépressifs majeurs à Lausanne. Nous avons également observé que l’association entre la dépression et les facteurs de risque cardio-métaboliques est essentiellement attribuable au sous-type de dépression atypique, caractérisé par une augmentation de l’appétit, une lourdeur dans les membres, une hypersomnie et une réactivité affective conservée. Les patients présentant ce type de dépression ont un risque élevé de développer du surpoids, du diabète et un syndrome métabolique et méritent une attention particulière au niveau métabolique.


2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 105-123 ◽  
Author(s):  
Pascale Mantoura ◽  
Marie-Claude Roberge ◽  
Louise Fournier

Au Québec et ailleurs dans le monde, la préoccupation s’accentue en regard de la santé mentale de l’ensemble de la population et de la nécessité de concentrer plus d’énergie sur les interventions préventives et de promotion. Il est alors recommandé que les acteurs de santé publique agissent en tant que chef de file de l’action de promotion de la santé mentale et de prévention des troubles mentaux et établissent les partenariats nécessaires avec les acteurs des secteurs de la santé, des services sociaux et des autres secteurs indispensables à l’action en santé mentale. Les acteurs de santé publique au Canada ne sont toutefois pas encore suffisamment soutenus dans ce rôle. Ils expriment, entre autres besoins, celui d’avoir accès à des cadres structurants qui clarifient leur action en santé mentale. Cet article propose un cadre de référence pour soutenir l’action en santé mentale des populations. Ce cadre identifie les différentes dimensions propres à l’intervention en faveur de l’amélioration de la santé mentale de la population et de la réduction des inégalités de santé mentale. L’article illustre enfin comment l’application de la responsabilité populationnelle au niveau local permet de mettre en pratique les différentes dimensions de ce cadre de référence. Ultimement il permet aux acteurs de santé publique de mieux cerner leur action en faveur de la santé mentale des populations.


2012 ◽  
Vol 18 (2) ◽  
pp. 122-139
Author(s):  
Marie-Claude Thifault ◽  
Marie Lebel ◽  
Isabelle Perreault ◽  
Martin Desmeules

Considérant qu’un Canadien sur neuf hospitalisé pour maladie mentale retournera à l’urgence moins d’un mois après sa sortie d’hôpital, il importe de documenter, dans une perspective socio-historique, les itinéraires « transinstitutionnels » des personnes souffrant de troubles psychiques. Nous proposons ici une note de recherche sur l’enquête que nous menons sur l’évolution des services de soins de santé mentale des communautés de langue officielle en situation minoritaire, en particulier, les communautés francophones de l’Est et du Nord ontarien ainsi que de la communauté anglophone de l’Ouest du Québec. Ces regards croisés entre deux régions francophones de l’Ontario et le Montréal anglophone visent une meilleure compréhension de l’impact des facteurs de « langue de service » et de « culture » sur la santé mentale des communautés francophones en situation minoritaire (CFSM).


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