scholarly journals Identité, culture et représentations de la santé et des maladies

2015 ◽  
Vol 27 (1) ◽  
pp. 35-56
Author(s):  
Annabel Levesque

La santé et les maladies représentent des concepts subjectifs qui varient en fonction de nombreux facteurs, notamment la culture d’appartenance. Étant donné le contexte multiculturel canadien, il importe de considérer le contact interculturel lorsqu’on s’interroge au sujet des représentations de la santé et des maladies chez les groupes minoritaires puisque ces derniers sont soumis à l’influence d’autres cultures, dont la culture du groupe dominant. Ainsi, le degré d’identification à la culture d’origine et à la culture dominante détermine les représentations auxquelles souscrivent les individus issus d’un groupe minoritaire. Chez ceux qui s’identifient à leur culture d’origine, on note un lien entre leur état de santé et la vitalité culturelle et linguistique de leur communauté. Les efforts visant à promouvoir la santé et le bien-être de ces individus devraient donc être axés sur le maintien de leur héritage culturel et linguistique. Les professionnels de la santé, pour leur part, devraient engager le dialogue avec leurs patients au sujet de leurs représentations culturelles de la santé et des maladies, et ce, dans un climat empreint de respect. Cette pratique pourrait contribuer à la satisfaction des patients avec les soins reçus et, par le fait même, à l’adoption de comportements sains.

2011 ◽  
pp. 61-88 ◽  
Author(s):  
Charles Tardif ◽  
Christine Dallaire

L’accès à des services de santé en français est aujourd’hui une des revendications importantes des porte-drapeaux francophones non seulement pour assurer la santé individuelle des francophones mais aussi pour favoriser la vitalité des communautés. Cependant, certains des francophones qui font appel aux soins ou à l’appui des professionnels de la santé demandent des services en français, alors que d’autres sont satisfaits de recevoir des services en anglais. Cette étude s’inspire de l’analyse des discours développée par Michel Foucault pour examiner les discours que reproduisent les francophones qui reçoivent des soins de réadaptation à domicile, en français et/ou en anglais. Des entrevues semi-dirigées ont été effectuées avec 12 patients francophones dans l’Est de l’Ontario. Les participants de l’étude sont de façon générale satisfaits des soins reçus, mais la langue des services ne répond pas nécessairement à leurs attentes. Ce sont évidemment ceux qui ne peuvent s’exprimer en anglais, d’une part, et ceux qui s’affichent fièrement comme francophones, d’autre part, qui préfèrent recevoir des soins en français. Toutefois, ce ne sont pas que les caractéristiques linguistiques et identitaires des patients qui influencent les critères qu’ils jugent prioritaires pour évaluer les soins reçus. En effet, leur façon de concevoir leur rapport vis-à-vis le professionnel de la santé joue aussi sur l’importance qu’ils accordent à la langue des soins.


2021 ◽  
Vol 31 (2) ◽  
pp. 213-220
Author(s):  
Kalliopi Stilos ◽  
Katherine Burgoyne

La spécialité des soins palliatifs se concentre bien souvent sur la prise en charge des besoins complexes des patients souffrant d’une maladie incurable et des préoccupations émotionnelles et psychosociales de leur famille. Les professionnels de la santé qui travaillent avec des patients atteints d’une maladie à un stade avancé sont parfois anxieux et frustrés lorsqu’ils rentrent chez eux après s’être occupés de patients mourants. Quelquefois, lorsque les infirmières souffrent, elles ne peuvent plus assurer les soins psychosociaux qui contribuent à la satisfaction des patients et de leur famille (Pendry, 2007; Freeman, 2013). L’exposition permanente à des situations aussi difficiles et l’accumulation de sentiments et de comportements qui ne sont pas pris en compte peuvent conduire à des difficultés physiques et psychologiques (Pereira et al., 2011). C’est pourquoi les infirmières se doivent de préserver au mieux leur santé. Pour inciter les infirmières à promouvoir la santé émotionnelle, nous avons intégré l’outil CARES (Comfort, Airway management, Restlessness and delirium, Emotional and spiritual support, Self-care [confort, prise en charge des voies respiratoires, agitation et délire, soutien affectif et spirituel et autosoins]) de Freeman (2013) à l’ensemble des mesures de confort définies par notre organisme pour les patients mourants (pronostic < 72 heures) (Stilos, Wynntchuk et al., 2016).


2019 ◽  
pp. 57-65
Author(s):  
B Sanogo ◽  
B Diarra ◽  
H Sangho ◽  
A Ag iknane

Introduction: Le respect des besoins et souhaits des patients est central dans tout système de santé. Présentée comme un paramètre d'évaluation des services publics, la satisfaction des usagers est considérée comme un indicateur de la qualité des soins. C'est dans cette optique et suite à de multiples plaintes de la part des usagers que nous avons jugé utile d'étudier la satisfaction des patients hospitalisés dans le district sanitaire de Koutiala. Méthodes: Une étude transversale mixte portant sur 83 patients a été mené de Juin à Juillet 2019. Le questionnaire comparis.ch adapté et traduit en langue locale (Bambara) pour accessibilité a été administré en face à face. Résultats: Avec un sex- ratio de 0,63 en faveur du sexe féminin, l'âge moyen était 39,3 ± 19,5 ans avec des extrêmes de 11-85 ans. Les non scolarisés représentaient 51,81%. La tranche d'âge 18-34 ans représentaient 41%, 47% provenaient des communes urbaines de Koutiala. Le taux de satisfaction globale était 94%. Les principaux éléments associés à une bonne satisfaction étaient : la confiance aux soignants (p 0,002), le délai d'attente en cas de besoin (p 0,04), la sécurité des soins (p 0,017), l'intention de recommander (p10⁻³), la qualité des prestations (p 10⁻³). Ceux incriminés dans l'insatisfaction étaient: l'exigence d'une caution (p 0,003), la vente de médicament par les soignants. Conclusion: La satisfaction globale des patients hospitalisés était liée à une amélioration de leur état de santé, cependant les points d'insatisfactions énumérés constituent des thèmes privilégiés d'action.


2018 ◽  
Vol 19 (3) ◽  
pp. 127-135 ◽  
Author(s):  
Florence Parent ◽  
Grégory Aiguier ◽  
Alexandre Berkesse ◽  
Manoé Reynaerts ◽  
Franck Rolland ◽  
...  

Problématique : Plusieurs mouvements tentent de reformuler les fondements d’une clinique en tant que praxis, centrée sur un « agir-en-santé » : promotion de la santé, soins palliatifs, éducation thérapeutique du patient, médecine centrée sur le patient, courant du patient-partenaire, humanités et sciences humaines et sociales pour la santé, etc.. Ils s’efforcent d’apporter leurs contributions propres à la redéfinition de la santé et à sa traduction en tant qu’objet d’enseignement et d’apprentissage dans les curriculums de formation des professionnels de la santé. Exégèse : Les auteurs proposent la notion d’éthique des curriculums en santé pour désigner l’idée que les choix alternatifs relatifs aux conceptions de l’agir en santé, qui sous-tendent l’organisation des curriculums de formation des professionnels de la santé, devraient être rendus explicites au regard des dimensions constitutives d’un paradigme en philosophie des sciences (ontologique, épistémologique et méthodologique), dans le cadre de processus démocratiques de mise en projet. Conclusion : En lien avec une telle perspective, les auteurs argumentent qu’il est possible et nécessaire de caractériser l’agir professionnel en santé en tant que nouvel objet d’enseignement et d’apprentissage, au regard des trois dimensions, respectivement en privilégiant la centralité de l’action, en invitant à une rupture pragmatiste et à un élargissement gnoséologique et méthodologique, et en exploitant le concept de compétence à des fins didactiques et pédagogiques, dans le cadre de processus démocratiques de mise en projet, en favorisant une participation et une représentativité interdisciplinaires et interprofessionnelles. Une telle démarche est de nature éthique.


2020 ◽  
Vol 59 (3) ◽  
pp. 248-255
Author(s):  
Jean-Marc Guilé ◽  
Nicolas Benard ◽  
Olivier Bourdon ◽  
Yann Griboval ◽  
Hélène Lahaye ◽  
...  

Une intervention psychothérapeutique protocolisée a été mise au point par Stanley et associés pour aider à prévenir de futurs comportements suicidaires chez les personnes qui ont déjà fait une tentative de suicide. Le plan de sécurité (PS) fournit aux suicidants une planification écrite, personnalisée, étape par étape, des stratégies de protection et d’adaptation (coping) à mettre en œuvre en cas de crise suicidaire. Le PS comprend six éléments informatifs : (1) les signes avant-coureurs liés à une augmentation des impulsions suicidaires; (2) les stratégies d’adaptation internes que l’individu est capable de mettre en œuvre par lui-même; (3) les stratégies d’adaptation à mettre en œuvre avec le soutien d’amis et de parents; (4) les moyens qu’il/elle peut employer pour contacter les personnes significatives au sein de son réseau de soutien social; (5) les professionnels de la santé mentale et les services d’assistance téléphonique à éventuellement contacter en cas d’urgence suicidaire; et (6) les stratégies pour obtenir un environnement plus sûr au domicile. Les PS sont élaborés avec les suicidants au décours de la crise suicidaire. Les suicidants sont encouragés à partager le SP avec un proche de leur réseau de soutien. Ceci est obligatoire avec un suicidant mineur. Le parent ou le responsable légal doit être impliqué dans la préparation et le suivi du PS. Afin d’évaluer en permanence le risque suicidaire de l’individu, les PS sont revus tout au long du suivi thérapeutique. Le SP est une brève intervention, facile à mettre en œuvre à la suite d’une tentative de suicide. On dispose de résultats de recherche prometteurs concernant son efficacité dans la prévention des récidives de conduites auto-agressives.


2019 ◽  
Vol 28 (4) ◽  
pp. 303-315
Author(s):  
M.-C. Allain ◽  
J.-M. Besson ◽  
P.-Y. Blanchard ◽  
L. Roge ◽  
A. Flechel ◽  
...  

En faisant partie intégrante du processus de soins, les familles des patients hospitalisés en réanimation sont exposées à des agressions à l’origine de troubles psychologiques. Ces situations de fragilité peuvent être, au moins en partie, prévenues par une prise en charge des familles de qualité. Au même titre que la démarche qualité implique l’évaluation de la satisfaction des patients, il paraît donc indispensable de recueillir celle des familles. L’outil OpinionFamily® (OF) a été conçu en partenariat avec une société experte afin de recueillir de façon anonyme, ergonomique, objective et continue la satisfaction des familles concernant leur perception de la qualité de leur prise en charge et de celle de leur proche sur une borne tactile sécurisée disposée dans la salle d’attente. L’analyse en temps réel des réponses permet l’évaluation des pratiques et la mise en place d’actions d’amélioration. Une étude de faisabilité au sein de la réanimation médicochirurgicale de l’hôpital Tenon de mars 2017 à août 2017 a permis le recueil de la satisfaction de 146 proches, essentiellement les référents des patients. L’identification et la disponibilité des soignants, le temps d’attente avant les visites, le confort de la salle d’attente ainsi que l’information relative à l’évolution de l’état de santé des patients demeurent les principaux items nécessitant la mise en oeuvre d’actions d’amélioration. L’implémentation systématique de l’outil OF dans les salles d’attente de réanimation offrirait aux soignants la possibilité de mieux connaître les besoins des familles en fonction de l’organisation mise en place, ainsi que d’évaluer régulièrement les améliorations effectuées.


1986 ◽  
Vol 41 (4) ◽  
pp. 789-815 ◽  
Author(s):  
Michel de Certeau
Keyword(s):  
De Se ◽  

L'abondance des travaux statistiques et sociologiques relatifs à la diversité culturelle et linguistique (minorités, particularismes, immigration, etc.) et aux politiques d'éducation mises en œuvre pour la « gérer » autorise à s'interroger sur les problématiques mêmes dont ces travaux s'inspirent ou que, par leurs résultats, ils peuvent suggérer. Ce sera l'objet des quelques réflexions qui suivent. Je n'envisagerai donc pas directement les conflits opposant des groupes minoritaires à des institutions scolaires nationales, ni les données massives qui fondent les revendications de ces groupes et découvrent les déficits de ces institutions. Par « problématique », j'entends la manière dont est traité le problème qui ressort de la violence des faits, la façon de le poser, le système idéologique dans lequel on l'articule pour lui apporter des solutions. Il s'agit de se demander à quelle codification sociale se réfère la manière de penser tous ces faits, et si, d'eux-mêmes, ils n'invitent pas — ils n'obligent pas — à changer le cadre qui sert de référence à une gestion.


1990 ◽  
Vol 5 (6) ◽  
pp. 363-373
Author(s):  
D Bailly ◽  
JY Alexandre ◽  
C Collinet ◽  
R Beuscart ◽  
Ph J Parquet

RésuméAfin d'évaluer la fréquence et les manifestations de la dépression à l'adolescence, une enquête a été réalisée auprès de 744 lycéens (439 garçons et 305 filles), âgés de 14 à 23 ans, et appartenant à 15 établissements d'enseignement du second degré du département du Nord. La première partie de l'enquête a consisté en la passation de deux autoquestionnaires: la version française de l'échelle CES-D (Center for Epidemiologic Studies-Depression Scale); et un questionnaire destiné à recueillir un certain nombre de renseignements concernant la situation sociodémographique du sujet, son état de santé et celui de ses parents, son mode de vie, ses relations familiales, son degré d'insertion scolaire et sociale. La deuxième partie a consisté en un examen clinique semi-standardisé visant à repérer les adolescents présentant un épisode dépressif majeur selon les critères diagnostiques du DSMIII-R. Sur les 728 lycéens examinés, 32 (18 garçons et 14 filles) présentaient un épisode dépressif majeur (soit une prévalence de 4,4%). Les critères diagnostiques du DSMIII-R les plus discriminants pour l'identification des adolescents déprimés ont été, par ordre d'importance décroissante: l'humeur dépressive, la diminution de l'intérêt ou du plaisir, l'agitation ou le ralentissement psychomoteur, la diminution de la capacité à réfléchir ou à se concentrer, et les idées récurrentes de mort. Le score moyen obtenu à la CES-D chez les adolescents déprimés apparaît très significativement supérieur à celui obtenu chez les adolescents non déprimés (28,9 ±8 vs 13,5 ± 8,2). Enfin, parmi les variables étudiées, certaines apparaissent significativement associées à la dépression; difficultés scolaires, problèmes de santé multiples et variés, attitudes particulières vis-à-vis du poids et de l'alimentation, problèmes de sommeil, conduites antisociales. Des problèmes de santé, en particulier d'ordre psychiatrique, sont aussi plus fréquemment retrouvés chez les parents des adolescents déprimés. En conclusion, cette étude montre que la dépression, dans sa forme typique, n'est pas rare à l'adolescence mais qu'elle est aussi souvent méconnue. C'est dire la nécessité de là rechercher devant tout problème psychopathologique survenant à l'adolescence. C'est dire aussi l'intérêt des études épidémiologiques visant à préciser la phénoménologie de la dépression à cet âge de la vie.


2020 ◽  
Vol 147 (4) ◽  
pp. 265-270
Author(s):  
F. Kouby ◽  
J. Chanal ◽  
A. Jafari ◽  
C. Ermisch ◽  
D. Farhi ◽  
...  

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