scholarly journals Projections de l’état de santé de la population québécoise et impacts sur le risque de longévité d’un régime de retraite à prestations déterminées

2016 ◽  
Vol 91 (4) ◽  
pp. 567-598
Author(s):  
Aurélie Côté-Sergent ◽  
Jean-Yves Duclos ◽  
Alexandre Lekina ◽  
Steeve Marchand ◽  
Pierre-Carl Michaud

Nous nous intéressons au risque futur de longévité étant donné l’augmentation de l’espérance de vie due au progrès technologique et la hausse de la prévalence de maladies liées à l’obésité et à la sédentarité. Nous utilisons dans un premier temps des techniques de microsimulation afin de projeter l’état de santé de la population québécoise dans divers scénarios, en incluant dans cette microsimulation une hypothèse d’amélioration exogène de la mortalité semblable à celle faite par la Régie des rentes du Québec (RRQ). Nous évaluons dans un deuxième temps les implications des tendances en santé fournies par ces simulations pour le ratio de financement de régimes de retraite à prestations déterminées (hypothétiques). Il s’avère qu’en 2050, le ratio de financement des scénarios alternatifs pourrait être entre 3 % et 18 % plus faible que celui du scénario de référence, indiquant que des changements dans l’évolution de l’état de santé pourraient avoir des effets importants sur les régimes de retraite dans le futur. Nous analysons dans un dernier temps les hypothèses de mortalité faites par la RRQ en considérant des scénarios alternatifs associés à des avancées médicales susceptibles de se produire dans les 10 prochaines années. Il s’avère selon cette analyse que les hypothèses de la RRQ pourraient surestimer significativement la croissance de l’espérance de vie future, en particulier celle des individus de 30 à 65 ans.

Dialogue ◽  
1977 ◽  
Vol 16 (4) ◽  
pp. 605-628 ◽  
Author(s):  
Edmond Ortigues
Keyword(s):  
De Se ◽  

Nous avons l'habitude de dire «le moi», «le soi». Nous utilisons l'article pour nominaliser le pronom personnel. Quel sens peut avoir l'expression nominale ainsi obtenue?Elle paraît très ambiguë. Car en disant «le moi» nous transformons le mot indicateur en être indiqué, le signe en objet, le signifiant en signifié, comme si le geste de se désigner soi-même devenait à son tour un nouvel être. Il ne faut pas confondre la mention et l'usage du pronom personnel. Il peut être allégué par un tiers sans être assumé par le locuteur.


2008 ◽  
Vol 47 (3) ◽  
pp. 331-352 ◽  
Author(s):  
Charles Lenay

Dans quelles conditions une médiation technique permet-elle à des sujets de se rencontrer et de se reconnaître? Dans les réseaux numériques, les espaces virtuels de travail collaboratif et de jeu donnent lieu à des interactions entre des utilisateurs distants. Mais dans quelle mesure ces interactions permettent-elles à chacun de reconnaître la présence d'autres sujets percevants? Pour étudier cette question nous utilisons des dispositifs de suppléance perceptive (systèmes de substitution sensorielle). En effet, ces prothèses perceptives représentent une situation extrême, bien révélatrice de la façon dont les technologies transforment nos capacités perceptives. Ici, elles permettent l'étude des conditions d'existence du croisement perceptif, c'est-à-dire d'une situation qui donne aux sujets la possibilité de se reconnaître mutuellement. Pour mener cette recherche nous proposons un paradigme expérimental minimaliste construit à l'aide du système `Tactos'. Ce dispositif de suppléance perceptive a été développé pour donner une perception tactile des formes numériques présentes sur l'écran de l'ordinateur. La mise en réseau de dispositifs de ce type permet aussi des interactions tactiles entre des utilisateurs distants (on parle de caresses distales). La version minimale de ce dispositif permet une étude expérimentale et une analyse précise des interactions perceptives. Ces expériences nous conduisent à suggérer quelques conditions nécessaires pour la constitution de l'expérience vécue de croisements perceptifs: la présence pour chacun d'un corps-image perceptible par les autres utilisateurs; un lien direct entre l'activité perceptive et la dynamique de ce corps-image; et l'absence de perception par chacun du corps-image qu'il présente aux autres utilisateurs.


2012 ◽  
Vol 25 (2) ◽  
pp. 101-112 ◽  
Author(s):  
S. COURNUT ◽  
S. CHAUVAT
Keyword(s):  
De Se ◽  

S’intéresser au travail des éleveurs et à la vivabilité des exploitations devient primordial dans le contexte actuel d’interrogations fortes sur le renouvellement des éleveurs. Dans cette étude, nous qualifions l’organisation du travail de 630 exploitations réparties dans huit filières animales (bovin laitier et à viande, ovin laitier et à viande, caprin laitier et fromager, porc et volaille), spécialisées ou mixtes. Nous utilisons la méthode Bilan Travail qui quantifie par catégorie de main-d’oeuvre, les temps de travaux relatifs à la conduite des troupeaux et des surfaces et évalue une marge de manoeuvre en temps des exploitants. Chaque filière a ses spécificités renvoyant à des modèles techniques mais aussi socioculturels différents. Des proximités inattendues dans les leviers d’organisation mobilisés ont été mises en évidence entre filières herbivores et monogastriques. L’évaluation de la marge de manoeuvre en temps montre que pour 30% des exploitations enquêtées, la vivabilité est questionnée. La description de la diversité des logiques d’organisation montre qu’il y a plusieurs façons de se libérer de l’astreinte et de se ménager du temps libre. Les quatre logiques d’organisation identifiées, associées à des marges de manoeuvre en temps différentes, correspondent à des équilibres particuliers entre choix d'une production, la combinaison éventuelle avec d'autres ateliers, la dimension de l’exploitation et la configuration du collectif de travail. Mobilisés dans l’accompagnement des éleveurs pour résoudre leurs problèmes de travail, ces résultats donnent des clés pour mieux appréhender la situation de chaque exploitation, améliorer l’évaluation des marges de progrès et la pertinence des solutions envisagées.


2019 ◽  
Vol 13 (3-4) ◽  
pp. 191-201
Author(s):  
A. Santarpia ◽  
E. Brabant ◽  
E. Jauffret ◽  
J.-L. Mouysset ◽  
A. Menicacci

Objectif : Cette étude qualitative vise à décrire les effets revitalisants d’un protocole de Danse Mouvement Thérapie chez une patiente en rémission d’un cancer du sein, Mme Magnolia (66 ans). Matériel et méthodes : Mme Magnolia participe à un atelier de Danse Mouvement Thérapie composé de dix moments d’expérience corporelle. Nous utilisons d’abord le logiciel T-LAB Plus 2018 (version 4.0.2.7) pour le calcul des associations de mots lemmatisés (cooccurrences) ensuite une interprétation de la narration selon l’approche de Carl Gustav Jung et de Rollo May. Résultats : La narration de Mme Magnolia peut s’organiser à travers cinq catégories d’expériences corporelles impliquant l’activation de l’archétype du Puer Aeternus ou Enfant divin. Plus précisément, nous avons identifié : « L’effort et le courage de se jeter et s’ouvrir au monde », « Renouer avec le corps et ressentir son éveil », « La mise entre parenthèses de la maladie, générant un sentiment de liberté », « Le plaisir de danser en lien avec un sentiment d’être acceptée », « Le plaisir de danser en lien à l’évocation nostalgique d’un temps lointain ». Conclusion : Nous pensons que « le travail psychique avec la Danse Mouvement Thérapie » peut non seulement éloigner le patient du fardeau de la maladie (symptômes, plaintes, gènes et douleurs physiques), mais aussi générer des expériences corporelles revitalisantes (sensation de liberté physique, éveil psychocorporel, sentiments d’ouverture au monde) et une narration riche d’éléments symboliques.


2010 ◽  
Vol 6 (1) ◽  
Author(s):  
Kahente Doxtater (Horn Miller)

As Indigenous peoples we have found it necessary both to react to and to differentiate ourselves from the beliefs, values and practices that have been imposed upon us through colonization. To make our resistance effective, we sometimes use the tools of the dominant society. The Unity Flag in the incarnation that is commonly known as the ‘Mohawk Warrior Flag’ is one example of this phenomenon. Flown all over the world, it serves as a symbol for the unity of Indigenous peoples, illuminating our discordant relationship with a world that remains dominated by beliefs and values that are alien to us. This paper will introduce a Kanienkehaka perspective on the Flag, reconstructing its symbols and history and illustrating how it carries the message of unity-in-resistance for the various peoples who have turned to it for support in their ongoing struggles with colonialism. En tant que peuples Autochtones nous avons trouvé nécessaire de réagir et de se différencier des croyances, valeurs et pratiques qui nous étaient imposées par la colonisation. Pour rendre notre résistance efficace, nous utilisons parfois les outils de la société dominante. Le Drapeau de l’Unité dans l’incarnation, plus souvent connu sous le nom de « Drapeau du Guerrier Mohawk » est un exemple de ce phénomène. Flottant partout dans le monde, il sert de symbole de l’unité des peoples autochtones, mettant en lumière nos relations discordantes avec un monde qui reste dominé par des croyances et valeurs qui nous sont étrangères. Cet article introduit une perspective Kanienkehaka sur le Drapeau, reconstruisant ses symboles et son histoire et illustrant la façon dont le Drapeau porte le message de l’unité-en-résistance pour les divers peuples qui se sont tournés vers lui comme soutien dans leurs luttes en cours contre le colonialisme.


Author(s):  
Arno Baurin ◽  
Jean Hindriks

Une opinion publique favorableLes décisions d’augmenter l’âge légal à la pension et de «durcir» les conditions de carrière et d’âge pour accéder à la pension anticipée ont remis au centre de la concertation sociale la question de la pénibilité des métiers. Des sondages révèlent que plus de 80 % de la population est favorable à la prise en compte de la pénibilité dans la détermination des conditions d’accès à la pension. La question se pose alors de savoir comment identifier les métiers pénibles. C’est difficile mais ce n’est pas impossible. Quels critères utiliser ?Si l’on regarde les autres pays européens, on doit admettre que la liste des métiers pénibles est parfois folklorique : les toreros en Espagne, les danseurs (sirtaki) en Grèce ou les musiciens jouant d’instrument à vent en Pologne. En Belgique, le rapport des conciliateurs Soete et de Callataÿ mentionne que les partenaires sociaux s’accordent sur le fait que «les éléments de pénibilité doivent être établis de façon objective, mesurable, contrôlable et facilement enregistrable».Deux approches distinctes peuvent être utilisées : une approche (directe) basée sur les conditions de travail, et une approche (indirecte) basée sur l’impact du métier sur la santé et la mortalité. La pénibilité sur base des conditions travailL’approche directe des conditions de travail est la voie qui avait été suivie par le gouvernement Michel Ier. Quatre critères avaient été définis par les partenaires sociaux : le travail physique lourd, l’organisation du travail pesante (en équipe, travail de nuit), les risques pour la sécurité accrus et la charge mentale et émotionnelle. Il avait été établi que si la profession répondait à un (resp., deux, trois) de ces critères, la durée de carrière requise pour une pension anticipée serait réduite de 5 % (resp. 10 %, 15 %). Cette réforme est aujourd’hui dans une impasse.Cette approche est selon nous inadéquate et mène à des discussions sans fin sur la pondération entre les différents critères.Nous proposons donc l’approche indirecte qui offre un raccourci en se limitant à objectiver l’impact du métier sur la santé. Juger de la pénibilité d’un métier sans regarder son incidence sur la santé c’est comme juger de la qualité d’un plat sans le goûter. La pénibilité sur base de la mortalitéNotre premier indicateur consiste à identifier les emplois avec un risque de mortalité élevé. Concrètement, nous utilisons une base de données américaine qui comporte 1.835.072 individus et renseigne leurs niveaux de salaire, d’études ainsi que leurs professions au moment de l’enquête, rassemblées en 91 «groupes de métiers». Ces personnes sont suivies durant 11 années afin de répertorier leurs (éventuelles) dates de décès. Nous observons 160.750 décès, ce qui signifie que91,24 % des individus sont encore en vie à la fin du suivi. Nos résultats montrent qu’il existe un différentiel substantiel de longévité entre différents métiers à âge équivalent. Par exemple, si l’on considère l’espérance de vie d’un homme à 25 ans, nos résultats révèlent que les serveurs, les infirmiers, les militaires ou les métallurgistes ont une longévité sensiblement plus faible (7 ans de moins) que les enseignants, les ingénieurs ou les architectes. On pourrait penser que ce résultat est lié aux différences de revenus ou de genre. Mais si l’on tient compte de ces différences entre métiers nous obtenons une même hiérarchie avec le métier d’enseignant dont la pénibilité relative n’est pas avérée. La pénibilité sur base de la santéL’espérance de vie n’est pas suffisante pour évaluer la pénibilité; car l’espérance de vie en bonne santé (morbidité) est aussi importante. Cependant, contrairement à la mortalité, celle-ci est plus difficile à appréhender. Nous utilisons dans notre analyse la santé autoévaluée (SAE) qui se base sur la question «Comment évaluez-vous votre santé ?» sur une échelle comportant 5 réponses (très bonne, bonne, moyenne, mauvaise et très mauvaise). Nous utilisons une base de donnée européenne qui contient 43.850 individus, avec leur métier, leur niveau d’études, leur salaire et leur SAE. Nous estimons la probabilité de se déclarer en bonne/très bonne santé pour un métier donné (par rapport à une profession de référence), en tenant compte de l’effet sur la santé d’autres facteurs comme le genre, l’âge, le niveau d’études, le salaire et le statut d’indépendant. Nos résultats révèlent par exemple que par rapport aux enseignants, les agriculteurs ou travailleurs du bâtiment ont 41 % moins de chances de se déclarer en bonne santé, les métallurgistes ou techniciens de surface 35% moins de chances, et les policiers ou services de protection 20 % moins de chances.Il convient de préciser que nos résultats sont partiels car faute de données plus exhaustives et détaillées nous ne pouvons distinguer la pénibilité de certains métiers. Nos résultats sont aussi basés sur des données américaines et européennes car nous n’avons pu, à ce stade, nous procurer les données belges. C’est donc un appel à la poursuite de cette analyse de la pénibilité basée sur des données belges de santé et de mortalité. En Belgique les données nécessaires à cette analyse existent via la Banque Carrefour de la Sécurité Sociale. Il faut aussi préciser que la pénibilité varie dans le temps et l’espace et que les indicateurs de pénibilité doivent être recalculés selon la situation et l’époque dans lesquelles ils sont utilisés. Etre policier en période d’alerte terroriste ne présente pas le même risque qu’être policier en temps normal.


Author(s):  
Alain Marion ◽  
Claire Faverjon
Keyword(s):  
De Se ◽  

Traditionnellement, la demande de capitaux propres émanant des PME en croissance est présentée comme l’expression d’un impératif financier lié à l’incapacité de l’entreprise à financer par ses ressources financières internes la totalité des besoins générés par la croissance. Il semble cependant, à l’observation du comportement financier des PME en croissance, que l’impératif financier ne puisse être considéré comme la seule variable explicative. L’article prend en compte la volonté des dirigeants de se doter, en dehors de toute contrainte financière, d’une marge de manoeuvre financière à l’origine de levées de capitaux propres. L’étude porte sur 2 161 PME en croissance localisées en Rhône-Alpes. Pour appréhender le besoin de capitaux propres des PME, nous utilisons la capacité d’autofinancement disponible (CAFD = CAF – flux d’investissement – variation du BFR) qui donne une mesure des besoins non couverts par les ressources financières internes. L’étude met en évidence trois catégories de PME procédant à des levées de capitaux propres : une catégorie de PME jusqu’alors non identifiée, qui présente la particularité de procéder à des levées de fonds bien qu’elles ne présentent pas de besoin de financement ; une catégorie de PME ayant un profil de performance ne répondant pas aux exigences des investisseurs et une catégorie de PME conjuguant besoin de financement et performance. On observe qu’une taille élevée, une croissance forte, une intensité capitalistique forte et une rentabilité faible constituent des caractéristiques communes aux PME ayant levé des capitaux propres, qu’il existe ou non un besoin de financement. Par contre, l’appartenance sectorielle et l’âge sont des caractéristiques propres aux PME ne présentant pas de besoin tandis que l’ouverture à l’export et l’effort d’innovation caractérisent les PME industrielles présentant un besoin.


2019 ◽  
Vol 53 (4) ◽  
pp. 373-383
Author(s):  
Jean-François Chazalon
Keyword(s):  

L’intelligence artificielle ou IA est omniprésente. Nous la retrouvons à chaque moment de notre vie quand nous utilisons Google, Facebook ou même quand nous faisons une réservation. Et cela même sans que nous en soyons conscient. Notre pratique orthodontique n’y fait pas exception et plus particulièrement avec Invisalign, une des premières sociétés orthodontiques ayant utilisé le numérique. Dans cet article, nous ferons la part de l’IA dans les différents produits et logiciels développés par Invisalign.


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